Matthieu Brunet est président de Zéfal
À sa sortie de l’école X-Telecom Paris, l’une des formations d’ingénieurs les plus prestigieuses au monde, Matthieu aurait pu envisager une carrière prometteuse dans la tech ou l’aérospatiale.
Mais en 2007, c’est à l’appel de l’entreprise familiale, transmise de génération en génération depuis près de 140 ans, qu’il a répondu.
Et ce qui devait être un passage éclair pour aider la famille s’est transformé en véritable aventure entrepreneuriale, portée par une passion profonde pour le vélo et une vision claire pour faire évoluer la marque dans une industrie en pleine mutation.
19 ans plus tard, Matthieu est toujours aux commandes de Zéfal, aux côtés de son frère Aurélien.
Ensemble, ils portent une mission forte : apporter plus de sérénité aux cyclistes, tout en défendant une production locale et en préservant des savoir-faire industriels français — un choix stratégique ambitieux dans un contexte économique mondial incertain.
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Les chapitres de l'épisode.
00:01 Teaser
01:15 Présentation de Matthieu Brunet
05:12 Combien d'autres générations chez Zéfal?
06:28 La passion de Matthieu pour le vélo
15:00 L'histoire de l'entreprise et de Zéfal
45:35 Zéfal aujourd'hui
51:48 Comment sont imaginés les produits
59:00 Opportunités et challenges de produire en France
01:34:55 Utilisation du plastique Vs engagements environnementaux
01:41:07 L'activité bidons chez Zéfal
01:53:06 Les causes chères à Zéfal
01:58:16 Le jeu concours En Roue Libre X Zéfal
02:01:27 Un prochain invité?
02:01:42 Le challenge du Tourmagne
02:07:07 Que lui souhaiter pour la suite
02:07:58 Remerciements
02:11:24 Outro
Les liens de l'épisode:
Le Challenge du Tourmagne : tourmagne.bike
Nwc : thenwc.org/
La Marc Doyen : facebook.com/LaMarcDoyen
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[00:00:00] La création de la boîte, on a des doutes entre 1880 et 1885. A 1885 c'est avéré mais on a trace indirecte de l'existence de la société en 1880. Les métiers que savait faire l'entreprise c'était du filage de l'aluminium, de l'emboutissage, du découpage. Donc c'était né autour de ces valves de vélos qui après ont été modifiées et s'appellent maintenant les valves Presta. On est toujours très fiers de dire que ce que les américains appellent les French valves, c'est nos valves. C'est les valves de Monsieur Sclavrande qui est devenu l'affaire Morin puis Poutré-Morin puis ZÉFAL aujourd'hui.
[00:00:30] Quand il y a eu cet attrait pour le vélo, on s'est retrouvé à vendre des produits à foison. D'ailleurs on en a vendu trop et on le savait. Plus rapidement on s'est pris le contre-coup de tout ce qu'on avait vendu en trop et qui était stocké dans les réseaux de distribution. Sur les 60% qu'on produit ici, la gestion des compétences en production c'est un vrai casse-tête. Il y a des choses sur lesquelles il n'y a pas de savoir-faire, il n'y a plus de savoir-faire en France. Quelque part c'est très plaisant d'aller en Asie avec un projet parce qu'ils sont hyper disponibles. Tu vas voir n'importe quel acteur, il ne va pas maîtriser tous les process que tu lui demandes,
[00:00:59] mais il sait que dans un rayon de 20 kilomètres il va trouver les acteurs qui vont l'aider à faire ton produit. Le problème c'est que tous nos produits, l'atelier du monde est en Chine. Tu me parlais de dépendance, bah oui on a une sacrée dépendance. Mathieu Brunet est président de ZÉFAL. À sa sortie de l'école X-Télécom Paris, l'une des formations d'ingénieurs les plus prestigieuses au monde, Mathieu aurait très bien pu envisager une carrière prometteuse dans la tech ou l'aérospatiale.
[00:01:27] Mais en 2007, c'est à l'appel de l'entreprise familiale, transmise de génération en génération depuis près de 140 ans qu'il a répondu. Et ce qui devait être un passager clair pour aider la famille s'est transformé en une véritable aventure entrepreneuriale, portée par une passion profonde pour le vélo et une vision claire pour faire évoluer la marque dans une industrie en pleine mutation. 19 ans plus tard, Mathieu est toujours aux commandes de ZÉFAL, aux côtés de son frère Aurélien. Ensemble, ils portent une vision forte, apporté plus de sérénité aux cyclistes,
[00:01:57] tout en défendant une production locale et en préservant des savoir-faire industriels français. Un choix stratégique ambitieux dans un contexte économique mondial incertain. Dans cet épisode, vous allez découvrir l'histoire plus que centenaire de ZÉFAL, étroitement liée à l'évolution du vélo, comment l'entreprise a su s'adapter aux transformations du secteur et presque doubler son chiffre d'affaires pendant la période post-Covid,
[00:02:21] sa stratégie industrielle et commerciale pour rester compétitive tout en continuant de valoriser une production locale de composants et produits qu'elle pourrait facilement sourcer en Asie, les défis techniques liés à une production responsable et durable de pièces en matière plastique, les engagements environnementaux concrets de l'entreprise, l'analyse de Mathieu sur la conjoncture économique globale et l'évolution du marché du cycle, et bien plus encore.
