Isabeau Courdurier est pilote professionnelle de VTT Enduro.
Lorsqu’elle a fait sa première compétition en cross country à l’âge de cinq ans, la petite Isabeau faisait déjà preuve d’une détermination sans faille qui ne l’a jamais lâchée ensuite pendant toute sa carrière.
invités sur une course d’enduro, Elle y a trouvé un nouveau souffle pour sa passion.
Elle était loin de s’imaginer qu’elle allait en quelques années devenir la reine de la discipline en reportant trois fois le général de la coupe du monde, puis en remportant le premier titre de championne du monde d’Enduro de l’histoire.
Le parcours d’Isabeau, c’est celui d’une jeune femme passionnée qui a accompli ses rêves les plus fous les uns après les autres, malgré les épreuves que la vie a mis en travers de son chemin, et qui aujourd’hui décide d’ouvrir un nouveau chapitre en mettant sa carrière en pause pour devenir maman.
Dans cet épisode, attendez-vous à découvrir:
- Ce qui l’a amenée à l’enduro et comment elle est parvenue à se hisser au plus haut niveau mondial.
- Comment la préparation mentale l’a aidée à affronter ses épreuves de la vie et dépasser ses blocages pour devenir l’athlète et la femme qu’elle est aujourd’hui.
- Les difficultés auxquelles elle a été confrontée en tant que femme, comment elle est parvenue à s’accepter et ses conseils aux jeunes filles et jeunes femmes pour y parvenir
- L’évolution de l’enduro, et du VTT en général et la place de plus en plus importance qu’y prennent les femmes et les challenges qui restent à relever.
- La place qu’elle a choisi de faire à la maternité dans sa carrière et pourquoi elle tient à ce qu’on ne prononce pas encore le mot « retraite »
- Et bien plus encore…
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Les chapitres de la vidéo:
00:02 Teaser
04:03 1 Message à faire passer
04:45 Un rêve
10:44 L'expérience du deuil
15:56 La préparation mentale
20:47 Un déclic?
25:43 La prépa mentale
33:08 Le coup de foudre pour le VTT
43:58 La pression du regard des autres
50:35 Conseils aux jeunes filles pour s'accepter
57:14 La pratique de la gratitude
01:18 L'enduro, une pratique faite pour elle
01:18:54 Le plan
01:28:19 La place de Cédric Carrez, son compagnon
01:37:23 La place en tant que porte parole
01:44:17 La place des femmes dans le sport
01:53:47 la retraite?
02:03:09 Le plan se déroule comme prévu
02:06:07 La pression que subissent les femmes
02:20:45 Que lui souhaiter pour la suite?
02:22:47 Comment contacter Isabeau
02:24:43 Un(e) prochaine invité(e)?
02:25:25 Un mot de la fin?
02:28:08 Outro
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L’épisode de Mo Gwadat sur le bonheur
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[00:00:00] Je n'aurais pas pu imaginer qu'un jour je sois dans cette position-là, en ayant accompli cette carrière dans le vélo que je peux avoir pour le moment. Et en fait, sa mort a été très soudaine et très tragique. Il y a eu un vrai état de choc pour moi suite à ça. Et pendant des mois, je n'ai pas été capable d'aller m'entraîner. Je n'étais pas capable de remonter sur un vélo. Je n'arrivais plus à faire du vélo. Pour moi, le vélo n'avait plus de sens. Sortir de sa zone de confort, c'est quoi ? C'est accepter de tomber, c'est accepter d'aller à l'erreur,
[00:00:29] accepter que potentiellement tu peux te faire mal et c'est une fin de saison. En fait, c'est accepter toute une liste de choses qui font qu'une fois que tu es d'accord avec ça, tu peux y aller. Le message à chaque fois que je donne aux jeunes filles que je vois ou que j'ai l'occasion d'entraîner de temps en temps, Fais du vélo, kiff, profite. Et en fait, le reste, en soi, c'est juste une conception dans notre tête du corps idéal.
[00:00:57] Aujourd'hui, les courses d'enduro, elles se jouent à la seconde et voire même moins. Donc, tu ne peux pas te permettre de lâcher une seconde. Tu tombes, ce n'est pas fini, mais franchement pas loin. C'est assez curieux comme sensation de rouler en ayant conscience que tu n'es plus seul, qu'il y a un petit être qui est en train de grandir en toi.
[00:01:24] Isabelle Courdurier est pilote professionnel de VTT Enduro. Lorsqu'elle a fait sa première compétition de cross-country à l'âge de 5 ans, la jeune Isabelle faisait déjà preuve d'une détermination sans faille qui ne l'a jamais lâchée ensuite durant toute sa carrière. Invité sur une course d'enduro, elle y a trouvé un nouveau souffle pour sa passion et elle était loin, très loin de s'imaginer qu'en quelques années, elle allait devenir la reine de la discipline en reportant trois fois le général de la Coupe du Monde,
[00:01:50] puis en reportant le premier titre de championne du monde d'enduro de l'histoire. Le parcours d'Isabeau, c'est avant tout celui d'une jeune femme passionnée qui a accompli ses rêves les plus fous les uns après les autres, malgré les épreuves que la vie a mis en travers de son chemin et qui aujourd'hui décide d'ouvrir un nouveau chapitre en mettant sa carrière en pause pour devenir maman. Dans cet épisode, attendez-vous à découvrir ce qu'il a amené à l'enduro et comment elle est parvenue à se hisser au plus haut niveau mondial,
[00:02:18] comment la préparation mentale l'a aidée à affronter les épreuves de la vie et dépasser ses blocages pour devenir l'athlète et la femme qu'elle est aujourd'hui, les difficultés auxquelles elle a été confrontée en tant que femme, comment elle est parvenue à s'accepter et ses conseils aux jeunes filles et jeunes femmes pour y parvenir et donner le meilleur d'elles-mêmes, l'évolution de l'enduro, du VTT en général et de la place de plus en plus importante qui prennent les femmes et les challenges qui restent à relever,
[00:02:43] la place qu'elle a choisi de faire à la maternité dans sa carrière et pourquoi elle tient à ce qu'on ne prononce pas encore le mot retraite et bien plus encore. Ça y est, il fait beau, c'est le moment de changer de vélo, mais pour ça, il faut d'abord vendre celui ou ceux qui sont dans votre garage. Pour ça, je vous propose de faire confiance au sponsor de cet épisode d'Enroue Libre, Bycycle. Bycycle, c'est la plateforme de référence pour la vente et l'achat de vélos d'occasion en ligne, pensée par et pour les passionnés de vélo.
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[00:04:03] Mais Isabeau, si tu avais un message à faire passer aux gens qui nous écoutent, ce serait quoi et à qui d'ailleurs ? Mon message, je s'adresserais surtout aux petites filles qui commencent le VTT, qui commencent le vélo et ça serait vraiment en fait de leur dire que c'est possible, qu'elles peuvent avoir des rêves complètement fous et qu'elles pourront aller au bout, chose qui n'était pas mon cas il y a de ça un petit moment. Donc aujourd'hui, pour moi, c'est vraiment important de m'adresser à elles
[00:04:32] et de les encourager à poursuivre dans leur chemin. Parce que tu parles de rêve, mais est-ce que t'aurais même pu seulement rêver de ce que tu vis aujourd'hui ? Non, clairement, je ne pouvais pas l'imaginer parce que pour moi, ce n'était pas possible. C'est pour ça que je dis que c'est vraiment important pour moi qu'elles comprennent que c'est possible en fait. Parce que dans mon époque, être athlète de haut niveau en étant une femme, déjà ce n'était pas courant. En VTT, encore moins.
[00:05:00] Et pour le coup, je n'aurais pas pu imaginer qu'un jour, je sois dans cette position-là en ayant accompli cette carrière dans le vélo que je peux avoir pour le moment. Et c'est vraiment de se dire qu'en fait, il y a beaucoup moins de limites que ce que moi je pensais. On peut les repousser, on peut vraiment affronter beaucoup de choses. Et surtout, dans un monde qui est en train de complètement évoluer, de changer avec de nouvelles perspectives. En fait, pour moi, le message finalement, c'est vas-y, fonce.
[00:05:28] Et alors, ce serait quoi la direction ? Justement, fonce, ok, mais vers où ? Parce que tu nous montres qu'effectivement, dans un sport où il y a quelques années, il n'y avait même pas de perspective d'être championne du monde d'enduro. Aujourd'hui, on est championne du monde, tu es championne du monde. Aujourd'hui, c'est possible. Il y a dix ans, c'était impensable. Et j'ai l'impression qu'il y a tellement de trucs comme ça qui étaient impossibles il y a quelques années.
[00:05:58] On va en reparler un peu plus tard, les filles à la Rampage, les filles sur les Dark Fests, sur des trucs comme ça. Qu'est-ce qui est possible ? Pour moi, le fonce, il est dans le sens de vivre pleinement. En gros, de ne pas se bloquer, de prendre les expériences comme elles viennent, toutes les opportunités et de les vivre pleinement. Pour moi, ma façon de les vivre pleinement, ça a toujours été de le faire avec le sourire, dans la joie, dans la bonne humeur.
[00:06:24] Et de faire passer cette passion, la transformer en moteur. Et de vivre toujours dans cette bonne humeur, cette joie, cette soif d'aventure, de ne pas se freiner. C'est ce qui fait que j'ai eu plein d'opportunités de dingue dans ma carrière. J'ai eu des rencontres exceptionnelles. Ça a finalement été un peu un fil conducteur sur ces quinze dernières années pour moi. Quand je dis quinze, c'est même plus. J'ai commencé le vélo, j'avais six ans. Donc, on est à bien plus que ça aujourd'hui.
[00:06:54] Mais en fait, ça a toujours été de le faire à fond, finalement, de me donner les moyens d'y arriver. Mais pas forcément dans le sens vraiment d'être complètement, tu sais, accro, tendu. De le faire toujours avec cette passion, cette joie. Et je pense que c'est important aujourd'hui pour moi de faire passer ce message, de se dire qu'en fait, si tu vis pleinement, si tu fais les choses avec le cœur, en fait, ça va t'amener tellement plus loin que ce que tu peux imaginer.
[00:07:22] Mais ce que je trouve intéressant, c'est que tu n'as pas toujours eu ça. C'est-à-dire que c'est une longue quête. Et pour certains, ça prend une vie. Pour toi, ça a pris un petit peu moins que ça. Mais ça a pris le temps qu'il a fallu pour que tu te retrouves dans cette capacité à prendre ce qui t'arrive et en tirer le meilleur. Moi, ce que j'aimerais comprendre, c'est ce qui t'a amené à arriver dans cette position
[00:07:49] où tu peux justement prendre ces opportunités et les saisir pleinement et en tirer tout le potentiel. Je pense que ce qui m'a vraiment amené finalement en arriver là, en fait, c'est que j'ai, je pense, une volonté assez forte. C'est rare que je me laisse décourager. Et en fait, souvent, on a tendance à apprendre un petit peu les choses négatives qui peuvent nous arriver dans la vie ou les expériences qui sont un petit peu plus sombres,
[00:08:16] on va dire, comme tout de suite quelque chose qui n'est pas très, très bon. Alors qu'en fait, finalement, souvent, je me suis aperçue que ces périodes-là, ces phases-là qui te permettent derrière de, comme tu dis, saisir pleinement de nouvelles opportunités, de te trouver dans une position où toi, tu as évolué aussi, tu es capable d'avoir plus de recul, d'avoir plus de joie, finalement, dans ton quotidien aussi, parce que tu as affronté ce chemin-là. Donc en fait, quand pour moi, je dis fonce dans la joie
[00:08:46] et en fait un petit peu avec ce sourire, c'est aussi d'affronter tous ces moments-là, en fait. Et il faut les vivre. Et je pense que la plus grosse évolution de mon parcours, c'est qu'aujourd'hui, je comprends que ça fait pleinement partie du chemin d'avoir un petit peu toutes ces up and down que la vie peut t'apporter. Et en fait, c'est presque philosophique quand tu le ramènes au VTT. Et moi, j'ai toujours trouvé du sens à rapporter le vélo à ma vie parce qu'en fait, c'est la même chose. Tu n'es pas tous les jours bien sur ton vélo, tu n'es pas tous les jours bien dans ta vie.
[00:09:16] Et pour autant, quand tu es en haut de la montée, tu as une super descente qui t'attend où tu vas te régaler. Et en fait, c'est un peu le même principe pour moi. Alors, on va en parler aussi parce que ta vie, tu as amené des épreuves. J'ai en tête un exemple, pour ceux qui écoutent quelques podcasts, il y a un podcast qui s'appelle The Diary of a CEO. Et il y a un invité qui s'appelle Mo Guada,
[00:09:44] je mettrai le lien dans la description, qui est une sorte d'expert du bonheur. Il a travaillé chez Google X, il fait des trucs incroyables. Et ils avaient fait des recherches sur le bonheur. Et en gros, ils disaient qu'ils avaient interrogé un groupe de personnes qui avaient vécu des expériences hardes, genre des expériences de décès, de deuil, etc., de maladie. Et sur ce groupe de personnes,
[00:10:15] la question qui leur était posée était si vous deviez revenir sur cet événement, comparativement à tout ce que ça vous a apporté, est-ce que vous changeriez le passé ? Et dans 99% des cas, la réponse était non, je ne changerai pas ce qui s'est passé. Toi, tu as vécu cette expérience de deuil.
[00:10:41] Comment est-ce que tu justement as vécu ça ? Je pense que moi, j'aime bien voir les choses aussi toujours, de me dire qu'en fait, tout est relatif dans la vie et qu'en fait, ce qui m'est arrivé, finalement, c'est rien comparé à ce que d'autres personnes peuvent vivre. Ce n'est pas qu'il y a une échelle de la douleur ou quoi, bien sûr que non. Mais ce que je veux dire, c'est qu'en fait, cette douleur, finalement, c'est rien comparé à certaines choses, d'autres choses qui peuvent arriver.
[00:11:10] Et je pense que c'est finalement quelque chose qui te fait évoluer, qui te fait grandir. Et je ne vais pas dire que ça m'a servi, parce que ce n'est pas le mot, ce n'est pas juste de dire ça. Mais en tout cas, ça m'a fait comprendre beaucoup de choses. Et je pense qu'aujourd'hui, il y a des moments dans ma vie où je suis vraiment capable d'affronter plus de choses que ce que je pouvais l'être il y a 10 ans ou même il y a 5 ans en arrière. Et en fait, je vois ça un petit peu comme si ça m'avait forgé.
[00:11:39] Ça m'a forgé aujourd'hui un caractère ou en tout cas une volonté qui peut vraiment être mise à l'épreuve et où en fait, j'arrive finalement à me détacher, à prendre du recul et à me dire en fait, attends, relax Isa, ça va, tout va bien. Genre, il n'y a rien de grave. La vie, c'est OK, tout est OK. Et je pense que moi, ça m'a apporté un petit peu plus de détachement par rapport à des choses qui avant me semblaient être terribles, être très graves. Et en fait, aujourd'hui, je vois vraiment la vie avec beaucoup de recul.
[00:12:09] Alors pour ceux qui n'ont pas l'historique, on parle du décès de ton papa quand même qui est quelque chose que personne ne souhaite vivre évidemment. Tu dirais que c'est une épreuve qui t'a renforcée ? En fait, du coup, pour resituer et pour que les gens qui ne connaissent pas forcément mon histoire puissent comprendre, mon père, ça a vraiment été mon super auteur numéro un dans le vélo. Donc, c'est-à-dire que j'ai commencé le vélo à l'âge de 6 ans et il a été à mes côtés tout du long
[00:12:38] jusqu'à vraiment le summum de ma carrière. En tout cas, ce que lui a pu en voir qui était mon premier titre mondial en 2019 parce qu'il était encore à mes côtés à ce moment-là. Donc vraiment, voilà, il a été présent en continu sans jamais me pousser. Par contre, toujours en étant un soutien super fort. Donc, il me faisait la mécanique sur le vélo. Il m'accompagnait sur tous les déplacements. Donc, on a vraiment passé énormément de temps autour de cette passion et surtout, on l'avait vraiment en commun. Donc, c'était un lien très, très fort.
[00:13:08] Et en fait, sa mort a été très soudaine et très tragique. Il y a eu un vrai état de choc pour moi suite à ça. Et pendant des mois, je n'ai pas été capable d'aller m'entraîner. Je n'étais pas capable de remonter sur un vélo. Je n'arrivais plus à faire du vélo. Pour moi, le vélo n'avait plus de sens. Et c'est Cédric qui m'a poussée à remonter sur le vélo assez rapidement finalement. Mais je pense qu'il a vraiment eu raison parce que j'aurais potentiellement pu perdre cette connexion au vélo que j'avais à ce moment-là.
[00:13:37] Et en fait, je me suis pointée sur la première manche de coupe du monde. Je crois que c'était moins de deux mois après. C'était un mois et demi après avoir perdu mon père. Donc, j'étais dans un état assez catastrophique physiquement et mentalement. mais en fait, cette compétition, elle a complètement déclenché un nouvel état chez moi où en fait, ça a encore renforcé ma passion pour le vélo. Parce que là, je ne le faisais plus seulement pour moi. Je ne pédalais plus toute seule sur mon vélo. Il y avait un lien hyper fort à ce moment-là avec mon père
[00:14:07] et de me dire qu'en fait, cette passion, tant que je l'ai, il est là, il est avec moi, il est à mes côtés. Et en fait, on pédale ensemble. Et cette course était assez folle. C'est la plus belle de ma carrière quand j'y repense. parce que je pensais à rien d'autre qu'à juste me faire plaisir sur le vélo et à me reconnecter avec ma passion. Et en fin de journée, je gagne. C'était complètement inattendu, improbable. Et toute cette journée-là, j'ai eu le soutien de la communauté du vélo, des filles. Tout le monde m'a encouragée. C'était très, très fort le moment
[00:14:37] où on a appris que j'avais gagné cette journée. Toutes les filles étaient avec moi. On était en pleurs. Et il y a eu un moment... Enfin, c'était très beau. Et ça a complètement rallumé ma passion. Cette saison-là était très compliquée par la suite parce que forcément, j'étais un petit peu plus bactère aussi bien mentalement que physiquement. Donc, ça a été la saison, franchement, la plus difficile de toute ma carrière. Mais je l'ai faite. J'ai fait toutes les étapes de Coupe du Monde. Je me suis vraiment dépassée à chaque fois.
[00:15:05] Et je termine troisième du Général cette année-là. ce qui est en soi, franchement, une des plus belles lignes de mon palmarès, même si ce n'est pas le plus beau des résultats. Et vraiment, ce que ça m'a appris, c'était qu'en fait, il faut prendre comme ça vient. J'ai vraiment pris cette saison-là comme elle venait, course après course, journée après journée. Il y a des fois, j'étais très, très mal, vraiment effondrée. Et à chaque fois, je me disais que le lendemain serait mieux et que j'allais me relever. Et ça a vraiment été une thérapie, finalement,
[00:15:33] coup de pédale après coup de pédale. Ça a été un petit peu comme ça que ça s'est passé pour moi. Et est-ce que tu travailles la prépa mentale depuis 2018 ? Dans quelle mesure est-ce que cette pratique, ça t'a aidé justement à prendre du recul ? Est-ce que ça t'a aidé d'ailleurs ? Et comment ? Pour moi, la prépa mentale, c'est hyper intéressant sur beaucoup d'aspects.
