Max Commençal l’appelle la reine des reines des reines. Et je vous garantis qu’après avoir écouté cet épisode, vous saurez pourquoi.
Anne-Caroline Chausson est 12 fois championne du Monde de VTT de descente et championne olympique de BMX au jeux de Pékin en 2008.
Anne Caro est du genre calme et discrère, presque timide dans la vie de tous les jours. Mais quand elle enfile son casque, elle enclenche le mode guerrière, ou plus précisément, le mode Jedi.
C’est d’ailleurs à l’image d’un Jedi qu’elle a rassemblé tout ce qu’elle avait appris durant sa carrière de descendeuse pour atteindre le grâal, le point d’aboutissement de tous ses efforts: devenir la première championne Olympique de BMX à Pékin, .
Mais après une carrière aussi riche, Anne-Caro n’en a pour autant pas fini de se battre.
Car son plus gros concurrent aujourd’hui, c’est la maladie, qu’elle affronte avec le même mindset que sur le vélo.
Et si vous vous attendiez à entendre une femme extraordinaire et qui ne lâche rien, sachez que de ce point de vue là également, vous allez être servis.
Pendant cet échange, j’ai eu le privilège d’entendre non seulement une immense championne qui a marqué son sport, mais aussi une femme dont le mental et la détermination à relever d’immenses défis dans le sport et la vie m’ont m’ont profondément marqué et inspiré la plus grande humilité.
Dans cet épisode, attendez-vous à découvrir:
Comment en venant du BMX et sans expérience, Anne-Caro s’est retouvée propulsée dans le plus gros team de VTT de l’époque: le légendaire team Sunn.
Comment s’est fait le choix de passer du BMX au VTT et comment elle s’y est adaptée.
Pourquoi est-ce qu’elle était crainte sur les coupes du Monde non seulement par ses concurrentes féminines mais aussi par les hommes
Pourquoi elle ne s’est mise que très tard à la préparation mentale et pourquoi elle pense aujourd’hui qu’elle aurait du s’y mettre avant.
Toutes les étapes de sa minutieuse et singulière préparation pour les JO de Pékin et quelques détails croustillants sur sa stratégie de course pour battre ses concurrentes.
Le point sur son état de santé, son combat contre la maladie et la place du sport et du mental dans la réussite des traitements.
Et bien plus encore.
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Bonjour, je m’appelle Antoine Taillefer et vous êtes les bienvenus dans En Roue Libre.
En Roue Libre, c’est l’émission qui nourrit votre passion du vélo.
Dans En Roue Libre, je reçois des invités inspirants, des athlètes, des champions, des entrepreneurs et des ingénieurs d’hier et d’aujourd’hui pour un échange approfondi afin qu’ils nous partagent leur histoire, leur expertise, leurs conseils et fassent grandir votre passion du vélo.
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En Roue Libre est produit par l’agence Line, l’agence conseil que je dirige.
Avec Line, j’accompagne les entreprises qui souhaitent s’implanter ou se développer dans l’univers du vélo en leur apportant toute l’expertise et les ressources dont elles ont besoin pour la réussite de leur projet.
Concrètement, je leur apporte un regard d’expert pour les aider à affiner leur stratégie, définir leur positionnement, concevoir leur produits et créer leurs contenus.
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[00:00:00] Arrive Cap d'Aile, début de saison, ouverture de la Coupe du Monde et là je gagne. J'avais 17 ans et je roulais avec les élites. Tout a changé là réellement pour moi. Max m'a dit direct si tu veux aller faire les Coupes du Monde, toutes les Coupes du Monde avec François Gachet, c'est bon on t'y envoie. J'ai arrêté la descente assez jeune et c'est parce que j'en pouvais plus de cette pression.
[00:00:20] Il y avait toute une saison où je roulais avec des numéros sur ma montonnière de casque et en fait ça c'était le nombre de garçons que j'avais battu en demi-finale.
[00:00:30] Et un mois avant les Jeux je me dis là je peux gagner, je peux la battre. Si j'arrive à être devant au départ je peux la battre. Du coup là le mode guerrier était enclenché.
[00:00:40] J'étais un Jedi et j'ai parti en mission clairement. Il n'y a rien qui laissait présager ni mes récidives à la base ni aujourd'hui le fait que je sois plutôt en forme.
[00:00:50] Peut-être que le mental a quand même un super pouvoir.
[00:00:58] Max Commensal l'appelle la reine des reines des reines. Et je vous garantis qu'après avoir écouté cet épisode, vous saurez pourquoi.
[00:01:06] Anne-Caroline Chausson est 12 fois championne du monde de VTT de descente et championne olympique de BMX aux Jeux de Pékin en 2008.
[00:01:13] Si Anne-Carol est du genre calme et discrète, presque timide dans la vie de tous les jours, quand elle enfile son casque, elle enclenche le mode guerrière ou plus précisément le mode Jedi.
[00:01:22] C'est d'ailleurs à l'image d'un Jedi qu'elle a rassemblé tout ce qu'elle avait appris durant sa carrière de descendeuse pour atteindre le Graal, le point d'aboutissement de tous ses efforts, devenir la première championne olympique de l'histoire du BMX à Pékin.
[00:01:35] Mais après une carrière aussi riche, Anne-Carol n'en a pas pour autant fini de se battre, car son plus gros concurrent aujourd'hui c'est la maladie qu'elle affronte avec le même mindset que sur le vélo.
[00:01:45] Donc si vous vous attendez à entendre une femme extraordinaire et qui ne lâche rien, sachez que de ce point de vue-là également vous allez être servi.
[00:01:53] Car pendant cet échange, vous aurez l'occasion d'entendre non seulement une immense championne qui a marqué son sport, mais aussi une femme dont le mental et la détermination à relever d'immenses défis dans le sport et la vie vous marqueront et inspireront la plus grande humilité, comme elle me l'a inspiré à moi pendant le temps que j'ai pu passer avec elle.
[00:02:11] Dans cet épisode, attendez-vous à découvrir comment, en venant du BMX et sans expérience, Anne-Carol s'est retrouvée propulsée dans le plus gros team de VTT de l'époque, le légendaire Team Sun.
[00:02:21] Comment s'est fait le choix de passer du BMX au VTT et comment elle s'y est adaptée ?
[00:02:26] Pourquoi est-ce qu'elle était crainte sur les coupes du monde non seulement par les concurrentes féminines mais aussi par les hommes ?
[00:02:31] Pourquoi elle ne s'y est mise que très tard à la préparation mentale et pourquoi elle pense aujourd'hui qu'elle aurait dû s'y mettre avant ?
[00:02:38] Toutes les étapes de sa minutieuse et singulière préparation pour les JO de Pékin et quelques détails croustillants sur sa stratégie de course pour battre ses concurrentes,
[00:02:47] le point sur son état de santé, son combat contre la maladie et la place du sport et du mental dans la réussite des traitements et bien plus encore.
[00:02:55] Bonjour, je m'appelle Antoine Taillefer et vous êtes les bienvenus dans Enroulibre.
[00:02:59] Enroulibre, c'est l'émission qui nourrit votre passion du vélo.
[00:03:02] Dans Enroulibre, je reçois des invités inspirants, des athlètes, des champions, des entrepreneurs et des ingénieurs d'hier et d'aujourd'hui
[00:03:08] pour un échange approfondi afin qu'ils nous partagent leur histoire, leur expertise, leurs conseils et fassent grandir votre passion du vélo.
[00:03:17] Enroulibre est produit par l'agence Line, l'agence conseil que je dirige.
[00:03:20] Avec Line, j'accompagne les entreprises qui souhaitent s'implanter ou se développer dans l'univers du vélo
[00:03:25] en leur apportant toute l'expertise et les ressources dont elles ont besoin pour la réussite de leur projet.
[00:03:31] Concrètement, je leur apporte un regard d'experts pour les aider à affiner leur stratégie,
[00:03:35] définir leur positionnement, concevoir leurs produits et créer leur contenu.
[00:03:39] Par exemple, vous avez sûrement vu que Toyota France vendait des vélos cargos dans ses concessions.
[00:03:42] J'ai accompagné le constructeur japonais en créant un parcours de formation en vidéo
[00:03:46] à destination des 2500 vendeurs avec pour intention de leur donner toutes les clés de compréhension du marché,
[00:03:52] du produit et de la concurrence afin qu'ils soient à l'aise face aux clients qui leur demandent des informations.
[00:03:58] J'accompagne également des passionnés comme Jérôme Vaillant dans la création de sa marque Vaillant Bike Component
[00:04:03] en l'épaulant dans le lancement de son tout premier produit dédié au VTT,
[00:04:06] une pédale plate fabriquée quasi intégralement dans ses ateliers de Cluse en Haute-Savoie.
[00:04:12] Pour plus d'informations à propos de Line et de Vaillant Bike Component, rendez-vous dans la description.
[00:04:18] Et maintenant mesdames et messieurs, place à mon invité du jour,
[00:04:22] Anne-Caroline Chausson.
[00:04:24] Anne Caro, comment ça va ?
[00:04:28] La réponse va être simple, parce qu'en ce moment c'est simple et ça dure depuis deux ans, deux ans et demi.
[00:04:33] Donc tout va très bien, la santé va bien, donc du coup tout est beaucoup plus simple.
[00:04:40] Je ne dirais pas que je vis ma meilleure vie parce que c'est toujours un peu compliqué,
[00:04:43] il y a toujours du stress autour de la maladie.
[00:04:46] Mais en tout cas, je vais bien, je profite, je fais beaucoup de vélo.
[00:04:53] Merci le vélo électrique et voilà, c'est le top.
[00:05:26] Génial.
[00:05:27] Ça crée des peurs et donc je suis plus prudente.
[00:05:32] Puis moi aussi, moins physique, moins en forme et tout.
[00:05:34] Donc forcément, je ne roule pas pareil.
[00:05:36] Et du coup, c'est un peu frustrant.
[00:05:38] Quand je vous vois partir et tout, je m'accroche et tout.
[00:05:42] Il y a l'esprit compétition qui revient.
[00:05:44] Ça, c'est obligatoire, mais j'essaie vraiment de faire attention.
[00:05:47] Donc l'essentiel, c'est que j'y prenne encore beaucoup de plaisir.
[00:05:52] On sentait hier que tu avais vraiment envie de pousser, d'être derrière et d'être au contact.
[00:05:58] De m'accrocher, c'est toujours ce que j'ai fait avec les garçons.
[00:06:01] Donc rouler avec les garçons, j'adore ça.
[00:06:03] Et puis ça fait progresser.
[00:06:07] Alors dans mon cas, ça fait juste retrouver un peu des sensations.
[00:06:11] Donc c'est super agréable.
[00:06:14] Et voilà quoi.
[00:06:16] Et ça, c'est rendu possible aussi par l'électrique du coup ?
[00:06:19] Ah ouais, clairement.
[00:06:20] Depuis que je suis malade, en fait, c'était...
[00:06:23] Il y a une dizaine d'années, je suis commencé à être malade.
[00:06:25] Les premiers traitements, les premières opérations.
[00:06:27] Et c'était le tout début de l'électrique.
[00:06:29] À l'époque, Moustache m'avait prêté un vélo.
[00:06:34] Et j'ai découvert l'électrique comme ça.
[00:06:36] Mais c'est vraiment top quoi.
[00:06:39] Parce que ça me permettait de passer du temps avec les copains.
[00:06:42] Sans m'épuiser physiquement.
[00:06:44] Et j'aurais jamais pu le faire avec un vélo classique.
[00:06:48] Et aujourd'hui, c'est complètement rentré dans les mœurs.
[00:06:51] Là, par exemple, hier, on était tout un groupe.
[00:06:54] Il y avait l'électrique, il y avait du musculaire.
[00:06:56] Il y avait du gros électrique, du petit électrique.
[00:06:58] Et l'essentiel, c'est qu'on soit tous ensemble.
[00:07:01] Et pour moi, ce qui est important aujourd'hui, c'est de prendre du bon temps avec mes amis.
[00:07:05] Et de partager des choses.
[00:07:07] J'ai vécu tellement de moments très forts.
[00:07:09] Et des moments aussi que j'aurais voulu partager en famille.
[00:07:12] Et puis les parents ne sont pas là.
[00:07:14] Et toi, maintenant, je veux rattraper un peu ça.
[00:07:17] Ce n'est pas pareil, mais c'est partagé.
[00:07:21] Donc finalement, ce n'est pas trop un sport de feignant, le vélo électrique ?
[00:07:26] Ça dépend comment tu le pratiques.
[00:07:28] Ça dépend comment tu le pratiques.
[00:07:31] Moi, j'y laisse quand même de l'énergie et de la soeur.
[00:07:35] Donc à partir de là, je ne pense pas que ce soit un sport de feignant.
[00:07:39] C'est une autre approche.
[00:07:41] Et en tout cas, ça nous permet à nous tous qui vieillissons
[00:07:44] de continuer de faire ce qu'on fait dans des endroits
[00:07:49] qui sont quand même assez peu accessibles ou en tout cas durs
[00:07:54] de grimper tout là-haut ou des choses comme ça.
[00:07:56] Donc avant, on le faisait à la pédale.
[00:07:58] Ça prenait plus de temps, mais on était plus en forme.
[00:08:00] Aujourd'hui, on le fait en électrique.
[00:08:01] Moi, ça me va bien.
[00:08:04] On sent quand même qu'il y a toujours cette envie
[00:08:06] d'avancer, de pousser, de progresser, d'être au contact.
[00:08:14] J'aimerais faire du coup un flashback et revenir au début.
[00:08:20] Sur ton démarrage dans le vélo.
[00:08:24] Tu nous rappelles un petit peu comment ça a commencé.
[00:08:26] Alors évidemment, on sait un petit peu,
[00:08:28] mais j'aimerais que tu nous fasses un petit rappel
[00:08:31] de comment tout ça a commencé.
[00:08:33] Alors, je suis issue d'une famille de trois enfants.
[00:08:35] Je suis la plus jeune.
[00:08:36] J'ai deux grands frères qui pratiquaient le BMX
[00:08:41] avec les copains du village, en fait.
[00:08:43] Mais il y avait une vraie émulation autour de ça.
[00:08:45] Et puis, je pense qu'on est arrivés sur la première course
[00:08:48] pour les regarder avec mes parents.
[00:08:49] Et moi, je voulais faire la même chose qu'eux.
[00:08:52] Je ne voulais pas qu'on me mette à l'écart
[00:08:53] parce que j'étais la plus petite,
[00:08:54] parce que j'étais une fille ou quoi que ce soit.
[00:08:56] Du coup, ils m'ont rapidement offert un vélo.
[00:08:59] Et puis voilà, c'est parti de là.
[00:09:04] Ils ont clairement été une source de motivation.
[00:09:09] Quand on est le plus petit,
[00:09:10] souvent, on est un peu mis à l'écart.
[00:09:14] Sauf si tu es au niveau, en fait.
[00:09:15] Ou sauf si tu arrives à t'adapter,
[00:09:17] à cocher les cases.
[00:09:19] Donc du coup, je faisais tout ce que je pouvais
[00:09:22] pour m'accrocher, pour être derrière eux.
[00:09:25] Et ça me permettait d'être avec eux
[00:09:27] et de partager tout ça avec eux aussi.
[00:09:29] Donc c'est clair que ça a commencé comme ça.
[00:09:35] C'est devenu rapidement une passion familiale.
[00:09:38] Même mon père roulait.
[00:09:39] Donc on partait sur les courses,
[00:09:40] la caravane, le chien, la maman,
[00:09:44] les trois enfants,
[00:09:45] le papa qui roulait en 20 pouces en cruiser.
[00:09:47] Ça faisait un paquet de vélos.
[00:09:49] Et puis en fait, c'est rare qu'il n'y avait pas
[00:09:51] un chausson sur les courses régionales
[00:09:53] sur un podium à la fin d'un week-end.
[00:09:55] C'était un très très bon moment.
[00:09:57] Ça ressemblait à quoi à l'époque,
[00:09:59] les courses de BMX ?
[00:10:00] C'était un peu sur des parkings ?
[00:10:04] Alors le BMX, à l'époque,
[00:10:05] c'est sûr que les pistes étaient...
[00:10:08] Les pistes étaient des pistes en terre,
[00:10:10] pas bitumées comme maintenant tout ça.
[00:10:13] Pas forcément des gros virages relevés,
[00:10:15] mais en tout cas déjà des belles petites bosses
[00:10:16] à mon époque.
[00:10:18] Et ouais, les paddocks,
[00:10:19] c'était les paddocks,
[00:10:20] les campements,
[00:10:21] c'était plutôt sur des parkings de supermarché
[00:10:25] ou dans des terrains vagues.
[00:10:27] C'était pas glamour,
[00:10:28] mais en fait, on n'était pas là pour ça.
[00:10:30] On était là pour faire une moment petite.
[00:10:32] Peu importe, quoi.
[00:10:33] On était là pour faire du vélo.
[00:10:37] Et ça faisait une caravane un peu de manouche
[00:10:39] qui se déplaçait de course en course.
[00:10:41] Et c'était super bonne ambiance.
[00:10:43] Et c'était chouette de vivre ça.
[00:10:45] Ce qui te plaisait là-dedans,
[00:10:48] c'était les bosses, la course, la compète
[00:10:53] ou être avec tes frères ou un petit peu tout ?
[00:10:55] Qu'est-ce qui te faisait vibrer à l'époque déjà ?
[00:10:59] Ça, je ne me rappelle pas exactement,
[00:11:00] mais déjà être avec tous,
[00:11:05] avec ma famille,
[00:11:05] ça c'était important.
[00:11:06] Avec mes frères et mes copains.
[00:11:09] Et après, moi, ce que j'aimais,
[00:11:13] j'essayais de sauter les bosses.
[00:11:14] J'étais quand même jeune,
[00:11:15] je vais avoir 7 ans.
[00:11:18] Donc, dès le début,
[00:11:20] sauter les bosses,
[00:11:21] faire les mêmes gestes techniques que les garçons.
[00:11:23] C'était toujours mon objectif.
[00:11:26] Toujours.
[00:11:26] Si je les voyais faire quelque chose,
[00:11:29] je me disais que ça ne devait pas être impossible.
[00:11:32] Alors, j'essayais, j'essayais, j'essayais.
[00:11:34] Et puis, au bout d'un moment,
[00:11:34] ça rentrait en principe.
[00:11:37] Tu peux rappeler combien d'écarts tu avais avec eux ?
[00:11:40] 3 ans et 6 ans de moins.
[00:11:42] Ok.
[00:11:43] Donc, le plus grand,
[00:11:45] il était plus protecteur.
[00:11:47] Et le plus jeune,
[00:11:49] j'ai passé plus de temps avec lui.
[00:11:51] Moi, le plus jeune,
[00:11:52] donc mes plus âgés que moi.
[00:11:54] Mais c'était aussi la fight tout le temps.
[00:11:57] Je pense que ce n'est pas grave,
[00:11:59] j'étais la plus jeune
[00:12:00] et mes parents me protégeaient.
[00:12:02] Mais ça m'a donné aussi
[00:12:04] ce goût de me battre un peu,
[00:12:08] d'être avec les garçons.
[00:12:12] Et ces bonnes époques,
[00:12:13] maintenant, on rigole beaucoup
[00:12:14] parce que je pense que je vais mener la vie un peu dure.
[00:12:18] Et comme j'étais la plus jeune,
[00:12:19] mes parents me protégeaient.
[00:12:20] C'était toujours de sa faute
[00:12:21] et jamais de ma faute.
[00:12:23] Et j'en jouais à fond.
[00:12:24] Et voilà, c'est la vie, c'est comme ça.
[00:12:27] Ce que je comprends là-dedans,
[00:12:28] c'est quand même que
[00:12:30] tu étais suffisamment proche
[00:12:33] pour faire le lien
[00:12:33] et te dire que c'était effectivement possible
[00:12:35] de faire à peu près pareil.
[00:12:37] Et en même temps,
[00:12:38] il y avait suffisamment d'écarts
[00:12:39] et d'avance
[00:12:42] pour qu'ils fassent des trucs
[00:12:43] qui soient un peu plus poussés,
[00:12:45] un peu plus osés.
[00:12:46] Ah ouais,
[00:12:47] ils ont toujours été meilleurs que moi.
[00:12:48] De toute façon,
[00:12:49] ce n'était même pas la question.
[00:12:51] Mais en tout cas,
[00:12:51] ça me montrait la voie.
[00:12:53] Ils me montraient le chemin,
[00:12:54] eux et leurs copains.
[00:12:57] Et ensuite,
[00:12:57] mes entraîneurs,
[00:12:58] les camarades de club
[00:13:00] et tout ça.
[00:13:01] Mais en tout cas,
[00:13:01] il n'y a jamais eu de barrière.
[00:13:03] Par exemple,
[00:13:03] parce que j'étais une fille
[00:13:05] ou parce que j'étais plus petite.
[00:13:07] Mais je savais que
[00:13:09] c'était aussi un moyen
[00:13:10] quand j'arrivais à faire
[00:13:11] des trucs cools,
[00:13:13] c'était aussi un moyen
[00:13:13] de relever leur attention
[00:13:14] et qu'ils me regardent un peu.
[00:13:17] Donc,
[00:13:17] c'était bien.
[00:13:19] À quel moment
[00:13:20] ça a commencé à devenir
[00:13:21] un peu,
[00:13:22] entre guillemets,
[00:13:23] sérieux ?
[00:13:24] C'est-à-dire
[00:13:24] que tu as commencé
[00:13:25] peut-être à gagner des courses
[00:13:26] ou de faire des bons classements
[00:13:28] ou de dire que le BMX
[00:13:29] c'était quelque chose
[00:13:31] sur lequel il fallait
[00:13:32] que tu continues à pousser ?
[00:13:34] Alors,
[00:13:35] on ne voyait pas
[00:13:36] les choses comme ça
[00:13:37] avec mes parents.
[00:13:38] C'était,
[00:13:38] vous avez décidé
[00:13:39] de faire du BMX
[00:13:41] en début de saison.
[00:13:42] OK,
[00:13:43] donc on y va,
[00:13:43] on vous inscrit,
[00:13:44] on vous achète le matériel,
[00:13:45] tout ça.
[00:13:46] Mais par contre,
[00:13:47] il faut,
[00:13:48] en milieu de saison,
[00:13:49] vous ne nous dites pas
[00:13:50] j'ai envie de faire du karaté.
[00:13:52] Donc là,
[00:13:53] ça,
[00:13:53] c'était des conditions,
[00:13:54] c'était posé dès le départ.
[00:13:56] Mais ça tombait bien
[00:13:57] parce que finalement,
[00:13:58] je crois qu'on était
[00:13:58] vraiment passionnés.
[00:13:59] Donc,
[00:14:00] on allait au bout des choses.
[00:14:01] Donc,
[00:14:02] au début,
[00:14:02] j'étais au club à Malin,
[00:14:04] dans mon petit village
[00:14:05] à côté de Dijon.
[00:14:06] C'était vraiment
[00:14:07] un club de copains.
[00:14:09] C'était une mini-piste
[00:14:11] avec des bosses
[00:14:12] faites à la main.
[00:14:13] Voilà,
[00:14:13] quoi.
[00:14:14] Et puis,
[00:14:16] dès que j'ai rapidement gagné,
[00:14:18] mais j'étais très jeune,
[00:14:19] donc on ne pensait pas,
[00:14:21] on ne se projetait pas du tout.
[00:14:22] Mais ça s'est fait naturellement.
[00:14:25] En progressant,
[00:14:27] je suis allée au club à Dijon.
[00:14:28] Donc,
[00:14:29] mes parents travaillant sur Dijon,
[00:14:31] c'était facile de m'y amener.
[00:14:34] Et je m'entraînais le mercredi
[00:14:36] et le samedi avec mes frères.
[00:14:39] Et ça,
[00:14:39] toute ma scolarité,
[00:14:40] en fait,
[00:14:41] ça a été ça.
[00:14:41] c'était les courses le week-end
[00:14:42] et les entraînements
[00:14:44] le mercredi et le samedi
[00:14:46] et les stages pendant les vacances,
[00:14:48] les enduro.
[00:14:49] À l'époque,
[00:14:49] ça s'appelait déjà enduro,
[00:14:51] mais en BMX,
[00:14:52] en Bourgogne,
[00:14:53] dans les champs de boue,
[00:14:54] dans les forêts de boue,
[00:14:55] en BMX,
[00:14:56] zone trial,
[00:14:56] zone de descente,
[00:14:57] zone d'endurance.
[00:15:00] C'est un peu le TNJV.
[00:15:02] Oui,
[00:15:02] exactement,
[00:15:02] mais tout en BMX
[00:15:03] et des températures
[00:15:05] vraiment froides
[00:15:06] et vraiment humides.
[00:15:08] et ça,
[00:15:08] ça nous a clairement formés
[00:15:10] et on en a des super souvenirs.
[00:15:12] Oui.
[00:15:13] Donc ça,
[00:15:14] ça t'a formé,
[00:15:15] ça t'a vraiment aidé
[00:15:16] à progresser.
[00:15:18] C'est quoi la suite
[00:15:20] des titres ?
[00:15:21] Ça s'est fait naturellement,
[00:15:23] championne régionale.
[00:15:24] Après,
[00:15:25] j'ai commencé à avoir
[00:15:26] un club,
[00:15:27] les cycles de girls
[00:15:28] sur Dijon,
[00:15:29] qui m'ont prêté des vélos.
[00:15:31] Moi,
[00:15:31] un vélo pour faire ma saison
[00:15:32] qui,
[00:15:33] si mes parents ne pouvaient pas m'emmener,
[00:15:34] c'est eux qui m'amenaient.
[00:15:35] Et puis,
[00:15:37] il y avait des championnats
[00:15:38] du monde jeunes.
[00:15:39] Ma maman m'a emmené
[00:15:40] sur les championnats
[00:15:40] du monde jeunes.
[00:15:42] Oui,
[00:15:43] ça s'est fait progressivement.
[00:15:45] Je grandissais aussi.
[00:15:46] Je crois que j'ai eu
[00:15:47] mon premier titre
[00:15:49] de championne du monde
[00:15:52] sur les championnats
[00:15:53] du monde
[00:15:53] à Bordeaux.
[00:15:56] Bordeaux-Lac,
[00:15:56] un truc comme ça.
[00:15:57] Je ne me rappellerai pas
[00:15:58] de la...
[00:15:59] Je devais avoir
[00:16:00] 10,
[00:16:00] 10,
[00:16:01] 11 ans.
[00:16:03] Et donc,
[00:16:03] dans ces catégories
[00:16:04] d'âge-là.
[00:16:07] Et peut-être que là,
[00:16:08] il s'est passé un peu des choses
[00:16:09] parce que je n'avais jamais fait
[00:16:11] de course
[00:16:11] vraiment internationale.
[00:16:12] Je faisais les championnats
[00:16:13] de France et tout,
[00:16:16] mais...
[00:16:16] Donc,
[00:16:17] ça a continué.
[00:16:19] Ça a suivi son cours.
[00:16:20] Après,
[00:16:21] j'ai changé de sponsor.
[00:16:22] On m'emmenait un peu plus...
[00:16:25] On m'emmenait un peu plus loin.
[00:16:28] On a intégré l'équipe de France.
[00:16:30] Moi,
[00:16:30] j'ai intégré l'équipe de France.
[00:16:31] J'étais une des plus jeunes,
[00:16:32] je pense,
[00:16:33] à l'époque.
[00:16:34] Il y avait Michel Lalande
[00:16:35] à l'époque
[00:16:35] qui s'occupait de nous.
[00:16:37] Et il y avait des élites.
[00:16:39] Donc,
[00:16:39] quand tu mets des jeunes
[00:16:40] avec des élites,
[00:16:41] c'est super intéressant
[00:16:41] parce qu'il y a des choses
[00:16:43] qui se créent.
[00:16:46] 500...
[00:16:47] Moi,
[00:16:47] quand on est petit,
[00:16:48] on voit des choses
[00:16:49] puis finalement,
[00:16:50] on rêve de ça aussi
[00:16:51] quelque part.
[00:16:54] Donc,
[00:16:54] j'ai été...
[00:16:56] Je ne me rappelle pas
[00:16:56] tous mes résultats,
[00:16:58] mais par exemple,
[00:16:59] en catégorie junior,
[00:17:01] donc ça,
[00:17:01] c'est déjà plus tard,
[00:17:02] j'ai dû faire une fois...
[00:17:05] Une fois...
[00:17:06] Non,
[00:17:06] en catégorie cadet,
[00:17:07] j'ai dû faire une fois troisième,
[00:17:09] une fois deuxième.
[00:17:09] Et puis ensuite,
[00:17:10] j'ai gagné les championnats
[00:17:12] du monde junior
[00:17:13] les deux années.
[00:17:17] Et...
[00:17:18] C'était aussi
[00:17:18] à peu près la période
[00:17:19] où il fallait que je réfléchisse
[00:17:20] un peu à mon avenir.
[00:17:21] Donc,
[00:17:21] moi,
[00:17:22] je voulais faire prof de sport
[00:17:22] ou quelque chose
[00:17:24] dans le sport.
[00:17:25] Je voulais rentrer en STAPS
[00:17:26] et mon objectif,
[00:17:28] c'était de partir
[00:17:29] une saison aux Etats-Unis
[00:17:30] pour faire une saison
[00:17:31] de BMX aux Etats-Unis
[00:17:32] en sachant que ce n'était
[00:17:33] pas un sport olympique,
[00:17:34] qu'il n'y avait pas
[00:17:35] de professionnalisation
[00:17:37] pour les femmes.
[00:17:38] Donc,
[00:17:38] c'était vraiment...
[00:17:39] Moi,
[00:17:40] j'étais très consciente
[00:17:40] de ça,
[00:17:41] c'était...
[00:17:42] C'était comme ça,
[00:17:43] c'est comme ça.
[00:17:45] Je ne me posais pas
[00:17:46] plus de questions,
[00:17:47] mais je voulais continuer
[00:17:50] le BMX
[00:17:50] sans que ce serait possible
[00:17:52] en amateur.
[00:17:55] Donc,
[00:17:56] le passage au VTT,
[00:17:57] comment ça se fait ?
[00:17:59] Ça se fait
[00:18:00] qu'un peu,
[00:18:02] un peu...
[00:18:04] les copains
[00:18:04] qui...
[00:18:05] Donc,
[00:18:05] dans l'équipe de France
[00:18:06] de BMX,
[00:18:07] Cédric,
[00:18:08] Gracia,
[00:18:09] Florent,
[00:18:09] Poussin.
[00:18:10] On était en équipe
[00:18:11] de France ensemble.
[00:18:13] Et là,
[00:18:13] ils me disent...
[00:18:13] Eux,
[00:18:14] ils avaient déjà essayé
[00:18:14] le VTT descente
[00:18:17] par l'intermédiaire
[00:18:18] de leur sponsor
[00:18:19] qui était Sun.
[00:18:21] et ils disaient
[00:18:22] ouais,
[00:18:23] c'est trop cool
[00:18:23] comme discipline,
[00:18:24] tu devrais essayer
[00:18:25] en 4...
[00:18:26] Donc,
[00:18:26] c'était 93.
[00:18:28] Il y a les champions
[00:18:28] du monde
[00:18:29] à MetaBier
[00:18:29] en France
[00:18:30] et franchement,
[00:18:31] tu devrais essayer,
[00:18:32] c'est trop cool.
[00:18:33] Mais bon,
[00:18:34] voilà,
[00:18:34] moi,
[00:18:34] je n'avais pas de sponsor.
[00:18:36] Mon sponsor
[00:18:37] de BMX
[00:18:38] à l'époque
[00:18:39] ne faisait
[00:18:40] pas de VTT,
[00:18:42] mais j'avais
[00:18:43] une connaissance
[00:18:43] à mon frère
[00:18:44] qui traînait
[00:18:45] un peu sur les courses.
[00:18:45] Donc,
[00:18:46] on lui a demandé
[00:18:48] de...
[00:18:50] de...
[00:18:51] éventuellement
[00:18:52] de demander
[00:18:52] si quelqu'un
[00:18:53] pourrait me prêter
[00:18:53] un vélo.
[00:18:55] Il a trouvé un vélo.
[00:18:56] Donc,
[00:18:57] ça aurait dû être
[00:18:58] un vélo gitane.
[00:19:00] Sauf que
[00:19:00] le team manager
[00:19:01] de l'époque,
[00:19:03] quand il a fallu
[00:19:03] que je récupère
[00:19:04] le vélo,
[00:19:05] il fallait se dépêcher
[00:19:06] parce que tout ça,
[00:19:07] c'est dans un laps
[00:19:07] de temps assez court.
[00:19:09] Quand je devais...
[00:19:09] C'est quoi le laps de temps,
[00:19:10] pardon ?
[00:19:10] Je crois que j'étais partie
[00:19:12] en vacances
[00:19:13] après les championnements
[00:19:14] de BMX
[00:19:14] qui devaient être
[00:19:15] fin juillet.
[00:19:15] Ok.
[00:19:17] Et fin août,
[00:19:18] il y avait une manche
[00:19:19] de Coupe de France
[00:19:20] à Vars
[00:19:20] qui me permettrait
[00:19:23] éventuellement
[00:19:23] de me qualifier
[00:19:24] pour les championnats
[00:19:24] du monde
[00:19:25] de m'étabiller
[00:19:26] septembre.
[00:19:27] Donc,
[00:19:28] j'avais un mois
[00:19:29] en gros
[00:19:29] pour trouver un vélo
[00:19:30] et me qualifier
[00:19:33] en fait.
[00:19:33] Et t'entraîner
[00:19:34] au passage quand même ?
[00:19:35] Oh non,
[00:19:36] je n'ai même pas pensé
[00:19:36] à ça en fait.
[00:19:38] Pour moi,
[00:19:38] il fallait que je trouve
[00:19:40] un vélo.
[00:19:41] Il n'y avait pas de...
[00:19:42] Il y avait...
[00:19:43] Déjà,
[00:19:44] je ne savais pas réellement
[00:19:44] ce qu'était la discipline
[00:19:46] du VTD descente.
[00:19:49] Il n'y avait pas
[00:19:49] de by-park
[00:19:50] comme maintenant.
[00:19:52] Moi,
[00:19:52] j'aurais impossible
[00:19:53] de m'entraîner
[00:19:53] autour de chez moi.
