Dans cet extrait, Stéphane Guillaume de SR Suntour Raconte comment Marzocchi a révolutionné le monde du VTT. Freeride avec ses technologies hydrauliques.
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[00:00:00] Par rapport au Freeride, j'ai quand même l'impression, et tu vas me dire si je me trompe ou pas, mais j'ai quand même l'impression que les produits, les technos offertes par Marzocchi à ces pilotes Freeride leur ont quand même permis de faire des trucs qui étaient inaccessibles jusqu'ici.
[00:00:20] Ah oui, oui, oui, tout à fait. Oui, bien sûr, on a commencé vraiment à mettre de l'hydraulique, enlever les élastomères et à mettre des ressorts hélicoïdos ou de l'air avec une vraie gestion de l'hydraulique. Ah bah oui, oui, mais te balancer comme Bender d'une falaise, faire l'ascenseur comme ça, s'il n'y a pas à un moment donné, il n'y a pas de l'hydraulique, il n'y a pas de la charge hydraulique, tu as les épaules, elles sont à la place de tes oreilles.
[00:00:43] En fait, mon point, c'est ça, c'est-à -dire qu'on n'a pas souvent des ruptures technologiques ou techniques qui permettent de faire évoluer ou progresser le sport, je pense, de manière aussi significative que ça a été le cas avec le domaine de la suspension.
[00:00:58] Bien sûr, oui, mais comme l'a bien précisé Momo, il l'a bien dit, il y a un moment, les chronos, lui, s'en foutaient, c'était le fun en DH, s'éclater. Eh bien, Marzocchi était vraiment dans ce concept-là , c'est-à -dire offrir de la performance en suspension et ce qui te permet, toi, rider lambda, avec finalement un bon réglage et une bonne fourche, de faire des trucs qui étaient complètement impensables avant.
[00:01:21] Et même maintenant, je veux dire, tu prends un vélo de cross-country maintenant, tu le mets en coupe du monde de DH il y a 30 ans, mais tu gagnes. Mais voilà , c'est propre de l'industrie du vélo, c'est ce qui est magique. C'est comme dans le monde de l'automobile, tout a fait évoluer et finalement a facilité l'accès à pas mal de gens. Le vélo électrique en est un cas. Tu n'étais pas sportif, tu achètes un vélo électrique, tu peux faire du vélo quand même. Tu ne dis pas que tu vas aller, mais ça, c'est propre à chaque industrie.
[00:01:51] C'est d'essayer de, finalement, de rendre accessible un sport et que la personne derrière ait du plaisir. Si tu te mets à sauter des falaises avec un vélo rigide, tu sautes une fois. Donc ça, voilà . Et on était vraiment dans cette mouvance via les États-Unis avec Bryson, parce qu'aux États-Unis, c'était vraiment le truc, via Momo avec le Team Planet X, le French Colorado, etc.
[00:02:19] Et puis, comme je le dis, il n'y a pas un acteur, c'est une multitude de choses. Et Marzocchi, avec son savoir et sa connaissance qui venait du motocross, etc., du Dakar, où ils avaient vraiment développé de la technologie hydraulique. Quand tu mets tout ça dans le même saladier que tu secoues, ça fait toute la story de Marzocchi. Parce que c'est vrai qu'en face, il n'y avait quand même pas non plus grand-chose. Si, il y avait quand même RockShox avec l'acide qui était présent quand même, mais ils étaient dans un domaine bien particulier, ils étaient dans le cross-country. Oui, c'est ça.
[00:02:48] Mais c'est vrai que dans la partie freeride et H, moi j'appelle ça, ta règle générale, Gravity, non, il n'y avait pas grand-chose. Il y avait Manitou quand même, Manitou, il était déjà là . Avec le système TPC+, il y avait des gens. Il y avait Bossard parce qu'à l'époque, le Radical avec De Nico. Mais nous, on est passé au stade industriel. Oui, c'est ça. Et puis, on était produit en Italie, avec le Made in Italy. Il y avait plein de choses comme ça. Parce que c'est vrai que des fabricants de suspension, il y a du RockShox.
[00:03:17] On a vu Olivier Bossard, il y avait Pace aussi. Il y avait Pace aussi. Mais il n'y avait pas une culture très hydraulique, c'était de la suspension à l'astomère. L'élastomère avait encore vraiment un créneau à marcher. C'était le Cross. En été. Oui, oui, oui. Après, voilà . Et souvent, quand il y avait une fourche chez l'astomère, souvent, les gens confondaient un peu. Ils ne mettaient pas trop d'hydraulique. Alors, il le dit. Christian, catapulta.