[00:16:01] Et forcément, un petit peu comme tous les athlètes, j'avais d'abord été voir mon préparateur mental qui s'appelle Patrick et qui me suit depuis 2018 dans un but de recherche de performance. Et en fait, ça a vraiment été tellement plus loin que ce que je pouvais imaginer dans le cheminement et en tout cas l'accompagnement finalement mental de ma personne au quotidien, pas seulement sur le vélo. Et je pense que très sincèrement, je n'aurais pas été capable d'affronter,
[00:16:29] de rebondir aussi bien sur un tel traumatisme, un tel choc après coup, si on n'avait pas mis en place tout ce qu'on a pu mettre en place. C'est clair et net. Mais je pense qu'au-delà de ça, c'est hyper intéressant où en fait, ça te permet de mettre en place pas des automatismes, mais en tout cas, des façons de penser qui sont différentes dont on peut avoir l'habitude. Et pour moi, la chose principale, ça a été de ne pas réagir trop à chaud, de toujours prendre un petit peu le temps avec mes émotions,
[00:16:58] parce que je suis quelqu'un de très sensible. On me voit souvent pleurer sur le paddock et tout, parce que je suis comme ça. Et de toujours finalement arriver un petit peu à temporiser avec mes émotions, ce que je pense, mon ressenti, rendre du recul. Et ça m'a vraiment amélioré la vie en général par rapport à plein de choses. Je suis très dur avec moi-même, avec ce que je pense de moi. Donc par exemple, les premières séances, j'allais le voir, je lui disais je suis nulle, il faut que je fasse quelque chose, je suis nulle.
[00:17:28] Et tout de suite, il me corrigeait, il me disait non, t'es pas nul en fait, t'es pas là où tu veux, mais t'es pas nul. Et le simple fait de changer mon discours envers moi-même, ça m'a changé la vie. Tu as eu des... Parce qu'il y a différentes phases, justement, pour en arriver là. Déjà, c'est en avoir conscience. Comment t'as pris conscience que t'avais justement un discours interne qui était négatif ? J'en avais pas spécialement conscience. Quand je suis allée le voir,
[00:17:56] c'était vraiment pour essayer de m'améliorer encore sur le vélo. À l'époque, je courais encore avec Cécile. Essayer de me rapprocher finalement de Cécile parce que je me trouvais dans cette position où j'étais souvent deuxième, assez loin d'elle. Et en même temps, j'étais deuxième, mais quand même avec un petit peu de marge sur les autres. Donc, c'était vraiment dans le but de m'améliorer sur le plan de la performance pour essayer de me rapprocher et tout. Et en fait, c'est à ce moment-là qu'on s'est rendu compte que j'avais pas mal de blocages
[00:18:25] un petit peu par rapport à ça. Et je pense que c'est peut-être le fait que j'ai jamais cru que ça soit possible d'être athlète qui renforçait aussi un peu cette image de moi. Je me sentais pas légitime, en fait. Donc, pour moi, j'étais nulle, comme je le disais à l'époque. Il faut surtout pas dire ça, mais je le disais à l'époque. Et ensuite, j'étais pas capable de dire que j'étais athlète de haut niveau, alors que bon, ça faisait déjà 5 ans que j'étais sur le circuit de Coupe du Monde. Je crois que j'avais déjà terminé deux fois vice-championne du classement général des Endure World Series.
[00:18:55] Donc, en soi, j'étais déjà assez légitime. Et pour moi, c'était inconcevable de dire je suis athlète de haut niveau. Donc, voilà, on s'est rendu compte que j'avais plein de blocages un petit peu, ouais, qui m'empêchaient finalement de progresser. Et alors, qu'est-ce qui t'a permis de... Alors, on va dire que les résultats, c'est pas toujours une garantie de se sentir légitime. Il y a le regard des autres, peut-être, le feedback, etc. Mais toi, qu'est-ce qui t'a aidé
[00:19:24] à passer justement d'une compétitrice sérieuse au statut d'athlète, de sportif de haut niveau ? Pour moi, en fait, être athlète de haut niveau, c'est avoir une liste de critères très précis. Mais ça, c'était purement mon idée, ma conception. Parce que je sais qu'il y a d'autres athlètes qui se considèrent comme athlètes de haut niveau, qui ne remplissent pas forcément cette liste imaginaire de critères que je pouvais avoir. Mais pour moi, t'étais pas légitime dans le sens si ton alimentation
[00:19:54] était pas absolument parfaite, si tu ne maîtrisais pas ta récupération, ton entraînement de A à Z, si chaque seconde de ton quotidien n'était pas dédiée à la performance. Et moi, à cette époque-là, je finissais mes études. Donc pour moi, c'était inconcevable de rentrer dans ces critères-là alors que je ne pouvais pas forcément. Et je me suis aperçue après coup que c'était juste une conception qu'on peut avoir une fois de plus qui est un peu amenée par la société. Et en fait, je me suis sentie légitime le jour où vraiment
[00:20:23] j'estimais, en tout cas moi perso, que j'avais l'entraînement qu'il fallait, que je faisais tout ce qu'il fallait pour réussir dans mon sport. Mais ça a franchement mis du temps. Mais c'était purement un blocage mental et qui, je pense, en plus m'empêchait de progresser encore parce que je me mettais inconsciemment un frein. Et tu as noté un jour en particulier, un déclic, un événement qui a fait que ? Non, je pense que ça s'est vraiment fait sur le long terme. Il m'a fallu beaucoup d'années et des fois,
[00:20:53] avec le recul, je me dis que c'est complètement insensé. Mais il a fallu que je... C'était même pas au nombre de victoires en fait ou au nombre de podiums que je mesurais ça. Alors qu'en soi, j'en avais déjà un nombre qui était quand même assez cool où je pense que beaucoup d'athlètes rêveraient d'avoir ce nombre de podiums-là. Et pour autant, je ne me considérais pas encore comme athlète de haut niveau. Et en fin de compte, c'est venu vraiment quand j'ai estimé que je me dédiais à la performance. Et du coup,
[00:21:22] je me suis vraiment dédiée à la performance. Je pense bien sur les... Ouais, six dernières années. En gros, depuis 2019 où j'ai remporté mon premier classement de Coupe du Monde. Derrière, j'ai passé six ans à vraiment chercher la performance dans tous les aspects de ma vie. Donc, si je comprends bien, ce que tu me dis, c'est que c'est à partir du moment où tu as justement coché toutes les cases que tu considérais comme des impératifs d'un sportif ou d'une sportive de haut niveau
[00:21:51] où tu t'es dit voilà, en fait, concrètement, je coche toutes mes cases à moi. C'est ça ? Ouais, complètement. C'est à partir de là que je me suis sentie un peu plus légitime dans le sport. Et j'ai un vrai... Ce n'est pas un manque de confiance parce que j'ai quand même confiance en moi et ça va de ce point de vue-là. Mais moi, j'ai un vrai manque de légitimité et même avec beaucoup de titres, j'ai toujours eu ce truc de ne pas me sentir forcément en fait une championne et clairement, je ne me le sens
[00:22:21] toujours pas vraiment aujourd'hui. Mais c'est juste parce que je suis comme ça, je suis très simple finalement et mon but dans le vélo, c'est d'atteindre en gros une performance mais qui n'est pas un résultat. c'est très bizarre, c'est très complexe dans ma tête. Mais en gros, pour moi, l'idée de la performance, c'est d'atteindre une façon de rouler. Une façon de rouler où en gros, quand je roule, c'est ultra fluide, c'est ultra clean, c'est comme si je volais un petit peu sur mon vélo sur un parcours qui est hyper technique
[00:22:50] et en fait, j'ai réussi vraiment à atteindre cet état de performance dans le ride. De flow ? De flow, c'est clairement du flow, c'est être purement dans ma zone juste l'année dernière. C'est en gros, c'est assez fou mais c'est sur les rocos de Loup d'Anviel qu'on a fait, c'était vraiment dans la boue, c'était déjà un petit peu le chantier où à la fin des rocos, j'ai vraiment roulé en ayant à fin atteint ce truc de maîtrise franchement pas ultime mais en tout cas, moi, c'est la sensation que j'en avais vraiment de maîtriser
[00:23:20] à 100% alors que ça glissait, c'était des conditions qui n'étaient pas faciles à rouler et là, je me suis dit waouh, j'ai le niveau que j'ai tant rêvé sur un vélo. Donc, Loup d'Anviel l'année dernière, ça y est, tu étais... Et en plus, sur des rocos, c'est complètement débile, tu vois, c'est même pas une course et tout mais sur ces rocos-là, je me souviens très bien, j'ai fini les rocos, j'étais très émue parce que pour moi, c'était quelque chose d'énorme d'arriver à avoir cette sensation-là sur le vélo que j'ai cherché pendant toute ma carrière et du coup,
[00:23:50] c'était assez fort comme moment de me dire waouh, je roule vraiment comme j'ai rêvé de rouler, comme je voyais mes idoles sur le vélo et tout et ça a été un moment assez fort. T'as réussi à analyser après coup ce qui s'était passé, comment t'avais réussi à justement mettre en place cet état de flot ? Je pense que c'est le plus dur en fait parce que finalement, l'état de flot, ça veut dire que t'es relâché sur ton vélo, que t'es pas crispé. Donc pour pas être crispé sur ton vélo dans des conditions par exemple
[00:24:19] qui sont glissantes, qui sont boueuses, ça veut dire que t'es en maîtrise à 100% de ce que tu fais donc du coup, t'as pas de peur parce que tu sais que t'es en contrôle et du coup finalement, c'est cet état de relâchement et de contrôle qui est hyper dur à trouver mais je pense que c'est le cas dans tous les sports, les tennismen, enfin n'importe quel sport que tu pratiques, réussir à être full contrôle et full relâché, c'est ce qu'il y a de plus dur à faire et sur le vélo aussi et je pense que souvent,
[00:24:49] tu le vois dans des runs qui deviennent mythiques, je pense, voilà, runs de Danyard en Champéry, Maury Pierron dans la boue, enfin voilà, c'est des runs qui deviennent ensuite mythiques parce qu'il y a ce truc d'être complètement dans la zone, c'est fluide, c'est beau, c'est en maîtrise, c'est assez magique finalement. Ouais, magique, ouais. Si on avait un conseil ou quelque chose que les gens qui nous écoutent
[00:25:17] pourraient apprendre ou appliquer de toi ton expérience, quel conseil toi tu donnerais à quelqu'un qui nous écoute et qui se dit ah tiens, ah ouais, peut-être que je pourrais m'y intéresser que ce soit dans le sport mais dans ma vie de tous les jours aussi. Est-ce que tu as des techniques, des choses basiques qu'on peut mettre en place ? Alors sur le vélo, le meilleur conseil
[00:25:47] qu'on m'ait donné, j'étais vraiment petite, franchement je te vois 7 ou 8 ans quand on m'a donné ce conseil-là et en fait à l'époque je cherchais toujours à aller vite. C'était mon truc, je voulais toujours aller vite mais du coup pas forcément avec suffisamment de maîtrise parce que je débutais le vélo et c'est un coach à cette époque-là enfin un entraîneur qui m'avait dit avant d'aller vite cherche à maîtriser ce que tu fais. Donc en gros il m'interdisait par exemple de faire les relances, de pédaler où dès qu'il voyait que j'allais trop vite il me disait de ralentir
[00:26:16] et en fait il m'a forcée à comprendre que d'abord il fallait bien maîtriser avant de chercher à aller vite et souvent je pense que c'est une erreur. Il y a plein de fois où par exemple j'essaye d'expliquer un virage relevé ou un passage technique à une personne et en fait la personne cherche à le faire vite parce que c'est un peu un réflexe humain de vouloir aller vite alors qu'en fait en ralentissant un tout petit peu pour bien prendre conscience du mouvement comment je me positionne sur mon vélo comment je le fais tu le fais plusieurs fois tu l'intègres et une fois que tu l'as intégré c'est là où tu peux le faire
[00:26:46] de plus en plus vite et monter en puissance et je pense qu'en tout cas ça sur le vélo c'est le conseil numéro un qui moi m'a servi sur toute ma carrière et je pense que c'est pour ça aussi qu'aujourd'hui je reste je tombe enfin je touche du bois je tombe pas souvent c'est vrai et je suis la plupart du temps quand même assez en maîtrise de ce que je fais et je pense que c'est peut-être parce que je cherche pas à brûler les étapes je prends vraiment le temps de progresser et puis ouais forcément je mets peut-être un petit peu plus longtemps que certaines personnes à le faire
[00:27:15] mais en tout cas du coup je suis en maîtrise et en confort presque Est-ce qu'on peut parler de conscience ? Oui complètement dans ce que tu fais Moi je suis alors ça a même été un point faible à un moment donné dans ma carrière parce que je suis toujours dans le contrôle de ce que je fais et sur le vélo souvent je roule dans ce que j'appelle ma zone de confort c'est aussi un gros travail qu'on a mis en place avec mon préparateur mental pour que je sois capable de sortir de cette zone de confort quand c'est le moment quand c'est serré quand il y a une spéciale où là ça se joue maintenant et il faut être capable d'aller au-dessus
[00:27:45] et j'ai mis pas mal de temps à sortir de cette zone de confort parce que j'ai l'habitude de rouler en maîtrise être à 80% la plupart du temps sauf que des fois il faut aller au 95% voire plus et là ça m'a vraiment demandé du travail pour en sortir et en fait moi je suis très je suis à fond dans l'analyse donc du coup j'ai pas des checklists mais pas loin bon bah sortir de sa zone de confort c'est quoi ? c'est accepter de tomber c'est accepter d'aller à l'erreur accepter que potentiellement
[00:28:15] tu peux te faire mal et c'est une fin de saison en fait c'est accepter toute une liste de choses qui font que une fois que t'es d'accord avec ça bah en fait tu peux y aller quoi parce que t'as compris t'as compris pourquoi jusqu'à présent bah t'allais pas au-dessus de cette zone de confort tu veux dire accepter pardon mais accepter l'éventualité l'éventualité de toute une liste de choses qui puissent se passer et je pense que c'est la même chose un petit peu finalement dans la vie de tous les jours si tu travailles voilà dans dans le monde de la finance dans le monde de l'entrepreneuriat
[00:28:45] c'est mesurer le risque que tu prends en allant dans telle ou telle direction et à la fin c'est est-ce que tu l'acceptes ou pas et là voilà après c'est entre tes mains tu veux pas l'accepter bah pas de problème tu restes dans ta zone de confort et puis bah tu sais voilà ta zone de confort c'est ça ça ça ou alors bah il y a le risque ok je prends le risque j'y vais il se peut que je me casse complètement la gueule et puis bah c'est une fin de saison voire plus ou dans le monde du travail pareil et si ça passe par contre
[00:29:14] ouais ok ça peut m'amener ça et ça et après voilà c'est toute une histoire de balance ok donc déjà être conscient consciente des paramètres du risque de les évaluer et de les accepter ou non ouais moi c'est comme ça que je fonctionne en tout cas ok alors je voudrais faire quand même un petit flashback parce que ça fait quelques dizaines de minutes qu'on évolue sur ces sujets et on va continuer
[00:29:44] mais je pense que il peut être intéressant de faire un petit flashback sur tes débuts de carrière sur comment est-ce que t'en es arrivé à ce niveau à cet état de flot puisque on parle de ça en disant ok ça y est j'y suis mais il y a eu du boulot quand même avant tout ça il y a eu alors moi j'ai le flash de la photo de ta photo de ta première compète en cross country avec ton petit décate
[00:30:13] et ton petit casque qu'on va mettre à l'écran pour ceux qui nous pour ceux qui nous regardent mais on voyait déjà un regard mais déterminé et c'est fou parce que tu te dis les gamins ils font ça bon détente quoi et puis les parents qui presque gueulent derrière mais avance pédale toi on dirait que t'as jamais eu besoin de ça non j'ai jamais eu besoin de ça et au contraire c'était plutôt l'inverse il fallait plutôt me freiner que me pousser
[00:30:43] mais je sais pas pourquoi j'avais ce truc d'être full déter j'étais vraiment à fond et je pense que j'avais un côté hyperactif qui était présent clairement je faisais du sport tous les jours je tournais en courant autour de ma maison enfin des trucs assez loufoques mais parce que j'avais trop d'énergie en moi et en fait le jour on a trouvé le vélo pour moi ça a tout canalisé donc en fait je mettais toute cette énergie sur le vélo et très rapidement les compétitions
[00:31:13] pour moi c'était un vrai moyen de m'exprimer et j'ai le souvenir sur les courses j'étais poussine quand j'ai commencé donc ma première course j'avais 5 ans et l'année d'après à 6 ans je faisais tout le petit trophée régional qu'on pouvait avoir donc les TNJV c'était pas encore je faisais ce qu'à l'époque s'appelait le trophée Gambetta qui était un très grand trophée dans le sud de la France on avait beaucoup de gamins qui participaient à ces compétitions c'était super et c'était assez formateur aussi et du coup je participais
[00:31:43] à tout ce circuit régional et à fond tellement à fond que je me faisais vomir de l'effort enfin c'était assez délirant mais j'avais ce truc de pousser complètement de pousser le moteur au taquet tout le temps et t'avais pardon mais tu vois on parle maintenant beaucoup de TDAH donc d'hyperactivité troubles de l'attention des choses comme ça à l'époque c'était on s'était peut-être un peu moins diagnostiqué diagnostiquable
[00:32:13] quand on est réfléchi est-ce qu'il n'y avait pas un peu de prédisposition à ce niveau là je pense que c'est juste qu'à l'époque effectivement on en parlait peut-être moins ou en tout cas c'était pas comme ça mais je pense que oui j'avais peut-être une prédisposition et l'hyperactivité parce que j'étais littéralement intenable mais après j'ai eu de la chance ou en tout cas sur mon parcours scolaire la même détermination que j'avais sur les compétitions je la mettais à l'école donc c'est-à-dire que j'étais pour le coup plutôt bonne élève et très déterminée et de la même façon que je voulais performer
[00:32:43] sur mon vélo ou en tout cas donner le meilleur de moi-même je le faisais également à l'école tel point que je prenais très très mal le fait d'avoir des mauvaises notes parce que pour moi c'était quelque chose de pas bien je voulais absolument réussir donc j'ai eu cette chance-là d'être très hyperactive mais d'arriver à canaliser complètement mon énergie à l'école aussi et alors t'aurais pu faire mille trucs le vélo pourquoi le vélo en fait ? franchement c'est finalement rien mais avec le recul
[00:33:14] j'estime vraiment qu'en fait j'ai eu un petit peu un coup de foudre avec la discipline parce que en fait c'est mon frère mon grand frère qui avait commencé le VTT et du coup avec mes parents on l'accompagnait sur les compétitions le dimanche moi je le voyais faire et avec mon hyperactivité j'avais trop envie de faire pareil donc j'avais demandé à mes parents s'ils pouvaient m'inscrire sur une des compétitions et ma toute première compétition j'avais 5 ans j'avais fait ça un petit peu dans le feu de l'action
[00:33:43] sans jamais vraiment sans même savoir ce que c'était une course de vélo je me souviens du départ je ne comprenais même pas qu'il fallait partir c'est quand j'ai vu les autres gamins qui partaient que je suis partie mais je m'en souviens comme si c'était hier de cette compétition genre je suis capable de la revivre du début à la fin je me rappelle exactement des émotions que j'ai eues et j'avais que 5 ans donc je me dis qu'il y a peut-être eu un vrai coup de coeur pour le VTT et ensuite ce que j'ai aimé en tout cas quand j'étais jeune c'était vraiment ce truc d'essayer de progresser