[00:19:54] Il y a bien
[00:19:54] des petites montagnes
[00:19:55] mais je serais descendue
[00:19:56] dans les chemins.
[00:19:58] mais je crois qu'il fallait
[00:19:59] aller sur les courses
[00:19:59] pour s'entraîner
[00:20:00] à l'époque.
[00:20:01] Donc,
[00:20:01] il fallait que j'aille
[00:20:02] à Vars.
[00:20:03] Donc,
[00:20:05] ce team manager
[00:20:06] est en vacances
[00:20:09] et j'ai rappelé
[00:20:10] la seule personne
[00:20:10] que je connaissais
[00:20:11] qui aurait pu me prêter
[00:20:12] un vélo
[00:20:13] et Max
[00:20:14] comme en salle
[00:20:15] et qui était enchanté
[00:20:16] parce que du coup,
[00:20:17] pour le coup,
[00:20:17] il me récupère aussi
[00:20:18] pour le BMX.
[00:20:19] Parce qu'il te connaissait ?
[00:20:20] Vous vous connaissiez
[00:20:21] déjà un petit peu ?
[00:20:22] Forcément un peu
[00:20:22] puisqu'il suivait
[00:20:26] tous les champions
[00:20:27] à peu près de mon âge
[00:20:28] en BMX.
[00:20:28] Ils étaient tous
[00:20:29] dans son équipe en fait.
[00:20:30] Donc,
[00:20:31] moi,
[00:20:31] j'avais des concurrentes
[00:20:32] qui étaient dans son équipe
[00:20:35] mais pas vraiment
[00:20:36] dans mon âge en fait.
[00:20:37] Juste les années
[00:20:38] juste au-dessus.
[00:20:39] Donc,
[00:20:40] je pense que ça collait
[00:20:41] et puis,
[00:20:42] il a Max,
[00:20:44] il a le nez
[00:20:46] et ça n'a pas changé.
[00:20:48] Donc,
[00:20:48] il m'envoie le vélo.
[00:20:49] En trois jours,
[00:20:50] j'avais reçu le vélo.
[00:20:51] On partait avec mon frère
[00:20:52] à Vars
[00:20:53] où je vais faire
[00:20:54] la Coupe de France
[00:20:56] de VTT
[00:20:57] et je fais un podium.
[00:20:59] Du coup,
[00:20:59] je me qualifie
[00:21:00] avec les élites.
[00:21:00] Du coup,
[00:21:00] je me qualifie
[00:21:01] pour Métabier.
[00:21:02] Voilà.
[00:21:03] Donc,
[00:21:04] début septembre,
[00:21:05] je me voilà partie
[00:21:07] à Métabier.
[00:21:08] Donc,
[00:21:09] ce n'est pas très loin
[00:21:09] de chez moi
[00:21:09] parce que je suis
[00:21:10] Dijonese
[00:21:12] pour ce championnat
[00:21:13] du monde.
[00:21:14] Alors,
[00:21:15] quand même,
[00:21:15] petit retour.
[00:21:17] Vars,
[00:21:18] première course,
[00:21:19] première expérience
[00:21:20] en VTT.
[00:21:22] tu te rappelles
[00:21:23] un peu comment ça se passe ?
[00:21:24] Je ne sais pas,
[00:21:25] la prise en main du vélo,
[00:21:26] les freins,
[00:21:27] les vitesses.
[00:21:28] Enfin,
[00:21:28] c'est pas...
[00:21:29] Oui, c'était incroyable
[00:21:31] et c'était génial en fait.
[00:21:32] Toi,
[00:21:33] t'arrives,
[00:21:33] tu ne connais rien.
[00:21:34] Tous les copains,
[00:21:35] ils m'expliquaient tout.
[00:21:36] Donc,
[00:21:36] surtout Cédric.
[00:21:39] Nous,
[00:21:39] pédale plate,
[00:21:40] on arrivait du BMX.
[00:21:41] Donc,
[00:21:41] pédale auto,
[00:21:41] vous ne connaissez pas.
[00:21:42] Donc,
[00:21:43] pédale plate.
[00:21:44] Bon,
[00:21:45] les lycra,
[00:21:45] ce n'était pas top
[00:21:46] mais on mettait
[00:21:47] des lycra,
[00:21:48] je crois.
[00:21:49] Donc,
[00:21:49] tu as été obligé
[00:21:50] de passer quand même
[00:21:50] des pantalons un peu amples.
[00:21:52] Je ne sais pas.
[00:21:52] Je ne sais pas.
[00:21:53] Oui,
[00:21:53] je pense que j'avais
[00:21:54] le lycra.
[00:21:56] la panoplie
[00:21:57] du vététiste
[00:21:57] de descente
[00:21:58] à l'époque.
[00:22:01] Donc,
[00:22:02] l'anecdote
[00:22:03] qui m'a le plus marquée,
[00:22:06] c'est qu'en fait,
[00:22:08] c'était des manettes
[00:22:10] pour passer les vitesses
[00:22:11] mais avec le stress,
[00:22:12] la course,
[00:22:13] la boule,
[00:22:14] ça glissait et tout.
[00:22:15] J'avais bien trouvé,
[00:22:16] je savais,
[00:22:17] je trouvais facilement
[00:22:19] la manette
[00:22:19] pour descendre les vitesses.
[00:22:20] Donc,
[00:22:21] c'était forcément
[00:22:21] de plus en plus dur
[00:22:22] à pédaler.
[00:22:24] Mais par contre,
[00:22:25] je n'arrivais jamais
[00:22:25] à remonter les vitesses.
[00:22:26] Du coup,
[00:22:27] je finissais toujours
[00:22:28] la piste
[00:22:29] avec un braquet énorme
[00:22:30] et tout.
[00:22:32] Que tu pouvais emmener
[00:22:33] parce qu'avec le BMX,
[00:22:35] tu avais un petit peu l'étude.
[00:22:35] J'étais puissante.
[00:22:36] Probablement,
[00:22:36] j'arrivais à remonter
[00:22:37] un petit peu.
[00:22:39] Mais je n'avais pas bien,
[00:22:41] je n'ai pas du tout
[00:22:42] les vitesses.
[00:22:43] Donc,
[00:22:43] c'était toujours,
[00:22:44] c'était un peu toujours
[00:22:45] la cata.
[00:22:46] Il ne fallait pas
[00:22:46] que je perde trop de vitesse
[00:22:47] dans les virages.
[00:22:49] Déjà,
[00:22:49] tu avais deux freins.
[00:22:50] Deux freins,
[00:22:51] oui.
[00:22:52] Mais oui.
[00:22:53] La gestion du frein avant,
[00:22:54] ça a été ?
[00:22:55] Je ne sais pas.
[00:22:56] Je ne suis pas bien sûre
[00:22:56] que je m'en servais beaucoup
[00:22:57] parce qu'en BMX,
[00:22:59] on n'avait qu'un frein.
[00:23:01] Mais ça s'est fait.
[00:23:04] Ça s'est fait
[00:23:04] et puis ça se passait
[00:23:05] même plutôt très bien.
[00:23:06] Puis je trouvais ça fun.
[00:23:07] Il y avait quand même
[00:23:08] quelques sauts.
[00:23:10] On roulait tous ensemble.
[00:23:12] C'était vraiment
[00:23:14] une bonne ambiance.
[00:23:15] Donc,
[00:23:16] troisième,
[00:23:17] tu obtiens ta qualif.
[00:23:18] Tu vas au championnat du monde.
[00:23:19] Comment ça se passe,
[00:23:20] mes tabiers ?
[00:23:21] Mes tabiers,
[00:23:22] pas du tout attendus.
[00:23:24] j'étais junior.
[00:23:26] La grande favorite,
[00:23:27] c'était
[00:23:27] Nolven Lecker.
[00:23:29] Et
[00:23:31] en fait,
[00:23:32] je gagne.
[00:23:33] C'était sous la pluie.
[00:23:35] C'était
[00:23:37] condition
[00:23:40] dantesque.
[00:23:40] Mes tabous,
[00:23:41] mes tabiers
[00:23:42] sous la pluie,
[00:23:43] c'est dur.
[00:23:45] Mais voilà,
[00:23:45] nos pédales plates
[00:23:46] et puis,
[00:23:48] avec l'expérience
[00:23:49] et tous les garçons
[00:23:50] autour de moi,
[00:23:51] ça l'a fait.
[00:23:53] Mais je n'y connaissais rien.
[00:23:57] Ça faisait deux semaines
[00:23:58] que je faisais du VTT.
[00:24:00] Donc,
[00:24:01] moi,
[00:24:01] il y avait
[00:24:01] toutes les stars
[00:24:02] qui passaient
[00:24:03] et tout.
[00:24:03] Je ne connaissais personne.
[00:24:05] Moi,
[00:24:05] le seul truc
[00:24:06] que je kiffais,
[00:24:06] c'est que
[00:24:07] j'étais dans
[00:24:08] la plus grosse équipe
[00:24:09] de BMX du monde.
[00:24:11] J'allais partir
[00:24:12] aux Etats-Unis
[00:24:13] l'hiver
[00:24:14] faire des courses
[00:24:15] de BMX aux Etats-Unis.
[00:24:17] Que là,
[00:24:18] je faisais une discipline.
[00:24:19] Je ne savais même pas
[00:24:19] où ça allait m'amener,
[00:24:20] mais c'était
[00:24:20] le kiff complet.
[00:24:22] À 16 ans,
[00:24:23] en plus,
[00:24:24] il y avait,
[00:24:25] je crois à l'époque,
[00:24:25] déjà des bonnes primes.
[00:24:28] BMX,
[00:24:28] pas d'argent.
[00:24:30] Du coup,
[00:24:30] c'était tout bénef.
[00:24:31] C'était
[00:24:33] la belle vie.
[00:24:35] Donc là,
[00:24:35] tu gagnes
[00:24:37] MetaBier 93.
[00:24:38] Qu'est-ce qui se passe ensuite ?
[00:24:40] Tu dois faire
[00:24:40] un choix
[00:24:41] entre le BMX
[00:24:42] et le VTT ?
[00:24:42] Pas encore.
[00:24:43] Pas encore.
[00:24:44] On avait dit
[00:24:45] que je continuais
[00:24:45] le BMX
[00:24:46] et que je ferais
[00:24:46] le VTT
[00:24:47] comme le faisaient
[00:24:48] Florent,
[00:24:49] Poussin ou Cetric-Gracia.
[00:24:50] Plutôt sur les courses
[00:24:51] Coupe du monde
[00:24:52] et Coupe de France
[00:24:53] en Europe.
[00:24:54] Coupe de France,
[00:24:55] forcément en France,
[00:24:55] mais plutôt sur
[00:24:57] les manches européennes.
[00:24:58] Et à côté,
[00:24:59] je ferais ma saison
[00:25:00] de BMX.
[00:25:00] Et puis,
[00:25:03] moi,
[00:25:04] je suis partie
[00:25:04] aux Etats-Unis
[00:25:05] faire les grandes
[00:25:07] en fin de saison.
[00:25:09] On a fait
[00:25:10] plein de stages
[00:25:10] l'hiver,
[00:25:11] des stages physiques
[00:25:12] parce qu'avant,
[00:25:13] aussi,
[00:25:13] la descente,
[00:25:14] c'était quand même
[00:25:14] des pistes
[00:25:15] plus longues
[00:25:16] et plus de pédalage,
[00:25:18] un peu moins technique.
[00:25:19] En tout cas,
[00:25:20] sur les années
[00:25:21] 93,
[00:25:22] 94,
[00:25:23] 95,
[00:25:24] c'était
[00:25:25] plutôt très physique.
[00:25:26] et donc,
[00:25:28] voilà,
[00:25:29] j'ai commencé
[00:25:29] un entraînement
[00:25:30] spécifique,
[00:25:32] du coup,
[00:25:32] à faire quand même
[00:25:33] moins d'entraînement
[00:25:34] BMX.
[00:25:35] Et puis,
[00:25:38] arrive Cap Dail,
[00:25:40] début de saison,
[00:25:41] ouverture de la Coupe
[00:25:41] du monde,
[00:25:42] 94.
[00:25:45] En plus,
[00:25:45] on avait un vélo
[00:25:46] flambant,
[00:25:47] donc le radical,
[00:25:48] le tout premier
[00:25:48] radical plus.
[00:25:51] et là,
[00:25:52] je gagne.
[00:25:52] Donc,
[00:25:53] pas de catégorie junior.
[00:25:55] J'avais 16 ans
[00:25:57] et je roulais
[00:25:57] avec les moins 17 ans
[00:25:58] et je roulais
[00:25:58] avec les élites
[00:25:59] et je gagne.
[00:26:01] Donc,
[00:26:01] du coup,
[00:26:02] tout a changé là
[00:26:04] réellement pour moi.
[00:26:05] C'est-à-dire que
[00:26:06] Max m'a dit direct,
[00:26:08] si tu veux aller
[00:26:09] faire les Coupes du monde,
[00:26:11] toutes les Coupes du monde
[00:26:12] avec François Gachet,
[00:26:16] c'est bon,
[00:26:17] on t'y envoie.
[00:26:19] Donc,
[00:26:20] en fait,
[00:26:20] je n'ai pas trop réfléchi.
[00:26:22] C'était nouveau,
[00:26:23] c'était fun.
[00:26:26] Moi,
[00:26:26] ça s'est fait un peu
[00:26:27] naturellement.
[00:26:28] J'ai dû refaire
[00:26:28] quelques courses
[00:26:29] de BMX arrière,
[00:26:30] mais très peu.
[00:26:31] Très peu.
[00:26:31] Et naturellement,
[00:26:32] j'ai arrêté
[00:26:33] et réellement arrêté.
[00:26:34] Je n'ai jamais remonté
[00:26:35] sur un vélo de BMX
[00:26:37] pendant plus de 13 ans
[00:26:38] après.
[00:26:40] Est-ce que c'était
[00:26:41] entre guillemets
[00:26:42] facile à l'époque ?
[00:26:45] Parce qu'il n'y avait
[00:26:46] pas non plus
[00:26:46] beaucoup,
[00:26:47] beaucoup de monde
[00:26:48] ou un truc comme ça
[00:26:49] ou est-ce que tu avais
[00:26:50] vraiment l'impression
[00:26:51] de te battre ?
[00:26:52] Ah non,
[00:26:53] mais au début,
[00:26:54] c'était...
[00:26:54] Alors oui,
[00:26:55] mes tabillés,
[00:26:57] je m'en battais.
[00:26:59] Je n'avais pas
[00:26:59] de pression ni rien.
[00:27:00] Juste,
[00:27:01] je roulais
[00:27:01] et j'essayais.
[00:27:02] Mais je ne faisais
[00:27:03] que progresser.
[00:27:03] En fait,
[00:27:04] chaque descente,
[00:27:04] je progressais.
[00:27:06] Donc,
[00:27:06] c'était super.
[00:27:08] Et puis,
[00:27:09] je ne me projetais
[00:27:10] même pas,
[00:27:11] là,
[00:27:11] dans ces années-là,
[00:27:12] à gagner les courses.
[00:27:13] Je faisais le mieux
[00:27:14] que je pouvais
[00:27:14] et puis on voyait
[00:27:15] le résultat.
[00:27:16] Alors,
[00:27:17] Cap Dail,
[00:27:17] c'était assez technique.
[00:27:18] Donc là,
[00:27:19] j'ai gagné.
[00:27:19] Mais derrière,
[00:27:20] il y a eu d'autres courses
[00:27:21] beaucoup plus physiques.
[00:27:22] Mais là,
[00:27:23] je me faisais mettre
[00:27:23] la pilule.
[00:27:25] Je regardais
[00:27:26] la taille des cuisses
[00:27:27] de Elke Brussert
[00:27:28] ou Kim Sonier
[00:27:28] et je prenais peur.
[00:27:30] Elles arrivaient de la route,
[00:27:31] ça devait être des sprinteuses,
[00:27:32] un truc comme ça.
[00:27:35] Et moi,
[00:27:35] j'étais jeune.
[00:27:36] Moi,
[00:27:36] je venais du BMX
[00:27:37] donc j'avais du jus
[00:27:38] mais il fallait tenir
[00:27:39] cinq minutes
[00:27:40] ou huit minutes
[00:27:41] et puis des fois,
[00:27:42] avec des bons plats
[00:27:43] ou des bonnes montées,
[00:27:45] j'étais en plein apprentissage.
[00:27:51] À part aux championnats du monde
[00:27:52] où là,
[00:27:52] après,
[00:27:53] je me retrouvais
[00:27:53] avec les juniors
[00:27:54] et là,
[00:27:55] j'avais vraiment,
[00:27:55] vraiment envie de gagner.
[00:27:57] Après,
[00:27:57] je pense vraiment
[00:27:58] pendant plusieurs années,
[00:27:59] ça a été l'apprentissage
[00:28:00] qui était important
[00:28:00] et de faire du mieux
[00:28:01] que je pouvais
[00:28:03] et je pense pas,
[00:28:05] je devais être déçue
[00:28:06] parce que je suis quand même
[00:28:07] une gagnante dans l'âme
[00:28:08] mais si je faisais vraiment
[00:28:10] une contre-perf,
[00:28:11] mais si je gagnais pas,
[00:28:12] je voyais bien
[00:28:13] que j'arrivais pas
[00:28:13] à rivaliser.
[00:28:17] Il y avait d'autres pilotes
[00:28:18] qui venaient du BMX
[00:28:19] comme toi
[00:28:19] ou c'était plutôt route ?
[00:28:23] Eh bien,
[00:28:24] on a été toute une vague
[00:28:25] pour le coup
[00:28:25] mais presque tous
[00:28:27] on venait de chez Sun
[00:28:28] en fait.
[00:28:32] Jean-Christophe Tricard,
[00:28:33] même Christophe l'évêque
[00:28:34] s'il a essayé,
[00:28:36] Carmine Falco.
[00:28:38] Là,
[00:28:39] c'est vraiment,
[00:28:39] pour moi,
[00:28:40] c'est vraiment le team Sun.
[00:28:41] Il y en a eu sûrement d'autres
[00:28:43] mais c'est eux
[00:28:44] que je retiens.
[00:28:45] Et chez les filles,
[00:28:46] il y en avait d'autres ?
[00:28:47] Non.
[00:28:48] Non.
[00:28:48] T'étais...
[00:28:49] Plus tard.
[00:28:49] Plus tard,
[00:28:50] une fille comme Sabrina Agenier
[00:28:52] ou Céline Gros.
[00:28:55] Mais là,
[00:28:56] moi,
[00:28:56] à mon époque,
[00:28:57] on était les premiers.
[00:28:59] Toi,
[00:29:00] tu as vu
[00:29:01] évidemment
[00:29:01] beaucoup d'évolutions
[00:29:03] mais tu me disais
[00:29:05] que le radical,
[00:29:07] radical plus
[00:29:08] après,
[00:29:10] avait vraiment changé
[00:29:11] énormément de choses.
[00:29:12] Tu peux nous dire
[00:29:13] pourquoi,
[00:29:14] comment ?
[00:29:15] Alors,
[00:29:16] encore une fois,
[00:29:17] j'avais très peu d'expérience
[00:29:18] mais là,
[00:29:19] quand même,
[00:29:19] on passait d'un vélo
[00:29:22] c'était le vrai
[00:29:23] premier vélo
[00:29:24] tout suspendu
[00:29:26] avec des suspensions hydrauliques
[00:29:27] en fait.
[00:29:28] Pas juste un élastomère.
[00:29:30] Moi,
[00:29:30] je n'ai jamais même essayé
[00:29:31] l'élastomère
[00:29:32] mais évidemment,
[00:29:33] ça ne peut pas marcher
[00:29:33] aussi bien que ça.
[00:29:36] Donc,
[00:29:36] quand on me demande
[00:29:39] sur quel vélo
[00:29:40] j'ai...
[00:29:42] Pour moi,
[00:29:42] quel vélo
[00:29:43] est-il le plus abouti ?
[00:29:45] C'est sûr qu'aujourd'hui,
[00:29:46] je ne te dirais pas
[00:29:46] si c'est le radical plus
[00:29:48] mais je pense que le vélo
[00:29:50] qui a le plus révolutionné
[00:29:51] la descente,
[00:29:52] ça a été ce vélo.
[00:29:55] Pourtant,
[00:29:56] c'est vrai qu'il y a eu
[00:29:56] des belles choses derrière
[00:29:57] mais c'est vrai
[00:29:59] que de passer
[00:30:00] de tout rigide
[00:30:01] à tout suspendu,
[00:30:03] ça a dû...
[00:30:03] Et puis,
[00:30:04] ça marchait.
[00:30:05] Et puis,
[00:30:05] ça marchait.
[00:30:05] Et puis,
[00:30:05] ça marchait
[00:30:06] et puis,
[00:30:07] je pense qu'il y avait
[00:30:07] un peu plus d'angle,
[00:30:08] un peu plus de...
[00:30:10] Ouais,
[00:30:10] c'était le début de tout
[00:30:11] en fait.
[00:30:12] Après,
[00:30:13] il y avait peut-être
[00:30:14] déjà le GT
[00:30:15] qui avait une suspension.
[00:30:17] Ouais,
[00:30:17] le LTS.
[00:30:18] Le LTS,
[00:30:18] ouais.
[00:30:19] je ne sais pas
[00:30:19] si ce n'est pas juste après.
[00:30:21] Du coup,
[00:30:23] en tout cas,
[00:30:24] nous,
[00:30:25] tu t'entraînes tout l'hiver
[00:30:26] avec un semi-rigide
[00:30:27] et puis là,
[00:30:29] la course qui arrive,
[00:30:30] paf,
[00:30:32] vas-y,
[00:30:33] roule avec ça.
[00:30:34] Trop bien.
[00:30:35] Et alors,
[00:30:35] comment tu es accueilli
[00:30:37] dans ce Team Sun ?
[00:30:39] Parce qu'il y a quand même
[00:30:39] des gens qui sont en place.
[00:30:40] Tu as du François Gachet
[00:30:41] qui quand même
[00:30:43] était le patron,
[00:30:45] champion du monde
[00:30:46] en titre,
[00:30:47] je crois.
[00:30:47] Pas en 93.
[00:30:48] je pense pas.
[00:30:49] En 94,
[00:30:50] du coup,
[00:30:50] il était
[00:30:51] le champion du monde.
[00:30:53] Mais c'était quand même
[00:30:54] un peu le leader
[00:30:55] de l'équipe.
[00:30:56] Ouais,
[00:30:57] tout à fait.
[00:30:57] Tu peux nous décrire
[00:30:58] un petit peu ce...
[00:31:00] Voilà,
[00:31:00] comment tu as été accueilli ?
[00:31:03] Alors,
[00:31:04] je n'ai pas vraiment
[00:31:05] des souvenirs
[00:31:05] très clairs
[00:31:06] de cette période.
[00:31:07] Mais en tout cas,
[00:31:08] il n'y a jamais eu
[00:31:09] de frein
[00:31:09] ni de problème.
[00:31:13] Et dans toute ma carrière,
[00:31:15] en fait,
[00:31:15] je suis toujours arrivée
[00:31:16] dans des équipes
[00:31:17] où on m'a bien accueilli,
[00:31:19] où on a toujours tout fait
[00:31:20] pour me mettre
[00:31:21] dans la meilleure position possible.
[00:31:23] Et puis,
[00:31:24] alors après,
[00:31:25] c'est sûr que François,
[00:31:27] il était quand même
[00:31:28] beaucoup plus âgé que nous.
[00:31:29] il nous prenait vraiment
[00:31:30] pour un peu pour les...
[00:31:33] pour les...
[00:31:35] pour des gosses
[00:31:36] à qui on donnait des jouets
[00:31:37] et qu'elle avait la belle vie.
[00:31:39] Mais en fait,
[00:31:39] c'était ça aussi, quoi.
[00:31:40] C'est la réalité,
[00:31:41] elle était là aussi.
[00:31:42] On était des enfants gâtés,
[00:31:43] on avait un peu
[00:31:44] tout ce qu'on voulait
[00:31:47] et c'était très bien comme ça.
[00:31:48] En tout cas,
[00:31:49] nous,
[00:31:49] on l'a bien vécu,
[00:31:50] ça c'est sûr.
[00:31:51] Et on n'en a pas fait
[00:31:52] n'importe quoi non plus.
[00:31:53] Le but,
[00:31:54] c'était de progresser
[00:31:58] et d'apporter des titres
[00:32:00] aux sponsors.
[00:32:01] Et je crois que ça,
[00:32:02] on l'a bien fait aussi.
[00:32:04] Et vous étiez une superbe équipe,
[00:32:06] quoi,
[00:32:07] entre Cédric,
[00:32:08] Florent,
[00:32:09] Christophe,
[00:32:10] Lévesque.
[00:32:11] Oui,
[00:32:12] au début,
[00:32:13] il n'y avait quasiment
[00:32:13] que des descendeurs,
[00:32:14] mais il n'y avait que des descendeurs
[00:32:15] et des bicrossers.
[00:32:16] Donc,
[00:32:16] c'était incroyable.
[00:32:17] Il y avait une ambiance
[00:32:18] de fou.
[00:32:21] Et Max,
[00:32:22] il est...
[00:32:23] On a vu
[00:32:24] d'interviewer
[00:32:25] d'autres pilotes.
[00:32:27] Il est généreux.
[00:32:28] Il est généreux.
[00:32:29] Quand il croit en nous,
[00:32:31] il est généreux.
[00:32:31] Après,
[00:32:31] il ne faut pas lui faire à l'envers,
[00:32:32] mais ça se passe bien.
[00:32:35] Et donc,
[00:32:36] tu parles de Max.
[00:32:37] Il y avait Max
[00:32:38] et puis Olivier Bossard,
[00:32:40] cette espèce de binôme
[00:32:41] qui créait des choses
[00:32:42] extraordinaires.
[00:32:43] Tu peux nous parler
[00:32:44] un peu de ça
[00:32:45] peut-être rapidement ?
[00:32:46] Selon toi,
[00:32:47] qu'est-ce qui faisait
[00:32:48] que c'était un binôme,
[00:32:49] un duo exceptionnel ?
[00:32:51] Au niveau de la compétition,
[00:32:54] c'était...
[00:32:55] Il y avait les ingénieurs
[00:32:56] chez Sun,
[00:32:56] donc à l'époque
[00:32:57] qui développaient des vélos.
[00:32:58] Mais quand Olivier a commencé
[00:33:00] à travailler avec nous,
[00:33:02] moi,
[00:33:02] avec nous,
[00:33:03] moi,
[00:33:03] je pense que je suis arrivé
[00:33:03] en même temps que lui
[00:33:04] ou juste après lui.
[00:33:06] Ouais,
[00:33:06] juste après lui.
[00:33:07] Donc,
[00:33:08] du coup,
[00:33:10] il avait un peu carte blanche.
[00:33:12] Et lui,
[00:33:13] il arrivait avec sa vision
[00:33:14] du motocross,
[00:33:17] sa petite expérience
[00:33:18] de descendeur.
[00:33:21] et il a essayé
[00:33:23] de...
[00:33:25] Ouais,
[00:33:25] il voyait,
[00:33:26] il disait,
[00:33:27] il existait choses,
[00:33:27] donc ça doit être
[00:33:29] applicable
[00:33:29] pour le VTT de descende,
[00:33:31] pour le VTT.
[00:33:32] Et il avait...
[00:33:33] Ouais,
[00:33:34] avec François,
[00:33:34] ils ont développé,
[00:33:37] ils ont beaucoup,
[00:33:37] beaucoup travaillé.
[00:33:38] Et nous,
[00:33:39] c'est vrai qu'on récupérait
[00:33:39] les vélos,
[00:33:40] mais finalement,
[00:33:41] on n'avait pas encore
[00:33:45] la sensibilité
[00:33:46] du réglage,
[00:33:47] le truc.
[00:33:47] Mais moi,
[00:33:47] j'ai appris
[00:33:48] à leur côté,
[00:33:49] aux côtés
[00:33:50] d'Olivier Bossard
[00:33:51] et de François Gachet.
[00:33:52] Et il y avait aussi
[00:33:53] Alex Ballot.
[00:33:54] Donc,
[00:33:54] du coup,
[00:33:55] c'est...
[00:33:57] C'était...
[00:33:58] C'est une richesse
[00:33:59] énorme
[00:33:59] d'apprendre
[00:34:00] à leur côté.
[00:34:02] Et j'ai...
[00:34:03] Du coup,
[00:34:05] moi,
[00:34:05] dans mon apprentissage
[00:34:06] global de la descente,
[00:34:07] pour moi,
[00:34:08] un descendeur,
[00:34:08] tu travailles
[00:34:09] le physique,
[00:34:10] la technique,
[00:34:12] un peu plus tard,
[00:34:13] le mental.
[00:34:15] Mais la capacité
[00:34:16] à savoir régler son vélo,
[00:34:17] c'est indispensable.
[00:34:20] Et c'est quelque chose
[00:34:22] que j'ai développé,
[00:34:23] du coup,
[00:34:23] à leur côté.
[00:34:25] Et j'étais,
[00:34:25] je pense,
[00:34:27] assez sensible à ça.
[00:34:29] Et je ne veux pas dire douée,
[00:34:30] parce que ce que je faisais,
[00:34:32] c'était juste régler mon vélo.
[00:34:33] Mais j'arrivais
[00:34:34] à leur donner
[00:34:34] des feedbacks
[00:34:35] assez précis.
[00:34:37] Et a priori,
[00:34:38] je ne me trompais pas trop.
[00:34:40] En tout cas,
[00:34:40] pour eux,
[00:34:41] c'était facile
[00:34:41] d'interpréter
[00:34:43] ce que je ressentais.
[00:34:44] Et ça,
[00:34:45] c'était assez sympa.
[00:34:48] Témoignage
[00:34:49] d'Olivier
[00:34:49] et de Max
[00:34:50] qui nous disaient
[00:34:51] quand même
[00:34:51] qu'en termes de feedback,
[00:34:53] de ressenti,
[00:34:53] de justesse
[00:34:54] du ressenti.
[00:34:55] Moi,
[00:34:56] je suis vraiment
[00:34:59] sensible à ça,
[00:34:59] au ressenti.
[00:35:00] Alors des fois,
[00:35:01] c'est un peu chiant
[00:35:01] parce que
[00:35:03] tu as envie de te dire
[00:35:04] arrête de te prendre
[00:35:05] la tête avec ça.
[00:35:06] Juste roule,
[00:35:06] fais-toi plaisir
[00:35:07] et puis ça se passera bien.
[00:35:09] Mais toujours,
[00:35:10] le petit truc
[00:35:11] qui ne va pas
[00:35:12] ou envie d'améliorer
[00:35:14] en fait,
[00:35:15] toujours.
[00:35:17] Mais voilà,
[00:35:18] ça fait partie intégrante
[00:35:19] d'un descendeur.
[00:35:21] Et à l'inverse
[00:35:22] d'un Nico
[00:35:23] qui,
[00:35:23] lui en plus
[00:35:24] d'avoir ce ressenti,
[00:35:25] était capable
[00:35:26] de dire
[00:35:28] techniquement
[00:35:30] mettre des
[00:35:32] chimes différents
[00:35:33] ou des...
[00:35:35] Il savait exactement
[00:35:36] aussi ce qu'il fallait
[00:35:37] qu'il fasse.
[00:35:38] C'était presque
[00:35:39] le mécano et tout.
[00:35:40] Et puis,
[00:35:41] il avait une visualisation
[00:35:43] de ses descentes
[00:35:44] où il savait
[00:35:44] à la seconde près
[00:35:45] le temps qu'il allait faire
[00:35:46] tout ça.
[00:35:46] Alors ça,
[00:35:47] moi,
[00:35:47] je suis vraiment pas forte.
[00:35:51] Mais par contre,
[00:35:52] j'ai cette sensibilité-là
[00:35:55] sur le vélo.
[00:35:55] qui fait que
[00:35:57] j'étais aussi
[00:35:58] assez forte
[00:35:59] pour développer
[00:35:59] les vélos
[00:36:00] de Monsieur Tout-le-Monde.
[00:36:01] On m'a développé
[00:36:02] pour tester
[00:36:03] les vélos
[00:36:03] de Monsieur Tout-le-Monde
[00:36:04] et savoir
[00:36:05] si ça leur correspondait
[00:36:06] ou pas.
[00:36:07] Donc,
[00:36:07] t'étais un peu
[00:36:08] chef produit
[00:36:08] pour les gammes.
[00:36:10] Non,
[00:36:10] je n'étais pas
[00:36:10] chef produit du tout.
[00:36:12] Mais en tout cas,
[00:36:12] je sais que Max
[00:36:13] aimait bien avoir
[00:36:14] mon avis
[00:36:14] sur les gammes.
[00:36:16] Donc,
[00:36:16] un avis
[00:36:19] assez clair,
[00:36:20] assez précis,
[00:36:20] assez tranché
[00:36:21] que tu arrivais
[00:36:21] justement
[00:36:22] à exprimer
[00:36:23] de manière...
[00:36:24] Ouais.
[00:36:24] Ouais.
[00:36:26] assez nette.
[00:36:27] C'est bien,
[00:36:28] c'est pas bien.
[00:36:29] D'ailleurs,
[00:36:31] des avis
[00:36:32] assez tranchés.
[00:36:33] T'as montré
[00:36:34] aussi à...
[00:36:35] C'était
[00:36:35] Kirch Sartan.
[00:36:38] Kirch Sartan.
[00:36:40] Championnat du Monde
[00:36:41] 95.
[00:36:43] Ouais.
[00:36:44] Même quand je y repense,
[00:36:46] c'est pas un bon moment
[00:36:47] parce que j'ai...
[00:36:49] En fait,
[00:36:50] moi,
[00:36:50] ce qui m'anime
[00:36:50] aussi dans le sport,
[00:36:52] c'est cet esprit
[00:36:53] d'équité.
[00:36:55] Et puis,
[00:36:57] on m'a appris
[00:36:57] à respecter les règles
[00:37:00] ou les décisions.
[00:37:01] Donc,
[00:37:02] quand il y a des choses
[00:37:02] qui sont posées
[00:37:03] dès le départ,
[00:37:04] après,
[00:37:05] il ne faut pas trop
[00:37:06] naviguer,
[00:37:06] quoi.