[00:03:46] Quand tu tapais, ça faisait le trampoline. Mais c'était le côté légèreté. On n'était pas dans la performance pure en Cross Country. On voulait un blocage quand ça montait et du confort en DH. Quand ça descendait en Cross Country. En DH, on était... Là , on ne parle pas des Enduro. Ça n'existait pas. Mais dans la partie grève. Là , on commençait à aller vite, à sauter. Il fallait vraiment avoir une qualité d'amortissement. Et c'est là où Marzocchi était en avance sur tous les autres. Parce qu'ils avaient une vraie culture hydraulique.
[00:04:14] Quand je parle de culture hydraulique, ils savaient ce que c'était, comment on gérait les flux d'hydraulique, etc. Vous, tu avais testé des trucs, des technos, des choses un peu bizarres. Moi, la première système, ce n'est même pas une suspension, c'était une FlexThem. J'ai mis une FlexThem. Quand je suis arrivé en bas, j'ai dit, putain, je vais cramer tout le monde. Nicolas Vouillot, je vais le sortir avec ma FlexThem. Non, parce que tu te rendais compte que tu ne savais plus secouer. Donc, qu'est-ce qui se passe ? Tu vas plus vite. Donc, tu gagnes en performance. Et c'est ça, la suspension.
[00:04:43] C'est qu'à un moment donné, si tu arrives à faire un monde plat, quand tu descends, tu vas encore plus vite. Et c'est ça, en fait. Alors, ça dépend si tu cherches le confort ou la performance. Mais à un moment donné, c'est ce que je te disais. Et à un moment donné, il faut trouver le bon. Parce que si tu vas aussi vite, voire plus vite, quand il y a de la bosse et que c'était plat, c'est nickel. C'est-à -dire que tu améliores tes performances. Mais voilà , c'est tout un équilibre qu'il faut trouver.
[00:05:08] Mais non, à l'époque, mon premier beau vélo, c'était un Trek 8007 carbone, 3 tubes carbone, avec des freins Grafton, des moyeux Ringlay. Et j'avais une RS1 de chez RockShox. Et quand j'ai roulé avec ça, je suis arrivé en bas. J'ai dit, c'est la magie, ça. Et j'ai roulé une fois avec. Je suis rentré, j'ai tout démonté. J'ai dit, il faut que je comprenne comment ça marche. Parce que j'avais les capacités. Et je l'avais agrandi. En état 50 de débattement, j'avais allongé.
[00:05:37] Au Bayu, à l'époque, j'avais fait faire des plongées. On était passé à 70 et je commençais à faire mes cartouches, etc. Puis je faisais mes dessins et mes trucs. Mais voilà , c'est l'évolution. C'est bien parce que c'est vraiment le début du mountain bike au niveau de la suspension. C'est ça qui est sympa. Alors, j'en reviens un petit peu à ma question. Ce qui m'intéresse, c'est de savoir si vous aviez testé à l'époque, chez Marzot, des types de cartouches ou des trucs un peu particuliers. Ou alors, c'était vraiment du pragmatisme, genre à l'italienne.
[00:06:06] Attendez les gars, ça, ça marche. On sait que ça marche. Alors, pour répondre à ta question, il y avait une grosse machine. Ce n'était pas une DB3, je ne me rappelle plus. La MTE, je crois, elle s'appelait cette machine. C'est une machine qui est servée à tester les fourches de moto. Sauf que c'était une machine hydraulique. Elle devait faire la moitié la taille de la pièce. Et tu ne pouvais pas mettre de fourche de VTT dessus. Parce que la fixation des axes, non, ce n'était pas compatible. Donc, j'ai jamais... Après, ils en ont acheté d'autres. Mais au début, quand je suis arrivé, ils m'ont montré cette machine.
[00:06:36] Et on ne pouvait pas tester de fourche de vélo dessus. Ça ne se montait pas. Et puis la question, tu testes quoi ? C'est quoi les vitesses ? Et voilà . On en revient à l'acquisition de données. En moto, Marzot qui avait déjà de l'acquisition de données. Il savait qu'on allait entre telle et telle vitesse. En vélo, personne n'avait fait de l'acquisition de données. T'imagines, on parle de suspension. Là , on parle d'acquisition de données. À combien, sur un impact, la fourche, elle rentre ? Quelle est l'accélération ? On n'en savait rien. Donc, tu la mets sur la machine, mais tu vas mettre quoi ?
[00:07:05] Tu vas la calibrer à des vitesses de moto ? Ça ne sert à rien. Mais on partait d'une feuille blanche. Non, on n'avait pas testé. Et il n'y a personne qui s'est dit tiens, on va essayer de faire de l'acquisition de données en vélo ? Mais l'acquisition de données, il y a 30 ans ? Oui, je sais. On en a parlé. On en a parlé. Non, non, moi, j'en ai vu sur la moto, mais on n'avait pas mis... Moi, l'acquisition de données sur Marzot, j'en ai fait beaucoup plus tard.