[00:34:13] tu vois chaque entraînement le mercredi le samedi me permettait de m'améliorer de progresser physiquement de progresser en technique de franchir de plus en plus de descentes de passages techniques et j'aimais trop ce côté-là de chercher à être meilleur ce qui est marrant c'est que on a des pilotes comme Anne Carreau à une autre époque un petit peu avant toi avant nous qui sont rentrés par le BMX le BMX était
[00:34:42] quasi la seule discipline on va dire un peu off-road à côté de tout ce qui était route toi c'était VTT direct justement alors qu'est-ce qui qu'est-ce qui était excitant dans le VTT alors je sais pas tu me parlais de descente de bosse de difficulté pourquoi c'était le truc qui te donnait envie déjà moi j'ai commencé par le cross-country parce que finalement à l'époque tu choisissais entre DH et cross-country et clairement là où j'habitais
[00:35:12] bon le cross-country s'y prêtait mieux mais je pense aussi que j'avais cet attrait pour se donner physiquement on va dire dès mon enfance j'aimais vraiment cette sensation d'aller au bout de moi-même dans le goût de l'effort je pense que je l'ai toujours eu et en cross-country c'est exacerbé parce que voilà c'est l'essence même du cross-country mais j'ai toujours eu cet attrait pour le technique donc j'aimais par exemple les montées impossibles qu'on pouvait faire en cross-country mon but c'était de jamais mettre un pied
[00:35:41] ou en descente sur mon semi-rigide j'essayais de sauter des marches j'essayais de passer tous les passages techniques pour moi c'était le défi de jamais poser le pied à terre et je pense que c'est ce qui fait que je me suis constitué un bagage technique au fil des années sur le cross-country mais là où je suis vraiment finalement contente parce que malgré tout ça a été une très belle école pour moi c'est que ça m'a appris la discipline par rapport à l'effort et surtout sur le long terme parce qu'en cross-country voilà
[00:36:11] finalement ça demande beaucoup de temps pour performer ça demande d'être hyper assidu tu peux pas te dire je fais un entraînement par-ci par-là et puis je pense que ça va bien se passer c'est pas possible c'est pas vrai donc ça m'a vraiment donné cette trajectoire qui ensuite m'a suivie dans mes études et dans ma vie en général qui est d'être hyper appliqué hyper concentré je suis très disciplinée finalement je suis capable de suivre un plan même si c'est dur même si c'est répétitif
[00:36:39] ça m'a apporté ce côté-là et j'imagine aussi le goût de l'effort de la performance et de jusqu'où tu peux aller d'un point de vue physique aussi moi franchement j'adore ça en fait aller à la limite je trouve ça hyper intéressant et aujourd'hui encore ça me passionne je lis plein de livres sur les limites de l'endurance les limites un petit peu du corps de l'effort de ce que tu peux faire et en fait je trouve ça fascinant de se dire qu'en fait même aujourd'hui là où j'en suis
[00:37:09] mais je suis encore à des années-lumière de savoir mon plein potentiel de ce que je suis capable de faire et je trouve que le fait que ça soit une quête sans fin c'est hyper intéressant et c'est un petit peu la même chose sur le plan technique tu peux continuer de progresser en fait mais toute ta vie quoi et je trouve que c'est ce qui en tout cas pour moi fait vraiment l'attrait du VTT et du vélo en général c'est qu'en fait c'est sans fin et je trouve ça tellement cool de me dire ouais j'ai commencé à 6 ans j'en ai 31 aujourd'hui et en fait je peux encore
[00:37:39] pousser mes limites je ne peux que abonder dans ton sens puisque j'ai vécu une expérience récemment qui est que je me suis monté un vélo de dirt et j'ai toujours fait un petit peu de chant de bosse de la race en BMX des trucs comme ça et là je me suis monté un vélo grâce à Pierre Gouret de Opposite et à Laurent Lecor de chez Hope et Stéphane Guillaume de chez SR Sun Tour du coup je vais remercier rapidement mais là pour la première fois de ma vie
[00:38:08] j'ai un vélo qui me correspond et j'ai l'impression de tomber de nouveau amoureux du vélo et j'ai aussi l'impression que c'est ouais qu'il y a un potentiel de renouvellement de découverte d'émerveillement continu dont tu nous parles quoi mais je pense que c'est ça qui fait la force du vélo c'est qu'en fait quand tu l'as tu l'as et en fait des fois je veux dire c'est normal d'avoir moins la passion d'avoir moins envie enfin moi combien de fois je me disais
[00:38:37] allez là c'est la dernière année et puis terminer l'année d'après j'arrête et en fait à chaque fois il y a re eu un déclic qui m'a fait dire ah non mais en fait c'est vraiment cool et je me fais encore plaisir et des nouvelles approches et je pense que en fait il faut juste rester vraiment curieux et pas s'enfermer dans une catégorie pas s'enfermer dans une case en se disant ah ben moi de toute façon par exemple le physique c'est pas mon truc et puis bah du coup je pousse pas dans cette direction ou inversement à la descente c'est pas pour moi en fait non
[00:39:07] c'est pour tout le monde et c'est là où si tu restes vraiment ouvert à toutes les disciplines du vélo tous les axes qu'il existe en fait tu peux constamment découvrir de nouvelles choses qui vont te faire plaisir ouais est-ce que c'est ce qui s'est passé pour toi avec l'enduro justement bah l'enduro franchement est arrivé vraiment au bon moment de ma vie parce que je pense que j'avais atteint la limite en tout cas pour moi dans le cross country j'avais 16-17 ans à l'époque et j'ai toujours suivi des études dans des cursus normaux
[00:39:37] donc j'avais pas d'horaire aménagé j'étais pas en sport études j'avais cours du lundi au vendredi non-stop j'avais plus le mercredi pour m'entraîner donc je m'entraînais les soirs et le week-end ça commençait à être vraiment dur et le problème du cross country enfin le problème en tout cas le fait est qu'en cross country si physiquement t'es pas au top bah tu vas souffrir sur les courses et tu vas pas forcément prendre de plaisir et c'est ce qui commençait à se passer pour moi voilà de par les études le manque de temps et je commençais à me dire bon bah là ça y est c'est un peu la fin quoi je sens bien que
[00:40:06] je performe plus trop en cross country je me fais même pas plaisir les entraînements ça devient vraiment une contrainte plus qu'autre chose donc je commençais presque à être un peu inquiète parce que avant ça j'avais eu quelques fois où j'avais considéré le fait d'arrêter et là pour le coup ça devenait quasiment réel et j'avais fait juste quelques petites courses d'enduro des petits rallies l'hiver dans le 06 où j'avais trouvé ça sympa c'était voilà c'était cool et c'est Morgane Seuch mon amie de très long terme parce que voilà on faisait des compétitions de VTT ensemble
[00:40:35] on avait 6-7 ans qui elle s'était mise à l'enduro et qui m'a dit bah écoute Isa il y a 7 courses Val d'Alos vas-y viens moi j'avais aucune idée de ce pourquoi je partais et je lui ai dit bah ouais ok vas-y trop cool je viens mes parents m'ont accompagnée sur cette compétition et c'était parti j'avais un vélo de freeride pas du tout un vélo d'enduro pas adapté enfin j'ai galéré tout le week-end j'ai déraillé j'ai crevé je suis tombée enfin tout ce que tu veux
[00:41:06] il s'est passé tout dans ce week-end là mais à la fin de ce week-end je me suis dit mais c'est incroyable cette discipline c'est ce que je veux faire et en fait c'était la tribe 10 000 j'en avais pas conscience à l'époque parce que je débarquais complètement mais en fait je venais quand même de finir l'une des courses les plus difficiles qu'il existait en enduro à cette époque là et ça a été un vrai déclic de la même façon que j'étais tombée amoureuse du cross country à l'âge de 5 ans à 17 ans ou ah oui 17 ans je découvrais un petit peu finalement ma nouvelle vocation pour le vélo
[00:41:36] et en rentrant j'en avais parlé à mes parents sur le chemin du retour en leur disant franchement je me suis vraiment régalée je pense que je vais arrêter le cross country et que je vais faire de l'enduro comme ça comme je peux avec les études mais en tout cas pourquoi pas et ils étaient contents pour moi de voir que j'avais un petit peu retrouvé la flamme quoi et alors qu'on comprenne bien quand même parce que tu nous parles d'un switch entre le cross country et l'enduro mais il faut quand même noter qu'en cross country t'avais quand même atteint un niveau
[00:42:06] un niveau hyper honorable enfin tu commençais oui oui j'avais un bon niveau on va dire national après j'ai jamais été j'ai jamais été vraiment au top du top en cross country mais j'ai quand même fait des podiums en coupe de France j'avais fait une sélection en équipe de France pour participer à une coupe du monde j'avais fait pas mal de coupes de Suisse voilà j'avais roulé un petit peu à droite à gauche toujours en étant on va dire ouais assez correct
[00:42:36] après jamais la performance ultime c'est quoi c'est correct ben j'étais souvent dans le top 10 français ce qui en soit était déjà très très bien voir le top 5 et c'est juste que voilà on va dire que j'ai pas eu le même niveau en cross country que ce que j'ai pu avoir par la suite en enduro mais déjà à l'époque ça me plaisait quand même vraiment bien je m'apercevais que j'étais meilleure techniquement que physiquement en cross country et je pense que ce qui m'a un petit peu desservie c'est que c'était une époque
[00:43:05] où le cross country était très roulant on avait des parcours hyper roulants très peu techniques et je me dis par exemple quand je vois les courses qu'il existe enfin les circuits aujourd'hui en coupe du monde je me dis ça j'aurais bien aimé avoir ça à l'époque clairement ça m'aurait un petit peu aidée mais en tout cas voilà avec le recul je changerais rien je changerais rien à ces moments où franchement j'ai vraiment souffert en cross country je pense que toutes ces étapes ont contribué à m'amener finalement
[00:43:35] là où je voulais aller sans le savoir donc c'était très bien comme ça il y a aussi si j'ai bien compris dans ton parcours un élément qui a aussi un petit peu joué c'était la pression du regard des autres est-ce que tu peux nous en parler un petit peu de concrètement qu'est-ce qui s'est passé pour toi qu'est-ce que tu as vécu et comment tu l'as vécu en fait de la même façon que j'avais du mal à me sentir légitime en tant qu'athlète de haut niveau en enduro j'ai eu du mal
[00:44:04] à me sentir légitime en tant que fille qui fait du cross country à un bon niveau parce que j'avais pas pour moi le critère du corps qu'il fallait avoir à cette époque-là en cross country c'était une époque où franchement il fallait être en tout cas c'est ce que les gens considéraient il fallait être très mince voire maigre très très affûtée et en fait t'avais vraiment ce critère de l'affûtage qui était hyper important on avait tous et toutes une pression par rapport à ça
[00:44:34] et je pense que en étant une fille en pleine adolescence c'est encore pire que tout excuse-moi tu me parles de pression mais comment tu ressentais cette pression ? pour moi c'était vraiment alors après attention je pense que c'était aussi beaucoup dans ma tête mais ce que je pensais être seulement dans ma tête avec le recul était apparemment dans la tête de beaucoup de filles qui font du cross country donc en fait je pense que c'est un petit peu l'image de voir voilà devant et c'est vrai à cette époque-là les filles qui étaient devant
[00:45:03] étaient très minces il y avait ce truc on parlait tout le temps d'affûtage en fait en cross country à cette époque-là genre le mot qui ressortait le plus c'était l'affûtage presque et du coup affûter ça voulait dire être sec ça voulait dire être très mince et moi j'ai toujours été assez massive j'ai toujours eu beaucoup de muscles et à cette époque-là et bah oui j'avais peut-être un ou deux kilos en plus et en soi on parle de un ou deux kilos ce qui est complètement ridicule avec le recul c'est pas ça qui allait m'empêcher de marcher ou de ne pas marcher
[00:45:33] par contre ce que ça a entraîné clairement ça m'a empêché de marcher parce que du coup je suis tombée cycle où j'essayais de faire des régimes parfois complètement débiles j'ai fait des régimes hyper protéinés des trucs mais vraiment insensés que je referais plus jamais en étant suivie ou pas ? non en n'étant pas suivie parce que bien entendu tu fais ça dans ton coin t'oses pas en parler parce que ben tu veux pas que les gens s'en rendent compte et en fait ça a été ouais vraiment
[00:46:02] une mauvaise période pour moi accumulée avec le fait que j'avais un petit peu des problèmes dans ma vie autres qui m'ont menée à vraiment faire des choses complètement débiles niveau santé donc je mangeais en cachette de nuit à me faire vraiment exploser le ventre une douleur horrible et en fait ce que je faisais c'est que toute la nuit je faisais du sport pour essayer d'éliminer je me faisais pas vomir rien mais ma façon à moi d'essayer
[00:46:31] d'éliminer c'était de faire du sport donc la nuit franchement je pouvais faire 2-3 heures de gainage d'abdos je faisais on avait un vélo d'appartement dans la maison de mes parents en cachette je faisais du vélo d'appartement la nuit donc c'était complètement irrationnel mais incontrôlé incontrôlable et en fait c'était devenu une espèce de cycle où j'arrivais pas à m'en sortir en fait j'arrivais pas à en parler déjà personne n'était au courant j'ai mis 10 ans avant d'en parler à ma mère et vraiment voilà
[00:47:01] juste forcément mes entraîneurs et mes parents voyaient que j'étais pas j'étais pas très bien je prenais beaucoup de poids je perdais beaucoup de poids j'arrêtais pas de faire le yo-yo et c'était assez compliqué c'était un espèce de mauvais cercle dont moi j'arrivais pas à me sortir peut-être qu'avec le recul si j'avais demandé de l'aide ça m'aurait aidée mais je pense que c'était tellement tabou encore dans le sport il y avait pas les réseaux sociaux moi je pensais que j'étais seule en fait
[00:47:30] à avoir ce problème là et ensuite tu te crées un espèce de truc où tu te dis que c'est de ta faute t'es trop faible en fait pourquoi tu manges comme ça t'es trop faible t'es pas capable de te contrôler t'es pas capable de te gérer donc du coup tu te persécutes finalement et ensuite tu te repersécutes après coup parce que tu te dis mais pourquoi t'as fait ça t'es trop nul franchement t'as aucune volonté et du coup j'ai mis pas mal de temps à me sortir un petit peu de ça et je pense que en fin de compte c'est un peu l'enduro qui m'a aidée
[00:47:59] parce que en gros j'ai eu ces problèmes avec l'alimentation je pense de mes 13-14 ans jusqu'à 17 ans ce que je trouve l'enduro et en fin de compte en enduro déjà l'image au corps était moins importante qu'en cross country t'es pas en cuissard t'es pas en tenue moulante donc finalement ton corps on le voit même pas en fait t'es sous d'énormes protections personne ne voyait rien donc je pense que ça m'a un peu permis de me relâcher par rapport à mon image
[00:48:29] et rien que le fait de retrouver du plaisir sur le vélo de redécouvrir une nouvelle discipline j'avais plein de choses à apprendre ça m'a un petit peu décroché de ce mauvais cercle et après il m'a fallu encore bien quelques années je pense que j'ai pas mis je pense que tu peux jamais dire que t'as mis ça derrière toi parce que tu le sens toujours des fois que c'est un peu là ça te guette mais en tout cas j'ai vraiment été de l'avant et j'ai plus on va dire souffert à cause de ça je pense vers l'âge de mes 20 ans donc ouais
[00:48:59] c'est quand même une grosse partie de ma vie où la relation avec la nourriture a été très compliquée et ça fait seulement quelques années où j'arrive vraiment à concevoir l'alimentation d'une façon différente à vraiment le voir comme j'apporte ce qu'il faut à mon corps pour pouvoir performer et plus comme quelque chose de mauvais où il faut que je sois dans le contrôle et où mon poids est hyper important je me stresse par rapport à ce à quoi je ressemble mais voilà
[00:49:28] ce qui m'a vraiment aidé c'est de me dire en fait mon corps il me permet de faire ce que je veux je veux performer pour qu'un corps soit performant en fait il faut pas forcément qu'il soit de telle ou telle façon il faut qu'il soit de la façon qui me correspond et qui fait que moi dans telle configuration je performe et c'est là où vraiment je pense que j'ai réussi à me détacher qu'est-ce que qu'est-ce qu'on peut apprendre en tant que on va dire jeune fille jeune femme
[00:49:57] de ton expérience justement parce que j'ai l'impression que alors que t'es pas la seule évidemment à vivre ça avoir vécu ça aujourd'hui alors je sais pas combien de jeunes femmes nous écouteront mais qu'est-ce que déjà comment est-ce qu'on identifie que c'est un problème parce que encore une fois on parle de conscience et il faut être conscient que c'est un problème donc déjà comment est-ce qu'on identifie que c'est un problème et quelles sont ou quelles seraient
[00:50:27] les étapes que tu recommanderais à une jeune fille jeune femme qui se reconnaît dans ton parcours enfin dans ce que tu as vécu pour moi en fait déjà il y a plusieurs points de vigilance le premier en fait c'est d'avoir conscience que par exemple les réseaux sociaux ce qu'on voit la façon dont certaines personnes peuvent être en tout cas ce qu'elles montrent c'est pas forcément la réalité et en fait il faut toujours un petit peu se détacher par rapport à ça
[00:50:57] on voit en ce moment des modes sur les réseaux sociaux qui ramènent ce truc du corps mince et tout pour moi c'est affolant quand je vois des choses comme ça et en fait c'est de se dire est-ce que je suis en bonne santé parce qu'en fait à la base c'est ça qui est important c'est d'être en bonne santé et d'avoir voilà un corps qui fonctionne bien que tout soit en place une relation assez saine avec la nourriture sur les apports que tu vas avoir et je pense que voilà la première chose le premier point de vigilance pour moi c'est un petit peu
[00:51:27] de faire un état des lieux comment je me sens dans mon corps comment je suis est-ce que je suis en bonne santé est-ce que je suis pas en bonne santé qu'est-ce que je peux faire pour améliorer ça et ensuite vraiment par rapport aux jeunes femmes aux adolescentes qui sont confrontées à ces images voilà qu'on peut avoir par rapport au corps parce que voilà finalement c'est un peu un truc de société je veux dire je pense qu'on a tous ces problèmes-là parce qu'on s'imagine qu'il y a un corps idéal beau
[00:51:57] légitime et en fait finalement c'est juste une conception qui est amenée par tout ce qu'on voit sur les réseaux qui est amenée par ce que t'es bercé depuis l'enfance finalement par ces trucs-là tu vois moi à l'époque le canon de beauté c'était Kate Moss au secours tu vois elle est hyper mince alors ok tant mieux pour elle si elle est bien comme ça mais je suis pas sûre qu'en termes d'exemple de santé ça soit le meilleur exemple et pour autant tout le monde ne jurait que par ça et le taille gap il fallait absolument avoir un écart entre tes cuisses dans un jean skinny