[00:37:07] Tu files droit
[00:37:07] et tu respectes
[00:37:09] tes engagements.
[00:37:11] Et donc,
[00:37:11] Kirch Sartan,
[00:37:12] en fait,
[00:37:13] c'était ma...
[00:37:14] Donc,
[00:37:17] 95.
[00:37:18] Donc,
[00:37:18] j'avais déjà
[00:37:19] deux titres
[00:37:19] de championnat du monde
[00:37:20] junior,
[00:37:21] mais j'étais encore junior
[00:37:22] et je voulais
[00:37:24] m'inscrire avec...
[00:37:26] Je voulais concourir
[00:37:26] avec les élites
[00:37:27] parce que
[00:37:28] sur des pistes techniques,
[00:37:30] il y avait moyen
[00:37:31] que j'arrive à gagner.
[00:37:34] Et donc,
[00:37:35] en fait,
[00:37:35] on fait une demande.
[00:37:36] L'équipe de France
[00:37:37] fait une demande.
[00:37:37] Donc,
[00:37:38] je fais tous les essais
[00:37:39] avec les élites
[00:37:41] les califs
[00:37:42] avec les élites
[00:37:43] que je gagne
[00:37:43] assez facilement.
[00:37:45] Et puis,
[00:37:47] donc,
[00:37:48] la veille
[00:37:49] au soir de la course,
[00:37:50] il devait être
[00:37:51] 22h
[00:37:52] ou 21h.
[00:37:54] Il y a Manu Hubert,
[00:37:55] l'entraîneur
[00:37:56] de l'équipe de France
[00:37:57] qui toque à la porte
[00:37:59] et là,
[00:38:00] il m'annonce
[00:38:01] bon ben demain,
[00:38:02] il y a eu un proté.
[00:38:04] Les Américains
[00:38:04] ont déposé un proté
[00:38:05] et donc une réclamation
[00:38:07] pour pas que tu puisses
[00:38:08] rouler avec les élites.
[00:38:10] Donc,
[00:38:10] demain,
[00:38:11] tu roules pas
[00:38:12] à 13h,
[00:38:12] tu roules à 10h
[00:38:14] ou 9h
[00:38:15] avec les juniors.
[00:38:16] Et j'avais trouvé
[00:38:17] ça tellement,
[00:38:17] tellement injuste
[00:38:19] que c'était très dur
[00:38:21] de me reconcentrer.
[00:38:24] J'avais passé
[00:38:24] une mauvaise nuit.
[00:38:26] Je trouvais ça
[00:38:27] juste trop injuste.
[00:38:28] Je crois que j'ai failli
[00:38:29] me casser les doigts
[00:38:29] en tapant contre le mur.
[00:38:31] Il y avait Alex Ballot
[00:38:33] dans la chambre
[00:38:33] qui doit pouvoir
[00:38:34] en témoigner.
[00:38:37] Et je fais la course,
[00:38:39] je gagne les juniors.
[00:38:40] Moi,
[00:38:40] je gagne
[00:38:42] avec un bon temps junior
[00:38:43] et le meilleur temps elite.
[00:38:45] Et du coup,
[00:38:46] sur le podium,
[00:38:46] j'ai refusé
[00:38:47] de porter mon maillot
[00:38:48] de championne du monde junior
[00:38:49] parce que
[00:38:51] j'ai six mecs
[00:38:51] que ce n'était pas
[00:38:52] mon maillot.
[00:38:53] Voilà.
[00:38:54] Donc,
[00:38:55] vous ne verrez pas
[00:38:55] de maillot de moi
[00:38:57] sur le podium
[00:38:58] de Kirsten
[00:38:58] avec le maillot
[00:38:59] sur le dos.
[00:39:00] Tu le tenais à la main.
[00:39:01] Je le tenais à la main.
[00:39:03] Devant le cas.
[00:39:04] Voilà.
[00:39:07] Ce travail avec Sun,
[00:39:08] enfin,
[00:39:08] ce team Sun,
[00:39:10] comment ça a continué ?
[00:39:11] Comment tu as évolué
[00:39:12] dans ce team ?
[00:39:14] On voyageait
[00:39:15] donc tout au début.
[00:39:17] On voyageait,
[00:39:17] on faisait les saisons
[00:39:18] complètes
[00:39:18] avec François,
[00:39:20] Alex et Olivier.
[00:39:24] C'était un peu la cata
[00:39:25] parce qu'on ne parlait
[00:39:26] pas anglais,
[00:39:27] très peu anglais.
[00:39:28] Et on a appris
[00:39:30] surtout eux.
[00:39:32] Et moi,
[00:39:32] je me laissais driver
[00:39:33] et puis le team a grossi.
[00:39:36] Les crossers sont arrivés.
[00:39:39] Je crois que à l'époque,
[00:39:41] il y a Nike qui est arrivé,
[00:39:43] il y a Nico
[00:39:43] qui est arrivé après.
[00:39:45] Moi,
[00:39:46] j'ai commencé à gagner
[00:39:47] de plus en plus.
[00:39:49] Je devenais
[00:39:49] de plus en plus mature.
[00:39:50] J'avais appris.
[00:39:53] Les formats de course
[00:39:54] aussi un peu plus
[00:39:56] descendants,
[00:39:57] un peu plus techniques,
[00:39:59] ça me correspond.
[00:39:59] ça commençait
[00:40:00] à me correspondre
[00:40:01] un peu plus.
[00:40:03] Et voilà,
[00:40:04] j'ai suivi mon cours.
[00:40:05] Je gagnais
[00:40:06] de plus en plus.
[00:40:07] Mais je ne gagnais pas tout.
[00:40:09] Je ne gagnais pas tout encore.
[00:40:10] Il y avait toujours
[00:40:11] vraiment les pistes physiques
[00:40:13] où il y avait
[00:40:14] Missy Djovi,
[00:40:15] Lidonovan.
[00:40:17] C'était compliqué,
[00:40:19] mais je faisais des podiums
[00:40:20] au général
[00:40:20] des Coupes du Monde.
[00:40:21] Je faisais des podiums
[00:40:23] régulièrement
[00:40:23] sur les Coupes du Monde.
[00:40:25] de plus en plus.
[00:40:25] Comment ça se passait
[00:40:26] justement
[00:40:27] les relations
[00:40:27] avec les concurrentes ?
[00:40:29] C'était cool
[00:40:30] ou c'était plutôt
[00:40:32] hard ?
[00:40:33] Alors,
[00:40:33] ce n'était pas hard.
[00:40:34] Moi,
[00:40:34] j'étais quand même
[00:40:35] une enfant.
[00:40:36] J'étais une jeune fille
[00:40:38] et je suis très,
[00:40:40] très timide,
[00:40:40] très introvertie.
[00:40:41] Donc,
[00:40:42] déjà,
[00:40:43] je ne parle pas
[00:40:43] facilement aux gens.
[00:40:46] Et en plus,
[00:40:47] je ne parle pas anglais,
[00:40:49] très peu anglais.
[00:40:51] Je baragouine trois mots,
[00:40:52] mais quand elle,
[00:40:52] elle parle,
[00:40:53] j'y comprends.
[00:40:54] Que dalle !
[00:40:54] Et Missy,
[00:40:55] souvent,
[00:40:55] elle s'énervait après moi
[00:40:56] parce qu'en fait,
[00:40:57] elle parlait super vite,
[00:41:00] tout ça,
[00:41:00] je ne comprenais rien du tout.
[00:41:02] Du coup,
[00:41:02] je ne la captais pas.
[00:41:03] Je ne lui répondais pas
[00:41:04] et je ne savais pas
[00:41:04] quoi lui répondre
[00:41:05] parce que je n'avais pas
[00:41:06] compris ce qu'elle m'avait dit.
[00:41:07] Et toujours,
[00:41:08] elle s'énervait après moi
[00:41:08] et puis voilà.
[00:41:10] Puis après,
[00:41:10] je partais.
[00:41:12] Et puis,
[00:41:12] alors après,
[00:41:13] je ne sais pas,
[00:41:13] la vision
[00:41:14] qu'elle a de moi,
[00:41:15] mais je pense qu'on ne se comprenait
[00:41:18] pas tout simplement.
[00:41:22] Tu as montré,
[00:41:24] tu nous parlais un petit peu,
[00:41:25] tu disais que tu avais
[00:41:26] un caractère un peu trempé.
[00:41:29] C'était aussi ta manière à toi
[00:41:31] de te mettre dans ta bulle
[00:41:35] de concentration.
[00:41:38] Justement,
[00:41:38] tu peux nous dire un peu
[00:41:39] si tu avais à l'époque
[00:41:40] des routines,
[00:41:42] des habitudes,
[00:41:43] des choses
[00:41:43] que tu avais commencé
[00:41:44] à mettre en place
[00:41:45] pour te concentrer,
[00:41:46] pour être efficace
[00:41:49] sur les courses,
[00:41:50] prépa mentale,
[00:41:50] quelque chose comme ça ?
[00:41:51] Alors,
[00:41:52] à l'époque,
[00:41:52] moi,
[00:41:52] je voulais,
[00:41:54] on commençait à parler
[00:41:55] de sophrologie,
[00:41:56] de prépa mentale
[00:41:59] et moi,
[00:41:59] ça se passait bien pour moi.
[00:42:00] Moi,
[00:42:01] je ne faisais que progresser,
[00:42:02] j'avais de plus en plus
[00:42:02] de bons résultats,
[00:42:04] donc je me disais
[00:42:05] que j'étais dans le bon vibe
[00:42:06] et que rien que change
[00:42:08] et qu'au contraire,
[00:42:09] j'avais peur
[00:42:09] que ces personnes-là,
[00:42:11] les prépa mentales,
[00:42:12] j'avais vraiment peur
[00:42:13] qu'ils me transforment.
[00:42:15] C'est style
[00:42:15] qui me gouroutise
[00:42:17] et qui change
[00:42:19] le petit truc
[00:42:20] qui fait gagner
[00:42:21] parce que c'est...
[00:42:22] En descente,
[00:42:23] on parle toujours ça
[00:42:24] du déclic ou quoi.
[00:42:25] J'avais toujours peur
[00:42:26] qu'ils m'enlèvent ça.
[00:42:27] Donc,
[00:42:28] je ne voulais pas
[00:42:28] en entendre parler.
[00:42:31] Mais moi,
[00:42:33] alors maintenant,
[00:42:34] je me rends compte
[00:42:35] parce que je m'intéresse
[00:42:36] à la prépa mentale
[00:42:37] et tout
[00:42:37] et je sais
[00:42:38] que de moi-même,
[00:42:40] j'ai mis en place
[00:42:41] des choses
[00:42:42] qui fait que...
[00:42:43] Ouais,
[00:42:43] ça s'appelle
[00:42:44] des routines en fait.
[00:42:45] Alors,
[00:42:45] il y a la routine
[00:42:46] et il y a TOC
[00:42:47] et j'étais pleine
[00:42:48] de TOC aussi.
[00:42:49] Et au point...
[00:42:50] Par exemple ?
[00:42:52] J'aimais 203.
[00:42:54] Donc,
[00:42:54] j'éteignais
[00:42:55] trois fois la lumière.
[00:42:56] J'aimais trois fois
[00:42:56] la lumière
[00:42:57] ou je marchais
[00:42:58] sur les carreaux
[00:42:59] des pavés
[00:43:01] ou des carreaux
[00:43:02] des carrelages.
[00:43:06] Je mettais toujours
[00:43:07] la chaussette droite
[00:43:08] avant la chaussette gauche.
[00:43:09] Il ne fallait jamais
[00:43:10] mettre des affaires neuves
[00:43:11] sur mon vélo,
[00:43:12] des composants neuves
[00:43:13] sur mon vélo
[00:43:14] avant une course.
[00:43:15] Il fallait au moins
[00:43:16] tout le temps
[00:43:16] et surtout la selle.
[00:43:17] Le pire,
[00:43:18] c'était la selle.
[00:43:18] Chaque fois que j'avais
[00:43:19] une selle neuve,
[00:43:19] je tombais,
[00:43:20] je l'abîmais.
[00:43:21] Donc,
[00:43:21] ça ne servait à rien
[00:43:22] de me mettre
[00:43:22] une selle neuve
[00:43:23] le jour d'une finale.
[00:43:25] Plein de trucs comme ça.
[00:43:26] Et puis un jour,
[00:43:27] j'ai vu une émission
[00:43:28] où le gars,
[00:43:29] il était tellement
[00:43:30] plein de TOC
[00:43:30] que ça devenait
[00:43:34] un perturbant
[00:43:35] pour sa vie
[00:43:35] de tous les jours.
[00:43:38] Parce que du coup,
[00:43:39] il les avait intégrés
[00:43:40] à sa vie
[00:43:40] de tous les jours
[00:43:41] et je me suis dit
[00:43:42] à ça,
[00:43:43] ça ressemble à moi
[00:43:43] mais moi,
[00:43:44] je ne veux pas ressembler
[00:43:44] à ça.
[00:43:46] et ils expliquaient aussi
[00:43:47] comment s'en débarrasser.
[00:43:49] Donc,
[00:43:49] du coup,
[00:43:49] j'ai essayé
[00:43:50] et ça a marché.
[00:43:51] Du coup,
[00:43:51] je m'en suis débarrassée
[00:43:52] de la plupart comme ça.
[00:43:53] Des fois,
[00:43:53] j'en fais encore quelques-uns
[00:43:54] quand même.
[00:43:56] Du coup,
[00:43:56] on a l'impression
[00:43:57] de ne pas être
[00:43:58] bien net.
[00:43:59] Donc,
[00:44:00] si je comprends bien,
[00:44:01] toi,
[00:44:01] tu avais mis déjà
[00:44:02] en place
[00:44:03] certaines techniques
[00:44:05] de prépa mentale
[00:44:08] mais de conditionnement
[00:44:10] qui te permettaient
[00:44:10] de,
[00:44:11] je ne sais pas,
[00:44:13] peut-être
[00:44:13] de te mettre
[00:44:14] dans ta zone.
[00:44:16] On faisait,
[00:44:17] alors,
[00:44:17] il n'y avait pas
[00:44:17] les GoPro,
[00:44:18] tout ça.
[00:44:18] Par contre,
[00:44:18] on faisait beaucoup
[00:44:19] de visualisation
[00:44:21] mentale.
[00:44:23] Moi,
[00:44:23] j'avais des...
[00:44:25] Alors,
[00:44:25] je n'ai pas de mémoire.
[00:44:26] Mon surnom,
[00:44:27] c'est Dora.
[00:44:29] Je n'ai pas de mémoire.
[00:44:30] Je suis un poisson rouge.
[00:44:31] Et du coup,
[00:44:32] je m'étais organisée
[00:44:33] pour me rappeler
[00:44:35] des pistes,
[00:44:36] par exemple.
[00:44:37] Donc,
[00:44:37] moi,
[00:44:38] j'étais une des seules,
[00:44:38] par exemple,
[00:44:39] je descendais les pistes
[00:44:40] avec un carnet
[00:44:41] et je notais.
[00:44:43] Je notais la piste,
[00:44:44] en fait,
[00:44:44] avec mes repères à moi.
[00:44:46] Et après,
[00:44:47] j'arrivais à revisualiser
[00:44:48] la piste
[00:44:49] et à l'apprendre,
[00:44:50] en fait,
[00:44:50] comme une poésie
[00:44:54] avec mes notes.
[00:44:56] Et s'il manquait
[00:44:58] après,
[00:44:58] visuellement,
[00:44:58] des parties,
[00:45:03] je revenais sur mes notes
[00:45:04] et je me la refaisais
[00:45:06] en tête et tout.
[00:45:08] Mais...
[00:45:09] Et après,
[00:45:10] un peu ces talks,
[00:45:11] ces routines
[00:45:13] qui donnent un peu
[00:45:14] de la confiance.
[00:45:15] Si tu as gagné une course
[00:45:16] avec
[00:45:18] une telle paire de chaussures,
[00:45:19] après,
[00:45:19] tu auras toujours
[00:45:20] la même paire de chaussures
[00:45:21] ou des choses comme ça.
[00:45:22] Mais ça,
[00:45:23] c'est juste pour
[00:45:24] la confiance.
[00:45:25] en parlant de confiance,
[00:45:27] j'imagine qu'avec
[00:45:29] toutes les victoires
[00:45:31] que tu as eues,
[00:45:32] tu en as construit
[00:45:33] un petit peu.
[00:45:34] Qu'est-ce qui faisait ?
[00:45:35] Est-ce qu'il y a quelque chose
[00:45:36] qui explique en particulier
[00:45:37] une telle domination
[00:45:40] d'un point de vue
[00:45:41] fille,
[00:45:42] déjà,
[00:45:42] mais aussi
[00:45:43] par rapport
[00:45:44] à certains hommes
[00:45:45] puisque tu gagnais
[00:45:46] des scratchs,
[00:45:47] quand même ?
[00:45:48] En tout cas,
[00:45:49] c'était le but.
[00:45:49] Moi,
[00:45:50] c'était...
[00:45:51] En fait,
[00:45:51] je savais si j'avais
[00:45:52] fait une bonne descente,
[00:45:54] un bon temps
[00:45:54] et j'étais contente
[00:45:55] pas de gagner,
[00:45:56] j'étais contente
[00:45:57] uniquement si j'avais
[00:45:58] un bon temps
[00:45:58] avec les garçons.
[00:45:59] Et un bon temps,
[00:46:00] c'était 30 secondes
[00:46:01] sur 5 minutes.
[00:46:02] C'était la règle.
[00:46:03] 30 secondes derrière
[00:46:04] les garçons
[00:46:04] sur 5 minutes.
[00:46:05] Ouais.
[00:46:07] Jamais plus.
[00:46:07] Après,
[00:46:08] des fois,
[00:46:08] c'était mieux,
[00:46:08] mais plus que ça,
[00:46:10] c'était pas bien.
[00:46:14] Et après,
[00:46:15] ce qui expliquerait ça,
[00:46:16] je ne sais pas.
[00:46:17] En tout cas,
[00:46:17] ce qui est certain,
[00:46:18] c'est que oui,
[00:46:19] il y a quand même,
[00:46:20] je ne sais pas si c'est un don,
[00:46:21] mais il y a quelque chose
[00:46:22] comme ça que j'ai
[00:46:23] de facilité technique
[00:46:25] dès mes premières courses
[00:46:26] de BMX.
[00:46:27] Ça s'est vu et tout.
[00:46:28] Les gens qui étaient
[00:46:29] autour de moi
[00:46:29] me le disent encore.
[00:46:31] Après,
[00:46:32] il y a quand même
[00:46:32] derrière tout ça
[00:46:33] et ça,
[00:46:34] c'est valable
[00:46:35] pour tous les athlètes
[00:46:36] du monde
[00:46:36] qui sont doués
[00:46:37] ou pas doués.
[00:46:38] Il y a beaucoup de travail.
[00:46:40] Il y a beaucoup de travail
[00:46:41] et il y a un entourage
[00:46:43] favorable
[00:46:44] qui est stabilisant
[00:46:47] et qui ne pousse pas,
[00:46:50] mais qui supporte
[00:46:51] en cas de besoin.
[00:46:55] Je pense que pour être
[00:46:56] un bon athlète
[00:46:56] de haut niveau,
[00:46:57] il faut des bonnes bases
[00:47:00] familiales,
[00:47:01] un peu plus larges
[00:47:02] dans le monde du sport
[00:47:05] et du travail
[00:47:08] sur tous les aspects.
[00:47:09] Tu te mettais la pression,
[00:47:11] toi,
[00:47:11] un peu ?
[00:47:12] À peine.
[00:47:13] À peine ?
[00:47:14] Non,
[00:47:15] c'est la pression.
[00:47:17] Pareil,
[00:47:17] tous les gens
[00:47:19] qui m'ont connu
[00:47:20] pendant ces moments
[00:47:21] de compétition
[00:47:22] et qui me connaissent
[00:47:23] à côté,
[00:47:24] ils disaient
[00:47:24] mais
[00:47:27] il ne faut pas faire ça,
[00:47:29] il ne faut pas faire ça
[00:47:29] avec ton corps.
[00:47:30] Mais en fait,
[00:47:31] ce n'est pas quelque chose
[00:47:31] qu'on maîtrise.
[00:47:32] Après,
[00:47:34] je n'essayais pas
[00:47:35] de me changer
[00:47:36] parce qu'en fait,
[00:47:37] c'était une pression
[00:47:38] qui me coûtait
[00:47:40] mais en même temps
[00:47:41] qui me faisait gagner.
[00:47:41] donc je me disais
[00:47:44] réellement
[00:47:44] pourquoi changer ça ?
[00:47:47] En fait,
[00:47:48] c'est la pression
[00:47:49] qui te fait avancer mieux,
[00:47:50] qui te fait être
[00:47:52] plus motivée,
[00:47:53] plus efficace.
[00:47:55] Donc surtout,
[00:47:56] je ne voulais rien changer.
[00:47:58] J'ai appris plus tard
[00:47:59] avec la prête mentale
[00:48:00] que c'était possible
[00:48:01] de changer
[00:48:01] et de vivre mieux
[00:48:03] ces moments-là
[00:48:03] d'avant-course
[00:48:06] qui étaient finalement
[00:48:07] invivables.
[00:48:08] Et c'est pour ça aussi
[00:48:09] que finalement,
[00:48:10] on a l'impression
[00:48:11] que j'ai une carrière
[00:48:12] super longue
[00:48:13] mais j'ai arrêté
[00:48:14] la descente assez jeune
[00:48:16] et c'est parce que
[00:48:17] je n'en pouvais plus
[00:48:18] de cette pression-là.
[00:48:21] Ok.
[00:48:22] Bon,
[00:48:23] on va avancer
[00:48:24] un petit peu
[00:48:24] justement
[00:48:25] sur cette carrière.
[00:48:28] Donc,
[00:48:29] on va dire
[00:48:29] 97,
[00:48:31] il y a Nico
[00:48:31] qui arrive.
[00:48:32] Comment tu vois
[00:48:33] l'arrivée
[00:48:34] de ce Nico
[00:48:37] qui est devenu
[00:48:39] un peu le leader
[00:48:40] qui a remplacé
[00:48:40] François Gachet
[00:48:41] dans le team ?
[00:48:43] Comment ça se passe ?
[00:48:44] Comment ça cohabite ?
[00:48:45] Comment ça fonctionne ?
[00:48:46] ça cohabite
[00:48:46] parce qu'on n'a pas le choix.
[00:48:51] Il est là,
[00:48:52] c'est le champion,
[00:48:54] il gagne tout.
[00:48:56] Et quelque part,
[00:48:58] moi en tout cas,
[00:48:59] je me suis dit
[00:49:01] j'aime beaucoup
[00:49:02] observer les gens
[00:49:03] et prendre des autres
[00:49:04] pour m'enrichir,
[00:49:06] en fait,
[00:49:06] pour me faire,
[00:49:06] ça fait progresser.
[00:49:07] mais c'est clairement
[00:49:09] dans le team,
[00:49:09] ça a mis des tensions.
[00:49:11] Ça a mis des tensions
[00:49:12] parce qu'il avait
[00:49:14] un fonctionnement
[00:49:16] individuel
[00:49:17] en fait
[00:49:17] dans une équipe
[00:49:19] et ça,
[00:49:19] ça a créé des tensions
[00:49:20] en fait.
[00:49:21] Il avait un peu
[00:49:22] des traitements de faveur
[00:49:23] et puis
[00:49:24] il n'était pas
[00:49:25] super rigolo,
[00:49:27] il ne faisait rien
[00:49:27] non plus.
[00:49:28] Lui,
[00:49:28] c'était le champion
[00:49:29] concentré sur sa performance
[00:49:32] et uniquement
[00:49:32] sur lui
[00:49:33] en fait.
[00:49:36] Il faisait partie
[00:49:37] d'une équipe
[00:49:38] mais il s'en foutait
[00:49:40] de nous.
[00:49:42] Et quand je dis nous,
[00:49:43] ce n'est pas moi
[00:49:43] parce que moi,
[00:49:44] je pense qu'il n'y a jamais
[00:49:45] eu trop de problèmes
[00:49:46] avec moi.
[00:49:46] Mais avec les autres garçons
[00:49:47] donc du coup,
[00:49:48] un peu tiraillé
[00:49:49] entre le fait que...
[00:49:53] Ouais,
[00:49:53] ça met un peu
[00:49:54] le bordel.
[00:49:55] En tout cas,
[00:49:55] il y a des tensions,
[00:49:56] il y avait des vraies rivalités
[00:49:57] en fait à ce moment-là
[00:49:58] quand il arrivait
[00:49:59] dans l'équipe.
[00:50:00] Et ça,
[00:50:00] c'était aussi lié
[00:50:01] au fait qu'il avait
[00:50:02] déjà un peu
[00:50:02] sa propre structure
[00:50:04] avec son père,
[00:50:06] Georges,
[00:50:06] qui faisait aussi...
[00:50:08] Lui,
[00:50:08] il était beaucoup
[00:50:08] avec son papa.
[00:50:10] Olivier est trop content
[00:50:12] d'avoir un mec
[00:50:12] aussi pointu
[00:50:13] au niveau...
[00:50:14] pour faire progresser
[00:50:16] les vélos,
[00:50:17] au niveau du ressenti,
[00:50:18] au niveau de tout.
[00:50:19] Donc,
[00:50:20] il lui développait
[00:50:21] des choses
[00:50:21] que les autres
[00:50:22] n'avaient pas accès.
[00:50:24] Alors moi,
[00:50:25] des fois,
[00:50:25] j'y avais accès
[00:50:26] si on y voyait
[00:50:26] l'utilité,
[00:50:27] des fois non.
[00:50:31] c'était...
[00:50:33] Mais quelque part,
[00:50:34] je pense que
[00:50:35] ça a mis aussi...
[00:50:36] Ça a fait bouger
[00:50:39] les choses
[00:50:39] parce qu'il ne faut pas
[00:50:40] s'endormir.
[00:50:41] Quelle est la rivalité
[00:50:43] dans une équipe,
[00:50:43] c'est bien aussi.
[00:50:45] Ça peut être positif aussi,
[00:50:46] il n'y a pas
[00:50:47] que du négatif.
[00:50:48] Mais en tout cas,
[00:50:49] ça a tendu les choses
[00:50:50] entre les garçons.
[00:50:52] beaucoup considèrent
[00:50:53] que cette époque
[00:50:54] du Timson
[00:50:55] est quand même
[00:50:56] une époque
[00:50:57] absolument extraordinaire
[00:50:59] qui a fait naître
[00:51:04] des concepts
[00:51:05] qui sont toujours
[00:51:06] au goût du jour
[00:51:07] pour certains.
[00:51:10] Est-ce que toi...
[00:51:11] Comment tu as vécu ça
[00:51:12] de l'intérieur ?
[00:51:12] Est-ce que tu avais
[00:51:13] conscience déjà
[00:51:13] que c'était
[00:51:15] exceptionnel
[00:51:16] ce qui se passait
[00:51:16] chez Sun à l'époque
[00:51:17] ou c'était naturel ?
[00:51:20] J'avais conscience
[00:51:21] qu'on vivait
[00:51:22] un peu en vase clos,
[00:51:24] qu'on était
[00:51:24] un peu surprotégés
[00:51:26] et qu'on avait
[00:51:28] beaucoup de chance.
[00:51:30] Après,
[00:51:31] non,
[00:51:31] on ne voyait pas...
[00:51:32] Quand on est dedans,
[00:51:33] on ne se rend pas compte
[00:51:34] qu'on était
[00:51:35] des mini-stars,
[00:51:36] mais c'était
[00:51:37] moins à notre niveau,
[00:51:39] moins au niveau
[00:51:39] du VTT descente.
[00:51:44] On ne s'en rend pas
[00:51:45] réellement contenant.
[00:51:46] Et puis,
[00:51:50] c'est sûr
[00:51:52] qu'on avait...
[00:51:52] On s'en rend plus compte
[00:51:54] quand on sort du truc
[00:51:55] et qu'on regarde,
[00:51:57] en fait,
[00:51:57] qu'on est spectateur.
[00:51:59] Quand on est dedans,
[00:52:00] on est dedans
[00:52:00] et on trouve ça normal,
[00:52:03] en fait.
[00:52:04] Et puis,
[00:52:04] comme il y a eu
[00:52:05] une progression
[00:52:06] avec aussi
[00:52:07] une progression
[00:52:09] de la structure
[00:52:11] Sun,
[00:52:11] qu'on se déplaçait
[00:52:12] au début à quatre
[00:52:13] avec des tentes,
[00:52:14] des trucs.
[00:52:15] Après,
[00:52:16] il y a eu
[00:52:17] la semi.
[00:52:18] Donc,
[00:52:18] la semi,
[00:52:19] c'était énorme.
[00:52:21] C'était une grosse révolution.
[00:52:23] Puis,
[00:52:23] le team descente,
[00:52:24] grosse,
[00:52:25] BMX,
[00:52:25] ça gagnait tout.
[00:52:27] Et on était,
[00:52:27] je crois,
[00:52:28] une des marques,
[00:52:28] Sun était une des marques
[00:52:30] références
[00:52:31] quand on interviewait
[00:52:33] les gens dans la rue,
[00:52:34] des gens lambda.
[00:52:35] ça sortait dans les dix
[00:52:36] premières marques,
[00:52:37] je crois.
[00:52:38] En premier,
[00:52:39] tu devais avoir Coca,
[00:52:40] Renault,
[00:52:42] ou dans les vingt
[00:52:43] premières marques.
[00:52:44] Il y a Sun qui sortait.
[00:52:45] C'était vraiment,
[00:52:46] c'était pas juste
[00:52:49] même le monde du VTT.
[00:52:51] Donc,
[00:52:52] c'était cool,
[00:52:53] mais ouais,
[00:52:54] on ne s'en rendait pas compte.
[00:52:55] Clairement,
[00:52:56] on ne s'en rendait pas compte.
[00:52:58] Comment ça s'est terminé
[00:52:59] cette époque Sun
[00:53:00] pour toi,
[00:53:01] pour vous ?
[00:53:02] Alors,
[00:53:03] moi,
[00:53:03] ça faisait un peu plus
[00:53:05] de quatre ans
[00:53:05] que j'étais dans
[00:53:06] l'équipe Sun.
[00:53:07] Je commençais
[00:53:07] à beaucoup gagner.
[00:53:11] Puis,
[00:53:12] il y a des choses
[00:53:12] qui avaient évolué,
[00:53:14] les crossers,
[00:53:15] la Nico.
[00:53:18] Moi,
[00:53:18] j'étais approchée
[00:53:19] complètement par hasard
[00:53:20] par le team
[00:53:20] Cannondale.
[00:53:22] Donc,
[00:53:23] ça,
[00:53:23] c'était
[00:53:25] fin 97.
[00:53:27] Et,
[00:53:28] en fait,
[00:53:29] en discutant,
[00:53:31] je me suis retrouvée
[00:53:32] dans un voyage
[00:53:33] entre deux couples du monde
[00:53:34] assis à côté
[00:53:34] du team manager
[00:53:35] de chez Cannondale
[00:53:36] dans l'avion.
[00:53:37] Donc,
[00:53:38] avec le peu d'anglais
[00:53:39] que je parlais,
[00:53:40] on a réussi
[00:53:40] à se comprendre.
[00:53:41] Et,
[00:53:42] en fait,
[00:53:42] lui,
[00:53:43] il pensait
[00:53:43] que j'étais sous contrat
[00:53:44] style AVI,
[00:53:46] Justin,
[00:53:47] quoi.
[00:53:47] Et lui,
[00:53:48] il m'avait fait comprendre
[00:53:49] que lui,
[00:53:49] il était intéressé
[00:53:50] pour m'avoir
[00:53:51] dans l'équipe.
[00:53:52] Et,
[00:53:54] alors,
[00:53:55] c'est là où je me dis
[00:53:56] qu'on ne se rend pas
[00:53:57] forcément compte
[00:53:57] de tout ce qu'on a
[00:53:58] parce que,
[00:53:59] nous,
[00:53:59] à une aux yeux de français,
[00:54:01] le plus gros des teams,
[00:54:02] pour moi,
[00:54:02] c'était le team
[00:54:03] Volvo Cannondale,
[00:54:04] quoi.
[00:54:05] Mike Rockwell,
[00:54:06] Missy Diove,
[00:54:07] pareil,
[00:54:08] une semi-énorme.
[00:54:10] Il y en avait d'autres
[00:54:11] aussi,
[00:54:11] des gros teams,
[00:54:12] mais celui-ci,
[00:54:13] il faisait quand même
[00:54:13] bien rêver,
[00:54:14] quoi.
[00:54:15] quand ils m'ont approché,
[00:54:17] un peu le bilan,
[00:54:19] j'ai vite fait,
[00:54:20] je me suis dit
[00:54:21] ça va rebooster
[00:54:23] ma carrière.
[00:54:24] Moi,
[00:54:24] c'est pas que j'avais
[00:54:25] besoin qu'elle soit boostée
[00:54:26] parce que j'étais
[00:54:27] en pleine progression,
[00:54:28] mais en tout cas,
[00:54:28] moi,
[00:54:29] ça m'a motivée à fond,
[00:54:32] c'était le rêve américain,
[00:54:33] quoi.
[00:54:35] Enfin,
[00:54:35] alors comment ça s'est fait ?
[00:54:37] Tu discutes avec le manager,
[00:54:39] c'est fin 97,
[00:54:41] mais du coup,
[00:54:41] entre fin 97
[00:54:43] et le moment où tu y arrives,
[00:54:44] il se passe un petit peu de temps.
[00:54:45] Comment c'est quoi
[00:54:46] les tractations ?
[00:54:48] Cédric nous en a aussi
[00:54:48] un petit peu parlé.
[00:54:49] non,
[00:54:49] ça s'est tout fait,
[00:54:50] ça s'est fait assez rapidement
[00:54:51] quand même après.
[00:54:55] Je crois que c'était,
[00:54:57] on avait déjà commencé
[00:54:57] à se discuter un peu
[00:54:58] avant le Mont-Saint-Anne,
[00:54:59] je crois que c'était
[00:55:00] le championnat du monde
[00:55:00] 97 Mont-Saint-Anne.
[00:55:02] Oui.
[00:55:05] Et là,
[00:55:05] on finit
[00:55:06] les négociations.