[00:07:33] Et pareil, tout ce qui était potentiomètre, accéléromètre, etc., il faut que ça soit dans la range. Tu as des accéléromètres 9G, des 13G, des 25G, mais c'est quoi la range du vélo ? Je n'en sais rien. C'est quoi la vitesse ? Je ne parle pas de la vitesse du pilote. Par la vitesse et l'accélération, on n'en savait rien. Donc, tu peux en faire, mais tu te rends compte que ton truc, il ne va pas marcher parce que tu n'es pas dans la range de l'accéléromètre. Donc, on ne se posait pas de questions. Puis, ce n'était pas le but. Il fallait déjà arriver à faire une fourche de vélo.
[00:08:01] Déjà , tu vois bien la compatibilité entre les moyeux de vin. Enfin, ce n'était pas simple. La fourche inversée aussi en moto, on n'était que sur la fourche inversée. Beaucoup, beaucoup. Est-ce qu'on fait une fourche inversée en vélo ? Il faut un axe de vin. Qui sait qu'il y avait des axes de vin en 1994 ? Il n'y a pas beaucoup de marques qui fabriquaient des axes de vin. C'est ma vie que je ne pense pas. Ils n'y étaient pas encore. Non, enfin voilà . Après, tu fais aussi... On regarde un truc tout bête. Il sortait pas de deux disques.
[00:08:31] Au début, on sortait des fourches compatibles disques. Tu avais deux pattes de chaque côté et compatibles V-break. Ouais, je vends une fourche, mais je ne peux pas monter de frein. D'accord. Donc, voilà . Il y a plein de choses qui ont évolué. Au début, moi, je ne suis pas à l'origine des premières fourches conçues par Marzocchi. Les DH3, les XEC 700, ça existait déjà . Ce n'est pas moi qui les ai conçus. Mais on se rendait compte, c'est vraiment... L'étape, ça a été la Z1. Tout le monde l'a connue.
[00:09:00] La Bomber Z1 en 30 mm, déjà , ils sont passés de 26. C'était des cannes à pêche, les fourches. Tu freinais. Tu voyais la roue avant qui te passait derrière. Par exemple, Christian, il a connu ça. Mais on est passés vraiment en disant, tiens, on met du diamètre 30. Moi, je suis arrivé, la Z1 existait déjà . La Z1 existait déjà . C'était Gigi qui avait fait ça. Jean-Louis Gigant Luffy. C'était un peu trop long, donc on disait Gigi, qui s'occupait du service course. Et je suis arrivé aussi, deux ans après, Corrado Erin est vainqueur de la Coupe du Monde.
[00:09:30] Et c'était sur la Mister T. C'était une Z1. Écoute-moi bien. Une Z1 rallongée. Ils ont pris une Z1. Ils ont pris des tubes. Ils ont taraudé. Dans un trou, on dit taraudé. Sur une vis, on défilait. Mais dans un trou, on dit taraudé. Ils ont rallongé. Ils ont fait un double T. Tu ne savais pas ça ? Non. La fourche, la Mister T de Corrado Erin, tu peux la démonter les plongeurs. Ça te fait une Z1. Oui. C'est une Z1 rallongée.
[00:09:59] C'est une Z1 double T. D'accord. Donc, il y avait eu les T de fourche qui avaient été faits pour double T. Ils ont fabriqué un T supérieur, un T inférieur. Ils ont mis la Z1. Ils ont enlevé le pivot. Puis pour la relayer, ils ont fait des tubes qu'ils ont vissés dans les tubes plongeurs de la Z1 en haut. Là en haut, là , sur les tubes. Et puis voilà , et tu as obtenu la Mister T. Voilà . Comme ça qu'est née la Mister T. Et la Monster T. Ah non. Non, non, mais justement ma question, c'était plus tard. La Mister T, on est en diamètre 30. C'est une Z1 double T.
[00:10:29] Mais la cartouche hydraulique, elle n'est pas en haut. C'est comme une Z1, elle est en bas. C'est deux rallonges de tube. C'est juste des rallonges de tube. Tu vas voir sur Internet, tu te retrouveras. Ah bah oui. Ah bah non, je vais le geeker. Voilà . Et il est champion du monde sur Synthésis, c'est ça ? Bah oui. Voilà , ouais. Donc, et à partir de là , ils se disent. Bah ouais, il y a quand même quelque chose à faire, quoi. Donc, bah à partir de là , bah c'est l'aventure Z1 commence. Et puis Bryson, d'ailleurs, il pousse, il dit. Ouais, il faut faire du débattement. Il faut offrir de l'hydraulique. Il faut faire de la technologie. Et il avait raison.
[00:10:58] Parce qu'on avait besoin de technologie. Enfin, quand tu vois maintenant une manche de coupe du monde, tu passes pas à pied ou il passe en vélo. Donc, s'il n'y avait pas un peu de technologie et d'hydraulique, une fourche, c'est pas qu'il y a un ressort. C'est pas un trampoline. Il faut gérer l'hydraulique aussi. C'est pas un trampoline.