[00:52:25] donc je pense que ça devient inconsciemment un critère de beauté un critère presque de référence et je pense que c'est très important d'en sortir et heureusement aujourd'hui t'as plein d'exemples d'athlètes de femmes qui font des trucs complètement dingues avec un corps qui est pas du tout stéréotypé et qui montre qu'en fait le corps qui fonctionne c'est celui où tu es bien c'est celui où tu te sens bien et il a pas besoin d'être très maigre
[00:52:55] il a pas besoin d'être très affûté on a plein d'exemples d'athlètes qui aujourd'hui ont peut-être ce qu'à l'époque pouvait être considérés comme des kilos superflux qui en fait font que bah ouais mais la meuf elle court le marathon des sables tu vois des choses complètement folles et en fait c'est juste que son corps il fonctionne pour elle elle est bien dedans et je pense que voilà c'est vraiment pour moi le truc qu'il faut retenir et pour arriver à savoir en fait te sentir bien ça demande peut-être
[00:53:25] tu vois de se tester un petit peu moi il y a des fois où je me suis aperçue qu'en enduro c'était peut-être pas voulu et tout mais j'ai du mal à manger sur les courses donc je m'affute trop parce que j'arrive pas à manger quand je suis stressée et du coup j'arrive sur la course d'après ouais bah là je suis un peu trop light et en fait je performe pas parce que j'ai plus de réserve je suis complètement capoute j'avance pas tu vois et pour autant ouais peut-être que ce jour-là j'avais le corps que je pensais être bien à l'époque ou légitime donc en fait je pense qu'il faut trouver le juste milieu la balance mais toujours
[00:53:55] rester dans le truc qu'est-ce qui fait que moi je me sens bien et c'est pour moi c'est le critère absolu et le message à chaque fois que je donne aux jeunes filles que je vois ou que j'ai l'occasion d'entraîner de temps en temps c'est de leur dire en fait mais concentre-toi sur le vélo genre pédale si à l'époque moi j'avais pas passé je sais pas combien de temps à essayer de perdre ces foutus 2 kilos et que j'avais juste suivi mon entraînement on fait les choses bien j'aurais sans doute m'éperformé 10 fois plus à cette époque-là
[00:54:24] donc en fait fais du vélo kiff genre profite et en fait le reste en soi c'est juste une conception dans notre tête du corps idéal Là tu parles de la partie physique comment on aborde la partie mentale ? C'est le plus dur en fait finalement et je peux presque pas que je suis pas de bons conseils là-dessus mais je le vois aujourd'hui c'est encore super difficile pour moi d'arriver à être bien avec l'image de mon corps
[00:54:53] et c'est un peu une bataille de tous les jours mais là où en tout cas un exercice mental qui moi m'a permis de m'accepter et en tout cas d'avoir une meilleure image de moi c'est vraiment de me regarder en fait je me mets devant le miroir et je me regarde et des fois c'est dur genre des fois j'ai du mal à me regarder parce que je suis pas selon mes critères débiles comme je pense qu'il faut être mais du coup je me regarde et je me dis putain tu vois ce que t'as fait avec ce corps-là t'as atteint
[00:55:23] finalement tes rêves t'as atteint tes objectifs aujourd'hui t'as un corps qui est en bonne santé tu te sens bien c'est une chance de fou donc en fait je me regarde et quelque part pas je dis merci à ce corps mais en tout cas j'apprends à l'aimer et c'est je pense que c'est un exercice qui est très dur vraiment parce qu'une fois que t'es là t'es à poil t'es devant ton miroir et t'aimes pas forcément des fois ce que tu vois et tu te dis allez genre aujourd'hui je suis cool avec moi j'apprends à m'aimer
[00:55:52] j'apprends à accepter qui je suis comment je suis et en fait ça m'a vraiment ouais depuis que je fais cet exercice-là je dois avouer que j'ai une image à mon corps qui est vraiment meilleure et en fait j'ai surtout compris que quelque part le corps c'est une enveloppe qui te permet de faire des choses à la base c'est ça finalement un petit peu le truc le plus important bien sûr que t'as envie de te sentir bien par rapport à ton apparence mais est-ce qu'il vaut mieux avoir une apparence qui te permet pas de faire d'accomplir tes rêves ou un corps
[00:56:22] qui est tel qu'il est mais il te permet d'accomplir tes rêves les plus fous pour moi le choix voilà il est finalement vite fait et je pense juste que c'est un long travail c'est un long chemin mais la seule chose que je souhaite c'est qu'il n'y ait pas aujourd'hui des jeunes filles qui se sentent complètement enfermées piégées comme moi j'ai pu l'être à l'époque et je pense que c'est important d'en parler pour qu'elles se sentent pas seules qu'elles se disent que c'est normal de passer par ces questions de passer par ces moments où t'es pas bien
[00:56:51] mais que c'est pas une fin en fait que ça évolue et qu'un jour elles aussi elles se regarderont dans le miroir et elles se diront waouh je me sens bien je me trouve belle je suis comme je suis et je m'aime et pour moi c'est le plus important c'est un peu le parcours d'une vie c'est le parcours d'une vie mais voilà ça fait partie du chemin d'apprendre à s'aimer pour appuyer un petit peu ce que tu dis il y a une pratique que tu as dû j'imagine pratiquer
[00:57:20] c'est la notion de gratitude sur laquelle je pense qu'il est intéressant de passer deux minutes c'est de dire que le cerveau humain est quand même hyper de toute façon le cerveau humain est conditionné depuis quelques dizaines et centaines de milliers d'années à détecter et à ce focus en priorité sur ce qui ne va pas c'est ce qui lui permet d'éviter certains dangers notamment les tigres à dents de sabre quand il s'agissait de sortir de la grotte il y a 20 000 ans
[00:57:51] et donc aujourd'hui on peut dire qu'on est quand même en sécurité il n'y a plus de tigres à dents de sabre même s'il y a quelques dangers mais donc il est important d'entraîner son cerveau et d'entraîner son cerveau à voir à identifier les éléments positifs de notre journée ou de notre vie et donc moi je pose mes 5 centimes là et en gros un exercice que je recommande très très chaleureusement à celles et ceux qui nous écoutent c'est que
[00:58:20] c'est de chaque soir identifier les 3 à 5 choses avant de se coucher 3 à 5 choses qui se sont bien passées dans la journée au début ça constitue un effort à dire ah non en fait il ne s'est quand même pas passé grand chose et puis en fait on se dit ah tiens ouais c'est cool tiens j'ai vu cette personne là ça m'a fait plaisir ou alors il y a ça ou ce truc là que j'ai fait qui était cool et à titre perso c'est quelque chose qui m'a beaucoup aidé à justement voir moins de négatifs dans la journée ce qui était quelque chose
[00:58:50] d'hyper naturel pour moi de voir le négatif et donc de commencer à identifier le côté positif d'être conscient du positif finalement ça met un peu de lumière en fait dans tout ça je sais pas tu pratiques ça d'ailleurs je fais pas forcément voilà à me dire c'est les choses pour lesquelles mais par contre je fais beaucoup la mise en perspective tu vois à chaque fois que j'ai pu avoir des fois ces pensées qui me viennent je me dis mais en fait c'est ridicule d'avoir de telles pensées
[00:59:19] dans un monde aujourd'hui la situation pourrait être dix fois pire il y a tellement plus grave il y a tellement voilà c'est de toujours mettre un petit peu en perspective finalement la gravité des choses et je pense que c'est difficile quand t'es mentalement dans une place où t'es pas bien du coup c'est très dur de réussir à prendre du recul et à se sortir un peu de là finalement voilà t'es toujours dans le noir mais pour moi c'est plus de mettre en perspective de toujours prendre du recul
[00:59:48] de toujours sortir finalement un peu de là où j'en suis et de regarder plus large et en fait à la fin de la journée je pense que la plupart des cas tu te rends compte que voilà que tout va bien que c'est ok qu'il n'y a pas de stress à avoir mais je pense que voilà c'est juste on est conditionné comme tu dis pour avoir tendance à avoir un petit peu le négatif et je pense que c'est quelque chose aussi d'assez français malgré tout d'être des fois dans ce côté pas qu'on se plaint mais voilà où on a du mal
[01:00:18] à avoir le positif mais je pense juste voilà des fois prendre 5 minutes pour prendre du recul c'est quand même assez intéressant on va parler sport un peu quand même parce que c'est vrai que là ça fait un petit moment encore une fois mais c'est très très très cool et puis j'espère que vous qui nous regardez nous écoutez ça vous plaît aussi d'ailleurs dites-le nous en commentaire tout ça tout ça parlons sport enduro donc t'arrives sur cette sur cette pratique dans laquelle tu te sens bien que
[01:00:48] on a l'impression que tu t'épanouis en enduro parce que ça coche pour le coup pas mal de cases de en fait c'est physique donc t'es physique très bien ça tombe bien parce que t'es hyper technique en plus ça te permet de d'utiliser ces capacités physiques techniques et mentales également la discipline donc en fait c'était une pratique qui était presque faite pour toi tu t'en es rendu compte tu me disais dès le départ
[01:01:19] je me suis peut-être pas rendu compte dès le départ que c'était fait pour moi mais en tout cas je me suis rendu compte dès le départ que c'était une discipline absolument fabuleuse et au-delà de ces aspects-là ce qui vraiment pour moi était un gros déclic c'est déjà la communauté qu'il y avait en enduro c'était hyper cool hyper relax tout le monde se parle tout le monde allez hop on boit un coup une fois que la journée est fini on passe un moment ensemble je trouvais ça absolument génial le relâchement qu'il pouvait y avoir entre tous les concurrents versus le cross country versus
[01:01:49] où moi je venais ou attention c'était cool aussi le cross country mais malgré tout c'était pas tout à fait la même atmosphère en enduro j'ai vraiment ressenti que c'était super cool comme ambiance et j'ai trouvé ça vraiment fabuleux dès le début et il y avait vraiment cet aspect de s'encourager mutuellement en fait j'ai l'impression qu'en enduro finalement tout le monde se soutient tout le monde se cède s'il y a quelqu'un qui a un problème tu veux quelque chose pour réparer vas-y moi je t'aide tout ça donc j'ai trouvé ça
[01:02:18] top vraiment et je pense que ce qui a fini de me convaincre c'était clairement les trails enduro tu fais toute une diversité de chemins sur ta journée de compétition ou alors versus en cross country je tournais en rond finalement sur un circuit qui était toujours le même et là à la fin par exemple de ma toute première course d'enduro la tribe 10 000 j'avais fait je sais pas combien de chemins différents donc tu vois beaucoup plus de choses et j'avais trouvé ça vraiment cool
[01:02:48] il y a aussi le fait que versus le cross country si on compare mais il y a quand même le fait qu'en enduro tu te bats contre le chrono tu te bats pas contre d'autres personnes c'est ce qui moi je pense que ça en tout cas c'est ce qui m'a permis de m'épanouir en enduro je suis pas quelqu'un qui aime la confrontation je vais pas dire que j'aime pas la compétition parce que c'est pas ça le mot mais en tout cas j'aime pas la compétition directe avec les gens je suis très très relax et j'aime pas cet état d'esprit de ah faut
[01:03:17] faut la battre ou faut c'est vraiment pas mon genre moi je déteste ça et du coup en enduro ce qui est génial c'est que finalement c'est contre toi même il y a que le chrono et toi et à la fin de la journée celle qui est devant elle est devant parce qu'elle est plus rapide et il n'y a pas cette confrontation directe que tu peux avoir dans d'autres sports et moi je pense que c'est ce qui m'a permis vraiment de me sentir bien en enduro d'occulter cette phase de compétition directe entre les filles et du coup ça te permet
[01:03:46] d'être tellement dans une bonne atmosphère où tout le monde s'encourage tout le monde se soutient et je pense que pour moi c'est ce qui était le plus important c'est vrai qu'il y a quand même ce truc qui est génial en VTT plutôt dans les pratiques gravity alors je connais évidemment un tout petit mot un peu moins le cross country mais il y a quand même ce truc où quand tu croises quelqu'un en enduro ou en DH ou sur un lieu de pratique ça peut tout de suite être ton pote ou ta pote c'est international en plus parce que tu peux aller
[01:04:15] dans n'importe quel pays je veux dire des fois moi j'ai eu la chance de voyager grâce au manche d'enduro world series et tu peux aller au fin fond de l'Amérique du Sud tu rencontres quelqu'un il fait du vélo tout de suite tu peux te parler en fait tu parles le même langage t'as la même connexion et vraiment je pense que j'aurais pas fait autant d'années en enduro s'il y avait pas eu toutes ces rencontres ce partage avec les gens ça crée des connexions qui sont hyper fortes et qui t'encouragent
[01:04:44] moi ça m'a encouragée à poursuivre ma carrière parce qu'en fait tu te sens finalement très soutenue très encadrée et jamais seule et je pense que ça a joué un rôle déterminant notamment au début de ma carrière en enduro parce qu'en plus toi ta carrière en enduro a suivi de manière hyper proche l'évolution du sport t'as vu toutes les étapes depuis le début de la création des enduro series enduro world series et puis ce qui s'en est suivi
[01:05:13] est-ce que tu peux nous parler de comment justement t'as vécu cette progression du sport et peut-être nous dire ce que t'en penses et où tu penses que ça va j'ai vraiment eu la chance d'avoir on va dire le panel complet de ce qu'il était possible de faire en enduro donc du coup j'ai commencé il y avait les enduro series avec notamment la tribe 10 000 des courses françaises très réputées les super enduro en Italie auxquels j'ai participé j'en ai fait plusieurs donc ça c'était en 2012 et ensuite en 2013 est venue la création du circuit international donc les enduro world series
[01:05:43] avec la première manche à Punta Allah j'avais 19 ans et j'y étais et du coup c'était assez incroyable pour moi en fait à l'époque je me rendais pas compte que j'étais en train de vivre un moment qui était très très cool mais du coup j'ai pu commencer et puis voilà avec Tracy Mosley Anne-Caroline Chausson Cécile Ravanel Anne Cuebertine enfin des idoles et vraiment des femmes qui ont marqué toutes aussi bien l'histoire de l'ADH que de l'enduro ou du cross country pour Cécile mais du coup
[01:06:12] c'était hyper intéressant d'être là dès le début et ensuite j'ai vraiment vu toute l'évolution des Enduro World Series de ce format qui s'est un petit peu cherché puis qui s'est trouvé et avec des destinations dans le monde entier des endroits où j'aurais jamais eu la chance d'aller jusqu'à vraiment se professionnaliser et passer un step on va dire au-dessus en termes de médiatisation donc j'ai vraiment pu voir toute cette évolution jusqu'à l'arrivée de l'UCI sur le circuit rentrer du coup
[01:06:42] en Coupe du Monde officielle et jusqu'à la création du championnat du monde d'Enduro l'année dernière donc du coup j'ai vraiment pu voir toute cette évolution ce qui pour moi est vraiment intéressant c'est de voir que malgré tout l'esprit de l'Enduro perdure ça pour moi c'était hyper important parce qu'au tout début je me demandais tu vois si avec toutes ces évolutions cette professionnalisation du milieu parce que clairement entre 2013 et ne serait-ce que 2017
[01:07:11] c'était plus du tout les mêmes enjeux pour les athlètes les sponsors plus la même visibilité et j'avais un petit peu peur qu'on perde ce côté passion de l'Enduro et en fait ça a quand même bien perduré et ça pour moi c'était assez important je voulais pas qu'on tombe dans un truc très professionnel où on se prend un peu trop la tête et je dois avouer qu'on a quand même gardé ce côté relax de l'Enduro donc c'est une bonne chose mais vraiment avec le recul je suis très contente d'avoir pu faire toute cette évolution
[01:07:41] de l'Enduro et je pense que j'ai vraiment eu de la chance finalement de commencer très jeune en 2013 et de pouvoir être encore là pour les championnats du monde l'année dernière alors est-ce que l'Enduro c'était mieux avant ? c'était pas pareil en fait c'est une question qu'on me pose vraiment souvent parce que finalement je suis quasiment la dernière fille à courir qui était là en 2013 donc forcément c'est une question qu'on me pose souvent parce qu'on peut pas la poser à beaucoup de monde et je dirais vraiment
[01:08:10] que c'était différent en fait tu peux pas comparer deux choses aussi différentes que l'Enduro en 2013-2014 versus l'Enduro de 2024 en fait c'est presque comme si c'était deux formats différents en fait donc d'un côté t'avais un format qui était full aventure autonomie enfin j'ai des souvenirs de course où on avait l'obligation de partir avec un sifflet un k-way deux litres d'eau et ils te disaient qu'il fallait que t'aies suffisamment à manger
[01:08:39] pour faire ta journée de 50 bornes dans le Colorado tu vois donc c'était clairement l'aventure à un format où je pars avec une bouteille d'eau de 500 millilitres deux barres dans les poches et à peine de quoi réparer parce que je sais que je vais repasser au paddock à tel moment de la journée et du coup t'es sur deux choses qui sont pour moi pas comparables finalement de la même façon que du coup quand on partait à l'aventure un petit peu en autonomie on avait des chronos de spéciales cumulés
[01:09:09] qui pouvaient aller jusqu'à deux heures c'était impossible de connaître tout par cœur t'imagines si tu dois te regarder deux heures de GoPro bon de toute façon déjà à l'époque on n'avait pas de GoPro donc ça c'est réglé mais je veux dire ça n'aurait pas été possible alors que là aujourd'hui par exemple je prends une course comme l'année dernière Léo Gang on doit avoir un chrono cumulé aux alentours des 25 minutes je crois et bien la veille de la course je passe quasiment quatre heures à regarder les GoPro je connais presque par cœur donc c'est deux formats différents qui ont tous les deux leurs avantages l'avantage
[01:09:39] enfin en tout cas le point positif de l'époque c'était cette autonomie cette aventure le fait de rouler quasiment à vue d'être beaucoup dans la sensation mais du coup tu roules aussi beaucoup moins vite tu vas moins à la limite versus une course où tu connais quasiment par cœur t'es capable de rouler pas comme en DH mais pas loin vraiment vraiment vite et à la limite et du coup tu as aussi cet aspect full adrénaline t'as vraiment beaucoup d'adrénaline d'être comme ça
[01:10:08] après le chrono à la seconde près finalement parce que c'est ce qui se passe aujourd'hui les courses d'enduro elles se jouent à la seconde voire même moins donc tu ne peux pas te permettre de lâcher une seconde alors qu'à l'époque franchement je pense qu'on se permettait de lâcher pas une minute mais en tout cas on était beaucoup moins enfin on avait un petit peu plus de marge tu tombais ta course et t'es pas fini aujourd'hui tu tombes c'est pas fini mais franchement pas loin quoi un rapide message en lisant vos commentaires je vois beaucoup
[01:10:38] de passion et apparemment vous appréciez ce que je vous propose si vous voulez m'encourager à continuer à faire tout ça le meilleur moyen de le faire est de vous abonner à Enroue Libre sur Youtube ça prend une seconde ça vous permet de ne rien rater des épisodes et contenus d'Enroue Libre et ça montre à mes invités et mes futurs sponsors qu'Enroue Libre est un média sur lequel ils peuvent compter de mon côté ça me montre que tous les efforts le temps l'énergie que je mets dans Enroue Libre ne sont pas réalisés pour rien et je vous promets