[00:55:08] Donc moi,
[00:55:08] à l'époque,
[00:55:09] je voyageais
[00:55:10] avec mon petit ami
[00:55:12] de l'époque
[00:55:12] qui était plus âgé que moi
[00:55:13] et qui faisait du sport
[00:55:14] de haut niveau
[00:55:14] en ski de vitesse
[00:55:15] et c'est lui
[00:55:17] qui négociait mes contrats.
[00:55:18] Il avait plus d'expérience
[00:55:19] et c'était très bien
[00:55:21] comme ça.
[00:55:23] Et en négociant,
[00:55:24] en fait,
[00:55:25] Volvo,
[00:55:26] à ma voir,
[00:55:27] il voulait avoir
[00:55:27] un autre Français,
[00:55:28] il voulait avoir
[00:55:28] Michael Pascal.
[00:55:30] Et donc moi,
[00:55:31] j'étais contente
[00:55:31] d'avoir un autre Français
[00:55:32] parce que je me sentais mal
[00:55:33] aussi de partir seule
[00:55:34] aux États-Unis
[00:55:35] dans une grosse équipe
[00:55:36] comme ça.
[00:55:37] donc ça me rassurait.
[00:55:40] Et du coup,
[00:55:41] on va voir
[00:55:43] la personne référente
[00:55:44] qui s'occupait
[00:55:45] des contrats de Mick
[00:55:47] à l'époque,
[00:55:47] c'était donc
[00:55:48] Manu Hubert.
[00:55:50] Et Manu,
[00:55:51] il a dit non,
[00:55:51] Mick,
[00:55:52] il est trop...
[00:55:53] Je ne sais pas
[00:55:53] ce qu'il a dit
[00:55:56] à mon ex-copain
[00:55:57] de l'époque,
[00:55:58] mon copain d'époque,
[00:55:59] mais en gros,
[00:56:01] il lui a dit
[00:56:01] qu'il était trop jeune,
[00:56:02] qu'il n'était pas prêt
[00:56:03] pour...
[00:56:04] Parce que pareil,
[00:56:04] Mick,
[00:56:04] il était super introverti.
[00:56:06] Donc ça n'aurait pas été facile,
[00:56:07] mais je pense qu'à deux,
[00:56:09] on aurait pu réussir.
[00:56:11] Et puis donc,
[00:56:11] il a refusé.
[00:56:13] Et de là,
[00:56:14] je me suis dit
[00:56:15] ce serait trop cool
[00:56:16] qu'il y ait Cédric.
[00:56:17] On propose à Cédric.
[00:56:19] On propose à Cannondale
[00:56:21] et Cannondale,
[00:56:21] ouais,
[00:56:22] trop bien,
[00:56:22] trop,
[00:56:22] trop bien et tout.
[00:56:23] Et on propose à Cédric
[00:56:25] forcément en direct.
[00:56:27] Et donc,
[00:56:28] ouais,
[00:56:29] c'était trop bien
[00:56:30] parce que moi,
[00:56:31] Cédric,
[00:56:32] on se connaissait
[00:56:32] depuis un beau...
[00:56:33] On avait déjà passé
[00:56:34] toutes les années
[00:56:34] seines ensemble.
[00:56:36] son VTT
[00:56:36] et on est complètement différents.
[00:56:41] Mais du coup,
[00:56:42] on est complémentaires
[00:56:43] quelque part.
[00:56:44] On disait,
[00:56:44] à l'époque,
[00:56:45] on disait un peu,
[00:56:45] on est comme frères et sœurs.
[00:56:48] Toi,
[00:56:48] ils prenaient quand même
[00:56:49] soin de moi.
[00:56:50] Moi,
[00:56:50] ils me protégeaient un peu.
[00:56:51] Et toi,
[00:56:53] moi,
[00:56:54] j'étais un peu
[00:56:54] pas fragile,
[00:56:55] mais j'étais une fille
[00:56:56] dans un milieu de mec.
[00:56:57] et puis,
[00:56:58] c'était cool
[00:56:59] d'avoir tous ces gars
[00:57:00] autour de moi
[00:57:01] qui...
[00:57:01] Ouais,
[00:57:01] qui me font...
[00:57:03] J'étais comme eux,
[00:57:04] mais ils me protégeaient aussi.
[00:57:06] Donc,
[00:57:06] c'était cool.
[00:57:07] Donc,
[00:57:07] partir avec Cédric
[00:57:08] aux États-Unis,
[00:57:10] puis,
[00:57:11] ouais,
[00:57:11] c'était un rêve,
[00:57:12] quoi.
[00:57:13] C'était un rêve,
[00:57:14] ouais,
[00:57:15] le rêve américain,
[00:57:16] quoi.
[00:57:17] Et alors,
[00:57:17] lui,
[00:57:17] il a coché
[00:57:19] toutes les cases de suite.
[00:57:19] il est parti,
[00:57:21] il s'est installé et tout.
[00:57:22] Et moi,
[00:57:25] moi,
[00:57:25] plus de mal.
[00:57:26] Moi,
[00:57:26] le team super,
[00:57:28] il prenait vraiment soin de nous,
[00:57:29] c'était vraiment
[00:57:30] la belle vie aussi.
[00:57:31] Mais du coup,
[00:57:32] c'était aussi un team
[00:57:33] un peu moins familial,
[00:57:35] où il fallait être plus autonome
[00:57:37] à l'américaine,
[00:57:38] quoi.
[00:57:39] On nous donnait des budgets,
[00:57:40] puis après,
[00:57:40] tu te débrouillais avec tes budgets,
[00:57:41] bon,
[00:57:42] des teams,
[00:57:43] puis plus de...
[00:57:44] plus de rigueur,
[00:57:46] plus de rigueur,
[00:57:47] plus de choses à respecter.
[00:57:49] Du coup,
[00:57:49] on se prenait des amendes
[00:57:50] si on ne respectait pas
[00:57:51] les horaires,
[00:57:51] les trucs et tout.
[00:57:53] Donc,
[00:57:53] ouais,
[00:57:53] ça changeait,
[00:57:54] ça nous a appris aussi des choses.
[00:57:57] Mais c'est vrai qu'après,
[00:57:58] moi,
[00:57:58] être tout le temps aux Etats-Unis,
[00:57:59] c'était un peu difficile.
[00:58:00] J'avais vraiment besoin
[00:58:01] tout le temps de revenir
[00:58:02] en famille,
[00:58:03] en Europe,
[00:58:04] quoi,
[00:58:04] en France.
[00:58:05] Et tu avais des coéquipiers
[00:58:07] illustres,
[00:58:08] Brian Lopes,
[00:58:09] tu avais Missy ?
[00:58:11] Ah non,
[00:58:11] Missy,
[00:58:12] du coup,
[00:58:12] moi,
[00:58:12] j'ai pris sa place.
[00:58:13] Ah,
[00:58:13] tu avais pris sa place.
[00:58:14] Oui,
[00:58:14] j'ai pris sa place.
[00:58:15] Donc,
[00:58:16] nous,
[00:58:16] l'époque,
[00:58:17] c'était Brian Lopes,
[00:58:20] Johan Engström,
[00:58:22] Cédric,
[00:58:24] et moi.
[00:58:25] Et puis,
[00:58:26] les croceurs,
[00:58:28] Christophe Sauser,
[00:58:29] Cadillac,
[00:58:31] Tinker,
[00:58:31] Juarez,
[00:58:33] je t'en oublie,
[00:58:34] mais voilà,
[00:58:35] c'est vraiment des grandes stars,
[00:58:37] quoi,
[00:58:37] aussi,
[00:58:37] tous.
[00:58:38] Donc,
[00:58:38] c'était sympa.
[00:58:41] C'était sympa.
[00:58:42] Et alors,
[00:58:43] comment ça se passe
[00:58:43] cette époque,
[00:58:44] Cannondale ?
[00:58:45] Tu m'as dit que,
[00:58:47] enfin,
[00:58:47] et on sait que Cannondale
[00:58:48] avait développé des concepts
[00:58:49] un peu bizarres
[00:58:50] et on en a un qui est
[00:58:51] derrière toi
[00:58:53] qu'on présenterait
[00:58:55] un petit peu,
[00:58:56] mais
[00:58:58] t'as roulé quand même
[00:58:59] sur des vélos
[00:58:59] un peu
[00:59:01] chelous,
[00:59:01] comme on peut dire.
[00:59:03] Tu peux nous parler
[00:59:04] un petit peu
[00:59:04] de ces essais,
[00:59:06] de ces vélos
[00:59:07] que vous aviez
[00:59:08] un peu pas développés,
[00:59:09] mais pas loin,
[00:59:10] quoi.
[00:59:10] Déjà,
[00:59:11] ma première expérience
[00:59:12] avec,
[00:59:13] il y a une petite
[00:59:15] histoire là,
[00:59:16] c'est donc
[00:59:17] à Mont-Saint-Anne,
[00:59:18] moi,
[00:59:19] je roulais Sun,
[00:59:20] championnat du monde,
[00:59:20] 97.
[00:59:23] Et les vélos,
[00:59:24] je roulais,
[00:59:25] il était super,
[00:59:26] le vélo qu'on avait,
[00:59:26] là,
[00:59:27] c'était le Sun,
[00:59:28] je crois,
[00:59:28] périmétrique,
[00:59:29] c'est ça.
[00:59:31] Et du coup,
[00:59:32] ça me faisait quand même
[00:59:32] un peu peur
[00:59:33] de passer chez Cannondale
[00:59:33] puisque je n'étais pas sûre
[00:59:35] que les vélos
[00:59:36] seraient aussi performants
[00:59:37] que ce qu'on avait.
[00:59:38] Et donc,
[00:59:39] du coup,
[00:59:40] les ingénieurs
[00:59:41] de chez Cannondale,
[00:59:42] ils disent,
[00:59:43] mais t'as qu'à nous passer
[00:59:44] tes géométries,
[00:59:45] tout ça,
[00:59:45] mais moi,
[00:59:45] j'avais rien sur papier,
[00:59:46] quoi.
[00:59:47] Donc,
[00:59:48] je dis,
[00:59:48] moi,
[00:59:48] j'ai rien
[00:59:49] et puis je garde
[00:59:50] jamais de vélo
[00:59:50] avec moi
[00:59:51] parce que Olivier Bossard,
[00:59:53] il ne veut pas
[00:59:53] qu'on garde les vélos
[00:59:54] à la maison,
[00:59:55] tout ça.
[00:59:56] Et donc,
[00:59:57] chaque fois qu'on arrive
[00:59:58] des courses,
[00:59:59] à l'arrivée même,
[00:59:59] il les prend,
[01:00:00] il les emmène au camion
[01:00:01] et il ne veut pas
[01:00:02] que les journalistes
[01:00:03] mettent trop de détails,
[01:00:04] tout,
[01:00:05] des photos trop près.
[01:00:06] Donc,
[01:00:07] en fait,
[01:00:07] j'arrive de ma course,
[01:00:10] je fais style,
[01:00:11] ou en tout cas,
[01:00:11] moi,
[01:00:11] j'étais avec les journalistes,
[01:00:12] tout ça.
[01:00:13] Et c'est mon copain de l'époque,
[01:00:15] il prend le vélo,
[01:00:16] il va dans nos apparts,
[01:00:18] qui ne sont pas très loin
[01:00:19] de la ligne d'arrivée.
[01:00:22] Et là,
[01:00:22] il y avait les ingénieurs
[01:00:23] de Cannondale
[01:00:24] qui attendaient
[01:00:25] pour prendre
[01:00:25] toutes les...
[01:00:29] les mesures,
[01:00:30] les géométries,
[01:00:31] les angles et tout.
[01:00:33] Et d'un coup,
[01:00:34] il y a Olivier Carrier,
[01:00:36] il est où ton vélo ?
[01:00:37] Je dis,
[01:00:37] je ne sais pas,
[01:00:38] j'ai filé à Philippe
[01:00:39] et tout.
[01:00:42] Et puis,
[01:00:42] je ne sais pas,
[01:00:43] du coup,
[01:00:43] il va à l'appart,
[01:00:44] il cherchait le vélo.
[01:00:47] Et moi,
[01:00:47] entre temps,
[01:00:50] j'étais...
[01:00:51] Je suis retournée
[01:00:52] à l'appart.
[01:00:54] Je ne me rappelle plus
[01:00:54] exactement comment
[01:00:55] ça s'est passé,
[01:00:55] mais en fait,
[01:00:57] il frappe.
[01:00:58] Et il y avait
[01:00:58] les ingénieurs
[01:00:59] dans l'appart,
[01:01:00] le vélo dans l'appart.
[01:01:02] Et...
[01:01:03] Qu'est-ce qu'on fait,
[01:01:04] putain ?
[01:01:04] Bon,
[01:01:05] les ingénieurs
[01:01:06] dans la salle de bain.
[01:01:08] Et là,
[01:01:09] il vient récupérer le vélo.
[01:01:10] Pourquoi tu as ramené
[01:01:11] le vélo ?
[01:01:11] Non,
[01:01:11] bon,
[01:01:12] enfin,
[01:01:12] il y a une histoire,
[01:01:13] ça passe,
[01:01:14] quoi.
[01:01:14] Donc nous,
[01:01:15] on était là,
[01:01:15] ouais,
[01:01:16] trop bien,
[01:01:16] on va avoir un super...
[01:01:17] avec Cédric,
[01:01:18] on va avoir un super vélo,
[01:01:19] ça va être le même,
[01:01:21] toi,
[01:01:21] ça va être les mêmes cotes,
[01:01:22] au moins les mêmes cotes,
[01:01:23] pas le même système
[01:01:24] de fonctionnement et tout,
[01:01:25] mais au moins les mêmes cotes.
[01:01:27] Et premier,
[01:01:28] donc voilà,
[01:01:30] le championnat se passe,
[01:01:31] on rentre à la maison,
[01:01:32] l'hiver,
[01:01:32] une partie de l'hiver passe,
[01:01:34] premier team camp.
[01:01:36] Ils arrivent
[01:01:37] avec un vélo,
[01:01:38] déjà de visu,
[01:01:40] on voyait
[01:01:40] qu'il y a eu
[01:01:41] un problème,
[01:01:42] quoi.
[01:01:42] Je ne sais pas
[01:01:43] ce qu'ils ont fait,
[01:01:44] ils ont oublié
[01:01:45] de convertir
[01:01:46] les inchés,
[01:01:47] les centimètres,
[01:01:47] je n'en sais rien.
[01:01:48] Le vélo,
[01:01:49] ils avaient le guidon
[01:01:50] à une hauteur incroyable,
[01:01:52] pas d'angle,
[01:01:54] c'est le trapanel,
[01:01:55] quoi.
[01:01:57] Et je ne sais pas
[01:01:57] ce qu'ils avaient fait,
[01:01:58] le vélo,
[01:01:58] c'était un roulable.
[01:02:00] Après,
[01:02:01] ça,
[01:02:01] je ne me rappelle pas ça,
[01:02:02] mais c'est-à-dire
[01:02:02] qui disait que le vélo,
[01:02:03] il s'ouvre entre deux,
[01:02:04] en plus,
[01:02:04] et tout,
[01:02:05] pendant le même stage.
[01:02:06] Ok,
[01:02:07] super,
[01:02:07] on s'est mal barré.
[01:02:09] Et donc ça,
[01:02:10] c'est vraiment
[01:02:10] l'histoire
[01:02:11] qui était rigolote.
[01:02:13] Et puis,
[01:02:15] entre-temps,
[01:02:16] il m'avait aussi envoyé
[01:02:17] un des vélos
[01:02:18] de Missy Jovi,
[01:02:19] qui est derrière moi,
[01:02:20] et pour que j'essaye
[01:02:21] ce vélo,
[01:02:23] et là,
[01:02:23] j'ai fait,
[01:02:24] mais je ne sais pas,
[01:02:24] je crois que j'ai essayé
[01:02:25] cinq minutes,
[01:02:26] et j'ai dit,
[01:02:27] ce n'est pas possible,
[01:02:28] moi,
[01:02:28] je ne peux pas emmener ça,
[01:02:29] c'est trop lourd,
[01:02:29] ça ne va pas pédaler et tout.
[01:02:31] Et c'était les périodes
[01:02:32] où les pistes,
[01:02:33] elles étaient encore techniques
[01:02:34] et physiques,
[01:02:37] et David Vasquez
[01:02:38] qui gagnait devant Nico
[01:02:39] avec ce vélo,
[01:02:40] mais tu ne sais pas
[01:02:41] comment il faisait,
[01:02:42] il doit avoir des cuisses
[01:02:43] d'un autre monde.
[01:02:45] Et ouais,
[01:02:46] c'était,
[01:02:47] on savait qu'on,
[01:02:50] en signant avec eux,
[01:02:51] on savait qu'on n'aurait
[01:02:52] peut-être pas
[01:02:52] les meilleurs vélos,
[01:02:53] qui avaient du boulot
[01:02:54] en tout cas.
[01:02:57] mais on a toujours travaillé,
[01:02:59] ils étaient à fond,
[01:03:01] les ingénieurs,
[01:03:01] toute la boîte,
[01:03:02] ça travaillait dur.
[01:03:04] Je ne pense pas
[01:03:05] qu'ils aient réussi
[01:03:05] à faire les meilleurs
[01:03:06] vélos du circuit,
[01:03:07] mais ça nous a quand même
[01:03:08] permis de nous exprimer
[01:03:09] et de faire des grandes choses.
[01:03:12] En tout cas,
[01:03:12] tu as continué à gagner,
[01:03:13] quoi.
[01:03:14] Plus que jamais,
[01:03:14] oui.
[01:03:15] Mes meilleures saisons,
[01:03:15] je les ai faites avec eux,
[01:03:18] vraiment,
[01:03:18] à gagner toutes les courses.
[01:03:20] Il y a toujours eu
[01:03:21] au moins une dans la saison
[01:03:22] que je ne gagnais pas,
[01:03:24] histoire de me remettre
[01:03:25] les idées en place
[01:03:26] et de me remotiver.
[01:03:29] Mais oui,
[01:03:30] ça a été mes plus grandes années
[01:03:31] où j'ai gagné,
[01:03:31] où je faisais des vrais temps
[01:03:33] intéressants avec les garçons.
[01:03:35] Ça, c'était fou pour moi.
[01:03:37] Il y a des fois,
[01:03:38] plus c'était mouillé,
[01:03:38] plus je roulais fort.
[01:03:41] Et c'était cool.
[01:03:44] Tu te souviens
[01:03:45] de courses en particulier
[01:03:48] où tu faisais des temps
[01:03:49] qui étaient vraiment proches
[01:03:51] de ceux des garçons ?
[01:03:53] Je ne sais pas
[01:03:54] si tu te rappelles,
[01:03:55] il y avait toute une saison
[01:03:56] où je roulais avec des numéros
[01:03:57] sur ma montonnière de casque.
[01:04:00] Et en fait,
[01:04:01] ça, c'était le nombre de garçons
[01:04:02] que j'avais battus
[01:04:03] en demi-finale.
[01:04:05] Des fois,
[01:04:06] c'était zéro.
[01:04:07] Et puis des fois,
[01:04:07] c'était 25,
[01:04:08] 40.
[01:04:09] Je crois que j'ai fait
[01:04:12] des top 20.
[01:04:19] Surtout quand c'était mouillé.
[01:04:21] Dans les mêmes conditions.
[01:04:22] Là, je ne parle pas.
[01:04:23] Même condition,
[01:04:24] on ne sait jamais
[01:04:24] tout à fait pareil.
[01:04:25] Mais oui,
[01:04:26] c'était carrément
[01:04:30] devenu un objectif.
[01:04:32] C'était rigolo.
[01:04:34] Toujours ce côté...
[01:04:36] Oui,
[01:04:36] parce que pour se motiver,
[01:04:38] quand on ne fait que gagner,
[01:04:39] finalement,
[01:04:39] des fois,
[01:04:40] c'est dur
[01:04:40] de rester concentré
[01:04:41] et d'aller chercher
[01:04:46] tout ce qu'il faut
[01:04:46] pour être performant.
[01:04:48] et rester concentré.
[01:04:50] Et donc,
[01:04:51] ça,
[01:04:52] ça m'était des challenges.
[01:04:54] Justement,
[01:04:56] comment...
[01:04:57] Ça,
[01:04:57] c'était tes challenges
[01:04:58] parce que c'est vrai
[01:04:59] que quand tu gagnes tout,
[01:05:00] tu as 55 titres
[01:05:02] en Coupe du Monde,
[01:05:04] je crois.
[01:05:05] Victoire.
[01:05:06] Victoire.
[01:05:07] C'est vrai qu'à un moment donné,
[01:05:09] tu te dis
[01:05:10] qu'est-ce que je fais ?
[01:05:12] Pourquoi je continue ?
[01:05:13] Oui.
[01:05:14] Il y a un moment,
[01:05:15] tu te poses la question.
[01:05:15] Mais quand tu te poses la question,
[01:05:16] c'est le moment d'arrêter,
[01:05:17] en fait.
[01:05:19] Parce que...
[01:05:21] C'est ce qui s'est passé
[01:05:22] quand j'ai arrêté,
[01:05:23] quand j'ai voulu arrêter,
[01:05:24] déjà,
[01:05:25] deux,
[01:05:25] trois ans avant,
[01:05:26] j'avais déjà l'intention
[01:05:26] d'arrêter,
[01:05:27] donc autour de 2000...
[01:05:31] 2001.
[01:05:31] Je savais bien
[01:05:32] que je commençais
[01:05:33] à épuiser mes ressources.
[01:05:35] Puis il y avait toujours
[01:05:36] cet aspect,
[01:05:36] les gens pensaient
[01:05:37] que c'était facile
[01:05:38] de l'extérieur.
[01:05:38] Mais en fait,
[01:05:39] non,
[01:05:39] c'est toujours
[01:05:40] beaucoup,
[01:05:40] beaucoup,
[01:05:41] beaucoup trop
[01:05:41] de stress pour moi.
[01:05:44] Donc,
[01:05:44] je ne sais pas,
[01:05:45] des moments...
[01:05:46] Moi,
[01:05:46] une avant-course,
[01:05:48] c'était...
[01:05:49] Ça devenait de plus en plus
[01:05:49] difficile,
[01:05:50] en fait.
[01:05:51] Après,
[01:05:51] la course,
[01:05:51] ça se passe,
[01:05:52] et puis tu gagnes,
[01:05:53] c'est cool,
[01:05:53] mais l'avant-course,
[01:05:54] c'était toujours,
[01:05:56] toujours,
[01:05:56] toujours beaucoup de stress.
[01:05:57] Donc,
[01:05:58] c'était pénible.
[01:05:58] Et puis,
[01:05:59] il y a un moment,
[01:06:00] je savais bien
[01:06:00] que je n'allais pas
[01:06:01] continuer 20 ans
[01:06:02] à faire la même chose.
[01:06:04] Il n'y avait plus
[01:06:04] assez de motifs.
[01:06:06] Donc,
[01:06:06] j'avais un peu anticipé.
[01:06:08] C'était quoi le plan,
[01:06:09] alors ?
[01:06:10] Le plan,
[01:06:11] c'était de faire
[01:06:11] ma dernière course
[01:06:12] au championnat du monde
[01:06:13] objet en 2004.
[01:06:16] Donc là,
[01:06:16] il s'était passé des choses.
[01:06:17] J'étais plus chez Cannondale,
[01:06:18] j'étais passée
[01:06:19] chez Commandsal,
[01:06:21] qui s'était fait débarquer
[01:06:22] de chez Sun.
[01:06:23] j'étais leur première pilote.
[01:06:27] Donc,
[01:06:28] c'était,
[01:06:28] ouais,
[01:06:28] c'était de finir ma carrière
[01:06:29] avec eux,
[01:06:30] 2004,
[01:06:32] et au G.
[01:06:36] Et je me blesse,
[01:06:37] je gagne les qualifs
[01:06:37] et je me blesse
[01:06:39] à l'échauffement
[01:06:40] une heure avant la finale.
[01:06:42] Donc,
[01:06:42] je dis non,
[01:06:43] je ne vais quand même pas
[01:06:43] finir ma carrière
[01:06:44] sur une blessure.
[01:06:45] Donc,
[01:06:46] je prolonge 2005
[01:06:48] les vignots
[01:06:49] et je gagne les vignots
[01:06:50] et j'arrête.
[01:06:51] Voilà.
[01:06:52] Tu gagnes les vignots
[01:06:53] avec Fab,
[01:06:54] Barrel.
[01:06:55] Ouais.
[01:06:56] Ouais.
[01:06:56] Donc,
[01:06:57] doublé français.
[01:06:59] ça a changé,
[01:07:00] mais doublé français.
[01:07:02] Sabrina juste derrière.
[01:07:03] Moi,
[01:07:04] je tombe en plus
[01:07:04] à les vignots,
[01:07:05] une petite chute.
[01:07:06] Donc,
[01:07:06] pas évident.
[01:07:07] Et puis,
[01:07:08] à l'époque,
[01:07:08] je ne faisais plus
[01:07:09] que les courses en Europe.
[01:07:10] Je ne faisais plus
[01:07:10] l'intégralité
[01:07:11] de la Coupe du Monde.
[01:07:12] Donc,
[01:07:13] il fallait quand même
[01:07:13] se remettre dans le bain.
[01:07:15] Il y a eu aussi
[01:07:15] un peu des blessures.
[01:07:17] Donc,
[01:07:18] il fallait toujours revenir,
[01:07:19] se remettre à niveau.
[01:07:21] Ça n'a jamais été
[01:07:22] des gens.
[01:07:22] Je sais que souvent,
[01:07:23] on me dit,
[01:07:23] ouais,
[01:07:23] ça avait l'air facile,
[01:07:24] comment tu fais et tout.
[01:07:25] Mais en fait,
[01:07:26] non,
[01:07:26] c'était toujours,
[01:07:27] c'est jamais facile
[01:07:28] d'être performant
[01:07:29] et de gagner une Coupe du Monde.
[01:07:31] Après les vignots,
[01:07:32] qu'est-ce qui se passe ?
[01:07:33] Comment tu gères ?
[01:07:34] Tu t'arrêtes ?
[01:07:35] Tu décides d'arrêter ?
[01:07:36] Comment tu...
[01:07:37] Donc,
[01:07:37] en fait,
[01:07:38] le deal avec Max,
[01:07:39] Commentsal,
[01:07:40] le nouveau patron
[01:07:41] de chez Commentsal,
[01:07:44] c'était de faire de l'image.
[01:07:48] Donc,
[01:07:48] il faut juste se remettre un peu,
[01:07:51] se reprojeter à l'époque,
[01:07:53] 2005,
[01:07:54] pas encore vraiment de réseaux sociaux.
[01:08:00] Tout ce qui passait comme pub,
[01:08:02] tout ça,
[01:08:02] c'était les magazines.
[01:08:04] Et moi,
[01:08:05] je voulais faire pas du freeride
[01:08:06] parce que je ne suis pas Bender,
[01:08:08] je ne suis pas Josh Bender,
[01:08:09] à l'époque,
[01:08:09] c'était lui.
[01:08:11] Mais je pensais que je voyageais
[01:08:13] déjà pas mal
[01:08:13] et je voulais faire du vélo
[01:08:16] dans des beaux endroits
[01:08:16] et faire voyager les gens,
[01:08:18] avec des belles images,
[01:08:20] des beaux trips
[01:08:20] et des trucs comme ça.
[01:08:22] Donc,
[01:08:22] c'était quand même un peu
[01:08:23] le début de tout ça.
[01:08:24] Il y en a qui le faisaient,
[01:08:25] mais c'était que des freeriders,
[01:08:26] en fait.
[01:08:27] Des Richie Schley.
[01:08:30] Et donc,
[01:08:31] au début,
[01:08:31] il était chaud.
[01:08:33] Mais en fait,
[01:08:34] il voulait quand même
[01:08:34] que je continue un peu la compète
[01:08:36] alors qu'on avait dit que non.
[01:08:40] Et après,
[01:08:40] il y a eu des...
[01:08:44] On n'était plus
[01:08:44] sur la même longueur d'onde.
[01:08:45] Clairement,
[01:08:46] lui,
[01:08:46] il voulait que j'en fasse
[01:08:46] de la compète.
[01:08:47] Moi,
[01:08:48] je voulais continuer à faire ça
[01:08:49] et puis on s'était mis d'accord
[01:08:50] là-dessus.
[01:08:51] Dans mon contrat aussi,
[01:08:52] entre-temps,
[01:08:53] le BMX était passé olympique.
[01:08:55] Donc,
[01:08:55] on avait dit qu'éventuellement,
[01:08:56] s'ils voulaient refaire du BMX,
[01:09:00] qu'éventuellement,
[01:09:00] peut-être,
[01:09:01] ils allaient refaire des BMX.
[01:09:02] Bon,
[01:09:03] c'était peut-être...
[01:09:04] Il y avait beaucoup de conditions
[01:09:05] dans tout ça.
[01:09:06] Toujours est-il qu'il y a un moment,
[01:09:08] on n'était plus du tout
[01:09:08] sur la même longueur d'onde.
[01:09:10] Peut-être qu'il y avait aussi
[01:09:11] des problèmes financiers
[01:09:12] qui ont fait que...
[01:09:13] Ben,
[01:09:14] il arrêtait de me payer.
[01:09:17] Donc,
[01:09:17] je me suis dit,
[01:09:17] quitte à être plus payée
[01:09:18] pour faire du VTT,
[01:09:19] je me lance dans le BMX.
[01:09:21] Mais j'étais persuadée
[01:09:21] qu'il allait suivre.
[01:09:22] Et pas du tout.
[01:09:24] Pas du tout.
[01:09:24] Je me suis retrouvée seule.
[01:09:27] Mais c'est pas grave.
[01:09:28] Ma décision était prise,
[01:09:29] en fait.
[01:09:30] Je pense que
[01:09:31] on s'est clairement fâchés
[01:09:32] à ce moment-là.
[01:09:33] On a été en contentieux
[01:09:35] pendant longtemps.
[01:09:36] Et donc,
[01:09:38] voilà.
[01:09:38] Aventure BMX
[01:09:39] lancée,
[01:09:40] moins de deux ans
[01:09:41] pour préparer les JO.
[01:09:43] Donc,
[01:09:43] à deux ans
[01:09:44] de préparer les JO,
[01:09:46] tu reviens au BMX.
[01:09:48] Mais
[01:09:49] c'était déjà
[01:09:50] un objectif
[01:09:51] ou c'était
[01:09:51] un petit rêve lointain ?
[01:09:53] Ou un petit...
[01:09:54] C'était sûrement
[01:09:55] quelque part dans ma tête.
[01:09:56] Sinon,
[01:09:56] je n'aurais pas sauté
[01:09:57] sur l'occasion.
[01:10:00] Mais,
[01:10:00] ouais,
[01:10:01] non,
[01:10:01] c'était pas...
[01:10:04] je pensais vraiment pas
[01:10:05] que ça allait arriver,
[01:10:05] en fait.
[01:10:06] Quand on avait mis ça
[01:10:07] dans le contrat
[01:10:07] et tout ça,
[01:10:08] c'était...
[01:10:09] C'était comme...
[01:10:11] Je pensais,
[01:10:11] moi,
[01:10:11] que ça allait jamais arriver,
[01:10:12] quoi.
[01:10:13] J'étais encore à fond
[01:10:14] dans le VTT.
[01:10:15] Je n'y croyais pas.
[01:10:17] Et puis,
[01:10:17] voilà,
[01:10:17] il y a un moment
[01:10:18] dans ma vie,
[01:10:18] j'avais marre de faire
[01:10:19] du VTT.
[01:10:20] On ne me laissait pas
[01:10:20] faire ce que je voulais faire.
[01:10:21] Donc,
[01:10:22] je me suis dit...
[01:10:24] Quitte à...
[01:10:25] Il faut que je me motive.
[01:10:26] Il faut que je trouve
[01:10:26] un objectif,
[01:10:27] quoi.
[01:10:28] Donc,
[01:10:29] malgré tout le stress
[01:10:30] que j'ai à la compétition,
[01:10:31] tout ça,
[01:10:32] je ne me suis pas trop
[01:10:33] posé de questions.
[01:10:34] Je me suis dit,
[01:10:34] allez,
[01:10:34] j'y vais.
[01:10:35] Rien à perdre,
[01:10:35] quoi.
[01:10:36] Entre-temps,
[01:10:37] j'ai croisé
[01:10:38] un certain David Douillet.
[01:10:40] Je sais qu'il est pas mal
[01:10:41] décrié,
[01:10:42] surtout avec ce qu'il a pu dire
[01:10:43] sur le VTT,
[01:10:44] sur les performances
[01:10:45] des VTT français.
[01:10:47] Mais en tout cas,
[01:10:48] c'est un peu grâce à lui,
[01:10:49] quand même,
[01:10:49] que j'ai tenté
[01:10:50] l'aventure olympique.
[01:10:52] J'ai croisé sa route.
[01:10:53] Et puis,
[01:10:54] lui,
[01:10:54] clairement,
[01:10:55] il m'a dit
[01:10:55] si t'as l'occasion,
[01:10:59] sans même vouloir gagner,
[01:11:00] juste de participer
[01:11:01] à des Jeux.
[01:11:02] C'est une aventure incroyable,
[01:11:03] quoi.
[01:11:04] Donc,
[01:11:05] il faut tenter l'expérience.
[01:11:07] Je pense que c'est vraiment
[01:11:07] ces mots-là
[01:11:08] qui m'ont fait basculer.
[01:11:10] Sauf que toi,
[01:11:11] t'es pas vraiment du jeu,
[01:11:12] genre,
[01:11:12] y aller juste pour participer ?
[01:11:14] Ben,
[01:11:15] clairement,
[01:11:17] à la base,
[01:11:18] je savais pas trop
[01:11:19] dans quoi je me lançais.
[01:11:20] Vraiment pas trop.
[01:11:21] Ça faisait 13 ans
[01:11:22] que j'avais pas mis
[01:11:24] mes fesses
[01:11:24] sur un vélo,
[01:11:25] sur un BMX,
[01:11:26] pardon.
[01:11:27] Et la discipline
[01:11:29] avait quand même
[01:11:29] bien évolué,
[01:11:30] surtout avec le format
[01:11:31] supercross.