[01:11:07] que je vais continuer à vous proposer des épisodes toujours plus passionnants
[01:11:40] merci de m'avoir écouté toi tu penses que c'est une bonne direction est-ce que tu penses que le sport en a besoin comment t'évalue ça c'est assez complexe finalement parce que d'un côté tu as besoin de visibilité pour exister en tant que sport tu as besoin de visibilité pour les sponsors pour en gros faire vivre finalement toute l'industrie de l'enduro et en tout cas des gens qui sont sur les compétitions les mécanos les managers c'est tout un écosystème qui a besoin
[01:12:10] de cette visibilité aujourd'hui pour vivre mais pour moi la question c'est plus de savoir est-ce que tu changes un format pour qu'il se rapproche de ce qui est visuel de ce qui se fait de ce qui peut être on va dire vendeur quelque part donc forcément qui dit moins de chrono de spécial dit des écarts très réduits des courses qui se jouent comme on l'a dit à la seconde versus un format qui était très aventure avec voilà finalement des écarts qui étaient assez grands un peu moins
[01:12:40] télévisuel peut-être mais avec cette dimension d'autonomie de partage et en fait je pense qu'à la fin de la journée c'est une décision qui peut être discutée dans les deux cas est-ce qu'on adapte le format ou est-ce qu'on adapte le côté télévisuel au format existant l'enduro a choisi d'aller dans la direction d'adapter le format de l'enduro pour être plus facile à médiatiser est-ce que c'était la bonne décision ou pas franchement je peux pas répondre à cette question
[01:13:09] et je pense qu'il n'y a personne qui vraiment peut le dire moi en ayant vu les deux comme je le disais les deux ont un côté plaisant qu'on retrouve le seul truc peut-être que je trouve dommage en tout cas c'est que du coup ce format un petit peu plus court un petit peu plus race t'amène forcément à enrouler des spéciales qui sont un petit peu plus faciles d'accès donc souvent on est sur des spéciales qui sont un petit peu plus bike park qui sont un peu
[01:13:38] moins naturelles que ce qu'on pouvait avoir il y a 5 ans ou 6 ans et du coup tu perds un petit peu cette différence qu'on avait avec l'ADH c'est la seule chose où je trouve que c'est un petit peu problématique c'est que du coup des fois quand tu regardes une course d'enduro la seule chose qui te différencie de l'ADH c'est qu'on n'a pas de double T c'est que le débattement n'est pas le même mais le trail est quasiment similaire à une DH et c'est là où je trouve qu'il faut quand même faire attention je pense que c'est quelque chose
[01:14:07] où les organisateurs et Warner en ont pris conscience qu'il fallait conserver cette différence entre l'enduro et la DH parce que sinon ça n'a pas d'intérêt je veux dire pourquoi tu regarderais de l'enduro sur une piste qui ressemble à la DH alors que tu n'es pas en DH et bien forcément tu te fais plus secouer enfin presque c'est moins esthétique alors qu'un trail super naturel le roulait vite franchement accroche-toi techniquement ça demande des compétences très pointues qui sont pour le coup très différentes de l'ADH donc pour moi
[01:14:36] c'est plus la question de comment on fait pour conserver la différence entre les deux formats et pour moi cette différence-là s'effectue principalement par les trails le choix des pistes qu'on roule ok en 2024 il s'est passé un truc chouette que tu as vécu bien c'est un championnat du monde qui était quelque chose qui arrivait un petit peu comme un cheveu sur la soupe quand on ne s'y attendait pas je crois que ça a surpris tout le monde
[01:15:07] j'étais d'ailleurs surpris mais content de voir que l'UCI avait justement répondu à un appel du pied hyper hyper poussé quand même des athlètes ok les gars on n'a pas de championnat du monde on passe pour quoi comment est-ce que toi tu as vécu ça de l'intérieur et qu'est-ce que ça a changé pour toi sur cette saison-là alors que tu avais déjà trois titres
[01:15:38] trois titres mondiaux qui n'avaient pas évidemment la même saveur puisque tu étais tu avais gagné la coupe du monde d'enduro mais tu n'étais pas championne du monde d'enduro qu'est-ce que ça a changé dans ta saison ta préparation et ton expérience alors déjà en fait en interne en enduro on a commencé à entendre parler de l'éventualité d'un championnat du monde deux ans auparavant donc deux ans auparavant il y avait le bruit qui courait comme quoi un jour on aurait notre championnat du monde donc on a au début pensé que peut-être
[01:16:08] il arriverait en 2023 et après ça s'est confirmé qu'il arriverait seulement pour 2024 et jusqu'à la fin franchement on a eu peur enfin moi perso j'ai vraiment eu peur parce que je savais que 2024 c'était ma dernière saison voilà en tant que que pro avec cet engagement là et du coup j'ai vraiment eu peur que ça n'arrive pas on l'a su assez tardivement on l'a appris je crois en juin pour septembre mais il y avait le bruit qui courait deux ans auparavant donc en fait moi ça faisait deux ans que j'avais plus que ça
[01:16:37] que je savais que ce jour allait arriver que le jour où ça allait arriver il n'y avait pas moyen que je passe à côté donc en fait déjà ma préparation a commencé finalement deux ans plus tôt donc ça a été préparation physique de monter en puissance de corriger tous les défauts enfin les défauts d'améliorer tous les défauts que je pouvais avoir pour essayer de compenser et d'arriver jusqu'à la meilleure version de moi-même deux ans plus tard du coup
[01:17:06] c'était souvent des critères sur le physique qu'il a fallu que je corrige et après des prises de vitesse pure et dure dans des sections très dégagées parce que je suis un petit gabarit donc c'est dur pour moi de lutter des fois dans les sections qui sont complètement dégagées très rapides et du coup comment je génère de la vitesse pour compenser mon petit gabarit dans ces sections-là donc il y a eu ça et après l'amélioration des critères physiques de puissance pure et dure à l'arraché être capable
[01:17:36] de tenir sur des spéciales longues qui sont physiques tout en remettant tout le temps continuellement donc ça ça s'est travaillé sur deux ans et ensuite il y a vraiment eu la préparation mentale de se conditionner à ces un jour parce que jusqu'à présent moi j'avais gagné des classements de coupe du monde tu vois c'est un général t'as toute une saison c'est la régularité qui prime et ça a toujours été un peu ma force d'être très régulière par contre peut-être une difficulté à aller faire un coup d'éclat quand il faut faire un coup d'éclat
[01:18:05] donc là du coup il a fallu s'entraîner à se dire ce jour-là cette manche de coupe du monde c'est comme si c'était le championnat du monde vas-y on y va et du coup sur cette saison 2024 j'ai choisi un petit peu stratégiquement des manches que j'allais considérer comme le championnat du monde et c'est ce que j'ai fait par exemple à Léo Gang Léo Gang pour moi c'était vraiment mon entraînement championnat du monde ce jour-là qui pleuve qui vente peu importe ce qui se passe il faut que je gagne et du coup c'était bien de l'avoir fait
[01:18:35] en amont parce que ce championnat du monde il arrive là en 2024 et moi je sais que j'en ai qu'un donc là il y a tout un truc mental de pression j'en ai qu'un j'en ai pas qu'un mais en tout cas j'ai eu une chance pour expliquer donc tu expliques-nous pourquoi t'en avais qu'un j'avais annoncé en fait pas que j'ai un plan de carrière hyper tracé mais si en fait j'avais annoncé qu'en début de saison 2024
[01:19:05] je l'ai fait pendant la presse-conférence de la toute première étape de coupe du monde en Italie que l'année d'après en 2025 je prenais une pause je ferais pas de compétition dans le but d'essayer de devenir maman et que voilà c'était mon projet perso de vie et quoi qu'il allait se passer sur cette saison de 2024 en fait j'allais pas changer mes plans si je gagnais pas ce championnat du monde concrètement ça aurait rien changé à 2025 ça aurait été un petit goût de pas fini
[01:19:34] j'aurais eu un goût d'inachevé mais ça aurait en choix pas changé ma décision donc forcément ce championnat du monde quand tu sais que ta meilleure chance c'est maintenant peut-être qu'à l'avenir oui j'en referai des championnats du monde mais jamais avec la préparation que je pouvais avoir là donc du coup ça rajoutait la pression de comment je fais pour pas passer à côté parce que combien de fois on a vu des athlètes surpréparés qui sont donnés favoris et qui pour autant le jour J ils passent à côté et ça pour moi
[01:20:04] c'était une vraie crainte j'avais vraiment peur de me dire t'as tout fait ça fait deux ans que tu penses qu'à ça tu t'es entraîné comme jamais de toute ta vie sur tout l'hiver sur tout l'été je me suis jamais entraîné comme ça vraiment genre je pouvais pas faire mieux je me dis t'as coché tous les critères de ta fameuse liste t'arrives t'es préparé et il reste l'aspect mental parce que c'est bien beau d'arriver super préparé mais maintenant faut y aller faut le faire faut le réaliser et du coup ça a été un travail hyper intéressant
[01:20:33] avec mon préparateur mental de comment on fait pour que arriver ce jour là je sois à la fois full focus concentré mais relâché et ça a été presque une sensation magique pour moi ce jour là parce que ça s'est mis en place et ça s'est pas fait dans la douleur au contraire ça a vraiment été une journée très fluide très naturelle et en fait je pense que là
[01:21:02] où ça a marché pour moi c'est que j'ai réussi à inverser le process mental de pas me dire t'as qu'une seule chance de le faire pression d'enfer sur tes épaules si t'y arrives pas tu fous en l'air tout ça je l'ai vraiment vu comme la chance que cette journée là soit l'apogée de 10 ans de travail et du coup 10 ans de travail avec toute ma famille avec tout mon entourage toutes les personnes qui ont contribué à faire en sorte que je sois l'athlète
[01:21:32] que je suis aujourd'hui mon entraîneur mon préparateur mental la liste elle est très longue de toutes ces personnes qui ont été là à mes côtés et aujourd'hui t'as la chance de montrer tout ce que t'as pu mettre en place tout ce que t'as pu faire donc en fait aujourd'hui tu déroules tu déroules finalement le plan et le plan c'est ça ça ça et allez ok c'est parti et je pense que du coup c'est ce qui m'a permis d'être plus relâchée dans le moment présent et de vivre ce championnat du monde
[01:22:01] comme si c'était une chance parce que franchement en fait c'est ça j'avais la chance énorme déjà d'être encore là sur les manches d'enduro de pouvoir le faire d'avoir eu tout ce soutien jusqu'à cette épreuve finale de la première partie de ma carrière et en fait presque le matin de la course je me suis dit c'est quoi allez show must go c'est parti genre maintenant c'est pas le spectacle mais pas loin juste tu déroules tout ce que tu dois faire tout ce que ça s'est pas passé aussi facilement
[01:22:31] que ça en a l'air il a fallu aller le chercher très clairement et Mélanie était vraiment très très en forme ce jour là donc il a fallu aussi jouer des coudes mais je me suis pas laissée on va dire en tout cas contrarier j'avais un plan très établi sur comment je voulais rouler chaque spécial de la journée et même quand le chrono finalement de Mélanie se rapprochait très dangereusement du mien et voilà elle était en possibilité elle aussi de remporter le titre mais je suis restée vraiment concentrée sur moi
[01:23:00] en me disant ben non je suis mon plan cette spéciale là je vais lâcher quelques secondes je le sais j'en ai conscience mais je sais qu'en lâchant ces quelques secondes là je me mets à l'abri d'une chute ou de potentiellement quelque chose qui peut mal se passer par contre je sais que cette spéciale là elle est de nouveau à mon avantage je vais pouvoir prendre du temps voilà donc je suis restée très centrée sur moi et c'était un moment magique pas seulement pour moi mais pour l'enduro
[01:23:30] c'était vraiment une belle fête et je pense que peut-être on avait eu cette sensation que les coupes du monde ont été beaucoup en Europe qu'il y avait un peu moins cet engouement cette passion ou même cette folie pour l'enduro et je peux t'assurer qu'à Kanadzei sur ce championnat du monde c'était l'enduro comme on l'aime qui vibre où tout le monde est ensemble tout le monde se porte toutes les nations et c'était très très beau comme moment ce qui est fou c'est de se dire
[01:23:59] qu'à l'image de dans un autre registre mais Anne Caro qui sur sa course olympique en fait où dans ce dernier virage elle s'est fait faillie coupée en deux par Shanazrid mais toi ces championnats du monde en fait c'est la combinaison de tout ce travail que t'as mis en oeuvre technique physique mentale etc et tout combiné là faisait que à ce moment là t'étais
[01:24:28] prête rien que de parler de cette course d'Anne Caro ça me met les frissons je suis Anne Caro a toujours vraiment été un modèle vraiment je l'admire tellement et puis j'ai eu la chance de courir avec elle ce qui en soit est vraiment magique quand tu sais je la regardais avec des yeux je me souviens moi je lui avais fait signer un maillot j'avais 6 ans au rock d'azur et je n'osais même pas lui parler tellement elle m'impressionnait et après j'ai eu la chance de courir avec elle pendant quelques années quand elle aussi faisait de l'enduro et donc oui
[01:24:58] c'est des courses qui sont hors normes mais cette course là elle a faite aussi avec une volonté de faire c'est une course qu'elle a faite pour son père donc c'est tellement fort ce genre de moment où en fait tu te transcendes parce que t'as une vraie volonté t'as un vrai but et je pense que elle a été capable d'aller au bout de cet effort et ramener cette victoire parce que sa volonté derrière elle était tellement énorme tu peux pas venir battre quelqu'un qui a une volonté comme ça sur un jour pareil franchement
[01:25:27] c'est pas impossible mais la personne va être capable d'aller tellement plus loin parce qu'il y a une volonté qui vient de là qui vient du coeur qui est avec passion et moi je pense que ce championnat du monde il a été pour moi un petit peu une façon de remercier vraiment le soutien que j'ai eu en fait j'ai conscience que avoir un athlète dans ton entourage c'est beaucoup de sacrifices c'est énormément de sacrifices et bien entendu on vit nos rêves on vit de notre passion et c'est formidable
[01:25:56] mais c'est aussi pas de vacances Cédric le pauvre on part une semaine par an à Osgore faire du surf c'est la seule fois où on part sans vélo toutes les autres vacances je pars avec lui on part avec un vélo parce que moi je dois m'entraîner donc c'est tout bête mais c'est ça pendant 10 ans et en fait tous les moments de vie on va au resto à 9h30 on part faut que j'aille dormir ou les fêtes avec des amis c'est pareil et en fait c'est en continu
[01:26:25] pendant des années sur toute ta vie et quelque part tu l'imposes à ton entourage tu l'imposes à ta famille tu l'imposes à tes amis et à ton compagnon ou ta compagne et du coup pas que c'est usant mais pour la personne qui vit avec toi ça peut être un poids et pour moi la seule façon la seule façon c'est ma façon à moi en tout cas de rendre c'est de ramener quelque chose qu'on peut fêter une célébration et pour moi vraiment quand j'ai gagné j'ai pas eu l'impression que moi
[01:26:55] Isabo j'étais championne du monde c'était on est championne du monde toute ma tribu toutes les personnes qui sont autour de moi tout mon entourage et les personnes qui m'ont accompagnée et je pense que j'avais pas mesuré à quel point ça serait quelque chose de beau pour l'ensemble des personnes qui m'entourent jusqu'à ce que je l'ai et en fait j'ai mes meilleurs amis qui ont pleuré je me mesurais pas en fait l'impact pour eux de ramener ce maillot et en fait c'est une fois que je l'ai eu
[01:27:25] et que j'ai vu la joie que ça a provoqué sur la ligne d'arrivée il y avait Morgane Sech qui était en pleurs elle qui m'a vue qui m'a fait débuter l'enduro et tu vois tu te dis putain mais c'est c'est fou à quel point c'est pas moi c'est nous et c'était juste trop beau et je pouvais je pouvais pas mieux conclure cette première partie de carrière que comme ça et en tout cas avec les gens qui m'ont accompagnée et ce soutien de fou quoi et je mesure à quel point ouais je suis chanceuse
[01:27:54] j'ai beaucoup de chance donc tu nous parlais tu nous parlais à l'instant de Cédric Cédric qui est ton qui est beaucoup de choses qui est beaucoup de choses voilà est-ce que tu peux nous parler de lui alors après j'ai évidemment plein de plein de questions mais parle-nous de la place de Cédric dans dans ta vie en fait en gros Cédric a vraiment été
[01:28:23] je l'ai rencontré un petit peu quand j'ai commencé l'enduro et en fait c'est naturellement il m'a soutenu aidé un petit peu à partir dans cette direction là jusqu'à ce qu'on monte carrément une équipe ensemble avec Kylian Bron à l'époque le Intense Mavic Collective c'était notre première équipe voilà qu'on fondait qu'on gérait et dans la vie de tous les jours on est ensemble donc et il y avait cette dimension de rajouter finalement le travail et on tu sais jamais trop
[01:28:53] ce que ça va donner et des fois je pense que ben oui pour certaines personnes ça marche pas nous on a eu la chance que ça fonctionne et ça fonctionne bien et ça me permet surtout d'aller encore plus loin sur les résultats en termes de performance et ensuite naturellement ben une fois que voilà on a terminé l'équipe il m'a suivi chez La Pierre et ensuite ben on est rentré chez La Pierre en 2020 on y est toujours aujourd'hui et ça a été mon mécano depuis 2018 donc c'est lui qui s'occupe
[01:29:22] de mon vélo exclusivement et ensuite il est manager du La Pierre Gravity Collective et du coup voilà ça fait depuis 2018 qu'on travaille ensemble et au-delà de ça c'est vraiment on va dire pour moi un pilier donc c'est-à-dire qu'il est là quand ça va il est là quand ça va pas et souvent ben c'est important d'avoir quelqu'un au quotidien qui arrive un petit peu à te pas te remotiver parce que c'est pas le mot on manque jamais de motivation c'est pas ça le problème mais des fois t'as besoin de
[01:29:52] quelqu'un qui te dise ça va aller quoi genre accroche-toi c'est dur mais accroche-toi ça va le faire quand tu t'entraînes et que tu vois pas trop de résultats ou que t'as des passages un petit peu à vide sur les compétitions et moi il a vraiment joué ce rôle-là pour m'accompagner et là où je trouve que c'est quand même vraiment une force c'est qu'on arrive à avoir cette relation au travail parce que finalement ben oui on travaille ensemble c'est mon mec à nos mon manager mon agent
[01:30:21] donc on travaille ensemble mais on arrive à faire la part des choses et à séparer vie pro de vie perso et en fait quelque part c'est moi qui suis sur le vélo mais en fait c'est un peu comme si on y était tous les deux quoi je peux les courses c'est pas juste pour moi c'est un vrai travail d'équipe et en fait il me permet de ouais d'arriver à exploiter mon potentiel au max et surtout de comprendre et de m'accompagner au quotidien et avec tous les sacrifices que ça peut impliquer