[01:11:32] Donc,
[01:11:32] je savais vraiment pas
[01:11:33] dans quoi je me lançais.
[01:11:34] Puis,
[01:11:35] j'avais peu de temps.
[01:11:37] mais en France,
[01:11:39] il y avait deux places.
[01:11:40] La France avait récolté
[01:11:41] deux places
[01:11:41] pour les JO de Pékin.
[01:11:44] Et il n'y a que Laetitia
[01:11:45] Le Corguillet
[01:11:46] qui était vraiment
[01:11:47] au-dessus du lot.
[01:11:48] Donc,
[01:11:49] il restait une place
[01:11:49] a priori, quoi.
[01:11:50] Donc,
[01:11:51] moi,
[01:11:51] je visais cette place-là.
[01:11:53] Et voilà.
[01:11:54] Donc là,
[01:11:55] on est à deux ans
[01:11:56] des Jeux.
[01:11:58] Tu peux nous faire
[01:12:00] un petit peu
[01:12:00] le timing
[01:12:01] de ta préparation
[01:12:04] matériel,
[01:12:04] physique,
[01:12:05] technique même.
[01:12:06] Comment tu prépares ça ?
[01:12:08] Donc,
[01:12:09] en gros,
[01:12:10] je décide
[01:12:10] de me lancer
[01:12:11] dans cette aventure olympique
[01:12:14] en décembre
[01:12:17] 2006.
[01:12:19] Ouais,
[01:12:20] 2006.
[01:12:21] Et donc,
[01:12:22] j'appelle Fabrice Vettogne,
[01:12:24] qui, à l'époque,
[01:12:25] était entraîneur
[01:12:26] de l'équipe de France
[01:12:27] et responsable
[01:12:28] du Pôle France
[01:12:29] BMX
[01:12:29] à Aix-en-Provence.
[01:12:32] Pour savoir
[01:12:33] quel matériel
[01:12:34] il fallait que je prenne
[01:12:35] et tout ça,
[01:12:35] parce que j'avais
[01:12:36] plus aucune référence,
[01:12:37] en fait.
[01:12:38] Donc,
[01:12:38] il me dit vite fait
[01:12:40] le nom d'une marque
[01:12:41] de vélo.
[01:12:42] Je commande le vélo
[01:12:42] et je dois le recevoir
[01:12:44] fin janvier.
[01:12:47] Fin janvier,
[01:12:49] entre-temps,
[01:12:50] je contacte
[01:12:50] un copain
[01:12:51] d'enfance,
[01:12:53] David Quichante,
[01:12:54] qui était
[01:12:55] un ami d'enfance,
[01:12:56] mais vraiment un voisin
[01:12:58] et qui est devenu
[01:12:59] entraîneur du club
[01:12:59] de Montmélian
[01:13:03] pour aller rouler
[01:13:04] avec lui,
[01:13:05] pour faire
[01:13:06] mes premiers essais
[01:13:07] avec lui.
[01:13:08] Et du coup,
[01:13:09] je reçois mon vélo,
[01:13:10] je pars de Vars,
[01:13:11] j'arrive à Montmélian,
[01:13:12] je commence à faire
[01:13:14] un espèce de pseudo-entraînement
[01:13:16] avec lui.
[01:13:17] Et là,
[01:13:18] je me rappellerai toujours,
[01:13:19] on se regarde
[01:13:20] et on se dit,
[01:13:21] oh là,
[01:13:21] c'est pas gagné.
[01:13:23] Franchement,
[01:13:23] c'était pathétique.
[01:13:24] Le vélo,
[01:13:25] il était tellement petit,
[01:13:27] tellement différent
[01:13:29] d'un VTT,
[01:13:30] tout simplement.
[01:13:31] et je n'avais plus l'habitude.
[01:13:33] Et j'avais complètement oublié.
[01:13:37] Après,
[01:13:37] ça ne m'a pas...
[01:13:39] C'était le début,
[01:13:40] c'était la première fois.
[01:13:41] Je me suis dit,
[01:13:42] avec le temps,
[01:13:42] ça va aller bien,
[01:13:44] ça va aller mieux.
[01:13:44] Et ça,
[01:13:45] c'était combien de temps ?
[01:13:46] Non,
[01:13:46] c'était janvier 2007.
[01:13:48] Janvier 2007.
[01:13:49] Janvier 2007,
[01:13:49] les Jeux,
[01:13:50] c'était août 2008.
[01:13:52] Donc,
[01:13:55] ça,
[01:13:56] c'est pour le côté
[01:13:57] technique vélo,
[01:13:59] matériel.
[01:14:00] Il faut savoir,
[01:14:00] je n'avais plus aucun partenaire.
[01:14:02] Tout le monde m'a lâché
[01:14:03] quand j'arrêtais le VTT.
[01:14:04] Du coup,
[01:14:05] quand je suis partie
[01:14:05] de chez Commandsal.
[01:14:11] Entre-temps,
[01:14:12] j'avais rappelé,
[01:14:13] je me suis dit,
[01:14:14] voilà,
[01:14:14] un an et demi
[01:14:15] pour m'entraîner.
[01:14:16] Qui me connaît le mieux
[01:14:17] pour m'entraîner.
[01:14:20] Pour qu'on ne perde pas de temps
[01:14:22] pour savoir
[01:14:23] comment je fonctionne.
[01:14:25] Donc,
[01:14:26] je rappelle Stéphane Girard
[01:14:28] qui m'a entraîné
[01:14:30] une grosse partie
[01:14:31] de ma carrière.
[01:14:33] Donc,
[01:14:34] qui sait bien
[01:14:35] comment je fonctionne.
[01:14:36] Qui connaissait absolument
[01:14:37] rien au BMX.
[01:14:38] Mais il a dit oui.
[01:14:40] Il a dit oui,
[01:14:41] je fonce.
[01:14:42] Après,
[01:14:43] j'ai mis en place
[01:14:44] un système d'entraînement
[01:14:45] où je descendais
[01:14:46] trois jours par semaine
[01:14:47] m'entraîner
[01:14:48] avec le Pôle France
[01:14:49] à Aix-en-Provence
[01:14:49] pour tout ce qui est technique
[01:14:51] et tout ce qui était physique.
[01:14:52] Je le faisais chez moi
[01:14:53] à Vars
[01:14:54] ou ailleurs
[01:14:55] si j'allais rouler ailleurs.
[01:14:57] C'était quoi d'ailleurs
[01:14:57] tes entraînements physiques ?
[01:14:59] Mes entraînements physiques,
[01:15:00] j'avais
[01:15:02] des poids de muscu
[01:15:04] dans la maison.
[01:15:06] Moi,
[01:15:06] je faisais tout toute seule
[01:15:07] parce qu'à Vars,
[01:15:07] il n'y a pas de salle
[01:15:08] de muscu en fait,
[01:15:09] tout simplement.
[01:15:10] Donc,
[01:15:10] je ne pouvais pas aller
[01:15:11] dans un
[01:15:13] technogyme,
[01:15:13] je ne sais pas comment.
[01:15:15] Et donc,
[01:15:16] j'avais mes poids,
[01:15:18] moi,
[01:15:18] j'avais mon entraînement
[01:15:18] quand même,
[01:15:19] bien galé et tout ça,
[01:15:20] mais je faisais tout
[01:15:22] un peu à l'arrache.
[01:15:23] Les sprints,
[01:15:24] quand il n'y avait pas
[01:15:25] trop de neige dehors
[01:15:27] sur la route
[01:15:27] devant chez moi.
[01:15:29] Et puis,
[01:15:30] après,
[01:15:30] j'étais quand même
[01:15:31] trois,
[01:15:31] quatre jours
[01:15:33] en bas
[01:15:33] à Aix-en-Provence
[01:15:34] à faire des vrais entraînements,
[01:15:36] à avoir une vraie salle de muscu.
[01:15:37] Mais bon,
[01:15:38] ça faisait beaucoup
[01:15:39] d'aller-retour,
[01:15:39] c'était quand même
[01:15:40] pas évident.
[01:15:42] Et puis,
[01:15:44] rapidement,
[01:15:44] j'ai progressé.
[01:15:46] J'arrive à ma première course
[01:15:48] Sainte-Maxime,
[01:15:48] Coupe de France
[01:15:50] au mois de mai,
[01:15:51] je crois.
[01:15:52] Et
[01:15:54] j'étais vraiment
[01:15:55] pas ridicule du tout.
[01:15:56] Alors,
[01:15:57] je ne me rappelle pas du tout
[01:15:57] de mon résultat.
[01:15:58] Ce que je me rappelle,
[01:15:59] c'est que je crampais en fait.
[01:16:01] Je n'arrivais pas
[01:16:02] à enchaîner les tours.
[01:16:04] C'était trop de lactate.
[01:16:06] Trop de lactate dans les jambes.
[01:16:07] Je crampais.
[01:16:08] Après,
[01:16:08] techniquement,
[01:16:09] ça se passait plutôt bien.
[01:16:11] Mais
[01:16:11] ça avait été difficile
[01:16:12] à encaisser.
[01:16:14] Et
[01:16:14] pourtant,
[01:16:15] ça faisait partie de l'entraînement.
[01:16:16] Il fallait que j'aille jusqu'au bout,
[01:16:17] que je fasse des tours,
[01:16:18] des tours,
[01:16:19] des tours.
[01:16:20] Et
[01:16:20] voilà.
[01:16:21] Mais par contre,
[01:16:21] on avait bien vu que je progressais vite.
[01:16:24] Et
[01:16:25] là,
[01:16:25] il y a quand même
[01:16:25] un peu
[01:16:27] le monde du BMX
[01:16:28] qui m'a vu débarquer aussi.
[01:16:29] Parce que
[01:16:30] oui,
[01:16:30] ils avaient entendu parler de moi.
[01:16:32] Alors,
[01:16:32] il y a des anciens
[01:16:32] qui savaient comment je roulais
[01:16:33] à l'époque.
[01:16:34] Mais
[01:16:35] est-ce qu'ils croyaient en moi ?
[01:16:36] Pas en moi.
[01:16:37] En tout cas,
[01:16:37] il y a eu pas mal de...
[01:16:39] Il y a beaucoup qui attendaient.
[01:16:40] Puis il y a beaucoup qui critiquaient aussi.
[01:16:42] Mais ça,
[01:16:43] ça m'a donné beaucoup de force
[01:16:44] pour leur montrer que
[01:16:46] que ce soit moi
[01:16:47] ou quelqu'un d'autre.
[01:16:48] Je veux dire,
[01:16:50] avec du travail,
[01:16:52] il y a plein de choses
[01:16:53] qui sont possibles.
[01:16:55] Donc,
[01:16:55] voilà,
[01:16:56] ça m'a donné de la force.
[01:16:57] Et
[01:16:57] ce qui m'a donné de la force aussi,
[01:16:58] c'est de m'être fait lâcher
[01:16:59] par Max
[01:17:00] et tout ça.
[01:17:00] parce que
[01:17:01] j'avais envie
[01:17:02] de leur prouver
[01:17:02] qu'il fallait aller au bout
[01:17:07] après.
[01:17:07] Donc,
[01:17:08] j'avais vraiment,
[01:17:08] réellement envie
[01:17:09] de me qualifier
[01:17:09] pour ces Jeux.
[01:17:11] Donc,
[01:17:12] fin de la première année,
[01:17:14] donc fin 2007,
[01:17:15] j'étais quand même
[01:17:17] championne de France,
[01:17:18] championne d'Europe
[01:17:20] et je fais tomber
[01:17:22] les Françaises
[01:17:23] en finale
[01:17:23] du championnat du monde.
[01:17:25] Tu fais tomber les Françaises ?
[01:17:27] Oui,
[01:17:27] j'étais trois,
[01:17:27] j'essaye de doubler
[01:17:28] Laetitia qui était deux
[01:17:29] et on tombe
[01:17:31] et on finit 7 et 8.
[01:17:33] Sympa.
[01:17:34] Oui,
[01:17:34] bonne ambiance,
[01:17:35] c'était sympa.
[01:17:36] Oui,
[01:17:36] c'est ça.
[01:17:37] C'est-à-dire que déjà,
[01:17:37] tu avais une bonne aura
[01:17:39] dans le BMX.
[01:17:40] En plus,
[01:17:41] c'était assez cool.
[01:17:43] C'était top.
[01:17:44] C'était un nouveau challenge,
[01:17:45] ça,
[01:17:45] justement,
[01:17:46] dans l'après.
[01:17:47] Il y a eu
[01:17:48] un peu de reconstruction
[01:17:49] de confiance.
[01:17:53] En fait,
[01:17:54] non,
[01:17:54] pour moi,
[01:17:55] j'étais en pleine évolution,
[01:17:57] en pleine progression.
[01:18:02] Je me voyais...
[01:18:04] Ça collait exactement
[01:18:05] à ce qu'on avait qu'aller
[01:18:06] avec mon entraîneur,
[01:18:07] en fait.
[01:18:08] Donc,
[01:18:08] moi,
[01:18:09] j'étais en pleine confiance
[01:18:10] et il y a la Fédé aussi
[01:18:12] qui voulait que je m'entraîne
[01:18:13] à 100% avec le Pôle France,
[01:18:15] que je quitte mon entraîneur
[01:18:16] à moins d'un an des jeux
[01:18:17] pour
[01:18:19] pour m'entraîner
[01:18:20] avec le
[01:18:22] avec le Pôle France
[01:18:23] et
[01:18:24] moi,
[01:18:25] je ne pouvais pas accepter ça.
[01:18:26] En gros,
[01:18:26] il me disait
[01:18:27] et je fais deuxième
[01:18:28] de la pré-olympique aussi
[01:18:29] cette année-là,
[01:18:29] au mois d'août,
[01:18:31] donc un an avant les JO
[01:18:32] et
[01:18:33] je me disais
[01:18:34] mais ils s'en foutent.
[01:18:35] moi,
[01:18:36] j'ai mon expérience
[01:18:37] mais c'était quand même
[01:18:37] une grosse expérience
[01:18:39] de haut niveau
[01:18:40] et je me disais
[01:18:41] je ne peux pas changer
[01:18:42] d'entraîneur
[01:18:43] à moins d'un an des jeux.
[01:18:45] Ce n'est juste pas possible,
[01:18:46] ça n'aurait pas marché.
[01:18:47] Et eux,
[01:18:47] ils étaient en train
[01:18:48] de m'expliquer le contraire
[01:18:49] qu'il fallait que je change
[01:18:49] d'entraîneur
[01:18:50] parce que là,
[01:18:50] j'étais arrivée
[01:18:52] à une espèce de...
[01:18:54] Un plafond vert.
[01:18:55] Un plafond
[01:18:56] et que je n'allais plus
[01:18:58] progresser.
[01:18:59] Et donc,
[01:19:00] je me suis fâchée
[01:19:01] encore une fois.
[01:19:02] Il y a quand même
[01:19:03] des choses
[01:19:04] où je suis un peu
[01:19:05] sûre de moi
[01:19:05] malgré toute ma timidité
[01:19:08] et des fois
[01:19:09] mon manque d'assurance
[01:19:10] mais là,
[01:19:11] donc j'ai dit
[01:19:12] ok,
[01:19:12] je ferai sans le pôle.
[01:19:14] De toute façon,
[01:19:15] je fais partie
[01:19:15] des meilleures françaises
[01:19:16] donc l'équipe de France,
[01:19:17] ils ne peuvent pas
[01:19:17] me refuser les sélections.
[01:19:19] Par contre,
[01:19:20] je savais
[01:19:21] que mon entraîneur,
[01:19:22] il n'aurait aucun
[01:19:24] laissé passer
[01:19:25] sur les stages
[01:19:26] qu'on aurait en équipe
[01:19:27] de France
[01:19:27] ou sur les compètes
[01:19:30] internationales
[01:19:30] et que de toute façon,
[01:19:32] ça allait se passer
[01:19:32] aussi comme ça
[01:19:33] pour les Jeux
[01:19:34] si j'étais qualifiée
[01:19:35] et du coup,
[01:19:37] il fallait
[01:19:38] qu'on fonctionne
[01:19:39] à distance en tout cas.
[01:19:40] Et ça,
[01:19:41] du coup,
[01:19:41] on a mis ce travail là
[01:19:42] un an à l'avance.
[01:19:44] Toute année d'après,
[01:19:45] on a fonctionné
[01:19:47] à distance
[01:19:48] mais on fonctionnait
[01:19:48] déjà en fait
[01:19:49] un peu comme ça.
[01:19:50] Et donc,
[01:19:51] c'est là où je suis arrivée
[01:19:52] dans le Vaucluse.
[01:19:53] Je me suis dit
[01:19:54] ok,
[01:19:54] là,
[01:19:54] je ne peux plus être
[01:19:56] en moite-moite
[01:19:57] entre Vars et Aix.
[01:19:58] C'est trop fatigant
[01:19:59] et en plus,
[01:19:59] de toute façon,
[01:20:00] avec Aix,
[01:20:01] ça ne marche plus.
[01:20:04] Il faut qu'on fasse
[01:20:05] différemment.
[01:20:06] Du coup,
[01:20:06] je suis arrivée
[01:20:07] dans le Vaucluse
[01:20:07] parce que j'avais
[01:20:08] des amis dans le coin
[01:20:09] parce qu'il y a
[01:20:10] beaucoup de pistes
[01:20:10] de BMX.
[01:20:12] Pardon.
[01:20:13] Beaucoup de pistes
[01:20:13] de BMX
[01:20:14] entre
[01:20:15] Père-Néfontaine
[01:20:16] où on est là
[01:20:17] en ce moment.
[01:20:19] Sarian,
[01:20:20] mais qui n'avait
[01:20:20] pas cette aura-là
[01:20:22] à l'époque.
[01:20:23] Cavaillon.
[01:20:24] Il y a quand même
[01:20:25] beaucoup de pistes
[01:20:25] de BMX.
[01:20:27] La météo.
[01:20:31] Je vais voir
[01:20:32] les salles de muscu.
[01:20:34] Je mets en place
[01:20:35] mon petit entourage
[01:20:37] stable.
[01:20:38] Un médecin
[01:20:38] qui me suit,
[01:20:39] un kiné.
[01:20:41] Et voilà,
[01:20:42] c'est parti.
[01:20:43] L'année des Jeux,
[01:20:43] ils nous ont annoncé
[01:20:45] avec Laetitia
[01:20:45] notre sélection assez tôt
[01:20:48] au Rock d'Azur
[01:20:50] 2007.
[01:20:51] Ce qui fait
[01:20:52] qu'on a vraiment
[01:20:53] pu se préparer
[01:20:54] comme il faut.
[01:20:55] Pas comme des fois
[01:20:56] je vois les sélections
[01:20:57] en last minute
[01:20:58] où les gars
[01:20:58] s'épuisent à se sélectionner
[01:21:00] en fait.
[01:21:00] Et ils ne peuvent pas
[01:21:01] cibler leur prép.
[01:21:03] Donc là,
[01:21:04] c'était vraiment idéal
[01:21:05] pour moi.
[01:21:08] Puis voilà,
[01:21:09] j'avais quand même
[01:21:09] une trentaine d'années.
[01:21:10] Je n'arrivais pas
[01:21:10] de ce sport-là.
[01:21:12] Il y avait eu
[01:21:12] des grosses charges
[01:21:13] de muscu faites
[01:21:14] et tout.
[01:21:15] Franchement,
[01:21:15] si j'avais fait
[01:21:16] trop de compétition
[01:21:17] ou si on m'avait
[01:21:17] trop mis la pression,
[01:21:18] j'aurais pu éventuellement
[01:21:19] me laisser.
[01:21:20] Là,
[01:21:20] j'étais quand même
[01:21:20] bien peinard
[01:21:22] pour juste
[01:21:23] me concentrer
[01:21:24] sur championnat du monde
[01:21:26] et JO.
[01:21:27] OK.
[01:21:28] Donc 2008,
[01:21:29] championnat du monde.
[01:21:31] Quelle époque ?
[01:21:32] Ça devait être printemps ?
[01:21:33] Championnat du monde,
[01:21:35] un mois
[01:21:37] avant les Jeux
[01:21:38] à peu près
[01:21:39] ou un mois et demi.
[01:21:42] fin juin,
[01:21:43] début juillet.
[01:21:44] Donc là,
[01:21:44] tu gagnes ?
[01:21:45] Non,
[01:21:46] pas du tout.
[01:21:47] Non,
[01:21:47] je ne gagne pas.
[01:21:49] Je fais deuxième.
[01:21:50] Deuxième.
[01:21:50] Je fais deuxième.
[01:21:51] Après,
[01:21:52] on avait mis en place
[01:21:52] des choses.
[01:21:55] notamment,
[01:21:55] entre-temps,
[01:21:57] du coup,
[01:21:57] on n'a pas parlé
[01:21:58] de la prep mentale,
[01:21:59] mais c'est là
[01:22:01] où j'ai croisé.
[01:22:02] En fait,
[01:22:02] dans le staff
[01:22:03] Équipe de France,
[01:22:03] il y avait un prep mental
[01:22:04] qui nous suivait.
[01:22:05] Donc,
[01:22:06] on a mis en place
[01:22:06] des choses
[01:22:07] qui ont bien marché
[01:22:10] et on a mis aussi
[01:22:11] des choses.
[01:22:12] On avait mis
[01:22:12] des espèces
[01:22:14] de stratégies de course
[01:22:16] que j'aurais dû
[01:22:17] exécuter
[01:22:17] au championnat du monde.
[01:22:19] Et là,
[01:22:19] juste sur la butte
[01:22:21] de départ,
[01:22:21] quand il fallait
[01:22:22] que je choisisse ma...
[01:22:23] Moi,
[01:22:23] un peu avant,
[01:22:24] déjà,
[01:22:24] je m'étais dit
[01:22:24] si je choisis ma stratégie,
[01:22:26] si je l'essaye là,
[01:22:27] ils vont la connaître
[01:22:28] pour les jeux.
[01:22:29] Parce que ça se passait
[01:22:30] toujours pareil.
[01:22:31] En fait,
[01:22:31] il y a une Anglaise,
[01:22:32] Shana Zrit,
[01:22:33] qui est beaucoup plus puissante
[01:22:34] que nous
[01:22:35] et qui partait toujours
[01:22:37] à la...
[01:22:37] qui prenait la 1
[01:22:38] et qui partait devant nous.
[01:22:40] Même si elle partait
[01:22:40] à la 2,
[01:22:41] vu qu'elle était plus puissante,
[01:22:42] elle nous resserrait.
[01:22:43] Donc,
[01:22:43] du coup,
[01:22:44] on n'avait jamais
[01:22:44] à s'exprimer
[01:22:45] comme il fallait
[01:22:46] sur la première ligne droite.
[01:22:49] Et en fait,
[01:22:50] on se faisait bloquer
[01:22:52] c'était difficile.
[01:22:54] Donc,
[01:22:56] je m'étais dit
[01:22:56] je ne vais pas montrer
[01:22:57] ma stratégie
[01:22:58] aux championnes du monde.
[01:23:00] Donc,
[01:23:00] j'ai accepté
[01:23:01] de me mettre
[01:23:02] à côté d'elle,
[01:23:03] qu'elle me sert,
[01:23:04] que je me retrouve
[01:23:05] dernière en fin de but,
[01:23:07] en bas de but de départ
[01:23:08] et à tout remonter
[01:23:09] et à finir deuxième.
[01:23:12] Et là,
[01:23:12] quand j'ai fait ça,
[01:23:13] je me suis dit
[01:23:14] si j'ai été capable
[01:23:15] de remonter,
[01:23:16] je suis capable
[01:23:17] de gagner.
[01:23:18] Voilà.
[01:23:19] Alors,
[01:23:20] parlons un peu
[01:23:20] de justement
[01:23:21] préparation mentale
[01:23:22] parce que
[01:23:23] en VTT,
[01:23:24] c'est un sport individuel
[01:23:27] et il n'y a personne autour.
[01:23:29] Donc,
[01:23:30] quand tu es en BMX,
[01:23:31] tu dois un peu
[01:23:32] jouer des coudes.
[01:23:33] Comment
[01:23:33] tu as appréhendé
[01:23:35] justement cette dimension
[01:23:36] un peu
[01:23:37] de groupe
[01:23:38] et de risque même ?
[01:23:39] Oui,
[01:23:40] ça a été quelque chose
[01:23:41] d'assez difficile
[01:23:42] pour moi.
[01:23:43] Donc,
[01:23:44] j'avais une
[01:23:45] trentaine d'années,
[01:23:46] je n'avais pas envie
[01:23:47] de me blesser.
[01:23:49] Et là,
[01:23:50] tu te retrouves
[01:23:50] dans un sport
[01:23:51] où clairement,
[01:23:52] il faut jouer des coudes.
[01:23:53] Et j'arrivais
[01:23:54] d'une discipline
[01:23:54] où la seule chose
[01:23:57] réellement à penser,
[01:23:58] il y a plein de choses
[01:23:59] à penser,
[01:23:59] mais la chose principale,
[01:24:01] c'est se concentrer
[01:24:02] sur soi,
[01:24:03] en fait,
[01:24:03] faire la ligne parfaite.
[01:24:05] Et en BMX,
[01:24:06] ça peut faire la ligne parfaite,
[01:24:07] s'il y en a un
[01:24:07] qui est à côté de toi
[01:24:08] qui te coupe ton virage
[01:24:10] ou qui te bouscule,
[01:24:11] tu ne risques pas
[01:24:12] de la faire.
[01:24:12] Donc,
[01:24:13] il faut quand même
[01:24:14] jouer des coups,
[01:24:14] des stratégies
[01:24:15] et tout ça.
[01:24:17] Et un esprit
[01:24:18] plus guerrier,
[01:24:19] plus agressif
[01:24:21] en tout cas.
[01:24:22] Même si,
[01:24:22] pardon,
[01:24:23] tu avais fait quand même
[01:24:24] du dual et du four cross.
[01:24:26] En dual,
[01:24:27] il n'y a pas de contact,
[01:24:27] mais en four cross,
[01:24:29] effectivement,
[01:24:30] il y a moins de monde.
[01:24:31] Mais il y avait quand même
[01:24:32] un petit peu
[01:24:33] cette notion de contact.
[01:24:34] Oui,
[01:24:34] je dominais assez,
[01:24:36] du coup,
[01:24:36] je l'ai souvent devant.
[01:24:37] Alors que là,
[01:24:38] je ne dominais pas.
[01:24:39] Donc,
[01:24:39] du coup,
[01:24:39] je me retrouvais
[01:24:40] dans le bloc,
[01:24:42] en fait.
[01:24:43] Donc,
[01:24:43] il fallait vraiment
[01:24:45] s'imposer.
[01:24:46] Moi,
[01:24:47] je n'ai pas un gros gabarit,
[01:24:48] donc ce n'était pas évident.
[01:24:49] Et puis surtout,
[01:24:50] c'est mentalement,
[01:24:52] mon caractère fait que
[01:24:53] je ne suis pas une...
[01:24:56] Je ne vais pas dire
[01:24:57] que je ne suis pas une guerrière,
[01:24:58] mais je ne suis pas agressive.
[01:24:59] Je ne suis pas...
[01:25:01] Moi,
[01:25:01] je fais ma chose
[01:25:02] le mieux possible,
[01:25:04] le mieux que ce soit possible
[01:25:05] avec la motivation
[01:25:07] la plus extrême
[01:25:08] qui soit.
[01:25:09] Mais par contre,
[01:25:11] il n'y a pas d'agressivité
[01:25:12] dans mon truc.
[01:25:12] Et je trouvais que pour le BMX,
[01:25:13] il fallait quand même...
[01:25:15] Il fallait du répondant.
[01:25:16] Il fallait...
[01:25:17] Et ça,
[01:25:18] ça me perturbait,
[01:25:20] oui,
[01:25:20] beaucoup,
[01:25:20] beaucoup,
[01:25:21] beaucoup.
[01:25:21] Du coup,
[01:25:22] la prep mentale,
[01:25:23] du coup,
[01:25:23] ça rajoutait du stress
[01:25:24] que j'avais sur les courses
[01:25:25] au stress que j'ai
[01:25:27] juste de faire
[01:25:28] ma perf,
[01:25:29] quoi.
[01:25:30] Et là,
[01:25:31] le prep mental,
[01:25:31] il m'a clairement
[01:25:32] beaucoup aidée
[01:25:32] par rapport à tout ce stress.
[01:25:35] Concrètement,
[01:25:36] tu as des outils,
[01:25:37] des trucs dont tu te souviens ?
[01:25:38] En fait,
[01:25:38] il faut accepter
[01:25:40] de faire des compétitions
[01:25:43] sans stress,
[01:25:47] sans obligation de résultat,
[01:25:49] en fait.
[01:25:50] Donc,
[01:25:50] je suis arrivée
[01:25:50] sur une finale
[01:25:52] de championnat d'Europe
[01:25:53] où je jouais quand même
[01:25:54] un titre.
[01:25:56] Et c'était le but,
[01:25:58] quoi.
[01:25:58] C'était de dire
[01:25:59] avec mon entraîneur,
[01:26:01] c'était...
[01:26:01] De toute façon,
[01:26:02] tu n'es pas prête physiquement
[01:26:02] parce qu'il avait fait en sorte
[01:26:03] que c'était un gros bloc
[01:26:05] de travail
[01:26:05] et que j'accepte
[01:26:07] d'aller à cette course
[01:26:08] sans pouvoir forcément
[01:26:10] la gagner
[01:26:10] et sans être stressée
[01:26:11] de ne pas pouvoir
[01:26:12] la gagner, quoi.
[01:26:13] Comment tu fais ça,
[01:26:15] toi ?
[01:26:15] Parce que quand même,
[01:26:17] de base,
[01:26:17] quand tu vas sur une course,
[01:26:18] c'est pour gagner.
[01:26:20] Comment tu t'acceptes
[01:26:22] justement de lâcher prise
[01:26:23] là-dessus
[01:26:24] tout en donnant
[01:26:25] le meilleur de toi-même ?
[01:26:26] Eh bien,
[01:26:27] en se concentrant sur...
[01:26:29] Justement,
[01:26:29] en se concentrant
[01:26:30] sur ce que tu dois faire,
[01:26:31] ce que tu peux faire de mieux.
[01:26:32] Mais pas sur le résultat,
[01:26:33] en fait.
[01:26:35] Mais quelque part,
[01:26:35] c'est quelque chose
[01:26:36] que j'instaurais
[01:26:38] parce que je suis focus
[01:26:40] là-dessus.
[01:26:41] Mais avant les courses,
[01:26:42] quand tu as le temps
[01:26:43] de réfléchir surtout,
[01:26:45] là,
[01:26:45] moi,
[01:26:46] je me retournais le cerveau,
[01:26:47] quoi.
[01:26:48] Est-ce qu'il ne va pas
[01:26:49] se passer ça ?
[01:26:50] Et puis ça te prend
[01:26:51] les boyaux,
[01:26:52] ça te les tord.
[01:26:54] Tu arrives avant ta finale,
[01:26:55] tu vomis.
[01:26:56] Ce n'est pas super agréable,
[01:26:58] quoi.
[01:26:59] Quand ça arrive
[01:26:59] de temps en temps,
[01:27:00] c'est comme ça.
[01:27:01] Mais quand c'est
[01:27:01] tous les week-ends,
[01:27:03] et même pour une course régionale,
[01:27:04] ça devient inquiétant quand même.
[01:27:06] Tu avais des techniques,
[01:27:08] des, je ne sais pas,
[01:27:09] des tricks,
[01:27:10] des trucs que tu utilisais
[01:27:12] que tu peux nous partager ?
[01:27:14] Du coup,
[01:27:14] toute ma carrière,
[01:27:15] je n'ai pas utilisé rien
[01:27:16] puisque moi,
[01:27:17] je pensais vraiment
[01:27:18] que le stress
[01:27:19] me rendait service
[01:27:21] puisque je gagnais
[01:27:22] et que ça me permettait
[01:27:23] de me concentrer plus
[01:27:24] et d'être plus performante.
[01:27:26] Mais le problème,
[01:27:27] c'est qu'au bout d'un moment,
[01:27:29] je pense que ça ne s'était pas mentale.
[01:27:31] En ce moment,
[01:27:32] on parle beaucoup
[01:27:32] de santé mentale
[01:27:33] et tout ça.
[01:27:33] Mais oui,
[01:27:34] ça m'impactait au quotidien.
[01:27:36] Trop de stress.
[01:27:37] J'aurais pu faire un burn-out.
[01:27:39] J'ai peut-être fait des burn-outs.
[01:27:40] Des fois,
[01:27:42] c'est vrai que j'avais
[01:27:43] des réactions bizarres
[01:27:43] vers les sponsors,
[01:27:44] tout ça,
[01:27:44] qui me demandaient
[01:27:45] en plus des trucs.
[01:27:48] J'envoyais un peu tout bouler
[01:27:49] ou je me cachais.
[01:27:50] J'avais des réactions
[01:27:51] un peu bizarres.
[01:27:52] Mais peut-être
[01:27:52] c'est une forme de...
[01:27:53] J'étais à bout.
[01:27:55] Je ne savais pas trop
[01:27:56] comment gérer
[01:27:57] ces émotions-là.
[01:27:59] Donc oui,
[01:27:59] avec le recul aujourd'hui,
[01:28:01] je pense qu'il y a des choses
[01:28:01] que j'aurais pu faire
[01:28:02] un peu plus sereinement
[01:28:04] et tout ça.
[01:28:05] Maintenant,
[01:28:06] je veux dire,
[01:28:06] oui,
[01:28:07] je vais faire du...
[01:28:08] Je vais faire de la relax.
[01:28:10] J'ai plein d'exercices de relax,
[01:28:12] de respiration,
[01:28:14] de choses très concrètes
[01:28:16] et puis prouvées scientifiquement.
[01:28:17] Mais à l'époque,
[01:28:18] on n'avait pas tout ça.
[01:28:20] Donc vraiment,
[01:28:20] sur ma fin de carrière,
[01:28:23] avec la prépa mentale,
[01:28:25] je me suis rendue compte
[01:28:27] que ça aurait pu me faciliter
[01:28:28] la vie,
[01:28:29] si j'avais accepté
[01:28:31] que ça n'allait pas
[01:28:32] me transformer.
[01:28:34] Après,
[01:28:34] quand on voit
[01:28:35] ce que tu as fait,
[01:28:37] on ne peut pas regretter
[01:28:38] que tu n'es pas...
[01:28:39] Non,
[01:28:39] je n'ai rien à regretter,
[01:28:40] mais c'est vrai que
[01:28:41] ça aurait été peut-être
[01:28:42] plus agréable à vivre
[01:28:43] à certains moments.
[01:28:45] Et d'ailleurs,
[01:28:46] je conseille tous les jeunes,
[01:28:47] tous les jeunes.
[01:28:48] Mais il faut commencer tôt
[01:28:49] parce que la prépa mentale,
[01:28:50] c'est pas...
[01:28:52] C'est avant tout
[01:28:53] se connaître soi
[01:28:54] et savoir ce qui va marcher
[01:28:55] pour soi.
[01:28:56] Donc c'est plein de choses.
[01:28:58] Et il y a des méthodes
[01:28:59] qui marchent pour certains
[01:28:59] et qui ne marcheront pas
[01:29:00] pour d'autres.
[01:29:01] Et puis,
[01:29:02] on n'a pas tous
[01:29:02] les mêmes blocages
[01:29:03] ou problèmes.
[01:29:06] Donc forcément,
[01:29:06] ce ne sera pas tout à fait
[01:29:07] les mêmes techniques.
[01:29:08] Il faut affiner.
[01:29:08] Donc il faut du temps,
[01:29:09] il faut se connaître.
[01:29:10] Et il faut que le prépa mental
[01:29:13] avec qui tu travailles,
[01:29:14] il faut que ce soit
[01:29:15] une relation de confiance
[01:29:16] et qu'il apprenne
[01:29:18] à te connaître aussi.
[01:29:19] Donc il faut beaucoup de temps.
[01:29:20] Donc il ne faut pas
[01:29:20] commencer trop,
[01:29:21] trop tard.
[01:29:22] C'est jamais trop tard,
[01:29:23] on va dire.
[01:29:26] Mais plus tôt tu commences,
[01:29:27] plus tu as de chances
[01:29:28] que ça apporte des fruits.
[01:29:29] Ça marche, oui.
[01:29:30] Et après,
[01:29:30] ça n'empêche pas
[01:29:31] si tu vois que ça n'apporte
[01:29:32] pas ce que le résultat
[01:29:35] est compté,
[01:29:36] de changer de prépa mental
[01:29:37] aussi,
[01:29:37] de trouver un autre
[01:29:38] qui utilise d'autres techniques.
[01:29:42] Mais oui,
[01:29:43] en tout cas,
[01:29:44] dès qu'on a l'impression
[01:29:45] de maîtriser
[01:29:46] tout son sujet
[01:29:47] technique, physique,
[01:29:48] tout ça,
[01:29:49] il ne faut pas perdre de temps.
[01:29:50] La prépa mental,
[01:29:51] c'est un vrai outil.
[01:29:54] Donc toi,
[01:29:55] est-ce que ça t'a aidé
[01:29:56] pour rouler en paquet,
[01:29:58] en groupe,
[01:29:59] en BMX ?
[01:30:00] Ça m'a...
[01:30:03] Pour rouler en groupe,
[01:30:05] non.
[01:30:06] Pour jouer des coudes ?
[01:30:07] Mais pour stresser moins,
[01:30:10] pour mieux appréhender
[01:30:11] ces moments-là,
[01:30:12] oui.
[01:30:12] Voilà.
[01:30:13] Pour moins stresser
[01:30:14] avant les courses
[01:30:15] de ces moments-là.
[01:30:16] Après,
[01:30:17] l'agressivité,
[01:30:17] je la trouvais forcément
[01:30:19] avec la motivation
[01:30:20] de la hauteur
[01:30:22] de l'événement.
[01:30:23] Plus c'était important,
[01:30:25] plus j'allais jouer
[01:30:25] des coudes.
[01:30:26] Moins c'était important,
[01:30:27] moins j'allais risquer
[01:30:28] des choses.
[01:30:30] OK.
[01:30:31] Alors,
[01:30:32] après ces championnats
[01:30:33] du monde,
[01:30:33] comment ça se passe ?
[01:30:34] C'est quoi la suite ?
[01:30:36] Comment tu...
[01:30:36] Donc, championnats du monde.
[01:30:38] Donc là,
[01:30:39] je passais...
[01:30:40] Mon objectif premier,
[01:30:42] ça a été de me qualifier
[01:30:43] pour les Jeux.
[01:30:44] Donc ça,
[01:30:44] je l'ai su assez tôt.
[01:30:47] Ensuite,
[01:30:48] je me suis dit
[01:30:49] ouais,
[01:30:49] trop bien.
[01:30:50] Je faisais quand même
[01:30:51] quelques podiums
[01:30:51] en Coupe du Monde.
[01:30:52] Donc je me suis dit
[01:30:53] allez,
[01:30:54] j'y vais.
[01:30:55] On passe de la qualif
[01:30:56] à peut-être un podium.
[01:30:58] Et un mois avant les Jeux,
[01:30:59] je me dis
[01:31:00] là,
[01:31:00] là,
[01:31:01] je peux gagner.
[01:31:01] Je peux la battre.
[01:31:03] Si j'arrive à être devant
[01:31:04] au départ,
[01:31:05] je peux la battre.
[01:31:08] Et après,
[01:31:09] je me suis mis en mode...
[01:31:10] Bah du coup,
[01:31:11] là,
[01:31:11] le mode guerrier,
[01:31:12] c'était...
[01:31:14] C'était...
[01:31:15] était enclenché.
[01:31:16] J'étais un Jedi
[01:31:17] et j'ai parti en mission,
[01:31:18] clairement.
[01:31:20] T'avais...
[01:31:21] Donc Loïc nous disait,
[01:31:22] lui,
[01:31:23] que ce personnage
[01:31:23] de Super Bruni,
[01:31:27] lui avait servi,
[01:31:28] c'est-à-dire
[01:31:28] à se mettre
[01:31:29] dans un mode,
[01:31:30] à se mettre
[01:31:30] dans un conditionnement,
[01:31:32] un personnage.
[01:31:34] est-ce que toi,
[01:31:35] t'avais à peu près
[01:31:35] le même genre
[01:31:36] de fonctionnement ?
[01:31:38] Là,
[01:31:38] tu dis mode Jedi,
[01:31:39] je ne sais pas
[01:31:40] si ça se trouve.
[01:31:41] Alors,
[01:31:41] de toute ma carrière,
[01:31:42] je ne pense pas
[01:31:42] que je me mette...
[01:31:43] Je ne me suis jamais mis
[01:31:44] dans un mode spécifique
[01:31:47] parce qu'en fait,
[01:31:49] je pense que
[01:31:50] dès qu'il y avait
[01:31:54] le bip bip du départ,
[01:31:55] toi,
[01:31:57] dans la box de départ,
[01:31:58] là,
[01:32:03] rien que de penser
[01:32:03] à ça.
[01:32:04] Déjà,
[01:32:05] ce stress,
[01:32:06] même de le faire,
[01:32:08] il y a quelque chose
[01:32:09] qui se passe en moi
[01:32:09] et là,
[01:32:10] il y a de la concentration
[01:32:11] qui arrive,
[01:32:12] il y a du stress.
[01:32:14] Mais le casque,
[01:32:15] dès que je mets
[01:32:16] un casque intégral,
[01:32:17] en fait,
[01:32:22] je ne change pas.
[01:32:23] Il y a Anne Caro
[01:32:23] dans la vie de tous les jours,
[01:32:25] un peu introvertie,
[01:32:26] qui aime bien déconner
[01:32:27] avec les copains,
[01:32:28] mais quand je ne connais
[01:32:29] pas les gens,
[01:32:29] je ne suis pas à l'aise.
[01:32:31] Et puis,
[01:32:31] quand j'ai mon casque,
[01:32:32] non,
[01:32:33] ça,
[01:32:33] c'est le moment
[01:32:33] où je peux m'exprimer,
[01:32:35] en fait.
[01:32:36] C'est vraiment
[01:32:36] le moment-là
[01:32:37] où je peux,
[01:32:39] où je peux,
[01:32:40] c'est mon exutoire,
[01:32:42] c'est,
[01:32:43] ouais,
[01:32:43] je ne peux montrer
[01:32:44] pas qui je suis,
[01:32:45] mais j'arrive à,
[01:32:48] voilà,
[01:32:48] ça me fait du bien,
[01:32:49] quoi.
[01:32:50] Et,
[01:32:51] ouais,
[01:32:52] quand je mets un casque
[01:32:53] et s'il y a un objectif
[01:32:54] de compétition,
[01:32:56] là,
[01:32:56] je suis une autre personne,
[01:32:57] clairement.
[01:32:58] Je ne me transforme pas,
[01:32:59] mais,
[01:33:01] ouais,
[01:33:01] il y a Anne Caro
[01:33:02] rideuse
[01:33:02] et puis Anne Caro
[01:33:03] dans la vie,
[01:33:03] ouais.
[01:33:04] Ok.
[01:33:05] Enfin,
[01:33:05] rideuse,
[01:33:06] racer en plus,
[01:33:07] quoi.
[01:33:08] Racer,
[01:33:08] ouais,
[01:33:08] ouais,
[01:33:09] racer,
[01:33:09] ouais,
[01:33:10] pas rideuse,
[01:33:10] racer.
[01:33:11] Après,
[01:33:12] pour les jeux,
[01:33:12] oui,
[01:33:13] là,
[01:33:13] j'étais en mode
[01:33:15] guerrière.
[01:33:16] Là,
[01:33:16] il s'est passé
[01:33:16] quelque chose
[01:33:17] où,
[01:33:18] alors,
[01:33:18] j'avais regardé
[01:33:19] toute la série Star Wars
[01:33:20] dans l'ordre,
[01:33:21] parce que j'avais jamais vu avant,
[01:33:23] mais comme là,
[01:33:23] il y a le troisième
[01:33:24] qui sortait,
[01:33:25] donc,
[01:33:25] tu vois,
[01:33:26] j'avais tout regardé
[01:33:27] dans l'ordre
[01:33:28] et je ne sais pas
[01:33:29] si ça te parle.
[01:33:30] Bien sûr,
[01:33:30] ouais.
[01:33:31] Mais du coup,
[01:33:32] voilà.
[01:33:33] Et donc,
[01:33:34] le Jedi,
[01:33:34] j'avais regardé ça
[01:33:35] deux ans avant,
[01:33:36] un truc comme ça
[01:33:37] et là,
[01:33:38] et là,
[01:33:39] j'avais décidé
[01:33:40] que j'étais un Jedi.
[01:33:41] Je n'étais pas là
[01:33:42] pour faire du sport,
[01:33:44] j'étais là
[01:33:44] pour être une guerrière
[01:33:45] et pour tuer tout le monde.
[01:33:47] Voilà.
[01:33:49] Jedi.
[01:33:50] Jedi.
[01:33:50] Mais Jedi,
[01:33:51] mais avec de la bonne énergie.
[01:33:52] Non,
[01:33:53] mais voilà,
[01:33:54] ça reste du sport,
[01:33:54] on est d'accord.
[01:33:55] Pour moi,
[01:33:55] le sport,
[01:33:56] ça reste du sport.
[01:33:58] C'est une vie
[01:33:59] à côté de la vie,
[01:34:00] quoi.
[01:34:01] Il y a des choses
[01:34:01] beaucoup plus importantes,
[01:34:03] mais quand même,
[01:34:05] quand tu te prépares autant
[01:34:06] pour un événement,
[01:34:08] quand,
[01:34:09] voilà,
[01:34:09] ça a de l'importance.
[01:34:11] Et là,
[01:34:12] particulièrement sur ce course,
[01:34:14] en fait,
[01:34:14] souvent,
[01:34:15] les courses,
[01:34:16] j'ai envie d'y aller,
[01:34:17] mais au dernier moment,
[01:34:18] si je pouvais m'échapper,
[01:34:19] je m'échapperais,
[01:34:20] en fait,
[01:34:20] à cause du stress
[01:34:21] et tout ça.
[01:34:24] Et là,
[01:34:24] non.
[01:34:25] Là,
[01:34:25] j'attendais depuis,
[01:34:26] je n'attendais pas
[01:34:27] depuis si longtemps que ça,
[01:34:28] j'attendais depuis deux ans,
[01:34:29] mais là,
[01:34:30] il fallait que ça arrive,
[01:34:31] quoi.
[01:34:31] J'étais prête
[01:34:31] et j'avais vraiment envie
[01:34:34] d'aller sur ce but de départ,
[01:34:36] sur cette finale et tout ça.
[01:34:37] En plus,
[01:34:38] j'arrive au jeu,
[01:34:39] ça se passe super bien.
[01:34:40] J'étais vraiment en forme.
[01:34:43] Il y a juste eu ce contre-temps
[01:34:44] par rapport à la météo
[01:34:47] qui m'a aussi un peu irritée.
[01:34:49] Donc,
[01:34:50] l'histoire,
[01:34:50] c'est que
[01:34:53] mais il ne faut pas mériter,
[01:34:54] en fait.
[01:34:55] La vraie histoire,
[01:34:56] elle est là.
[01:34:58] En fait,
[01:34:58] il y a un règlement
[01:34:58] et ils disent que dans le règlement,
[01:35:00] s'il se met à pleuvoir,
[01:35:02] le jour d'affinale,
[01:35:03] par exemple,
[01:35:03] ce sera l'étang du chrono.
[01:35:05] Ce n'est pas cool
[01:35:06] pour la discipline
[01:35:07] parce qu'on ne montre pas
[01:35:07] ce qu'est la discipline
[01:35:08] du BMX et tout ça,
[01:35:09] mais en attendant,
[01:35:10] c'est le règlement.
[01:35:11] Et puis,
[01:35:13] on prend la météo,
[01:35:14] clairement.
[01:35:14] Le jour des finales,
[01:35:15] il devait pleuvoir,
[01:35:16] on met des litres d'eau.
[01:35:18] Et donc,
[01:35:19] la calife,
[01:35:20] elle n'a jamais été aussi importante.
[01:35:21] On jouait une médaille olympique
[01:35:23] sur une calife.
[01:35:24] Ça tombe bien.
[01:35:25] C'est où j'étais quasiment
[01:35:26] la plus forte.
[01:35:27] Les time trails,
[01:35:29] les temps chronos,
[01:35:30] seuls sur la piste.
[01:35:32] Donc,
[01:35:32] je fais un premier chrono
[01:35:33] super bien.
[01:35:35] et le deuxième chrono,
[01:35:36] en plus,
[01:35:36] j'essaie d'aller encore plus vite
[01:35:37] et je tombe.
[01:35:40] Mais bon,
[01:35:41] j'avais quand même
[01:35:41] le meilleur chrono
[01:35:42] à la fin de la journée
[01:35:45] et Laetitia était
[01:35:47] troisième,
[01:35:48] je crois,
[01:35:48] et l'anglaise deuxième.
[01:35:51] Donc,
[01:35:52] toi,
[01:35:52] c'était bon à prendre.
[01:35:54] Et donc,
[01:35:55] toute la nuit,
[01:35:55] tu ne dors pas,
[01:35:56] tu attends éventuellement
[01:35:57] que la pluie tombe
[01:35:58] et la pluie tombe.
[01:36:00] Tu te lèves le matin,
[01:36:01] il pleut.
[01:36:02] Tu te dis,
[01:36:02] bon,
[01:36:03] là,
[01:36:03] c'est bon,
[01:36:04] c'est comme ça,
[01:36:06] c'est le règlement,
[01:36:06] quoi.
[01:36:07] Et là,
[01:36:07] réunion,
[01:36:08] des team managers,
[01:36:09] tout ça,
[01:36:10] bref,
[01:36:11] la course décalée
[01:36:12] d'une journée.
[01:36:13] Donc,
[01:36:14] sur le moment,
[01:36:15] j'ai l'impression
[01:36:15] de voir cette médaille
[01:36:17] s'envoler
[01:36:19] et donc,
[01:36:20] très,
[01:36:20] très en colère,
[01:36:20] très,
[01:36:21] très en colère.
[01:36:22] Et puis après,
[01:36:24] dans la journée,
[01:36:25] je suis allée me balader
[01:36:26] en ville
[01:36:27] et puis,
[01:36:28] j'ai fait retomber tout ça
[01:36:29] et puis,
[01:36:30] j'ai transformé
[01:36:30] toute cette colère,
[01:36:32] en fait,
[01:36:32] en bon,
[01:36:33] c'est comme ça.
[01:36:34] Maintenant,
[01:36:34] il faut que tu leur montres.
[01:36:36] Il faut aller la chercher,
[01:36:38] quoi.
[01:36:38] Mais avec,
[01:36:39] tu sais,
[01:36:40] ce regain de motive.
[01:36:44] Et je pense que ça m'a servi,
[01:36:46] ouais.
[01:36:46] Ça m'a servi pour la finale.
[01:36:48] Et puis surtout,
[01:36:49] ce qui m'a servi,
[01:36:50] c'est que j'étais tombée la veille.
[01:36:52] Donc,
[01:36:52] le jour,
[01:36:53] en fait,
[01:36:53] où il pleuvait,
[01:36:54] j'étais quand même un peu tallée
[01:36:56] et que le lendemain,
[01:36:57] j'étais largement mieux.
[01:36:59] Donc,
[01:36:59] voilà,
[01:37:00] il y a toujours une explication.
[01:37:03] Et puis,
[01:37:03] le jour de la course,
[01:37:05] la course de ma vie,
[01:37:06] je veux dire,
[01:37:06] tu le vois comme ça.
[01:37:09] J'étais déterminée
[01:37:11] que,
[01:37:12] comme c'était à peu près prévu
[01:37:13] 30 secondes avant ma finale,
[01:37:16] moi,
[01:37:16] pas 30 secondes,
[01:37:17] mais 10 minutes avant,
[01:37:18] je vais vomir en cachette
[01:37:19] pour ne pas montrer
[01:37:20] que je tremble,
[01:37:23] quoi,
[01:37:23] aux autres.
[01:37:25] Parce qu'entre Françaises,
[01:37:26] on était quand même aussi rivales,
[01:37:27] Laetitia,
[01:37:28] clairement,
[01:37:29] c'était aussi une rivale.
[01:37:33] Je monte sur la grille de départ,
[01:37:35] je regarde
[01:37:36] Shana Zerid dans les yeux
[01:37:37] et là,
[01:37:37] je lui dis,
[01:37:38] si,
[01:37:38] c'est pour moi,
[01:37:39] en anglais.
[01:37:39] Tu lui dis ?
[01:37:40] Ouais,
[01:37:40] donc quelque chose,
[01:37:41] tu vois,
[01:37:42] bien que ce n'est pas mon personnage,
[01:37:44] dans la vie,
[01:37:45] je ne suis pas comme ça,
[01:37:45] tu vois.
[01:37:46] Là,
[01:37:46] tu avais le casque ou pas ?
[01:37:47] Ouais,
[01:37:47] j'avais le casque déjà.
[01:37:49] J'ai dit,
[01:37:49] vis-à-vis,
[01:37:51] Et elle,
[01:37:51] elle était déjà tombée deux fois.
[01:37:53] On a bien vu quand même
[01:37:54] qu'elle était très fébrile
[01:37:57] sur la piste,
[01:37:57] surtout dans le premier virage.
[01:38:01] Et là,
[01:38:02] la stratégie
[01:38:02] que j'aurais dû mettre en place
[01:38:04] aux Champions du Monde,
[01:38:06] donc,
[01:38:06] j'avais en fait,
[01:38:08] en demi-finale,
[01:38:10] j'avais ralenti un petit peu
[01:38:11] parce que c'est le temps
[01:38:12] des demi-finales
[01:38:12] qui compte pour le choix
[01:38:14] de la grille de départ
[01:38:15] sur la finale.
[01:38:16] J'avais ralenti un peu
[01:38:17] pour ne pas choisir en première,
[01:38:18] pour pouvoir m'éloigner
[01:38:20] ou pas d'elle
[01:38:20] le plus possible.
[01:38:22] Et du coup,
[01:38:23] je ne choisis pas en première
[01:38:24] et je ne crois pas
[01:38:28] qu'elle se mette
[01:38:29] si elle se met à un,
[01:38:30] donc à l'intérieur.
[01:38:32] Et normalement,
[01:38:33] tout le monde
[01:38:33] avait toujours fait ça
[01:38:34] chez les filles.
[01:38:35] Tu te mets à la 2,
[01:38:36] puis à la 3,
[01:38:36] puis à la 4.
[01:38:37] Et moi,
[01:38:37] je vais directement à la 4.
[01:38:39] Donc au milieu ?
[01:38:40] Ouais.
[01:38:41] À la 5 même.
[01:38:42] 5, ouais.
[01:38:43] Ouais, 5.
[01:38:45] Ou à la 4 ?
[01:38:46] Non, à la 4 ?
[01:38:46] Je ne sais plus.
[01:38:47] À la 4 ou à la 5 ?
[01:38:48] Bon, bref,
[01:38:48] je m'éloigne vraiment.
[01:38:49] Ou elle était à 2.
[01:38:50] Elle s'est peut-être mise à la 2.
[01:38:52] Et du coup,
[01:38:52] à la 1,
[01:38:53] ce n'était pas possible.
[01:38:54] Et du coup,
[01:38:54] moi,
[01:38:54] je voulais m'éloigner.
[01:38:56] Et Lézissa n'était pas
[01:38:57] au courant non plus.
[01:38:57] Donc elle,
[01:38:58] je la voyais.
[01:38:58] Mais qu'est-ce qu'elle fait ?
[01:39:00] Ce n'est pas normal.
[01:39:03] Et là,
[01:39:04] du coup,
[01:39:04] je peux faire
[01:39:04] ma première ligne droite
[01:39:07] normalement.
[01:39:08] Alors je m'exprime,
[01:39:08] tu vois,
[01:39:08] je suis à côté d'elle.
[01:39:10] Je ne suis pas devant,
[01:39:10] mais je suis...
[01:39:11] Ouais,
[01:39:11] si,
[01:39:12] je suis à côté,
[01:39:13] quoi.
[01:39:14] Et après,
[01:39:15] elle est à l'interne,
[01:39:15] donc forcément,
[01:39:16] elle a l'avantage.
[01:39:18] Et je comptais bien.
[01:39:19] Et puis après,
[01:39:20] ça,
[01:39:20] après,
[01:39:20] c'est de l'expérience
[01:39:21] ou ça.
[01:39:22] Elle sort large
[01:39:23] dans son premier virage.
[01:39:25] Ce qu'elle avait fait
[01:39:26] pratiquement tous les tours.
[01:39:28] Et moi,
[01:39:29] je recoupe un interne.
[01:39:30] Et puis après,
[01:39:31] tes deux ventes,
[01:39:31] tu gères plus ou moins
[01:39:34] la course.
[01:39:35] Et tu la bloques un peu,
[01:39:36] en fait.
[01:39:37] Et après,
[01:39:37] dernier virage,
[01:39:38] elle essaye de me couper en deux.
[01:39:39] Et je crois que j'ai eu
[01:39:40] beaucoup de chance.
[01:39:41] Je crois que c'était mon jour,
[01:39:42] quoi.
[01:39:43] Est-ce qu'elle aurait pu
[01:39:44] me faire tomber ?
[01:39:45] Elle aurait pu faire tomber
[01:39:45] Lézissa aussi.
[01:39:46] et elle tombe toute seule.
[01:39:48] Elle a été disqualifiée
[01:39:49] parce que c'est un geste
[01:39:50] anti-sport.
[01:39:52] Et ils nous ont fait
[01:39:53] un et deux.
[01:39:53] Donc,
[01:39:53] c'était juste incroyable.
[01:39:56] Sachant que,
[01:39:57] effectivement,
[01:39:58] si elle t'avait tapé
[01:39:59] un petit peu plus tôt,
[01:40:00] t'avais moins d'angle
[01:40:01] et t'aurais pu
[01:40:03] vraiment chuter.
[01:40:04] Ouais,
[01:40:04] un peu plus tôt,
[01:40:05] elle me coupait en deux.
[01:40:06] Ouais.
[01:40:08] Là,
[01:40:09] j'étais vraiment
[01:40:09] sur mes appuis.
[01:40:10] J'ai clairement rien.
[01:40:11] Je l'ai senti touchée,
[01:40:12] mais je n'ai pas senti
[01:40:13] que c'était aussi franc.
[01:40:15] Ouais,
[01:40:16] c'était...
[01:40:17] Mais après,
[01:40:17] j'avais refermé aussi la porte
[01:40:19] parce que je savais
[01:40:19] qu'elle aurait pu passer.
[01:40:20] J'ai eu le petit coup d'œil,
[01:40:21] j'avais vu
[01:40:21] qu'elle était pas loin.
[01:40:23] Donc,
[01:40:24] voilà.
[01:40:24] Mais là,
[01:40:25] je pense que c'est
[01:40:26] la course de ma vie
[01:40:26] dans le sens où
[01:40:28] c'est l'expérience
[01:40:29] d'une vie
[01:40:30] qui vient au service
[01:40:31] d'une course
[01:40:32] de 30 secondes.
[01:40:33] c'est-à-dire tout...
[01:40:35] Moi,
[01:40:35] en plus,
[01:40:36] je marche beaucoup
[01:40:36] comme ça
[01:40:37] vu que j'ai pas trop
[01:40:37] de mémoire,
[01:40:39] mémoire dans la tête,
[01:40:41] de ressortir des choses.
[01:40:42] Par contre,
[01:40:42] au niveau moteur,
[01:40:45] sensoriel,
[01:40:46] tout ça,
[01:40:48] une fois que c'est acquis,
[01:40:49] c'est acquis, quoi.
[01:40:50] Donc,
[01:40:52] il y a plein de choses
[01:40:52] qui se sont mises en place,
[01:40:53] des instincts,
[01:40:54] des trucs,
[01:40:55] et c'était chouette.
[01:40:57] C'est un peu
[01:40:59] l'enchevêtrement
[01:41:00] de toutes ces choses
[01:41:02] que t'as apprises,
[01:41:03] que t'as mises en place,
[01:41:04] réunies dans ce moment-là.
[01:41:05] qui ressortent
[01:41:06] sans réfléchir
[01:41:06] pour le meilleur, quoi.
[01:41:09] Après,
[01:41:09] pour gagner
[01:41:10] des Jeux olympiques,
[01:41:10] c'est ça.
[01:41:11] L'expérience du BMX français
[01:41:12] cette année,
[01:41:14] c'est aussi ça.
[01:41:15] Ils avaient besoin
[01:41:16] d'expérience
[01:41:16] et quant à la qualité
[01:41:19] de pilotage
[01:41:20] et physique,
[01:41:22] quand il y a tout,
[01:41:23] après,
[01:41:23] il y a forcément
[01:41:23] un moment sale fait, quoi.
[01:41:25] D'ailleurs,
[01:41:27] avant de parler
[01:41:28] d'aujourd'hui,
[01:41:30] de l'actu
[01:41:30] et puis,
[01:41:31] effectivement,
[01:41:32] des JO
[01:41:32] qu'on a vus ensemble
[01:41:34] presque
[01:41:36] à Saint-Quentin.
[01:41:38] Donc là,
[01:41:39] une fois que tu passes
[01:41:41] la ligne,
[01:41:42] qu'est-ce qui se passe
[01:41:43] pour toi
[01:41:44] à ce moment-là ?
[01:41:47] Le doute,
[01:41:48] le bonheur,
[01:41:49] le doute,
[01:41:49] le bonheur,
[01:41:50] le doute,
[01:41:51] le bonheur,
[01:41:51] le doute,
[01:41:51] le bonheur,
[01:41:52] le doute.
[01:41:53] En fait,
[01:41:54] tu t'y crois,
[01:41:56] parce que tu viens
[01:41:56] de le faire,
[01:41:58] alors tu rigoles,
[01:41:59] puis d'un coup,
[01:42:00] tu dis non,
[01:42:00] mais c'est pas possible.
[01:42:01] Puis toi,
[01:42:02] ça s'alterne
[01:42:03] pendant des heures,
[01:42:04] t'y crois,
[01:42:05] jusqu'au moment
[01:42:05] où tu as la médaille,
[01:42:06] en fait,
[01:42:06] autour du cou.
[01:42:07] Et même la nuit
[01:42:08] d'après tout,
[01:42:09] j'ai dormi avec la médaille,
[01:42:10] j'y croyais pas.
[01:42:11] Je me suis dit,
[01:42:12] ils vont me l'enlever.
[01:42:13] Il y a quelqu'un
[01:42:14] qui va me l'enlever
[01:42:14] dans la nuit.
[01:42:16] Et ouais,
[01:42:16] non,
[01:42:16] c'était vraiment
[01:42:17] très, très fort.
[01:42:18] Plus fort que la plupart
[01:42:20] de mes titres
[01:42:21] de championnes du monde.
[01:42:23] Et parce que
[01:42:23] c'est les jeux aussi,
[01:42:24] tu sais que je savais
[01:42:25] aussi que c'était
[01:42:27] mon dernier événement
[01:42:28] international
[01:42:28] à ce niveau-là.
[01:42:31] Tout ça,
[01:42:32] donc ouais,
[01:42:32] ça avait
[01:42:33] une saveur particulière.
[01:42:35] Et puis,
[01:42:35] c'était les premiers
[01:42:36] jeux en BMX ?
[01:42:37] Ouais,
[01:42:38] alors ça,
[01:42:38] pour moi,
[01:42:39] à l'époque,
[01:42:41] on aurait pu être
[01:42:42] les deuxièmes,
[01:42:43] c'était pareil en fait.
[01:42:44] Pour moi,
[01:42:44] c'était les premiers
[01:42:45] et ce seraient les derniers.
[01:42:46] Donc,
[01:42:46] il ne fallait pas
[01:42:46] que je loupe le coche.
[01:42:49] Comment ça se passe ensuite ?
[01:42:51] Est-ce que tu notes
[01:42:53] une popularité particulière
[01:42:56] par rapport à ça
[01:42:56] ou pas ?
[01:42:57] Ouais,
[01:42:58] clairement.
[01:42:58] Clairement,
[01:42:59] clairement.
[01:42:59] Même moi,
[01:43:00] au sein de ma famille
[01:43:01] ou pas forcément
[01:43:02] de ma famille,
[01:43:03] mais de mon entourage,
[01:43:05] il y a des gens
[01:43:05] qui ne calculaient pas
[01:43:06] trop le fait
[01:43:07] qu'ils ne me considéraient
[01:43:09] pas forcément
[01:43:10] comme une championne
[01:43:11] quand je faisais
[01:43:12] du VTT descente.
[01:43:13] Moi,
[01:43:14] j'étais une championne,
[01:43:15] mais ils ne considéraient
[01:43:17] pas la discipline
[01:43:18] comme une vraie discipline
[01:43:19] ou comme un truc important
[01:43:21] ou comme le fait
[01:43:22] que je sois professionnelle
[01:43:24] et que j'y mets
[01:43:25] tout mon cœur.
[01:43:27] Et là,
[01:43:28] d'un coup,
[01:43:28] j'étais la championne
[01:43:29] et ça m'a assez choquée
[01:43:31] en fait de voir
[01:43:31] certains comportements
[01:43:32] de gens que je connaissais bien
[01:43:33] changer,
[01:43:35] alors qu'en fait,
[01:43:35] j'ai juste continué
[01:43:36] de faire tout ce que je faisais
[01:43:38] depuis des années.
[01:43:39] Alors oui,
[01:43:40] c'est un titre particulier,
[01:43:41] mais pour des enfants,
[01:43:45] pour des gens
[01:43:46] qui te suivent depuis longtemps,
[01:43:48] mais ça ne doit pas changer
[01:43:50] leur comportement
[01:43:51] envers toi.
[01:43:53] Tu as pris conscience
[01:43:54] du coup
[01:43:54] que le côté olympique,
[01:43:57] c'était au-dessus du lot
[01:43:59] par rapport
[01:43:59] à tout le reste ?
[01:44:00] Oui,
[01:44:00] complètement.
[01:44:01] Oui,
[01:44:01] oui,
[01:44:01] oui.
[01:44:03] La médiatisation,
[01:44:05] après,
[01:44:06] sur le moment,
[01:44:07] ils en parlent beaucoup
[01:44:08] et puis après,
[01:44:09] ça s'estompe,
[01:44:10] en tout cas pour les disciplines
[01:44:11] les moins populaires,
[01:44:15] bien que je pense
[01:44:16] que le BMX serait
[01:44:17] extrêmement populaire
[01:44:18] si les médias
[01:44:19] s'y mettaient vraiment
[01:44:19] parce que c'est un joli show.
[01:44:22] Mais bon,
[01:44:22] c'est comme ça,
[01:44:23] ce n'est pas nous
[01:44:23] qui décidons.
[01:44:26] Mais oui,
[01:44:26] oui,
[01:44:27] les jeux,
[01:44:27] c'est quand même à part.
[01:44:29] Disons que
[01:44:31] quand j'étais VTTiste
[01:44:32] dans le Team Cannondale,
[01:44:34] dans le Team Commensale,
[01:44:35] on a fait rêver les gens,
[01:44:36] mais les gens du VTT,
[01:44:38] alors que là,
[01:44:38] tu fais rêver
[01:44:39] la France,
[01:44:39] ton pays en fait.
[01:44:41] c'est une audience
[01:44:43] beaucoup plus large
[01:44:46] et puis champion olympique,
[01:44:47] c'est à vie.
[01:44:50] Je suis allée en Andorre,
[01:44:51] au championnat du monde,
[01:44:52] les gens du CIE
[01:44:52] ne me connaissent pas.
[01:44:54] J'exagère un petit peu,
[01:44:55] mais tu n'es pas champion
[01:44:57] du monde à vie finalement.
[01:44:59] Tu l'es,
[01:44:59] tu l'es dans le cœur,
[01:45:00] tu l'es dans les gens
[01:45:01] qui te connaissent
[01:45:01] et qui connaissent
[01:45:02] son parcours,
[01:45:03] mais dans les institutions,
[01:45:06] tu ne l'es pas.
[01:45:06] Alors,
[01:45:06] champion olympique,
[01:45:07] c'est un peu
[01:45:09] pas un laisser passer,
[01:45:10] mais en tout cas,
[01:45:10] tu as un peu
[01:45:11] l'inscription.