[01:30:51] je pense que j'aurais pas réussi à être aussi bien en tout cas aussi performante si dans mon quotidien j'avais pas eu quelqu'un qui m'accompagne et qui comprenne parce que si t'es avec quelqu'un qui comprend pas pourquoi tu le fais ben il va se dire mais qu'est-ce qu'elle a elle à vouloir aller se coucher à 21h à la grand-mère tu vois genre c'est bon ça me saoule et en fait lui non comprend tout à fait pourquoi je le fais il sait exactement et du coup il t'encourage enfin pas qu'il m'encourage mais en tout cas il me met jamais mal à l'aise
[01:31:20] par rapport à mon quotidien qui des fois est un petit peu ouais bizarre tu vois genre quand tu vas te frapper des exercices pas possibles on sait tous les deux pourquoi je le fais et à la fin c'est ce qui fait que on vit des moments très forts sur les compétitions quand ça marche parce qu'on mesure l'ampleur du travail qu'on a accompli pour en arriver là ce jour-là c'est hyper intéressant je trouve parce que dans ta construction de alors on parle d'éléments de performance mais
[01:31:49] on parle aussi de l'entourage qui est un élément déterminant de la performance et encore une fois on parle un peu aux petites filles et aux jeunes femmes qui nous écoutent et qui sont peut-être à un moment où elles cherchent un compagnon quelqu'un avec qui passer un petit peu de temps et ce qu'on entend quand même dans ce que tu dis c'est que t'as trouvé une personne qui qui te comprenait pleinement
[01:32:19] qui t'a soutenu et qui également pour avoir un petit peu discuté avec lui et d'autres mais t'as vu en toi aussi les capacités que tu pouvais avoir là où toi-même tu les voyais pas ah ouais très clairement je pense qu'en fait il a surtout vu à quel point c'était important pour moi et je pense que des fois c'est difficile de mesurer chez quelqu'un est-ce que c'est quelque chose que tu fais juste parce que
[01:32:49] c'est cool je veux dire tu peux gagner ta vie avec le vélo ouais super c'est cool ou est-ce que tu le fais parce qu'il y a quelque chose de beaucoup plus profond derrière et je pense que c'est ce qu'il a réussi à déceler en fait il a compris que je faisais ça parce qu'il y a un vrai truc en moi qui me pousse à le faire espèce de drive de volonté qui est là depuis toujours et en fait qui me dirige et en fait c'est plus fort que moi c'est vraiment je voulais aller vers là et je pense qu'il a ouais il a vu
[01:33:19] à quel point c'était important pour moi c'était pas juste du vélo c'était bien plus c'était un petit peu bah ma vie finalement et je voulais un peu une fois que j'avais saisi que c'était possible parce que c'est toujours pareil on en revient où en fait c'est possible une fois que je me suis rendu compte qu'en enduro je pouvais potentiellement réussir un jour à avoir tel ou tel niveau ce dont on parlait plus tôt de flow ça a été une vraie direction une vraie volonté et je pense que lui a compris de l'importance de ça dans ma vie a compris que
[01:33:48] quand je suis dans de bonnes dispositions j'ai la capacité d'aller très très loin de repousser beaucoup de limites d'avoir une discipline de faire et je pense que de toute façon il a aussi compris qu'il pouvait pas se mettre en travers de ça en fait ça pouvait pas c'était trop présent donc en fait qu'est-ce que tu fais tu vois ça chez quelqu'un t'as envie de l'encourager à poursuivre et presque des fois c'était plus difficile pour moi parce que j'avais l'impression que c'était tout le temps moi finalement c'est toujours pour moi c'est toujours lui qui fait l'effort pour moi
[01:34:18] c'est lui qui fait mon mécano sur les courses qui est tout le temps là pour moi et moi qu'est-ce que je fais pour lui du coup j'étais souvent un petit peu ouais pas gênée mais t'es un peu mal à l'aise tu te dis t'as quelqu'un dans ta vie qui fait tout ça pour toi et finalement en retour t'arrives pas à donner grand chose et en fait je me suis aperçue ça a mis un peu de temps mais j'ai saisi après coup qu'en fait quand je gagnais c'est comme si lui gagnait il le ressent vraiment il est vraiment content et en fait je me suis aperçue que finalement ouais je peux pas lui rendre beaucoup
[01:34:48] mais ce que je vais lui rendre c'est que chaque course que je vais faire je vais la faire à fond je vais la faire à fond pour moi parce que je me suis entraînée je me suis donné du mal mais je vais aussi la faire à fond parce que j'ai quelqu'un qui me soutient qui donne tout pour moi t'as pas le droit de te de pas te donner si t'as ce soutien inconditionnel en fait faut aller au bout et en fait finalement bah toute ma carrière ça a été ça j'ai été toujours à fond quand j'avais 6 ans pour mes parents c'était ma façon de les remercier de me déplacer
[01:35:17] sur toutes les compétitions du dimanche ensuite bah plus tard j'ai eu ma façon de me donner à fond pour remercier Cédric de tout l'investissement qui m'est à mes côtés et enfin bah l'apogée de me donner à fond sur ce championnat du monde pour toutes les personnes qui m'ont encouragée et tu disais l'entourage l'entourage pour moi c'est vraiment un point clé je pense de la vie d'athlète et je pense de la vie en général pour tout le monde mais je pense que c'est important d'être entourée de personnes avec qui déjà tu te sentes bien avec qui tu sois en confiance
[01:35:47] à qui tu peux tout dire et finalement moi ça s'est constitué naturellement au détour de rencontres mais voilà je suis avec mon préparateur mental depuis 2018 Patrick on est allé jusqu'en 2024 ensemble mon coach physique c'est Nicolas Philippi pareil on travaille ensemble depuis 2018 mon ostéopathe Stéphane idem bon mon physio c'est mon kiné c'est mon frère donc pour le coup c'est encore plus vieux mais en fait j'ai vraiment cette équipe
[01:36:17] autour de moi et Hilaria qui est arrivée un petit peu plus tard qui a été ma masseuse chez La Pierre et qui a été là sur toutes ces années hyper importantes de 2020 jusqu'à 2024 la dernière course et ça a constitué finalement mon entourage dédié à la performance parce que finalement c'est ce que c'est on était tous dédiés au fait que je performe mais toujours dans la bienveillance toujours dans la compréhension dans l'écoute dans le partage et c'est ma dream team c'est l'équipe
[01:36:46] qui fait que je me sens forte et qui me soutient aujourd'hui j'ai l'impression que tu as une position qui est assez unique qui est cette position de tu es une femme visible tu as vocation à l'être un petit peu plus on en parlera un petit peu plus tard mais une femme qui a la capacité de porter un message et tu nous en as parlé un petit peu avant qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui
[01:37:16] justement comment tu es plus à même d'assumer cette position que ce que tu l'as été avant alors je me sens toujours pas forcément légitime de le faire mais en fait la finalité pour moi c'est de me dire qu'est-ce que j'aurais voulu ou qu'est-ce qui aurait pu en tout cas changer un petit peu ma façon de voir les choses quand j'étais gamine et que j'ai commencé le vélo si par exemple j'avais eu la chance d'avoir les réseaux sociaux ou en tout cas un moyen d'entendre ce message
[01:37:46] et je me dis si je l'avais entendu qu'est-ce que ça aurait changé pour moi et je me dis déjà le simple fait de concevoir qu'être un jour professionnel en VTT en étant une femme ça puisse exister et en fait finalement c'est ce qui me pousse à prendre la parole de la même façon que aujourd'hui oui je prends la parole sur les problèmes que j'ai pu avoir par rapport à l'alimentation et ce genre de choses ou les problématiques que tu peux rencontrer en étant une femme dans l'industrie du VTT qui a énormément évolué mais où malgré tout il faut continuer
[01:38:16] un petit peu de se faire sa place donc en fait c'est plus c'est plus ça qui me pousse à le faire de me dire je peux pas garder ce message que pour moi parce que moi aussi j'aurais aimé l'entendre quand j'étais plus jeune et du coup c'est hyper fort quand aujourd'hui je vois des toutes petites qui viennent me voir et qui tu vois tu vois que tu arrives à leur faire passer un petit peu ce message là et ça fait plaisir en fait c'est beau et ça change les choses et je pense que il faut continuer dans cette direction là
[01:38:45] et en fin de compte bah ouais moi je suis juste parmi d'autres femmes qui essayent de faire passer ce message et c'est tout et en fait je me revendique absolument pas comme un rôle modèle ou quoi que ce soit je suis juste moi avec mon histoire mon expérience et si je peux essayer d'apporter quelque chose et bah je le ferai alors justement est-ce que t'as des combats des ouais des batailles ou des choses que t'aimerais accomplir
[01:39:15] sans être un rôle modèle comme tu nous le dis mais plutôt voilà dans cette position privilégiée d'avoir peut-être un petit peu plus de visibilité que que d'autres ou que toi avant qu'est-ce que t'aimerais faire qu'est-ce que t'aimerais accomplir mon combat numéro 1 mais ça c'est depuis en gros que bah j'ai commencé ma carrière en enduro c'est vraiment déjà de montrer qu'en fait l'enduro c'est plus accessible que ce qu'on pense et le VTT en général on a souvent cette image du sport masculin tu prends des risques tu tombes tout ça c'est complètement
[01:39:45] faux en fait c'est toujours pareil c'est ce que t'en fais et déjà mon premier combat c'est de montrer qu'en fait non le VTT c'est accessible c'est accessible à tout le monde c'est un super beau sport où t'es dans la nature tu peux te faire plaisir donc déjà je dirais que c'est de montrer aux petites filles aux femmes et puis même aux hommes en général que le VTT c'est un super beau sport et que tu peux tout à fait débuter sereinement ta pratique sans avoir cette image extrême donc ça c'est la première le premier combat ensuite
[01:40:15] l'autre combat ça va vraiment être de rendre la place de la femme dans l'univers et l'industrie du VTT un petit peu plus visible et aujourd'hui bah je le fais au travers d'événements par exemple on fait un événement avec les deux Alpes qui s'appellent les Girls Shredding Days où notre but c'est de réunir un tas de femmes pour rouler ensemble sur deux jours dans une hyper bonne ambiance c'est hyper bienveillant et puis bah moi je coach il y a d'autres coachs on essaye de les faire progresser techniquement
[01:40:44] sur le vélo et tout ça pour dire en fait regardez il y a des femmes qui roulent on pense qu'on est un petit peu seul à droite à gauche mais en fait non on est quand même nombreuses et du coup venez rencontrez-vous l'année dernière on en a eu un petit peu plus de 50 et cette année on espère faire grandir l'événement donc ça c'est sur la partie développement de la présence féminine en enduro ensuite j'ai une autre casquette qui est celle de ma reine du programme vélo de l'association 50-50 qui vient en aide aux femmes victimes
[01:41:14] de violences l'idée c'est d'avoir un programme vélo qui les aide petit à petit un petit peu à se remettre en mouvement c'est vraiment très philosophique sur le papier mais en fait c'est concrètement ce qu'on fait et ce qui se passe et en fait on s'est aperçu que le vélo est un super bon moyen pour elles de prendre confiance de reprendre confiance d'aller de nouveau de se sentir capable et en fait souvent ça déclenche bien plus que ce qu'on s'imaginait dans leur vie
[01:41:43] et voilà ma partie c'est de mettre en lumière ce programme de lui apporter de la visibilité et quand je peux je me rends sur Lyon où on a une antenne qui fait beaucoup de travail et de passer des journées avec elle et j'ai eu l'occasion de rencontrer quelques groupes de femmes qui ont pu être aidées par le programme et je dois avouer que c'est des journées où on peut même pas mesurer l'impact c'est fou mais moi c'est un petit peu ma façon de rendre au vélo ce que le vélo
[01:42:13] m'a apporté dans ma vie mais on peut même pas mesurer l'impact de ses sourires sur ce qu'elles te renvoient en fait ces femmes là franchement rien que d'en parler ça me met les frissons c'est tellement beau le vélo ce que ça crée dans une vie et en fait c'est des femmes qui n'étaient pas destinées à faire du vélo elles le font au travers de ce programme donc ça voilà c'est ma partie un petit peu sur l'associatif et enfin là vient la partie avec la pause dans ma carrière de me rendre plus disponible
[01:42:42] parce que forcément avec tout le calendrier des compétitions je pouvais pas forcément le faire et là avec un petit peu plus de temps ou en tout cas moins d'obligations c'est de me rendre encore davantage disponible pour communiquer avec les femmes les jeunes filles les aider les encourager donc je pense que ça va être notamment au travers de ma chaîne YouTube et d'événements que je vais mettre en place sur la saison été des journées femmes où je coach on roule ensemble
[01:43:12] on débute et ça sera aussi bien en vélo de route qu'en VTT vraiment je veux rendre l'univers du vélo accessible ce qui je trouve tombe pas tombe mais arrive quand même à un moment où on sent qu'il est en train de se passer quelque chose enfin enfin et on en a parlé un peu tout à l'heure moi je suis issu quand même d'une génération voilà
[01:43:41] où j'ai commencé le vélo dans les années fin 90 2000 où effectivement les femmes ont toujours fait du sport il n'y a pas de soucis avec ça mais la place de la femme dans le sport ou en tout cas la notion d'équité dans le sport n'a pas toujours été là et aujourd'hui là très récemment on a vu le Dark Fest où on voit des filles qui envoient des trucs sales comme on dit on a déjà vu la rampage mais là on voit ça
[01:44:12] on arrive à un niveau où on voit que les filles c'est des badass quoi je pense qu'en fait c'est une considération en fait tu as souvent eu ce truc et là je ne parle pas que du vélo je parle du sport en général où tu avais l'impression que la compétition féminine elle était perçue comme moins intéressante que celle des hommes parce que le niveau était moins bon je pense qu'il y a toujours eu ce côté-là dans le sport et en fait aujourd'hui on s'aperçoit que tu regardes une course de cross country
[01:44:41] chez les femmes tu regardes un Paris-Roubaix féminin en fait le spectacle il est tout aussi bon voire mieux des fois il y a plus de combativité d'affrontement chez les femmes selon les compétitions que chez les hommes des fois il y a les écarts c'est plus qu'on pouvait voir avant et je pense que ça a contribué à montrer qu'en fait c'est tout aussi intéressant c'est tout aussi passionnant il y a eu un changement de mentalité aussi de mesurer qu'en fait
[01:45:11] une femme au même titre qu'un homme dans l'industrie du vélo là je parle elle peut faire vendre des vélos ça a tout changé et ça a été assez progressif mais je pense que ça s'est accéléré sur les dernières années moi j'ai commencé l'enduro en gros le mieux que tu pouvais espérer à l'époque c'était qu'on te prête ou qu'on te donne un vélo quasiment et puis qu'on te paye des déplacements et déjà tu vois c'était très bien mais quelque part aller demain vivre de ça ça s'adressait à peut-être trois quatre femmes
[01:45:40] et grand max et encore et aujourd'hui tu vois que bon il y a quand même beaucoup plus de professionnels dans la discipline qu'avant et puis voilà tu vois les prize money il y a beaucoup de choses qui se sont améliorées qui sont plus équitables que par le passé mais je pense que le principal facteur c'est de se dire qu'en fait une nana sur un vélo elle peut tout déchirer et en fait c'est hyper cool à voir tu vois une course voilà une Myriam Nicole une Tannessi Greil
[01:46:10] enfin en descente elle déchire tout quoi c'est trop beau à voir et regarde encore là très récemment Pauline qui va te claquer un Paris-Roubaix enfin c'est beau c'est un beau moment de sport et je pense que voilà ça s'est vraiment amélioré sur ces dernières années et pour moi on n'est qu'au début parce que du coup ce qu'il est en train de se passer c'est que maintenant t'as les petites filles d'aujourd'hui qui voient tout ça qui se disent ah ouais genre moi aussi je vais être à la rampage et du coup en fait beaucoup plus rapidement elles vont être à un niveau
[01:46:39] où nous on n'était pas parce qu'on pensait pas que c'était possible donc pour moi la future génération mais elle va tout déglinguer et je le vois déjà sur l'événement par exemple que je fais aux Deux Alpes j'ai un groupe de petites le matin où elles ont entre 7 ans la plus jeune jusqu'à 13 ans la plus âgée et tu vois comme ça roule tu débloques tu débloques c'est vraiment incroyable cette nouvelle génération qui arrive et qui pour moi va vraiment tout changer
[01:47:09] c'est marrant ce que tu dis parce que on a vu une génération type Jackson Goldstone qui arrive donc petit gamin de Squamish machin sur sa draisienne et tout et puis maintenant qui déchire tout on n'a pas encore complètement vu la même chose chez les filles mais c'est imminent je pense que de la même façon qu'il y a eu un décalage dans le sport depuis toujours c'est pour ça aussi ça explique ce temps mort en fait c'est que ça a mis plus de temps
[01:47:39] la rampage femme c'est hyper récent Darkfest idem enfin tout Paris-Roubaix Tour de France c'est hyper récent finalement que tu peux voir et surtout que les petites filles peuvent aussi se projeter en se disant ah ouais regarde elles font ça donc je pense que forcément ça demande un laps de temps plus important le temps que cette génération là arrive finalement mais moi je vois déjà l'impact ne serait-ce que des réseaux sociaux sur ce groupe par exemple comme je te dis
[01:48:09] de jeunes filles qui roulent et qui roulent d'une façon en fait tu le vois en fait l'impact je veux dire regarde moi j'étais purement performance parce que je voyais je regardais le site internet d'Anne Caro par exemple et c'était un palmarès qui était affiché c'était pas des vidéos d'elle je voyais pas tu vois j'avais pas cet accès aux images finalement les seules images que je voyais ouais c'était s'il y avait un film de vélo qui passait ou sur une retransmission de compétition donc mon seul but c'était d'aller vite
[01:48:38] aujourd'hui elles vont vite mais non seulement elles vont vite elles sont super stylées elles t'envoient des whips déjà à 13 ans donc il y a vraiment ce bénéfice je sais pas si on peut dire ça comme ça mais en tout cas l'impact des réseaux sociaux sur leur riding tu le vois très clairement et j'ai en tête une vidéo d'une jeune fille qui s'appelle Phoebe je remettrai les liens dans la description et dans la vidéo mais I am Phoebe ou my name is Phoebe bref sur Insta
[01:49:08] et j'en profite pour dire à celles et ceux qui ont des vidéos de jeunes filles envoyez-les envoyez-les les petites qui font du vélo comme ça peut-être qu'on en inspirera d'autres tu le vois de plus en plus maintenant il y a beaucoup de papas qui sont super fiers de leur petite fille et qui le montrent alors après attention il faut pas que ça soit c'est toujours pareil les réseaux ça a du bon et ça a du mauvais il faut pas que ça soit au détriment de l'enfant et il faut je pense être très vigilant et faire très attention là-dessus
[01:49:38] mais en tout cas ne serait-ce que tu vois voir passer des vidéos je me mets à la place d'une jeune fille d'aujourd'hui qui va passer des vidéos d'une Tennessee Grave ou de son idole tu te projettes et t'assimiles voilà sa façon de rouler le style le style le là et je pense que ça t'impacte et moi vraiment je mesure cet effet avec les petites que je coach et que je côtoie qu'est-ce qui selon toi reste à faire évoluer à changer
[01:50:07] comme état d'esprit et tout alors on a une liste énorme non c'est pas une liste énorme mais c'est juste que je pense qu'il y a encore un peu de c'est des histoires de génération en fait et je pense qu'il y a des gens pour qui c'est tellement des fois un petit peu pas dur à concevoir mais qui ont tellement grandi selon un schéma selon un modèle qui était en place depuis des années que je veux dire c'est tout bête mais des fois moi je me c'est des réflexions
[01:50:37] qui sont pas méchantes c'est pas méchant soit la personne veut pas être méchante quand elle dit ça mais des fois tu te prends encore des trucs où tu sais moi je regarde la personne comme ça il est sérieux lui il vient de me dire ça tu vois mais je sais qu'il fait pas exprès c'est juste que c'est sa conception qui est un petit peu erronée ou en tout cas qui est plus actuelle avec ce qui se fait aujourd'hui mais on prend du recul et je pense que voilà mais il y a encore des fois des gens qui pensent que c'est plus facile de réussir en VTT si t'es une fille
[01:51:06] c'est plus facile enfin des conceptions qui sont aujourd'hui complètement erronées et qui mettent un peu de temps peut-être à changer chez certaines personnes mais je dois avouer que franchement la proportion de réflexions comme ça a vraiment diminué sur les dernières années et celles qui restent en fait c'est presque qu'ils sont tellement ancrés là-dedans qu'ils font pas exprès c'est pas méchant mais des fois tu te prends des réflexions moi je dis jamais rien parce que je suis hyper cool
[01:51:36] je suis hyper relax mais des fois je fais un petit genre ok bon allez salut parce que ce que j'entends c'est complètement encore lunaire mais ça montre juste que ouais c'est pas encore acquis en tout cas la place des femmes dans le VTT et ça va prendre un petit peu de temps peut-être qu'à l'image d'une Marion Rousse qui prend la tête du Tour de France Femmes peut-être qu'on pourrait avoir une personne similaire on va dire dans le VTT ouais
[01:52:05] mais je pense que déjà voilà on voit la place des femmes aujourd'hui dans les équipes chez les marques enfin ça va vraiment évoluer il y a une vraie prise de conscience de ce que ça peut apporter et je pense que ça va continuer encore mais en tout cas aujourd'hui très clairement l'opinion est vraiment plus prise en compte qu'avant et on voit aussi une évolution surtout le matériel tu vois il y a eu une époque où t'avais les marques qui te disaient qu'elles faisaient des trucs pour les femmes et ouais c'était rose
[01:52:34] super les gars il a fallu combien d'ingé pour pondre ça et aujourd'hui on n'en est plus du tout là vraiment on voit des produits super techniques qui répondent à un vrai besoin à une vraie demande donc je me dis que voilà ça va continuer d'évoluer mais moi perso dans l'enduro j'ai vraiment vu une évolution entre quand j'ai commencé et aujourd'hui et on n'est plus du tout à la même place donc c'est cool et je suis certaine
[01:53:04] que ça va vraiment s'accélérer dans les années qui arrivent et j'ai l'impression que alors même si tu ne veux pas être un rôle modèle et que tu veux que tu peut-être n'assumes pas encore cette position que tu n'as pas choisi mais tu as quand même cette position unique aujourd'hui et j'ai l'impression que le discours que tu portes aussi en en assumant la pause que tu que tu es en train de faire tu es en train quand même
[01:53:34] de dire attendez les gars il est normal en tant que femme aujourd'hui de dire bah en fait ma carrière je peux la mettre de côté sans dire que je dis stop à ma carrière VTT c'est des remarques que tu as eues ça tout le monde dit que je suis à la retraite oui voilà donc en fait moi j'ai jamais utilisé le mot retraite et en fait du jour où j'ai annoncé que je mettais en pause ma carrière et que du moins je terminais la partie pro full time de ma carrière
[01:54:04] ce qui est vrai genre ma carrière à temps plein d'athlètes de haut niveau j'ai bien conscience qu'elle sera un petit peu derrière moi si demain j'ai un enfant en fait mais ça c'est plus par on ne peut pas dire contrainte c'est pas le mot mais c'est une réalité et du coup quand j'ai annoncé ça j'étais assez surprise parce que tout de suite c'était inconcevable ou en tout cas du moins on ne me laissait pas l'opportunité de dire que j'allais peut-être revenir après sauf que moi aujourd'hui je ne le sais pas si je vais revenir ou pas peut-être que effectivement je ne serai pas en capacité physique mentale de revenir
[01:54:33] ou que j'en aurais pas l'envie mais peut-être que si je vais revenir sur quelques pas un calendrier complet ce sera sans doute pas possible mais en tout cas revenir sur des manches de coupe du monde pourquoi pas et en fait je me suis aversu qu'il y a beaucoup de personnes qui ont tout de suite eu ce mot de retraite et souvent je suis assez je suis presque assez surprise parce que ok bon bah ouais oui bah oui à 30 ans je prends ma retraite c'est normal en fait non non non pas du tout et j'ai eu
[01:55:03] un peu eu du mal au début pas à l'accepter c'est pas le mot mais presque ça m'a fait de la peine en fait que les gens pensent ça tout de suite en fait un peu comme si j'étais finie parce que moi c'est ce que j'ai ressenti un petit peu des fois dans le discours des gens qui me disaient alors la retraite tu vas faire quoi comme si vraiment c'était terminé alors qu'en fait quand j'annonce que je fais ma poste j'ai que 30 ans et on l'a bien vu Cécile a continué sa carrière super tard Tracy Moseley aussi enfin on a plein d'exemples comme quoi en enduro
[01:55:33] t'es pas fini à 30 ans pas du tout et du coup je me suis sentie ouais un peu triste de me dire ok bon bah les gens ils pensent ça de toi ils pensent que ça y est t'es fini j'ai eu un petit moment pour l'assumer peut-être aussi parce que du coup c'est pas anodin pour moi de mettre en pause ce qui a rythmé ma vie pendant 10 ans donc j'étais mentalement peut-être un petit peu mal aussi le temps de vraiment intégrer ce changement dans ma vie mais du coup ça a été le premier truc qui est ressorti
[01:56:02] ouais bonne retraite ok bon je suis restée un peu bête quoi et il y a aussi quand même le fait que j'ai l'impression que c'est pas une habitude parmi les athlètes féminines de de de différencier une pause maternité d'une d'une fin de carrière aussi parce que peut-être qu'on a beaucoup appris ces dernières années sur le fait enfin sur la physionomie féminine
[01:56:30] sur la performance des femmes versus les spécificités de la femme on n'a pas beaucoup d'exemples en fait de femmes qui ont fait ça qui ont qui ont dit moi je fais une pause je mets ma carrière de côté après je reviens toi t'en as en tête t'as des gens qui t'ont inspiré de ce point de vue là ou pas ? disons qu'il y a pas mal de femmes finalement qui ont eu un enfant et qui sont revenues derrière mais qui sont peut-être revenues assez ponctuellement on va dire pas de façon
[01:57:01] voilà vraiment marquée t'as quand même Inès Thomas tu vois qui a eu Romy qui est revenu derrière sur des Coupes du Monde de Vélo Electrique qui a quand même fait beaucoup de compétitions enfin aussi en Enduro musculaire avant de passer sur l'électrique t'as Rachel qui est revenue à gagner une manche de Coupe du Monde mais finalement c'est assez ponctuel c'est pas de façon on va dire continue après moi demain je sais pas voilà on verra tu peux pas vraiment prévoir ce côté là et c'est un petit peu ce qui rend la situation
[01:57:30] pas difficile mais en tout cas pas très claire parce que c'est que des si tu peux vraiment pas savoir par contre moi je pars toujours du principe de me dire pourquoi je fermerai la porte des compétitions si demain je sais pas si je peux revenir ou pas en fait j'ai aucune raison de le faire maintenant j'ai aucune raison de décider maintenant je déciderai en temps voulu si oui ou non mais pourquoi décider maintenant ça serait pour moi enfin complètement débile de le faire et surtout des fois pourquoi les gens décideraient pour moi aussi en fait laissez-moi voir
[01:57:59] j'ai eu plein de personnes qui m'ont dit ah non mais tu dis ça maintenant tu verras ça sera trop dur bah oui peut-être que ça sera trop dur et que je te dirais putain ouais t'avais raison mais laisse-moi au moins l'opportunité de voir par moi-même et puis en tout cas d'essayer donc ça c'est le c'est le premier truc et après oui c'est assez nouveau parce que dans le VTT en tout cas enfin moi effectivement il y avait pas trop de personnes qui sont passées par là avant moi et du coup pas que j'ai eu
[01:58:29] peur c'est pas le mot mais en tout cas j'avais beaucoup d'interrogations de questions de me dire bah déjà comment tu fais quand le VTT c'est ton job parce que pour le coup moi être compétitrice aujourd'hui c'est mon métier donc du coup j'ai présenté ce projet à mes sponsors et d'abord en premier à la pierre et en fait il y a deux ans et demi maintenant je suis allée les voir et je leur ai dit c'était au moment où il fallait renouveler mon contrat j'aurais dit voilà moi j'ai un projet sur cinq ans mon projet c'est ça
[01:58:59] c'est de faire deux ans de compétition à haut niveau jusqu'au championnat du monde qui devrait arriver on sait pas quand ensuite j'aimerais faire une pause pour essayer d'avoir un enfant je peux pas vous garantir que ça se passe en 2025 en 2026 en 2027 je peux pas maîtriser par contre ce que moi je peux vous garantir c'est que dans le laps de temps où je ne fais pas de compétition je peux être une ambassadrice de marque je peux être au service
[01:59:28] du team en tant que staff jouer un autre rôle en fait vis-à-vis de la marque et après on verra je peux peut-être un jour reprendre cette casquette finalement d'athlète pour vous mais j'aurais dit finalement c'est un projet sur cinq ans avec une timeline que je ne connais pas que je ne peux pas maîtriser est-ce que vous en êtes est-ce que ça vous parle est-ce que qu'est-ce qu'on fait quoi et en fait ils ont été je pense assez novateurs dans le fait
[01:59:58] d'accepter ça parce que c'est du jamais vu enfin je pense en tout cas dans l'industrie du VTT j'ai jamais entendu une marque faire ça mais j'ai été aussi très je me suis sentie reconnue en tant que personne au-delà quand on cathelète parce qu'ils m'ont dit mais nous Isabo en fait on va t'accompagner c'est pas parce que demain ton projet c'est de faire une pause et de devenir maman qu'on va te laisser tomber on sera à tes côtés et on va te soutenir sur ces cinq prochaines années et du coup j'ai signé un contrat
[02:00:28] de cinq ans qui montre que voilà j'avais deux ans de casquette athlète à haut niveau à temps plein une pause on sait pas trop quand sur ces cinq ans avec derrière la possibilité d'être à la fois ambassadrice et peut-être de reprendre une casquette de compétitrice avec bien entendu des modalités qui évoluent au fil du contrat ce qui est complètement normal en fonction de la visibilité de ce que je peux faire pour la marque ou pas et j'ai trouvé ça
[02:00:57] absolument génial de montrer qu'en fait le soutien de la marque va bien au-delà de juste sponsoriser un athlète là tu finalement t'accompagnes une personne dans un projet de vie et vraiment pas que je ne m'y attendais pas mais j'avais aucune idée en fait de ce qu'ils allaient pouvoir me dire voilà tu sais pas en fait tu sais pas et du coup j'ai trouvé que c'était très fort et même au-delà de ça ce qui était très fort pour moi c'est le fait que en fait ils ont pas cherché à communiquer là dessus
[02:01:26] à aucun moment il y a eu un communiqué de presse qui dit ouais on s'inisa sur cinq ans ou jamais et en fait c'est vraiment une force de la marque de soutenir sans pousser de la même façon que la marque soutient mon projet 50-50 sans jamais pousser montrer ce qu'ils font et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui moi je me sens très très bien avec eux parce que je me sens reconnue et ensuite j'ai forcément présenté le même projet à l'ensemble de mes partenaires en toujours en me disant
[02:01:55] qu'est-ce qu'ils vont dire quoi et en fait dans l'ensemble j'ai tous mes sponsors qui vraiment étaient hyper conciliants contents de savoir ce projet là aussi et surtout qui ont décidé de s'aligner sur les mêmes durées que mon contrat à la pierre en disant non non mais nous aussi on sera là pour l'aventure jusqu'en 2027 et après en 2027 on voit si tu effectivement t'es pas revenu à la compétition bon ben là on en reparle
[02:02:25] ou si ça s'est bien passé t'es revenu et ben on rediscute aussi donc je dois avouer que clairement c'est hyper positif hyper encourageant et je me dis notamment pour les autres femmes de la discipline qui comme tu l'as dit jusqu'à présent concevaient leur idée de la maternité comme quelque chose qui vient clôturer qui vient après ben en fait si peut-être je peux montrer que non en fait il y a des marques qui sont prêtes à t'accompagner et qui comprennent aussi un petit peu
[02:02:55] l'intérêt que ça peut avoir pour elles on est peut-être au début ou à de quelque chose on verra ouais alors j'ai cru comprendre que le plan se déroulait dans de bonnes conditions est-ce que tu tu peux nous partager quelques éléments ben ouais écoute ça a été déjà j'ai appris le championnat du monde j'ai vraiment décidé de prendre du temps pour moi je pense que c'était important après 10 ans à fond entraînement et tout d'offrir l'opportunité à mon corps de récupérer de se remettre en route
[02:03:25] et de on va dire refonctionner quelque part et du coup je me suis vraiment pas entraînée j'ai vraiment été à l'écoute et j'ai vraiment ressenti un besoin de ne pas m'entraîner de ne suivre aucun plan de complètement relâcher la pression et j'ai été très fatiguée donc je pense que ça a montré bien le relâchement total du corps et ensuite voilà j'ai pu j'ai repris un peu de poids parce que voilà j'étais aussi affûtée de la fin de saison assez marquée
[02:03:54] par cette fin de saison hyper intense et du coup on va dire voilà j'ai retrouvé un peu la santé et c'était important pour moi dans un premier temps et ensuite ben oui j'ai eu la chance de tomber assez rapidement finalement enceinte parce qu'il s'est passé que quelques mois et ben là aujourd'hui à l'heure où on enregistre cet épisode je suis enceinte d'un petit peu plus de trois mois bravo donc c'est c'est vraiment une chance et je mesure à quel point c'est positif pour moi
[02:04:23] et c'est pas facile parce que du coup j'ai découvert aussi un autre aspect de la vie que forcément je connaissais pas qui est celui ben ouais ok j'ai dit que je voulais faire une pause maternité et j'avais pas mesuré qu'en fait on allait pas me mettre la pression mais qu'en fait j'allais croiser des gens qui me demandent ah et au fait comment ça se passe c'est tout putain mec j'ai fini ma saison en septembre on est en décembre et tu me demandes comment ça se passe pour moi enfin déjà à quel moment je vais t'en parler
[02:04:53] et surtout t'as pas l'impression que c'est un peu tu vois c'est dur pour une femme quand même de lui mettre cette pression là sur les épaules et moi j'avais pas mesuré cet aspect là jusqu'à ce que je sois confrontée et c'est vrai que je restais un petit peu des fois un peu bête et un petit peu mal à l'aise par rapport à ça en fait à l'attente les gens je pense mesurent pas enfin c'est pas pour dire mais forcément c'est les hommes qui mesurent moins que les femmes à quel point non c'est pas genre c'est pas si facile que ça en fait et ça marche pas
[02:05:22] forcément du premier coup tu peux voilà c'est pas si facile que ça en fait et ça ça a été une première chose et ensuite ça m'a permis de mesurer finalement à quel point t'es pas seule mais c'est pas hyper évident on va dire ça comme ça de faire face finalement à cette nouveauté sur ton corps comment tu te sens parce que quand t'es athlète t'as l'habitude de ressentir la moindre sensation dans ton corps
[02:05:51] bah là c'est des nouvelles sensations que tu connais pas et des fois bah ouais tu te sens finalement peut-être un peu seule donc ce que je comprends bien tu découvres au travers de cette expérience une forme de pression que peuvent aussi subir les femmes complètement franchement je mesurais pas ça parce que forcément bah j'ai jamais été dans ce cas de figure où j'essayais de tomber enceinte et en plus moi ça a été hyper finalement rapide parce que voilà j'ai arrêté
[02:06:20] les compétitions en septembre et finalement on va dire que ça a fonctionné pour moi aux alentours de janvier donc c'est pas voilà c'est un laps de temps très court mais je me dis les femmes voilà qui ont vraiment bah du mal à tomber enceinte moi j'ai ressenti cette pression sur un instant très court j'ose même pas imaginer ce que c'est et en fait je pense que des fois ouais peut-être qu'on met trop de pression sur les femmes alors que ce qu'elles vivent c'est déjà très difficile et je pense
[02:06:50] que c'est de nouveau quelque chose dont t'on parle peut-être pas beaucoup et en fait voilà qui arrive à beaucoup de monde j'ai notamment l'exemple en cross country je sais que j'avais vu passer l'histoire je me souviens plus de quel athlète il s'agit mais en tout cas elle avait partagé le fait qu'en fait ça faisait des années qu'elle essayait en off qu'elle continuait sa carrière en parallèle et que là ça y est elle était enceinte mais qu'elle avait mis des années et tu te dis
[02:07:19] pour ces femmes là c'est compliqué c'est sur des années si en plus tu rajoutes une pression de l'entourage ou alors une pression sociale c'est atroce parce que oui là ok ça a marché pour moi mais ça aurait pu ne pas marcher pendant encore deux ans quoi et du coup j'ai annoncé que je fais une pause et ça veut dire quoi ça veut dire pendant les deux ans de ma pause je ressens cette pression où on te demande alors au fait t'en es où quoi donc ouais c'est un petit peu quelque chose que j'avais pas que je pouvais même pas concevoir
[02:07:49] en dire ok bon évidemment on te souhaite que tout se passe pour le mieux et voilà et qu'on te souhaite le meilleur dans ce laps de temps alors là dans les prochains mois qu'est-ce que tu vas faire ça va être quoi ton programme ton actu comment tu vas compenser justement tout l'entraînement que tu fais pas déjà je vais avoir plusieurs casquettes et en fait finalement toute ma vie j'ai eu plusieurs casquettes
[02:08:19] et c'est ce que j'aime c'est comme ça que voilà je me sens le mieux j'ai avoir déjà une casquette auprès du team où en gros je vais accompagner le team sur chaque déplacement de coupe du monde principalement pour de la création de contenu alimenter l'instagram du team faire vivre la course depuis l'intérieur donner un petit peu plus de visibilité à l'équipe bien entendu avoir un rôle un petit peu de conseil parce que forcément j'ai l'expérience de la course on a recruté Elise qui est junior elle a encore jamais fait de coupe du monde donc du coup