[01:45:13] Tu as un respect
[01:45:15] supplémentaire,
[01:45:15] alors que finalement,
[01:45:17] il y a plein de champions
[01:45:18] du monde
[01:45:18] qui n'ont pas la chance
[01:45:19] d'être discipline olympique.
[01:45:22] C'est le même travail
[01:45:23] et tout.
[01:45:25] Pour moi,
[01:45:26] c'est un petit peu
[01:45:28] d'avoir vécu
[01:45:29] la discipline,
[01:45:30] les deux disciplines
[01:45:31] à haut niveau,
[01:45:32] le VTT descente,
[01:45:32] le BMX,
[01:45:34] et pas d'avoir forcément
[01:45:35] les mêmes reconnaissances
[01:45:36] des mêmes personnes,
[01:45:37] je trouve que c'est
[01:45:37] un peu déstabilisant
[01:45:38] des fois.
[01:45:40] Qu'est-ce qui s'est passé
[01:45:41] ensuite en termes
[01:45:42] de pratique pour toi,
[01:45:43] le BMX ?
[01:45:45] J'avais dit que je faisais
[01:45:46] les jeux et que j'arrêtais
[01:45:46] derrière.
[01:45:47] Donc,
[01:45:48] j'ai réellement arrêté
[01:45:49] comme à chaque fois
[01:45:50] que je dis que j'arrête
[01:45:50] un truc.
[01:45:51] Après,
[01:45:52] je pense que ce n'est pas
[01:45:53] forcément une bonne chose
[01:45:54] parce qu'il y a sûrement
[01:45:55] des gens,
[01:45:56] des jeunes et tout ça,
[01:45:57] ça aurait été mieux
[01:45:58] pour le BMX
[01:45:59] que je continue
[01:46:00] au moins un an
[01:46:01] pour me montrer
[01:46:02] la médaille
[01:46:04] pour le bien du sport.
[01:46:06] en fait.
[01:46:07] Mais bon,
[01:46:07] ça a été comme ça.
[01:46:09] Donc,
[01:46:09] j'ai vite ressauté
[01:46:10] sur un VTT
[01:46:11] et puis,
[01:46:12] j'ai continué
[01:46:13] les méga-valanches,
[01:46:14] les maxi-valanches,
[01:46:15] les enduro-séries,
[01:46:17] plus de descente.
[01:46:20] Et après,
[01:46:21] dans la foulée,
[01:46:22] au même moment,
[01:46:22] il y a l'enduro
[01:46:24] qui est devenu,
[01:46:25] qui est passé
[01:46:26] sous international,
[01:46:29] avec les IWS.
[01:46:32] Les enduro-world-séries.
[01:46:33] Les enduro-world-séries.
[01:46:35] Et je me suis dit,
[01:46:35] pourquoi pas faire ça ?
[01:46:38] Alors,
[01:46:39] probablement pas une bonne chose
[01:46:41] pour moi
[01:46:42] parce qu'en fait,
[01:46:43] je me suis mis une pression
[01:46:44] comme d'hab de ouf.
[01:46:46] Et à l'époque,
[01:46:47] ils testaient beaucoup de choses
[01:46:48] sur nous.
[01:46:48] Alors,
[01:46:49] les enduro en France,
[01:46:50] c'était vraiment top.
[01:46:51] Souvent,
[01:46:51] il y avait des super parcours
[01:46:53] hyper techniques
[01:46:53] avec des spéciales
[01:46:54] très physiques,
[01:46:55] mais il y avait un vrai format
[01:46:57] de course.
[01:46:57] Ça avait un sens.
[01:46:59] Là,
[01:46:59] sur les IWS,
[01:47:00] ils nous ont fait
[01:47:01] essayer tout
[01:47:02] et n'importe quoi,
[01:47:03] en fait.
[01:47:05] Je pense qu'il y a même
[01:47:06] des spéciales.
[01:47:06] Même un cross-country
[01:47:08] actuel,
[01:47:08] c'est plus technique.
[01:47:11] Et moi,
[01:47:11] je suis quand même
[01:47:12] une descendeuse,
[01:47:12] donc je préférais forcément
[01:47:13] quand ça descendait
[01:47:14] un peu plus.
[01:47:15] Mais enfin,
[01:47:15] tout ça pour dire,
[01:47:16] je me suis mis une pression
[01:47:17] de ouf.
[01:47:18] Première saison,
[01:47:19] je me fais une grosse
[01:47:21] côté pneumothorax
[01:47:22] dès la première course.
[01:47:24] Première spéciale.
[01:47:25] Mais je pense que
[01:47:25] c'est lié,
[01:47:26] quoi.
[01:47:27] Envie de le faire
[01:47:28] sans avoir envie de le faire
[01:47:29] parce que
[01:47:29] ça ne me plaisait pas.
[01:47:31] Les spéciales ne me plaisaient
[01:47:32] pas sur ce course.
[01:47:34] La peur de ne pas réussir.
[01:47:38] Voilà,
[01:47:38] blessure.
[01:47:39] C'est ce qui arrive
[01:47:40] en fait souvent
[01:47:40] quand tout n'est pas bien posé
[01:47:44] et que tu n'es pas sûr
[01:47:45] de toi.
[01:47:45] quoi.
[01:47:47] Donc,
[01:47:48] une année,
[01:47:48] une première année
[01:47:49] un peu en dents de scie,
[01:47:51] mais quand même
[01:47:51] avec des bons résultats
[01:47:54] en fin de saison.
[01:47:55] Et deuxième saison,
[01:47:56] je fais deuxième
[01:47:57] derrière Tracy Moseley
[01:47:59] en gagnant quand même
[01:48:00] quelques courses.
[01:48:02] Donc ça,
[01:48:02] on va dire,
[01:48:03] c'est anecdotique
[01:48:03] dans ma carrière
[01:48:04] parce que
[01:48:05] parce que
[01:48:06] je gagnais moins
[01:48:07] et que les gens,
[01:48:08] du coup,
[01:48:11] ils suivaient ça moins.
[01:48:14] Mais je pense
[01:48:14] que ça a eu
[01:48:15] un impact
[01:48:15] sur
[01:48:19] moi,
[01:48:20] ma perception
[01:48:20] de la compète
[01:48:21] et tout
[01:48:21] parce que j'ai toujours
[01:48:22] fait tout par plaisir
[01:48:23] et vraiment par conviction
[01:48:24] et tout.
[01:48:25] Et là,
[01:48:25] je crois que je faisais
[01:48:26] quelque chose
[01:48:26] que je n'avais pas envie
[01:48:27] de faire en fait.
[01:48:29] Et j'ai navigué
[01:48:30] aussi entre sponsors.
[01:48:32] J'étais vario,
[01:48:33] puis sun,
[01:48:34] puis je suis passée
[01:48:35] chez Ibis
[01:48:36] avec qui ça s'est
[01:48:37] super bien passé.
[01:48:38] Et à ce même moment-là,
[01:48:40] je suis tombée maladroit.
[01:48:43] Comment
[01:48:45] comment tu chemines
[01:48:47] ensuite ?
[01:48:49] Tu dois
[01:48:50] te battre
[01:48:51] contre la maladie.
[01:48:52] Oui,
[01:48:52] ben là,
[01:48:53] après,
[01:48:53] on ne parle plus de compète,
[01:48:54] on ne parle plus de rien.
[01:48:55] Là,
[01:48:55] moi,
[01:48:56] l'important,
[01:48:56] c'est les traitements
[01:48:58] récupérés.
[01:48:59] Donc,
[01:49:00] au début,
[01:49:00] on parle d'une maladie
[01:49:01] forcément grave,
[01:49:02] mais qui est opérable.
[01:49:06] Donc,
[01:49:06] opération,
[01:49:07] traitement.
[01:49:10] Donc,
[01:49:10] ça dure,
[01:49:10] je ne sais pas,
[01:49:12] un an.
[01:49:13] J'avais comme objectif
[01:49:14] de me dire...
[01:49:16] Donc,
[01:49:17] j'étais en Nouvelle-Zélande
[01:49:18] quand ça commençait
[01:49:19] à vraiment parler
[01:49:20] et puis,
[01:49:20] quand j'ai la première course
[01:49:22] où j'ai dû bâcher,
[01:49:23] c'était Samoin.
[01:49:25] Donc,
[01:49:25] en 2000,
[01:49:27] je suis tellement mauvaise
[01:49:28] pour les dates.
[01:49:29] Je ne l'ai pas.
[01:49:31] Je ne l'ai pas.
[01:49:32] 2015,
[01:49:33] un truc comme ça.
[01:49:35] Et donc là,
[01:49:36] je bâche
[01:49:37] et bon,
[01:49:38] là,
[01:49:38] je fais les examens,
[01:49:39] on découvre que je suis malade,
[01:49:40] moi,
[01:49:40] j'ai un cancer et tout.
[01:49:41] Donc,
[01:49:42] je me fais opérer,
[01:49:43] le traitement,
[01:49:44] six mois.
[01:49:44] Donc,
[01:49:44] je me dis,
[01:49:45] ce qui serait bien,
[01:49:46] c'est que je me laisse
[01:49:47] un peu de temps
[01:49:48] et que j'essaye
[01:49:48] de refaire
[01:49:50] des compètes derrière.
[01:49:54] j'étais allée à Whistler
[01:49:55] un an après,
[01:49:56] à peu près un an après
[01:49:59] le début des traitements
[01:50:00] et l'opération.
[01:50:03] Et j'avais fait rien,
[01:50:05] mais j'avais réussi
[01:50:06] à terminer la course
[01:50:06] en faisant,
[01:50:07] je crois,
[01:50:08] deuxième sur une spéciale.
[01:50:09] Bon,
[01:50:09] pour moi,
[01:50:09] c'était trop bien,
[01:50:11] trop heureuse d'être là.
[01:50:12] Puis pendant quatre ans,
[01:50:13] ça s'est bien passé.
[01:50:14] Donc,
[01:50:17] moi,
[01:50:17] j'étais suivie,
[01:50:19] mais tu vois,
[01:50:20] j'étais presque tirée d'affaires.
[01:50:22] Et puis,
[01:50:23] donc,
[01:50:23] j'ai eu des partenariats
[01:50:24] avec les ors,
[01:50:25] tout ça,
[01:50:28] et avec Comensal.
[01:50:31] Et là,
[01:50:32] j'avais une grosse douleur
[01:50:32] au niveau du dos.
[01:50:34] Donc,
[01:50:35] mon chier,
[01:50:36] il me disait,
[01:50:36] non,
[01:50:36] mais c'est normal,
[01:50:37] le sport que tu as fait,
[01:50:38] les chutes,
[01:50:39] tout ça,
[01:50:39] c'est normal,
[01:50:39] c'est normal.
[01:50:40] Je dis,
[01:50:40] si c'est normal,
[01:50:42] autant qu'année de suite,
[01:50:43] quoi,
[01:50:43] parce que,
[01:50:44] je ne sais pas,
[01:50:45] je n'étais pas très vieille.
[01:50:46] À l'époque,
[01:50:46] j'avais une quarantaine d'années
[01:50:47] et je me disais,
[01:50:47] mais c'est trop douloureux.
[01:50:49] Puis on fait des examens
[01:50:50] et en fait,
[01:50:51] j'avais incidivé
[01:50:52] au niveau du dos,
[01:50:53] sur les os.
[01:50:54] Donc,
[01:50:54] c'était mal engagé.
[01:50:57] Et puis,
[01:50:57] bon,
[01:50:57] voilà,
[01:50:58] après,
[01:50:59] des opérations,
[01:51:00] un traitement,
[01:51:01] ça se stabilise,
[01:51:03] puis ça récidive
[01:51:04] à d'autres endroits.
[01:51:06] Donc,
[01:51:06] à chaque fois,
[01:51:07] opération,
[01:51:08] traitement,
[01:51:11] test,
[01:51:12] traitement.
[01:51:14] et avec des perspectives
[01:51:18] de guérison
[01:51:20] impossibles,
[01:51:20] quoi.
[01:51:21] Donc,
[01:51:22] très compliqué à vivre
[01:51:23] psychologiquement.
[01:51:25] Et à chaque fois,
[01:51:26] en fait,
[01:51:26] moi,
[01:51:27] les traitements,
[01:51:28] c'est vraiment pénible.
[01:51:29] C'est vraiment le truc,
[01:51:30] c'est pénible.
[01:51:31] Le jour où ils inventeront
[01:51:32] un traitement
[01:51:32] qui est moins pénible,
[01:51:33] ce sera vraiment mieux.
[01:51:34] Mais bon,
[01:51:35] les chimios,
[01:51:36] ce n'est pas cool.
[01:51:38] mais les opérations,
[01:51:39] après,
[01:51:39] j'ai toujours vécu
[01:51:40] un peu comme une blessure
[01:51:42] auquel il faut que tu te relèves,
[01:51:46] en fait.
[01:51:47] Donc,
[01:51:50] la récupération,
[01:51:52] une espèce de remise en forme,
[01:51:54] toute relative,
[01:51:55] parce qu'en même temps,
[01:51:56] tu as les chimios,
[01:51:57] donc c'est quand même compliqué.
[01:51:58] Mais voilà,
[01:51:59] j'avais toujours l'objectif,
[01:52:01] refaire du sport,
[01:52:02] refaire du vélo.
[01:52:04] Donc,
[01:52:04] au début,
[01:52:05] c'est sortir du lit toute seule.
[01:52:07] Ensuite,
[01:52:07] c'est aller à la boîte à lettres.
[01:52:08] Ensuite,
[01:52:09] c'est faire le tour du terrain.
[01:52:10] Bon,
[01:52:10] le terrain est grand,
[01:52:11] mais voilà,
[01:52:12] c'est des étapes.
[01:52:13] Et comme tu fais dans le sport,
[01:52:15] après une blessure,
[01:52:17] des objectifs,
[01:52:18] tu récupères.
[01:52:21] Et voilà,
[01:52:21] j'ai avancé comme ça,
[01:52:22] comme ça,
[01:52:22] comme ça.
[01:52:24] Les médecins,
[01:52:25] mes chirurgiens
[01:52:26] sont devenus un peu des amis.
[01:52:27] On fait pas mal de montagnes ensemble.
[01:52:29] Donc,
[01:52:29] ils ont vu probablement
[01:52:30] mon caractère
[01:52:31] et ma...
[01:52:32] je sais pas si on parle de résilience,
[01:52:34] mais ma capacité
[01:52:35] à accepter le pire,
[01:52:37] mais à essayer de rebondir derrière.
[01:52:41] Et donc,
[01:52:41] ils ont aussi tenté
[01:52:43] des opérations
[01:52:44] à des endroits
[01:52:45] vraiment critiques,
[01:52:47] moins qu'on aurait pu être critiques.
[01:52:48] Puis,
[01:52:49] c'est passé.
[01:52:49] Et voilà,
[01:52:50] aujourd'hui,
[01:52:51] je suis stable.
[01:52:52] Alors,
[01:52:53] loin d'être sortie d'affaire,
[01:52:54] mais en tout cas,
[01:52:55] je suis stable.
[01:52:59] Et voilà.
[01:53:00] Après,
[01:53:00] to be continue,
[01:53:01] c'est mieux de toi.
[01:53:02] Toi,
[01:53:02] c'est affaire à suivre,
[01:53:04] j'en sais rien.
[01:53:05] Personne ne sait,
[01:53:05] en fait.
[01:53:06] Je suis hors protocole,
[01:53:07] hors toutes les perspectives.
[01:53:12] Il n'y a rien
[01:53:13] qui laissait présager
[01:53:14] ni mes récidives,
[01:53:16] à la base,
[01:53:17] ni aujourd'hui,
[01:53:18] le fait que je sois
[01:53:19] plutôt en forme.
[01:53:20] Donc,
[01:53:21] voilà.
[01:53:22] Peut-être que le mental
[01:53:23] a quand même
[01:53:24] un super pouvoir.
[01:53:25] quoi.
[01:53:26] Comment,
[01:53:28] justement,
[01:53:28] ce mental
[01:53:29] t'a aidé
[01:53:30] et peut-être
[01:53:31] quelle est la contribution
[01:53:31] du sport
[01:53:34] dans,
[01:53:35] toi,
[01:53:36] ton expérience
[01:53:36] par rapport
[01:53:37] au traitement ?
[01:53:39] Ah bon,
[01:53:39] clairement,
[01:53:40] moi,
[01:53:40] la maladie,
[01:53:41] je le vois
[01:53:41] comme une épreuve
[01:53:42] et il faut,
[01:53:44] je me dis,
[01:53:44] tant que je suis en vie,
[01:53:45] tant que je suis capable
[01:53:46] de me battre,
[01:53:47] il faut que je me batte.
[01:53:48] Après,
[01:53:48] il y a les niveaux
[01:53:49] d'acceptabilité
[01:53:50] et puis,
[01:53:51] je pense que quand je déciderai
[01:53:51] que ce sera plus possible,
[01:53:53] moi,
[01:53:53] en tout cas,
[01:53:54] je n'en suis pas du tout là
[01:53:55] aujourd'hui.
[01:53:55] Je pense qu'un peu
[01:53:56] comme quand j'arrête
[01:53:57] le vélo,
[01:53:57] le BMX
[01:53:58] ou le VTT
[01:54:00] et à un moment,
[01:54:00] j'arrêterai quoi.
[01:54:02] Mais aujourd'hui,
[01:54:02] je n'en suis pas du tout là
[01:54:03] et aujourd'hui,
[01:54:04] tout va bien
[01:54:04] et je n'ai pas de traitement.
[01:54:08] Ce que j'ai appris
[01:54:09] de mon mental
[01:54:10] et que j'ai...
[01:54:12] En fait,
[01:54:13] on ne sait pas tout,
[01:54:14] on découvre plein de choses.
[01:54:15] Toute ma vie,
[01:54:15] j'ai découvert des choses
[01:54:16] au niveau de la nutrition,
[01:54:17] je m'intéresse
[01:54:18] à plein de trucs
[01:54:19] au niveau de la relaxation,
[01:54:20] au niveau de la...
[01:54:23] On parlait de respiration
[01:54:24] entre nous tout à l'heure,
[01:54:25] mais il existe
[01:54:28] plein de nouvelles techniques.
[01:54:29] Peut-être qu'on découvrira
[01:54:31] plus tard,
[01:54:32] dans quelques années,
[01:54:34] les super pouvoirs
[01:54:35] du cerveau,
[01:54:36] en tout cas,
[01:54:37] de la pensée positive
[01:54:38] ou de la pensée tout court.
[01:54:40] Parce qu'il m'est arrivé
[01:54:41] des...
[01:54:42] Je ne suis pas mystique
[01:54:43] ni rien quand je dis ça,
[01:54:44] mais il m'est arrivé
[01:54:45] des choses,
[01:54:45] même en compète,
[01:54:47] où je n'aurais pas dû gagner.
[01:54:49] Mais quand ils croient
[01:54:52] fort ou je ne sais pas,
[01:54:55] quand vraiment tout va
[01:54:57] dans le même sens
[01:54:58] et que tu crois aux choses,
[01:55:00] il y a quand même
[01:55:00] des choses qui se passent.
[01:55:02] Si tous les jours,
[01:55:03] tu te lèves le matin
[01:55:04] en disant
[01:55:05] « je suis une mère »,
[01:55:05] c'est sûr que probablement
[01:55:06] de ta vie,
[01:55:07] tu ne vas pas bien aller.
[01:55:08] Il y a des chances
[01:55:09] que tu deviennes une mère.
[01:55:10] Mais par contre,
[01:55:11] si tu es positif
[01:55:13] et même s'il y a
[01:55:15] des moments de doute
[01:55:17] et si au fond de toi,
[01:55:19] tu te dis que ça va aller,
[01:55:20] quand même,
[01:55:21] ça se passe un peu mieux.
[01:55:22] Donc après,
[01:55:23] pour la maladie,
[01:55:24] je ne sais pas
[01:55:24] comment ça se passe,
[01:55:25] mais en tout cas,
[01:55:25] je sais que le mental
[01:55:29] a un gros pouvoir
[01:55:31] sur le corps.
[01:55:33] L'exercice physique aussi ?
[01:55:36] Oui,
[01:55:37] maintenant,
[01:55:37] ça c'est clairement prouvé.
[01:55:39] Alors,
[01:55:40] tout au début,
[01:55:41] j'étais malade,
[01:55:42] aller faire du sport
[01:55:43] pendant la chimio,
[01:55:44] tout ça,
[01:55:44] les médecins,
[01:55:45] ils trouvaient ça moins certain.
[01:55:47] Personne ne m'a jamais
[01:55:48] empêché de rien faire,
[01:55:50] mais ils disaient
[01:55:51] « ouais,
[01:55:52] peut-être pas trop en faire »,
[01:55:53] tout ça.
[01:55:54] Puis en fait,
[01:55:55] il faut s'écouter
[01:55:56] et puis
[01:55:58] ni trop en faire,
[01:55:59] mais ne rien faire,
[01:56:00] c'est le pire.
[01:56:01] C'est le pire pour la tête
[01:56:02] et c'est le pire pour le corps.
[01:56:03] Il faut évacuer ses produits,
[01:56:05] il faut respecter aussi son corps.
[01:56:07] C'est peut-être aussi
[01:56:08] que tu es tombé malade
[01:56:09] parce que tu n'as pas
[01:56:09] assez respecté ton corps,
[01:56:10] donc il faut trouver
[01:56:12] quand même le juste milieu,
[01:56:13] l'équilibre.
[01:56:14] Je ne sais pas si je l'ai,
[01:56:15] mais en tout cas,
[01:56:16] pour le moment,
[01:56:17] ça me réussit.
[01:56:20] En tout cas,
[01:56:20] ça a l'air de te réussir
[01:56:22] quand on voit
[01:56:23] comment tu rôles encore.
[01:56:25] Oui,
[01:56:26] pas assez bien à mon goût,
[01:56:27] mais je sais
[01:56:30] que j'ai beaucoup de chance
[01:56:30] de faire tout ce que je fais.
[01:56:32] Et puis aussi,
[01:56:33] la maladie m'a donné aussi
[01:56:34] une...
[01:56:35] Par rapport à moi,
[01:56:36] que je suis toujours hyper stressée,
[01:56:38] sur toujours vouloir être performante,
[01:56:40] tout ça,
[01:56:41] ou des rapports
[01:56:42] par rapport à la mort,
[01:56:43] ou quoi,
[01:56:43] c'est juste...
[01:56:45] Profite.
[01:56:46] J'ai déjà énormément de chance
[01:56:48] dans tout ce que j'ai fait,
[01:56:50] mais ça,
[01:56:50] c'est acquis,
[01:56:51] mais ce n'est pas
[01:56:52] une fin en soi,
[01:56:53] quoi.
[01:56:53] C'est la vie,
[01:56:55] il faut la prendre au jour le jour
[01:56:56] et il faut...
[01:56:59] Il faut se réjouir
[01:57:00] de ce qu'on a
[01:57:00] et puis franchement,
[01:57:02] on se rend bien compte
[01:57:02] que même moi,
[01:57:03] malade,
[01:57:03] il y a des gens
[01:57:03] bien plus malheureux que moi,
[01:57:05] et qui souffrent bien plus,
[01:57:07] quoi.
[01:57:07] Donc,
[01:57:08] c'est comme ça,
[01:57:09] je fais avec,
[01:57:09] je n'ai pas le choix
[01:57:10] et puis on verra bien,
[01:57:12] quoi.
[01:57:13] On t'a vu
[01:57:15] heureuse
[01:57:16] au JO cet été
[01:57:18] en regardant
[01:57:19] le magnifique trio.
[01:57:24] Comment t'as vécu ça,
[01:57:25] toi ?
[01:57:27] Eh bien,
[01:57:27] en fait,
[01:57:27] ça fait un moment
[01:57:28] que j'attendais ça.
[01:57:29] C'est un peu...
[01:57:31] En fait,
[01:57:32] j'avais trouvé tellement injuste
[01:57:33] qu'à Tokyo,
[01:57:34] Joris,
[01:57:35] le triplé,
[01:57:36] mais parce qu'ils avaient
[01:57:37] tous super bien roulé,
[01:57:38] mais Joris,
[01:57:39] quoi.
[01:57:40] Joris ou Sylvain,
[01:57:42] parce que c'est quand même
[01:57:43] les deux que je connais
[01:57:43] depuis le plus longtemps.
[01:57:47] Mais,
[01:57:47] ouais,
[01:57:48] ils faisaient des sans fautes
[01:57:49] et puis en finale,
[01:57:50] pas un sur le podium,
[01:57:51] quoi.
[01:57:51] Joris,
[01:57:52] ce qui glisse
[01:57:52] le dernier virage,
[01:57:53] c'était juste atroce
[01:57:56] et ils ne méritaient pas ça.
[01:57:58] Mais ce n'est pas grave
[01:57:59] parce qu'aujourd'hui,
[01:58:00] on sait que cette attente-là,
[01:58:03] elle était pour un truc
[01:58:04] encore mieux,
[01:58:04] quoi,
[01:58:05] en fait.
[01:58:08] Mais après,
[01:58:09] il avait annoncé
[01:58:09] le triplé,
[01:58:10] réellement,
[01:58:11] depuis au moins un an.
[01:58:13] Il l'avait fait
[01:58:13] sur la Coupe du Monde.
[01:58:16] Des fois,
[01:58:17] je les rejoignais
[01:58:18] sur des stages
[01:58:18] qu'ils faisaient
[01:58:19] en équipe de France
[01:58:19] sur Sarian.
[01:58:22] Et le coach
[01:58:23] ne s'en cachait pas.
[01:58:24] Il disait,
[01:58:24] nous,
[01:58:24] on vise le triplé.
[01:58:25] Comme quoi,
[01:58:26] quand je dis
[01:58:27] le pouvoir du mental,
[01:58:28] quand tu penses
[01:58:29] que quelque chose
[01:58:30] est possible,
[01:58:31] c'est quand même
[01:58:31] plus simple
[01:58:31] que si tu es sûr
[01:58:33] que ça ne va pas arriver,
[01:58:34] que ça ne va pas arriver.
[01:58:35] Et ils le méritent tous,
[01:58:37] ils méritent une médaille
[01:58:39] et c'est fantastique
[01:58:40] pour le BMX.
[01:58:42] C'était un très grand moment
[01:58:43] parce que je crois
[01:58:44] que des jeux comme ça,
[01:58:45] on n'en vivra pas.
[01:58:47] parce que nous,
[01:58:49] en tant que Français,
[01:58:50] c'était fou.
[01:58:51] L'ambiance,
[01:58:52] les sites,
[01:58:52] l'organisation.
[01:58:55] Voilà,
[01:58:56] on est Français,
[01:58:57] on a une culture forte
[01:58:58] et ça se ressentait
[01:58:59] vraiment beaucoup,
[01:59:01] beaucoup dans ces jeux
[01:59:03] de Paris.
[01:59:04] Et voilà,
[01:59:08] ça s'est fait,
[01:59:08] ça s'est pris.
[01:59:11] C'était top.
[01:59:12] On t'a vu aussi
[01:59:14] porter la flamme.
[01:59:16] Oui,
[01:59:17] tout à fait.
[01:59:18] Donc,
[01:59:18] c'est un grand honneur,
[01:59:19] un grand honneur
[01:59:20] parce que,
[01:59:21] en fait,
[01:59:22] moi,
[01:59:23] j'avais,
[01:59:24] on pouvait s'inscrire
[01:59:25] pour être porteur de flamme.
[01:59:27] Mais moi,
[01:59:28] j'avais dit Olivier,
[01:59:29] j'aimerais tellement
[01:59:30] porter la flamme sur,
[01:59:31] c'est mon compagnon,
[01:59:33] j'aimerais tellement
[01:59:34] porter la flamme
[01:59:34] sur le Mont Ventoux,
[01:59:35] ça a tellement de sens
[01:59:36] pour moi.
[01:59:37] Alors,
[01:59:38] je ne suis pas originaire d'ici,
[01:59:39] je suis une bourguignonne,
[01:59:40] mais par contre,
[01:59:41] je suis arrivée
[01:59:42] dans la région
[01:59:43] pour m'entraîner
[01:59:45] pour les JO de Pékin
[01:59:46] en 2008.
[01:59:48] C'est cette région
[01:59:49] qui m'a vraiment accueillie
[01:59:50] à bras ouverts.
[01:59:53] Je suis championne olympique.
[01:59:55] Aujourd'hui,
[01:59:55] quand il a fallu
[01:59:56] que je fasse
[01:59:56] un choix de vie,
[01:59:58] je suis venue vraiment
[01:59:59] m'installer dans cette région
[02:00:00] par choix
[02:00:01] parce que j'avais adoré
[02:00:02] cette région.
[02:00:03] Donc,
[02:00:03] du coup,
[02:00:04] représenter le BMX,
[02:00:06] le cyclisme en général
[02:00:08] sur un sommet aussi mythique
[02:00:09] qu'est le Ventoux
[02:00:11] pour le cyclisme mondial,
[02:00:13] mais aussi pour...
[02:00:14] Le Ventoux,
[02:00:15] c'est un mythe mondial,
[02:00:16] mais c'est un mythe local.
[02:00:19] Donc,
[02:00:19] pour moi,
[02:00:20] ça avait vraiment du sens.
[02:00:20] ça avait vraiment du sens
[02:00:23] et d'avoir été choisi
[02:00:24] par la fête,
[02:00:25] c'était vraiment
[02:00:27] un très,
[02:00:28] très fort moment.
[02:00:30] En plus,
[02:00:31] c'est quelqu'un
[02:00:32] que tu connais bien
[02:00:34] qui t'a remis
[02:00:35] la flamme.
[02:00:36] Avec la bonne surprise
[02:00:36] d'avoir un Miguel Martinez
[02:00:38] qui arrive avec son VTT
[02:00:39] et qui me passe la flamme.
[02:00:40] C'était vraiment la surprise
[02:00:42] et c'était top.
[02:00:45] Un très,
[02:00:46] très bon moment.
[02:00:47] Après,
[02:00:47] voilà,
[02:00:47] ce n'est pas nous
[02:00:49] le clou du spectacle.
[02:00:51] C'était clairement
[02:00:51] pour annoncer
[02:00:52] les JO de Paris,
[02:00:53] mais c'est cool aussi
[02:00:54] que plus de dix ans après,
[02:00:58] on nous rappelle
[02:00:58] et qu'on nous remette
[02:01:00] un peu dans la lumière.
[02:01:01] Franchement,
[02:01:02] ça a été des beaux jeux.
[02:01:04] Alors forcément,
[02:01:04] ils ont oublié
[02:01:05] quelques personnes et tout,
[02:01:06] mais dans l'ensemble,
[02:01:07] ils ont essayé
[02:01:08] de toucher tout le monde.
[02:01:10] et les anciennes générations,
[02:01:12] les nouvelles générations,
[02:01:14] les hommes,
[02:01:15] les femmes,
[02:01:15] tout.
[02:01:16] Et je trouve
[02:01:17] que ça a bien fonctionné.
[02:01:18] C'était bien.
[02:01:20] Si on revient un peu
[02:01:21] sur du VTT,
[02:01:23] quel est ton regard
[02:01:24] aujourd'hui
[02:01:25] sur le monde
[02:01:25] de la compétition ?
[02:01:27] Aujourd'hui,
[02:01:28] tu suis un peu
[02:01:29] la descente,
[02:01:30] l'enduro et tout ça ?
[02:01:32] Alors,
[02:01:32] oui,
[02:01:32] je suis.
[02:01:33] Il y a des moments,
[02:01:34] j'ai lâché un peu,
[02:01:35] mais là,
[02:01:36] j'ai travaillé
[02:01:37] pour Commensale
[02:01:39] sur les Coupes du Monde.
[02:01:40] Donc ça,
[02:01:41] c'était il y a 3 et 4 ans.
[02:01:43] Et je suis,
[02:01:44] je suis à fond.
[02:01:45] Je suis à fond.
[02:01:46] J'ai hâte
[02:01:46] quand la saison recommence
[02:01:48] pour la descente
[02:01:48] et pour l'enduro aussi.
[02:01:52] Le sport a évolué.
[02:01:53] La descente,
[02:01:54] c'est un sport différent
[02:01:55] de quand moi,
[02:01:56] je la pratiquais.
[02:01:58] ça va plus vite.
[02:02:02] Alors,
[02:02:03] je ne suis pas super fan
[02:02:04] des parties trop
[02:02:05] by-park et tout ça,
[02:02:05] mais bon,
[02:02:06] ça,
[02:02:06] c'est comme ça.
[02:02:07] Ça fait partie
[02:02:08] de l'évolution.
[02:02:09] J'aime quand c'est plus naturel
[02:02:10] et quand ça descend vraiment.
[02:02:12] Après,
[02:02:12] ouais,
[02:02:13] c'est un peu plus compact,
[02:02:14] un peu plus...
[02:02:15] Puis les pilotes
[02:02:16] sont plus entraînés,
[02:02:17] plus...
[02:02:17] Il y a plus de moyens,
[02:02:20] je pense,
[02:02:21] de techniques,
[02:02:22] de progression.
[02:02:24] les vidéos,
[02:02:25] les muscules,
[02:02:27] les appareils
[02:02:27] pour récupérer.
[02:02:28] J'en cite.
[02:02:29] Ça,
[02:02:30] c'est normal.
[02:02:30] C'est une évolution
[02:02:31] et c'est génial.
[02:02:33] Et ça va vite.
[02:02:34] Ça va vite.
[02:02:35] C'est impressionnant.
[02:02:36] Est-ce que tu as des pilotes
[02:02:38] qui t'ont particulièrement
[02:02:39] impressionné
[02:02:39] cette saison ?
[02:02:41] Bon,
[02:02:41] évidemment,
[02:02:42] Amaury nous a bluffés
[02:02:44] avec un comeback,
[02:02:45] mais...
[02:02:45] Ouais,
[02:02:45] Amaury-Lohik,
[02:02:46] ça,
[02:02:46] c'est...
[02:02:47] Après,
[02:02:48] j'étais vraiment contente
[02:02:48] pour Loris.
[02:02:52] Loris,
[02:02:53] tu as l'impression
[02:02:54] qu'il s'excuse toujours
[02:02:55] d'être derrière Loïc
[02:02:56] et ça devient gênant,
[02:02:57] quoi.