[02:08:49] c'est aussi voilà l'accompagner et je pense que malgré tout je peux rester de bons conseils pour les deux autres membres de l'équipe Lissandrou et Louis parce que voilà j'ai un petit bagage on va dire ça comme ça donc voilà on va dire conseil accompagnement sur l'image pour le Lapierre Gravity collective et de la logistique forcément je vais leur filer un coup de main ensuite je vais avoir une casquette sur Youtube ça c'est nouveau et franchement c'est un peu un défi même pas un défi
[02:09:18] mais c'est une nouveauté que je me lance et je trouve ça hyper cool j'apprends plein de choses je débute complètement mais c'est hyper intéressant et en fait le but de ce projet Youtube c'est à la fois de pouvoir partager des tutos pour mettre mon expérience au service de tout le monde donc des débutants aussi bien que des plus confirmés voilà vraiment de faire des tutos de ride des tutos conseils ça va vraiment avoir beaucoup d'aspects mais aussi bien pilotage nutrition entraînement beaucoup de piliers
[02:09:47] et une grosse partie de couvrir l'enduro donc je vais être sur les manches de coupe du monde pour essayer de faire un petit peu reporter de l'intérieur et en fait l'idée derrière ça c'est que je trouve qu'en en enduro aujourd'hui c'est dommage mais on voit souvent les trois premiers et on voit pas ce qui se passe finalement un petit peu plus à l'arrière du classement alors qu'en fait des fois il y a un gars il est en train de faire sa meilleure course il est top 10 alors qu'il est privateur et je trouve que voilà ces histoires là sont incroyables
[02:10:17] et sont à raconter et du coup je vais essayer de mettre un petit peu plus en lumière l'esprit de l'enduro au travers de ce projet là donc je vais être toute seule à filmer interviewer faire le montage donc c'est un vrai challenge mais je vais apprendre on va essayer de progresser au fil de la saison et c'est le but aussi et ensuite je vais avoir une casquette plus sur la partie coaching et événements donc avec l'idée de faire des journées femmes où je vais encadrer pouvoir coacher
[02:10:46] sur le terrain et me rendre un petit peu plus disponible pour des coachings privés j'ai beaucoup forcément de demandes de ce côté là et j'ai jamais eu le temps de le faire donc l'idée c'est de cette année pouvoir y passer un petit peu plus de temps Très bon et comment tu vois même si évidemment il y a plein d'inconnus même en termes de timing etc comment est-ce que tu vois l'après-maternité
[02:11:16] alors pardon mais ma question est un peu bête déjà déjà profiter de ta maternité déjà ça c'est le premier truc mais peut-être est-ce que tu as des cases que tu aimerais encore cocher dans le sport alors tu m'as dit deuxième partie de carrière plus tôt on t'a vu en descente forcément la question qui me brûle les lèvres alors on t'a vu à Lourdes et à Mont-Saint-Anne qui apparemment tu as apprécié est-ce que ça fait partie des trucs que tu aimerais
[02:11:45] peut-être un peu plus explorer par exemple alors je pense que déjà sur la maternité pour moi le but enfin le but c'est pas le but parce que c'est plus l'idée générale de maternité c'est de faire au feeling mais en tout cas de continuer à rouler quand je le sens aussi bien en vélo de route gravel cross country qu'en enduro et l'idée c'est qu'en fait je pense qu'il faut être épanoui il faut rester raisonnable mais bien entendu que si demain je décide de rouler en enduro
[02:12:14] je peux adapter mon ride à la maternité mais en tout cas c'est une question qu'on m'a beaucoup posée et je pense qu'il y a encore assez de tabous de dire que tu vas continuer à rouler pendant ta maternité des fois on me regarde comme si j'étais complètement malade sauf que je sais pas moi c'est toute ma vie le vélo pourquoi je continuerai pas d'en faire bien entendu en prenant plus de précautions que par le passé mais en fait je suis juste enceinte je suis pas devenue
[02:12:44] du jour au lendemain complètement nulle sur un vélo ou en tout cas débutante je suis pas revenue en arrière donc ça c'est le premier truc et une question qui revient souvent et ensuite pour la pré-maternité c'est extrêmement dur de se projeter et je pense que des fois je suis peut-être pas trop optimiste mais en tout cas vu que je l'ai jamais vécu je peux pas mesurer en fait voilà à quel point ça peut peut-être être difficile ou en tout cas des moments qui sont
[02:13:13] on va dire compliqués à passer mais c'est souvent Cédric lui pour le coup est déjà passé par là et il me dit non mais tu te rends pas compte oublier mais du coup peut-être que mon optimisme va me servir à garder un petit peu plus le courage et la volonté et on verra sur le moment mais en tout cas je pense que oui j'aimerais explorer un petit peu plus de choses et de disciplines et pas me cantonner uniquement par exemple au Coupe du Monde enduro comme ce que j'ai pu faire sur les dernières années
[02:13:43] je pense très sincèrement pas partir en DH à l'issue de cette maternité sauf changement complet de plan mais je veux dire on voit que la DH devient de plus en plus difficile d'accès il y a une vraie difficulté maintenant à partir dans ce milieu donc je pense que si j'avais dû le faire il aurait fallu le faire plus tôt après je dis pas faire des courses de DH pour m'amuser mais du coup pas des courses plus petite envergure mais en tout cas par contre aller explorer plus de formats en enduro
[02:14:13] donc par exemple me dire sur la saison forcément je vais devoir sélectionner mes événements avec précaution il n'y en aura pas beaucoup parce que j'aurais énormément enfin j'aurais beaucoup moins de disponibilité mais par exemple pourquoi pas des épreuves sur trois jours comme on peut voir un petit peu plus en autonomie sur de l'aventure pourquoi pas ce genre de format là tu veux dire des trans-provences oui voilà des courses un petit peu à étapes un petit peu plus longues ou pourquoi pas tu vois alors bien entendu peut-être pas forcément tout de suite
[02:14:42] mais à l'avenir faire des courses un petit peu comme comme des courses très longues d'enduro comme les pics pourquoi pas ce genre de format là en tout cas explorer de nouvelles possibilités en enduro que juste se cantonner aux coupes du monde bien entendu pourquoi pas un jour refaire des manches de coupe du monde sélectionnées voilà qui sont pas très loin qui sont faciles why not on verra et après j'aimerais bien en tout cas c'est ce que je commence à faire
[02:15:12] finalement la maternité jusqu'à présent me sert à ça c'est de pousser un petit peu la porte d'autres univers d'autres disciplines bah là cette année voilà j'ai un gravel et puis je me suis équipée pour faire quelques jours en bivouac donc voilà pousser un petit peu redécouvrir comme on l'a dit un petit peu plus tôt quelques facettes du vélo que je connais pas encore parce que j'ai pas eu l'occasion de les explorer mais j'ai eu un vrai temps d'adaptation dans le sens où j'arrivais pas à faire du vélo sans plan d'entraînement
[02:15:41] cet hiver pour moi j'avais du mal à trouver du sens à prendre mon vélo aller faire deux heures ouais pourquoi j'ai tellement été conditionnée pendant dix ans à aller faire du vélo en sachant exactement pourquoi je le fais que du coup faire du vélo juste pour rouler juste pour le plaisir j'avais un petit peu oublié en fait comment on fait donc cet hiver il y a eu des moments où je prenais mon vélo mais en fait je me faisais pas plaisir parce que je trouvais pas de sens à ça
[02:16:10] et c'est très récemment ça fait que depuis un mois que je refais du vélo en me faisant plaisir et en me disant je peux aussi bien aller faire 15 kilomètres de balade franchement à deux à l'heure et je me régale que d'aller faire un 80 bornes de vélo de route et je trouve du sens aussi mais ça m'a demandé un petit peu d'ajustement ok donc plutôt commencer à faire du vélo pour toi plutôt que sponsor ou autre résultat etc la visibilité pour les sponsors j'essaye de la donner
[02:16:39] au travers des réseaux sociaux au travers des photos de la création de contenu et du coup de ce projet youtube que je vais monter et après en parallèle j'essaye vraiment de retrouver finalement le plaisir sur le vélo pas que j'avais perdu mais en tout cas qu'il s'était un petit peu éloigné pour être remplacé par purement l'entraînement le plan suivre le protocole donc voilà mais là ça y est franchement je m'éclate je refais du vélo
[02:17:09] comme si je redécouvrais les routes qui sont autour de moi que j'ai fait 150 fois c'est comme si je les avais jamais vues donc c'est très plaisant alors tu m'as dit tout à l'heure que tu n'étais pas forcément la plus à l'aise sur les sauts donc si je comprends bien on ne verra pas la hard line bah là ça ne va pas être possible dans un laps de temps très court très clairement en n'étant pas à l'aise c'est pas maintenant que je vais m'y mettre et je ne pense pas tout de suite après mais déjà c'est assez curieux comme sensation de rouler
[02:17:37] en ayant conscience que tu n'es plus seul qu'il y a un petit être qui est en train de grandir en toi et je pense qu'en fait ça amène une certaine force aussi et j'ai souvent entendu des témoignages de mamans dans d'autres sports qui disent que en fait ça leur a apporté une vraie force pour la suite de leur carrière et je pense que je ne le mesurais pas tant que j'étais pas enceinte mais maintenant que je roule plus seulement toute seule mais à deux
[02:18:07] ça me je pense que je peux commencer à comprendre et c'est vrai que c'est une vraie force de te dire que t'emmènes enfin t'es en train de créer la vie quoi c'est assez fou mais surtout de te dire que t'es plus seule je trouve ça complètement dingue et du coup t'assumes un nouveau statut genre c'est plus toi t'es plus seul donc derrière ouais faut assurer faut vraiment avoir les épaules et un peu pas la carrure mais en tout cas se dire ouais ok
[02:18:37] là on rigole plus là c'est vrai et ça amène une force la responsabilité grosse responsabilité Cédric aussi il me met un peu il me calme un petit peu parce que moi je me rends peut-être pas spécialement compte non plus encore c'est tout nouveau pour moi et je découvre j'apprends mais ouais c'est une sacrée responsabilité mais c'est ça aussi je pense qui est magique dans le fait
[02:19:05] dans la maternité le fait d'avoir des enfants c'est le fait que tu c'est plus juste toi c'est clair non mais déjà je le sens sur le vélo et pour moi ça amène vraiment une nouvelle dimension en fait là quand je vais faire un tour de vélo en fait je sens que moi ça me rend heureuse le vélo et je me dis en fait tu le communiques tu transmets tout ce que tu ressens et en fait c'est hyper important d'être épanoui et en fait pour moi c'est presque déjà
[02:19:35] créer une connexion en fait que de faire quelque chose qui me rend heureuse en étant enceinte c'est un peu comme si déjà je créais une connexion avec mon enfant et je pense que voilà c'est pour ça que je me voyais pas ne pas faire de vélo pour moi c'est inconcevable et je sais que le VTT ça peut encore paraître aujourd'hui comme pas irresponsable mais déjà t'as un peu le regard des gens alors là je l'ai pas encore parce que ça se voit pas trop et tout mais je veux dire
[02:20:04] ne serait-ce que déjà dans le côté médical tout de suite c'est attends t'es là tu te dis wow ok bon qu'est-ce que je suis folle de vouloir faire ça ou quoi et en fait je me suis vraiment dit que j'allais le vivre au jour le jour et puis les jours où je suis pas bien je suis sur mon canapé couché je suis en PLS et c'est ok et puis il y a des jours où je me sens et puis je vais faire un tour de vélo électrique je vais faire un tour de VTT et puis je fais au feeling quoi
[02:20:35] alors évidemment on sait quoi te souhaiter pour la suite évidemment mais quand même je te pose cette question rituelle qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour la suite déjà on peut forcément me souhaiter que ça se passe bien pour moi je dois avouer que c'est très stressant parce que t'es dans l'inconnu complet et une fois de plus une fois que c'est annoncé que t'as dit ouais je suis enceinte bah t'as tout l'enjeu de si ça se passe pas bien
[02:21:04] c'est une pression sociale aussi et tu te rends compte que si c'est public ça rajoute encore un stress donc ouais je trouve ça assez assez stressant comme situation et d'un autre côté voilà tu appartes dire que ça va bien se passer qu'est-ce que tu veux faire c'est plus par contre enfin bien sûr que c'est entre tes mains mais du moment que tu mets toutes les chances de ton côté que tu fais tout bien ben voilà il y a une part de tu peux pas savoir voilà tu peux pas savoir il y a une part d'inconnu donc ça c'est la première chose et je pense que la seule chose
[02:21:34] qu'on peut me souhaiter c'est de continuer à me faire plaisir finalement sur le vélo de continuer à essayer de véhiculer de la bonne humeur de la joie et de montrer que bah ouais on peut faire plein de choses en VTT en enduro et ensuite me souhaiter que sur Youtube j'arrive un petit peu à vous faire vivre ça en fait parce que c'est l'idée moi je veux faire vibrer les gens je vais essayer de communiquer tout ça donc je vais essayer de faire au mieux
[02:22:03] on a pu s'apercevoir pendant cet échange que ta détermination avait été positionnée dirigée dans la bonne direction et que on te fait confiance dans le on va essayer en tout cas à l'heure où on publiera cet épisode tu auras probablement pas mal d'éléments que tu pourras nous envoyer qu'on mettra dans la description on mettra on mettra toutes les infos
[02:22:33] également ce qui serait on mettra aussi comment te contacter alors tu as un insta qu'on va mettre dans la description aussi mais si on a des papas des mamans des jeunes filles qui veulent te contacter c'est quoi le meilleur moyen de le faire ? alors déjà effectivement la chaîne youtube sera lancée on est parti sur le principe de l'appeler Isabike parce qu'en fait c'est quasiment comme si c'était mon prénom Isabike TV donc ça ça sera ça sera en ligne
[02:23:02] si tout se passe bien mais normalement ça sera ok je serai en train sans doute de filmer la première manche de coupe du monde à l'heure où l'épisode à l'heure où le podcast sortira et ensuite le meilleur moyen pour communiquer notamment auprès des jeunes filles c'est s'il y a des demandes un petit peu plus poussées que simplement un message Instagram c'est au travers d'une adresse mail qui est isabo.unicorn comme licorne en anglais
[02:23:32] arrobasgmail.com là dessus on peut m'envoyer des mails c'est mon adresse que je partage qui est publique ou voilà s'il y a des demandes de ce genre je peux répondre plus facilement que sur Instagram parce que Instagram ce qui est dommage c'est que souvent j'ai reçu des messages qui étaient de papa ou de petite fille mais pendant des compétitions et en fait ça passe au travers et après j'arrive plus à les retrouver et ça ça m'est arrivé plein de fois pendant ma carrière et je trouve ça un peu dommage donc il ne faut pas hésiter si jamais à m'en renvoyer maintenant que j'ai du temps ou en tout cas
[02:24:01] utiliser cette adresse mail elle est là pour ça et après je vais aussi créer un site internet où en fait je pourrais proposer des disponibilités pour les cours particuliers de vélo et aussi où je publierai en fait la liste des événements auxquels je participe et que je vais organiser donc ça c'est pareil c'est dans les tuyaux et ça sortira début de saison excellent avant-dernière question si tu avais un ou une invitée
[02:24:31] que tu aimerais entendre puisque je sais que tu consommes beaucoup de podcasts si tu avais quelqu'un que tu aimerais bien entendre dans un prochain épisode d'En gros Libre ce serait quoi ? Qui ? Moi je pense que j'aimerais bien connaître un petit peu l'histoire de Myriam Nicole sur ces dernières années parce que je pense que ce qu'elle a vécu ce qu'elle a affronté avec sa commotion ça peut inspirer beaucoup de monde ça peut surtout sensibiliser et je trouve ça
[02:25:00] tellement incroyable son parcours comment elle est revenue après cette blessure qui est tellement mais on ne peut même pas imaginer une commotion l'impact sur la vie donc franchement je pense que Myriam clairement ça serait l'invité que je te souhaite de rencontrer cette année et bien c'est noté merci beaucoup un mot pour finir ? Moi si je devais juste finir avec un mot rapide forcément
[02:25:29] il s'adresserait de nouveau aux petites filles et aux femmes et voilà juste vivez le message est passé à mon tour maintenant Isabeau de mon petit mot de la fin évidemment c'est un grand merci pour le temps que tu m'as accordé et un grand merci pour cette opportunité que tu m'as donnée de plonger un petit peu plus
[02:25:58] vers le sport féminin qui j'ai pas trop de mal à l'admettre et puis de toute façon les gens qui me suivent le voient bien qu'il y a un déséquilibre assez important de parité en défaveur des athlètes féminines que je souhaite évidemment compenser pour faire ça c'est sûr que je suis je dois me faire un peu violence parce que voilà je suis issu de cette génération où je sais pas si je me donne des excuses
[02:26:28] mais en tout cas mon attention et mon intérêt était un tout petit peu moins dirigé vers les athlètes féminines et je suis ravi d'avoir pu m'intéresser à ton parcours à toi au sport féminin aux enjeux du sport féminin et à ce que vivent les femmes les femmes d'une manière générale dans le sport je suis ravi également de pouvoir au travers d'Enroulib me faire écho de ton message et du message que t'as envie de faire passer mais surtout une leçon que je prends moi
[02:26:56] du haut de mes 42 ans d'une jeune athlète et future maman que tu es et j'ai beaucoup appris et il me reste encore beaucoup à apprendre parce que comme tu dis le potentiel d'apprentissage est illimité mais voilà et merci pour ce message que tu fais passer justement à toutes ces jeunes femmes jeunes filles qui ont besoin d'avoir des gens à suivre comme moi j'en ai eu qui était Christian Taillefer par exemple à l'époque ou qui a nourri ma passion
[02:27:26] pour le vélo et aujourd'hui je lance le vœu que ton parcours inspire plus de jeunes filles et que demain on ait des petites shreddeuses qui envoient le pâté et qui nous impressionnent comme tu le fais toi aussi voilà donc un grand merci merci à vous qui également nous avez écouté ou regardé sur Youtube plus nombreux chaque fois
[02:27:56] merci à vous merci à tous et toutes et puis d'ici le prochain épisode on vous dit à très bientôt et surtout qu'il fait très fort au revoir merci d'avoir regardé ou écouté cet épisode d'Enroues Libres j'espère qu'il a répondu à vos attentes et qu'il vous a donné envie de passer plus de temps sur votre vélo si c'est le cas je vous invite à rejoindre la communauté Enroues Libres en vous abonnant sur Youtube et sur Instagram pensez également à vous abonner à la newsletter
[02:28:25] Enroues Libres pour ne rien rater de l'actu du monde du vélo et d'Enroues Libres j'y poste également régulièrement des offres d'emploi pour vous permettre de vivre de votre passion du vélo pensez également à soutenir le travail d'Enroues Libres sur la plateforme Tipeee et en partageant cet épisode autour de vous et enfin pour accompagner vos projets dans le vélo avec un spécialiste et augmenter vos chances de succès faites appel à Line en réservant un appel avec moi directement sur agenceline.fr Vous venez d'écouter
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