[02:02:58] Je veux dire,
[02:02:58] le gars,
[02:02:59] il est tellement beau
[02:03:00] à voir sur un vélo,
[02:03:01] tellement fort
[02:03:02] et il faut qu'il arrive
[02:03:04] à s'affirmer.
[02:03:04] Donc,
[02:03:05] j'espère vraiment
[02:03:05] que ce maillot,
[02:03:06] ça va lui donner des ailes.
[02:03:10] En plus,
[02:03:10] il rentre chez Commandsal,
[02:03:11] donc c'est cool.
[02:03:14] Je ne sais pas.
[02:03:15] À l'heure où on se parle,
[02:03:16] pour le moment,
[02:03:17] on ne sait pas.
[02:03:18] On verra.
[02:03:19] Je ne sais pas,
[02:03:20] je n'ai pas l'impression
[02:03:21] de dire...
[02:03:22] un scoop.
[02:03:23] Si je l'ai dit,
[02:03:24] je m'excuse.
[02:03:28] Qui m'a impressionné ?
[02:03:30] Les juniors
[02:03:30] m'impressionnent.
[02:03:32] Que ce soit
[02:03:33] les frères Alran
[02:03:34] ou Assa,
[02:03:36] les gars,
[02:03:37] ils sont juniors
[02:03:38] première année
[02:03:39] et ils vont vite.
[02:03:40] Ça va vite.
[02:03:41] C'est incroyable.
[02:03:44] Voilà.
[02:03:45] Ouais.
[02:03:45] Voilà les gens
[02:03:46] qui m'impressionnent le plus.
[02:03:47] Chez les filles ?
[02:03:49] Chez les filles,
[02:03:50] c'est cool
[02:03:51] parce que je trouve
[02:03:51] que le pack
[02:03:52] est un peu plus compact.
[02:03:55] En termes de niveau,
[02:03:56] c'est un peu plus serré.
[02:03:58] Moi,
[02:03:59] je suis vraiment très amie
[02:04:00] avec Myriam,
[02:04:01] Nicole,
[02:04:02] que j'ai connue
[02:04:03] toute petite et tout.
[02:04:05] Pour moi,
[02:04:05] j'étais trop heureuse
[02:04:06] de la voir
[02:04:07] déjà revenir
[02:04:08] sur le vélo
[02:04:08] et d'avoir récupéré
[02:04:10] toutes ses facultés.
[02:04:12] mais d'avoir gagné
[02:04:13] des courses
[02:04:13] et presque,
[02:04:15] peut-être un championnat
[02:04:16] du monde
[02:04:16] ça aurait été top
[02:04:17] mais bon voilà.
[02:04:18] Après,
[02:04:18] Valie,
[02:04:19] elle est forte.
[02:04:21] Valie,
[02:04:21] elle n'est pas imbattable
[02:04:22] et j'insiste sur ça
[02:04:23] parce que moi,
[02:04:24] j'ai connu ça.
[02:04:24] Les gens pensaient
[02:04:25] que j'étais imbattable
[02:04:26] et non,
[02:04:28] il n'y a personne
[02:04:28] qui est imbattable.
[02:04:30] Elle a ses forces
[02:04:31] et ses faiblesses
[02:04:32] et par contre,
[02:04:33] il ne faut pas la laisser
[02:04:34] partir trop
[02:04:35] parce qu'avec l'expérience,
[02:04:37] ça va être dur
[02:04:38] de lui couper son élan
[02:04:39] et ouais,
[02:04:43] Valie,
[02:04:43] Marine.
[02:04:45] Chez les juniors ?
[02:04:46] On attend.
[02:04:47] Les juniors,
[02:04:48] ouais,
[02:04:48] je regarde.
[02:04:52] Euris.
[02:04:53] Ouais,
[02:04:54] Euris
[02:04:55] et ouais,
[02:04:56] ça roule,
[02:04:57] ça roule aussi.
[02:04:58] Ça roule
[02:04:58] mais je pense
[02:04:58] que ce sera un peu
[02:04:59] plus compliqué
[02:04:59] les premières années élites
[02:05:01] le passage
[02:05:03] par rapport à Valie
[02:05:05] en tout cas.
[02:05:06] Voilà.
[02:05:07] Après,
[02:05:09] non,
[02:05:09] mais c'est trop bien.
[02:05:10] C'est trop bien
[02:05:10] de voir les jeunes arriver.
[02:05:13] Après,
[02:05:13] tu te dis
[02:05:14] mais où ça va s'arrêter ?
[02:05:15] Parce que là,
[02:05:16] les jeunes,
[02:05:16] ils vont vraiment vite
[02:05:17] et puis
[02:05:19] les chutes,
[02:05:20] les chutes,
[02:05:21] ils sont,
[02:05:22] on ne va pas dire
[02:05:23] qu'ils sont pas,
[02:05:24] ils sont quand même
[02:05:24] plus costauds
[02:05:25] peut-être que
[02:05:26] avec les prépas,
[02:05:27] les prépas physiques
[02:05:28] maintenant que nous
[02:05:30] quand on était juniors
[02:05:31] mais bon,
[02:05:33] on n'a qu'un corps
[02:05:34] et il faut le préserver
[02:05:35] quand même.
[02:05:37] plus de blessures
[02:05:38] et si jeunes
[02:05:40] se blesser autant,
[02:05:41] des fois,
[02:05:41] c'est un peu inquiétant.
[02:05:42] D'où l'importance
[02:05:44] de continuer
[02:05:46] le combat
[02:05:48] avec les organisateurs
[02:05:49] de course
[02:05:50] sur la mise en place
[02:05:51] de la sécurité.
[02:05:52] Aujourd'hui,
[02:05:53] c'est un peu léger
[02:05:55] par rapport
[02:05:55] à ce qui peut exister.
[02:05:57] Mais on est
[02:05:58] comme un peu plus
[02:05:59] conscient des risques
[02:06:00] aussi en termes
[02:06:01] de commotion cérébrale,
[02:06:03] des risques
[02:06:04] liés au cerveau.
[02:06:05] Oui,
[02:06:05] tout à fait.
[02:06:05] Mais en attendant,
[02:06:06] ils roulent toujours
[02:06:07] avec des casques
[02:06:07] homologués vélo.
[02:06:09] Pas tous avec des casques
[02:06:10] homologués moto,
[02:06:11] par exemple,
[02:06:11] alors que ça va largement
[02:06:12] si vite qu'une moto.
[02:06:15] Donc,
[02:06:16] ils n'ont pas
[02:06:17] de airbag,
[02:06:18] ils n'ont pas
[02:06:19] forcément
[02:06:20] de protection dorsale
[02:06:22] et pas forcément
[02:06:23] de gants.
[02:06:24] Et bien sûr,
[02:06:24] les gants,
[02:06:25] ce n'est pas vital.
[02:06:30] Après,
[02:06:31] ce n'est pas mon corps,
[02:06:32] ils font comme ils veulent.
[02:06:33] Mais aujourd'hui,
[02:06:34] je pense qu'on était
[02:06:36] plus protégés
[02:06:36] alors que ça allait
[02:06:37] moins vite
[02:06:37] il y a 20 ans.
[02:06:38] qu'aujourd'hui.
[02:06:39] Et ça,
[02:06:40] ce n'est pas forcément
[02:06:41] une bonne chose.
[02:06:43] Et qu'on ne me dise pas
[02:06:44] que ça empêche
[02:06:45] les mouvements,
[02:06:46] tout ça,
[02:06:46] c'est juste une question
[02:06:47] d'habitude.
[02:06:49] Un petit peu comme
[02:06:50] le retour
[02:06:50] des skinsuites.
[02:06:52] Oui,
[02:06:53] voilà,
[02:06:53] en fait,
[02:06:55] il n'y a rien
[02:06:56] de très nouveau.
[02:06:59] Il y a même
[02:06:59] un retour en arrière
[02:07:00] sur les combis.
[02:07:01] Nous,
[02:07:02] on nous a reproché
[02:07:03] beaucoup,
[02:07:03] surtout à Fabien Barrel.
[02:07:05] Pourquoi
[02:07:06] t'enlever ta visière
[02:07:07] et tout ça ?
[02:07:07] Mais en fait,
[02:07:08] la descente,
[02:07:09] c'est un sport
[02:07:10] de pure vitesse.
[02:07:11] Donc oui,
[02:07:12] c'est technique,
[02:07:12] oui,
[02:07:12] c'est fun,
[02:07:13] mais tu ne vas pas
[02:07:14] demander à des
[02:07:15] descendeurs en ski
[02:07:16] de mettre
[02:07:19] une visière
[02:07:19] sur leur casque
[02:07:20] ou,
[02:07:21] je ne sais pas,
[02:07:21] ils se battent
[02:07:22] au centième de seconde,
[02:07:24] ils s'entraînent
[02:07:25] tous les jours
[02:07:25] pour aller de plus en plus
[02:07:27] vite.
[02:07:27] Donc,
[02:07:28] l'aérodynamisme
[02:07:28] fait complètement partie
[02:07:30] des disciplines
[02:07:31] de vitesse
[02:07:32] et nous,
[02:07:33] à l'époque,
[02:07:34] on utilisait même
[02:07:34] des combis
[02:07:36] imperméables
[02:07:37] à l'air
[02:07:38] qui coûtaient très cher.
[02:07:39] On n'avait pas le droit
[02:07:40] de les utiliser souvent
[02:07:41] parce que ça coûtait
[02:07:43] trop cher
[02:07:43] et qu'on les utilisait
[02:07:45] vraiment que pour
[02:07:45] les courses très,
[02:07:46] très importantes.
[02:07:47] Mais ça a un vrai bénéfice.
[02:07:49] Donc,
[02:07:49] c'est dommage
[02:07:50] de se priver
[02:07:52] de...
[02:07:53] Moi,
[02:07:53] je trouve que c'est encore
[02:07:54] un outil
[02:07:54] où tu peux aller gratter
[02:07:55] du temps et tout
[02:07:56] et je trouve ça cool.
[02:07:58] Et aujourd'hui,
[02:07:59] on a l'impression...
[02:08:00] Il y a eu une époque
[02:08:01] où on a eu l'impression
[02:08:01] que c'était un tabou.
[02:08:03] C'était pas assez fun.
[02:08:04] C'était pas...
[02:08:06] Alors,
[02:08:06] sans enlever la visière,
[02:08:08] mais avoir les tenues
[02:08:09] un peu plus serrées.
[02:08:10] Puis finalement,
[02:08:11] il y a des règlements
[02:08:12] qui sont passés
[02:08:12] pour pas avoir
[02:08:13] de tenues serrées
[02:08:13] et puis là,
[02:08:15] aujourd'hui,
[02:08:16] tu les vois arriver
[02:08:16] et il n'y a rien
[02:08:17] qui ressemble plus
[02:08:19] à ce qu'on a...
[02:08:20] des tenues qu'on avait
[02:08:21] en 95
[02:08:22] que les tenues d'aujourd'hui.
[02:08:23] C'est...
[02:08:24] Bon, voilà.
[02:08:25] Ça, c'est l'histoire du monde.
[02:08:26] Ça tourne un peu aussi
[02:08:28] en boucle.
[02:08:28] En tout cas,
[02:08:29] il y a des choses
[02:08:29] qui reviennent.
[02:08:31] Ton avis sur
[02:08:31] l'organisation du sport ?
[02:08:35] Alors là,
[02:08:36] je ne suis pas à fond dedans,
[02:08:37] donc je ne connais pas
[02:08:38] exactement les détails,
[02:08:39] mais...
[02:08:43] Ces dernières années,
[02:08:44] j'avais quand même
[02:08:44] l'impression
[02:08:44] qu'il y a des gens
[02:08:47] d'une manière globale
[02:08:49] qui arrivaient sur
[02:08:49] les Coupes du Monde
[02:08:50] qui n'avaient pas
[02:08:51] forcément le niveau
[02:08:52] d'être sur une Coupe du Monde.
[02:08:53] Alors,
[02:08:53] sûr,
[02:08:54] ils étaient super contents
[02:08:55] et tout,
[02:08:56] mais ça reste
[02:08:57] une Coupe du Monde,
[02:08:58] ça doit être fait
[02:08:58] pour l'élite.
[02:08:59] Donc,
[02:09:00] que les places soient...
[02:09:03] qu'il y ait moins de places
[02:09:04] et que ça soit
[02:09:05] un peu plus dur d'accès,
[02:09:07] ce qui a déjà commencé
[02:09:09] à se faire
[02:09:09] ces dernières années,
[02:09:11] je trouve ça bien.
[02:09:14] Plus facile aussi
[02:09:15] peut-être à organiser
[02:09:18] pour les top pilotes,
[02:09:19] pour ne pas faire trop
[02:09:23] la queue sur les remontées
[02:09:24] mécaniques,
[02:09:25] pour mieux gérer
[02:09:27] l'organisation
[02:09:28] de leur journée
[02:09:28] et puis peut-être
[02:09:30] pour des déplacements
[02:09:30] d'horaire
[02:09:31] en cas de mauvais temps,
[02:09:32] par exemple,
[02:09:32] pour que ça soit
[02:09:33] plus équitable.
[02:09:36] Moi,
[02:09:36] je trouve ça bien
[02:09:37] qu'il y ait moins de monde
[02:09:39] sur les Coupes du Monde.
[02:09:40] en tout cas,
[02:09:40] qui est vraiment
[02:09:41] l'élite
[02:09:42] et pas la masse.
[02:09:45] Après,
[02:09:46] ça,
[02:09:47] ça marchera
[02:09:48] que si derrière,
[02:09:49] il y a des circuits parallèles
[02:09:52] qui permettent
[02:09:53] de la formation
[02:09:53] et qui créent
[02:09:55] le vivier
[02:09:55] pour monter
[02:09:56] dans cette élite,
[02:09:58] en fait,
[02:09:59] à l'image
[02:09:59] d'autres disciplines,
[02:10:00] la MotoGP.
[02:10:03] Voilà.
[02:10:05] Après,
[02:10:06] c'est un peu brutal.
[02:10:08] Vu l'extérieur
[02:10:09] comme ça,
[02:10:10] on voit bien
[02:10:10] que c'est brutal,
[02:10:12] que ça va réduire
[02:10:13] le paddock
[02:10:15] énormément.
[02:10:16] Donc,
[02:10:17] forcément,
[02:10:18] les pilotes
[02:10:18] et les salariés
[02:10:19] autour du VTT
[02:10:21] et que ça va laisser
[02:10:23] des traces,
[02:10:24] parce que c'est
[02:10:24] trop brutal.
[02:10:27] Puis,
[02:10:27] comme on ne connaît
[02:10:27] toujours pas
[02:10:29] les modalités exactes,
[02:10:30] en fait,
[02:10:30] là,
[02:10:30] on est quand même
[02:10:31] au mois d'octobre
[02:10:33] et on ne connaît pas
[02:10:34] les modalités
[02:10:36] de la saison prochaine.
[02:10:37] C'est un peu délicat.
[02:10:39] Je trouve qu'il y a
[02:10:40] des façons
[02:10:40] de faire les choses
[02:10:41] qui ne sont pas
[02:10:41] forcément les bonnes.
[02:10:43] Donc,
[02:10:43] ça,
[02:10:43] c'est pour la descente.
[02:10:45] Le cross,
[02:10:46] je suis les résultats,
[02:10:47] mais je ne sais pas
[02:10:48] comment ça fonctionne.
[02:10:50] Et après,
[02:10:52] l'enduro,
[02:10:52] par contre,
[02:10:53] a priori,
[02:10:53] c'est une vraie catastrophe.
[02:10:56] pour les pilotes,
[02:10:57] en tout cas.
[02:10:59] Ils sont en train
[02:10:59] de faire mourir
[02:11:00] une discipline
[02:11:00] avant même
[02:11:01] qu'elle venait juste
[02:11:02] d'éclore
[02:11:04] avec les premiers titres
[02:11:05] de champions du monde
[02:11:06] et tout ça.
[02:11:07] Donc,
[02:11:07] ça,
[02:11:07] ça va continuer.
[02:11:08] Mais il faut que les pilotes
[02:11:10] puissent vivre
[02:11:11] de leur discipline.
[02:11:12] Il faut qu'il y ait
[02:11:12] des teams,
[02:11:13] que ça donne envie
[02:11:15] aux jeunes
[02:11:16] d'aller faire
[02:11:16] ces disciplines-là.
[02:11:17] Et là,
[02:11:18] c'est mal barré.
[02:11:19] Et ce qui est
[02:11:19] d'autant plus dommage
[02:11:20] que c'est la personne
[02:11:21] qui avait réussi
[02:11:23] à faire éclore
[02:11:24] tout ça,
[02:11:25] qui est en train
[02:11:25] de tuer le...
[02:11:28] Du coup,
[02:11:28] c'est plus le poussin
[02:11:29] dans la coquille.
[02:11:30] Là,
[02:11:30] il est en train
[02:11:30] de tuer le poussin
[02:11:31] qui était d'Janet.
[02:11:32] Donc,
[02:11:32] c'est franchement
[02:11:33] dommage.
[02:11:35] Est-ce que
[02:11:36] t'aimerais
[02:11:38] rejouer
[02:11:39] un rôle
[02:11:39] dans la compétition ?
[02:11:41] Parce que t'aimerais
[02:11:42] pas forcément rouler,
[02:11:44] évidemment,
[02:11:45] mais...
[02:11:45] Non,
[02:11:45] ça,
[02:11:45] c'est sûr que non.
[02:11:47] Mais t'impliquer ?
[02:11:49] M'impliquer...
[02:11:52] Alors,
[02:11:53] oui,
[02:11:53] après,
[02:11:53] moi,
[02:11:53] j'ai des vrais...
[02:11:54] Je pense que j'ai des vrais
[02:11:55] questionnements,
[02:11:56] moi,
[02:11:56] par rapport à...
[02:11:57] Comme j'aime bien faire
[02:11:58] les choses,
[02:11:59] puis que j'aime bien aller
[02:11:59] jusqu'au bout et à fond,
[02:12:00] tout ça.
[02:12:01] C'est vrai que le fait
[02:12:02] que je sois...
[02:12:05] que je sois potentiellement,
[02:12:07] que je peux rechuter,
[02:12:08] que ça m'aide d'arriver,
[02:12:09] moi,
[02:12:10] je suis vraiment impactée
[02:12:11] par ça,
[02:12:12] mentalement,
[02:12:13] moralement,
[02:12:13] donc j'ai du mal
[02:12:15] à m'engager
[02:12:16] et quand je décide
[02:12:17] de faire quelque chose,
[02:12:18] j'ai envie de le faire bien.
[02:12:19] Du coup,
[02:12:20] j'ai du mal
[02:12:20] à prendre des décisions.
[02:12:22] Mais c'est clair
[02:12:23] que le travail
[02:12:24] qu'on faisait
[02:12:25] en accompagnement
[02:12:27] des teams
[02:12:28] avec Max,
[02:12:30] avec sa structure,
[02:12:32] comment ça,
[02:12:33] le race support,
[02:12:34] je trouvais ça
[02:12:34] vraiment passionnant.
[02:12:36] Aujourd'hui,
[02:12:36] je ne pourrais pas faire
[02:12:37] la même chose
[02:12:37] que je faisais
[02:12:38] il y a 3,
[02:12:38] 4,
[02:12:39] 5 ans
[02:12:40] parce que
[02:12:40] je n'ai plus
[02:12:41] autant d'énergie.
[02:12:43] mais bon,
[02:12:44] c'est quelque chose
[02:12:45] qui me passionne.
[02:12:46] Moi,
[02:12:46] le haut niveau,
[02:12:47] ce qui me nourrit,
[02:12:51] ce qui me motive
[02:12:51] depuis toujours,
[02:12:52] finalement,
[02:12:53] que ce soit
[02:12:54] quand j'avais 7 ans
[02:12:55] en BMX
[02:12:56] ou en VTT
[02:12:58] ou quand je me suis relancée
[02:13:00] dans le BMX
[02:13:01] pour les Jeux,
[02:13:02] c'est la nouvelle expérience,
[02:13:05] c'est le fait
[02:13:05] d'apprendre
[02:13:06] des nouvelles choses,
[02:13:07] de progresser,
[02:13:09] de rencontrer
[02:13:09] des nouvelles personnes,
[02:13:10] d'apprendre
[02:13:11] des nouvelles techniques,
[02:13:12] d'apprendre.
[02:13:14] Je me nourris
[02:13:15] énormément de ça
[02:13:16] et aujourd'hui,
[02:13:17] ça me manque
[02:13:18] parce que
[02:13:19] je ne fais pas grand-chose.
[02:13:22] Je m'occupe de moi,
[02:13:23] ça c'est sûr
[02:13:24] et c'est essentiel,
[02:13:25] mais j'aime ça.
[02:13:27] J'aime ça
[02:13:28] et le sport de haut niveau,
[02:13:29] ça t'apporte souvent ça.
[02:13:32] Avoir un rôle
[02:13:36] en prep mental
[02:13:37] ou en coach,
[02:13:39] en coach global,
[02:13:40] ça,
[02:13:41] c'est vraiment
[02:13:42] les choses qui m'activent
[02:13:43] parce que je pense
[02:13:43] que j'ai une expérience
[02:13:46] certaine
[02:13:47] et une vision
[02:13:48] de ce que peut être
[02:13:50] le sport de haut niveau
[02:13:51] global
[02:13:52] qui est quand même
[02:13:53] assez affûté maintenant.
[02:13:56] On peut
[02:13:58] acquiescer.
[02:13:59] Oui,
[02:13:59] après,
[02:14:01] il y a toujours
[02:14:02] des choses à faire
[02:14:03] mais oui,
[02:14:04] si je pouvais
[02:14:06] travailler
[02:14:07] avec des sportifs
[02:14:08] de haut niveau
[02:14:09] autour de ça,
[02:14:09] c'est ce qui me motive
[02:14:12] le plus
[02:14:12] et qui m'anime
[02:14:13] le plus depuis toujours.
[02:14:16] Encore
[02:14:18] deux questions.
[02:14:19] Une question
[02:14:20] qui, encore une fois,
[02:14:21] peut paraître
[02:14:21] très bête,
[02:14:22] mais qu'est-ce qu'on peut
[02:14:23] te souhaiter
[02:14:24] pour la suite ?
[02:14:25] Une longue vie
[02:14:26] en bonne santé,
[02:14:27] dans la santé,
[02:14:28] clairement.
[02:14:29] En fait,
[02:14:30] c'est déjà
[02:14:33] une rengaine
[02:14:34] un peu connue.
[02:14:35] Si la santé va,
[02:14:36] tout va,
[02:14:36] mais c'est clairement
[02:14:38] vrai.
[02:14:39] Pour moi,
[02:14:40] oui,
[02:14:41] ça,
[02:14:41] tout simplement.
[02:14:43] Je crois
[02:14:43] qu'on te le souhaite
[02:14:44] tous.
[02:14:45] Merci.
[02:14:47] Et toute dernière question,
[02:14:48] si tu devais entendre
[02:14:50] quelqu'un
[02:14:50] ou quelqu'une
[02:14:51] dans un prochain épisode
[02:14:53] d'Enroule Libre,
[02:14:54] ce serait qui ?
[02:14:56] Il y aurait
[02:14:56] beaucoup de monde
[02:14:57] parce que là,
[02:15:00] en me faisant remonter
[02:15:02] tous ses souvenirs,
[02:15:04] tout ça,
[02:15:04] il pourrait y avoir
[02:15:05] beaucoup de monde.
[02:15:07] Tu peux en citer plusieurs.
[02:15:09] Comment ?
[02:15:09] Tu peux en citer plusieurs,
[02:15:10] si tu veux.
[02:15:12] Moi,
[02:15:12] j'aurais...
[02:15:14] Alors,
[02:15:14] pour le côté historique
[02:15:16] et parce que justement,
[02:15:18] on ne l'a pas entendu
[02:15:19] sur sa fin de carrière
[02:15:20] et que ça a été
[02:15:22] un peu brutal,
[02:15:23] plutôt sur blessure,
[02:15:24] j'aurais dit
[02:15:24] François Gachet.
[02:15:26] Ça,
[02:15:26] c'est pour les amoureux
[02:15:27] de l'histoire
[02:15:29] du VTT,
[02:15:30] de la compétition VTT,
[02:15:31] qui a été quand même
[02:15:32] un grand champion.
[02:15:34] Après,
[02:15:35] il aurait pu avoir
[02:15:35] mon entraîneur,
[02:15:38] donc Stéphane Girard.
[02:15:39] Ça n'a pas été
[02:15:39] mon seul entraîneur,
[02:15:40] mais en tout cas,
[02:15:42] juste pour ceux
[02:15:42] qui ne connaissent pas,
[02:15:43] entre autres,
[02:15:44] il a entraîné
[02:15:45] Nicolas Bouillose,
[02:15:46] il a entraîné
[02:15:48] un certain Greg Minard
[02:15:49] jusqu'à il n'y a pas très longtemps,
[02:15:50] peut-être même
[02:15:51] jusqu'à la fin.
[02:15:52] Donc,
[02:15:53] voilà,
[02:15:53] le peu d'athlètes
[02:15:54] qui,
[02:15:54] les athlètes
[02:15:55] de longue date
[02:15:56] qu'il a entraîné,
[02:15:57] ils ont fait tous
[02:15:58] des longues carrières.
[02:16:00] Et,
[02:16:01] donc,
[02:16:01] je sais qu'il n'est plus
[02:16:02] du tout dans le milieu,
[02:16:03] mais,
[02:16:04] mais voilà,
[02:16:05] on va voir son avis
[02:16:05] sur ça.
[02:16:06] Mais,
[02:16:07] peut-être la personne
[02:16:08] qui me ferait le plus plaisir,
[02:16:09] parce que je pense
[02:16:10] qu'aussi,
[02:16:10] il n'y a pas trop,
[02:16:11] trop de filles
[02:16:11] dans tes podcasts,
[02:16:12] jusqu'ici,
[02:16:13] et parce que
[02:16:15] je l'ai connue
[02:16:15] toute jeune,
[02:16:16] et qu'aujourd'hui,
[02:16:17] c'est une championne,
[02:16:18] Isabaud,
[02:16:19] Coudurier.
[02:16:19] Oui,
[02:16:20] Isabaud.
[02:16:21] Et que je pense
[02:16:22] que,
[02:16:23] voilà,
[02:16:24] l'enduro,
[02:16:26] c'est tellement dur
[02:16:27] ce sport,
[02:16:28] c'est tellement dur,
[02:16:29] il y a tellement
[02:16:29] d'heures d'entraînement
[02:16:30] et tout,
[02:16:31] et ils n'ont pas
[02:16:32] réellement la reconnaissance
[02:16:34] qui leur est due.
[02:16:36] Et maintenant,
[02:16:36] ils ont un peu plus
[02:16:37] avec ces maillots
[02:16:38] de champion du monde,
[02:16:39] mais Isabaud,
[02:16:40] du coup,
[02:16:41] elle a traversé un peu
[02:16:42] les...
[02:16:42] Elle a connu
[02:16:44] Trécy,
[02:16:45] elle a connu moi,
[02:16:46] elle a connu
[02:16:48] Cécile,
[02:16:49] et aujourd'hui,
[02:16:50] elle est championne du monde,
[02:16:51] elle vient du cross country,
[02:16:53] et je pense,
[02:16:54] voilà,
[02:16:54] ce serait intéressant
[02:16:55] d'entendre,
[02:16:55] puisque c'est quelqu'un
[02:16:56] de très sympa
[02:16:57] et d'atypique,
[02:16:58] donc voilà.
[02:16:59] Et je te rejoins
[02:17:00] sur la nécessité
[02:17:01] d'avoir plus de femmes
[02:17:03] dans le podcast
[02:17:04] pour équilibrer
[02:17:05] un peu plus
[02:17:06] la balance.
[02:17:07] il y a quand même
[02:17:08] moins de femmes
[02:17:08] dans le milieu du vélo
[02:17:10] qu'il y a d'hommes,
[02:17:10] donc forcément,
[02:17:11] ce ne sera jamais équilibré,
[02:17:14] mais on existe
[02:17:15] et on est là,
[02:17:16] quoi.
[02:17:16] Ouais,
[02:17:17] on est là.
[02:17:19] Un mot
[02:17:20] pour finir ?
[02:17:22] Merci,
[02:17:23] merci à toi
[02:17:24] d'avoir passé,
[02:17:25] du coup,
[02:17:25] on a passé deux jours ensemble,
[02:17:27] c'est top.
[02:17:29] C'est toujours
[02:17:30] un bon moment
[02:17:31] de pouvoir partager,
[02:17:33] alors c'est un peu bizarre
[02:17:34] parce que du coup,
[02:17:35] ça a un peu partagé ma vie,
[02:17:36] mais là,
[02:17:37] c'est quand même bien,
[02:17:39] merci à toi
[02:17:40] pour tous ces éclairages,
[02:17:42] moi je me régale
[02:17:43] d'écouter
[02:17:43] tout ce qui est technique,
[02:17:45] les entraîneurs,
[02:17:46] les anciens,
[02:17:47] les jeunes,
[02:17:48] d'avoir des petits tips
[02:17:50] que je récupère
[02:17:51] et c'est super intéressant.
[02:17:53] Merci à toi.
[02:17:55] Eh bien,
[02:17:55] écoute,
[02:17:55] tout le plaisir est pour moi.
[02:17:58] À moi maintenant
[02:17:59] de te remercier
[02:18:01] pour ce temps,
[02:18:03] pour ces deux jours
[02:18:04] passés ensemble
[02:18:05] qui étaient
[02:18:06] complètement inespérés.
[02:18:07] à la base,
[02:18:08] j'étais venu pour un café
[02:18:09] et puis finalement,
[02:18:11] voilà,
[02:18:11] on est là,
[02:18:12] assis autour d'une table
[02:18:14] à passer,
[02:18:15] ouais,
[02:18:16] pas loin de deux heures
[02:18:17] ensemble
[02:18:18] là-dessus.
[02:18:19] Donc déjà,
[02:18:19] merci pour ça
[02:18:20] et puis plus largement
[02:18:21] un merci
[02:18:22] pour ce partage
[02:18:25] et cette inspiration
[02:18:26] et cet exemple
[02:18:28] que tu nous offres
[02:18:29] qui est un exemple
[02:18:32] pour plein de catégories
[02:18:34] de personnes,
[02:18:35] des gens qui,
[02:18:37] comme moi...
[02:18:37] Les vieux, quoi.
[02:18:38] Les vieux,
[02:18:39] mais non,
[02:18:40] les passionnés de vélo,
[02:18:43] les femmes,
[02:18:44] les filles,
[02:18:44] les gens qui,
[02:18:45] les gens qui,
[02:18:47] à leur niveau,
[02:18:49] font face à des épreuves
[02:18:52] et se battent
[02:18:53] et franchement,
[02:18:56] c'est tellement impressionnant,
[02:18:58] alors inspirant,
[02:18:59] c'est toujours un peu
[02:19:00] le mot qui est utilisé,
[02:19:01] mais c'est toujours,
[02:19:04] ouais,
[02:19:04] inspirant de voir
[02:19:06] des gens
[02:19:06] qui nous montrent
[02:19:07] que c'est possible
[02:19:09] de faire telle ou telle chose
[02:19:11] et qui,
[02:19:12] comme on dit,
[02:19:13] challengent le statut quo,
[02:19:15] nous disent que,
[02:19:16] bon,
[02:19:16] en fait,
[02:19:17] finalement,
[02:19:18] je vais faire ci,
[02:19:19] je vais faire ça,
[02:19:20] je vais me battre,
[02:19:20] etc.
[02:19:22] Cette force,
[02:19:23] on la ressent,
[02:19:24] enfin,
[02:19:24] je pense qu'on l'a ressentie
[02:19:26] pendant cet échange
[02:19:27] et les gens qui nous écoutent
[02:19:28] nous le diront,
[02:19:29] mais moi,
[02:19:29] je ressens cette force
[02:19:30] et d'ailleurs,
[02:19:31] on a senti
[02:19:31] que j'étais un petit peu
[02:19:33] impressionné,
[02:19:33] même si j'ai un peu
[02:19:37] préparé et tout ça,
[02:19:38] mais voilà,
[02:19:40] en tout cas,
[02:19:40] j'ai passé un excellent moment
[02:19:45] et merci d'avoir partagé ça,
[02:19:49] merci d'avoir,
[02:19:50] de t'être ouverte,
[02:19:51] en quelque sorte.
[02:19:52] Merci à tout le monde,
[02:19:54] du coup.
[02:19:54] Et bah ouais,
[02:19:55] et donc,
[02:19:55] merci à tout le monde,
[02:19:56] merci à vous qui nous regardez,
[02:19:58] qui nous écoutez,
[02:19:59] qui nous avez suivi
[02:20:01] et ouais,
[02:20:03] merci pour tous les messages
[02:20:03] que vous nous envoyez,
[02:20:05] merci pour tous les encouragements
[02:20:07] que vous nous partagez
[02:20:09] parce que ça fait vachement de bien
[02:20:10] et que quand on y passe
[02:20:12] autant de temps
[02:20:13] et qu'on consacre autant d'énergie
[02:20:14] et de passion
[02:20:15] à ce qu'on fait,
[02:20:16] c'est...
[02:20:17] Bon,
[02:20:18] on a besoin de ça.
[02:20:18] En tout cas,
[02:20:19] moi j'en ai besoin,
[02:20:20] donc faites-le.
[02:20:22] Et voilà,
[02:20:23] merci Anne Carreau,
[02:20:24] merci tout le monde
[02:20:25] et puis on vous dit
[02:20:26] à la prochaine.
[02:20:27] Merci Antoine.
[02:20:28] Merci.
[02:20:31] Merci d'avoir regardé
[02:20:32] ou écouté cet épisode
[02:20:33] d'Enroue Libre.
[02:20:34] J'espère qu'il a répondu
[02:20:35] à vos attentes
[02:20:36] et que vous y avez trouvé
[02:20:36] ce que vous étiez venu chercher.
[02:20:38] Si c'est le cas,
[02:20:39] je vous invite à rejoindre
[02:20:40] comme des milliers de passionnés
[02:20:41] déjà la communauté
[02:20:42] Enroue Libre
[02:20:43] sur Instagram.
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