[00:02:49] Bonjour et bienvenue dans Enroue Libre Business. Enroue Libre Business, c'est l'émission qui décrypte les success stories des entreprises du monde du vélo. Dans Enroue Libre Business, je donne la parole à des entrepreneurs et des entrepreneuses, des décideurs, des décideuses et des chefs d'entreprise pour qu'ils me racontent leur parcours, leur succès et qu'ils, elles, nous partagent leur analyse de l'actualité du monde du vélo. Je suis Antoine Taillefer, consultant et entrepreneur dans l'univers du cycle et vous êtes Enroue Libre.
[00:03:17] Cet épisode d'Enroue Libre Business est produit par l'agence Line, l'agence conseil que je dirige. Avec Line, j'accompagne les entreprises qui souhaitent s'implanter ou se développer dans l'univers du vélo en leur apportant toute l'expertise et les ressources dont elles ont besoin pour la réussite de leurs projets. Concrètement, je leur apporte un regard d'experts pour les aider à affiner leur stratégie, définir leur positionnement, concevoir leurs produits et créer leur contenu. Pour en savoir plus, rendez-vous sur agenceline.fr
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[00:04:45] Aujourd'hui j'ai besoin de vous pour faire grandir ENROUE LIBRE. Si vous aimez ENROUE LIBRE, je vous invite à vous abonner sur YouTube ou sur votre plateforme d'écoute préférée. C'est gratuit, ça prend deux secondes et ça change tout. Ça envoie un signal fort aux sponsors et aux invités. Et ça me permet de continuer à vous proposer des épisodes toujours plus inspirants. Merci pour votre soutien. Et maintenant mesdames et messieurs, place à mon invité du jour, Mathieu Brunet.
[00:05:13] Mathieu, on en est à la cinquième génération chez ZEFAL. Combien de générations tu penses qu'il y aura encore après toi ? Combien je pense ou combien j'ai envie ? Je pense, j'en sais rien, il peut y en avoir beaucoup. Combien j'ai envie... Pas forcément envie de projeter sur mes enfants ou sur ceux de mon frère. Un rêve d'entrepreneuriat. Oui, ils vivront leur vie.
[00:05:44] Donc on en est à cinquième génération familiale, mais en fait sixième génération, puisque l'origine de la société date des années 1880. Et à la base, c'était un tourneur sur métaux qui a fait les premières valves à vélo. Enfin, qui a fait partie de ceux qui fabriquaient les premières valves d'opneumatique et qui a revendu son affaire à Édouard Charles Morin en 1900, qui est mon trisaïeul. Donc si je comprends bien, il y a quand même un gros historique, donc j'aimerais que tu nous parles. Ouais.
[00:06:15] Pour qu'on comprenne un petit peu, toi déjà , est-ce que tu peux nous expliquer ta passion pour le vélo ? D'où ça vient ? Comment ça t'est arrivé ? Et quelles sont tes pratiques aujourd'hui ? Ouais, alors ma passion pour le vélo, elle date, on va dire, des sports d'endurance. Je suis venu sérieusement au vélo par le Red Multisport qui était en vogue au début des années 2000.
[00:06:42] Voilà , j'ai fait pas mal de Red Multisport et puis après je me suis un petit peu fourvoyé dans le trail, on va dire. Donc j'ai raccroché mon VTT pour faire plus de la course à pied en montagne. Et je suis revenu après, en même temps que j'étais chez Zephal, j'avais jamais complètement arrêté le vélo par le vélo de route et maintenant le gravel. Ok, donc t'as succombé au charme du gravel et du bikepacking ? Tu m'as fait peur, j'ai cru que t'allais dire à la mode. Ah non, non, c'est pas une mode. Est-ce qu'on peut dire que c'est une mode ?
[00:07:11] Non, c'est pas vraiment une mode, c'est qu'on découvre des nouveaux horizons avec le gravel. Ouais, on redécouvre des choses en fait. On redécouvre ce que c'est que le vélo d'aventure, le cyclotourisme à l'ancienne. Donc on parle d'histoire, on parlait de 1880, mais le vélo c'est même un peu plus ancien que ça. Et il est né autour du cyclotourisme. Ouais, et puis sans ouvrir un gros chapitre sur le gravel,
[00:07:38] on est quand même sur une pratique qui permet la découverte, sans vraiment trop se poser de questions, de pouvoir rouler sur route et puis prendre la tangente et puis aller sur un chemin ou faire que du chemin. Enfin, c'est un peu plus un sentiment de liberté retrouvé. Ouais, c'est exactement ça. C'est le plaisir de ne pas s'arrêter avec la route. Alors je fais beaucoup avec du GPS, mais finalement, on a beau avoir tout tracé
[00:08:07] et tout avoir son parcours sur le GPS, c'est le plaisir de l'aventure. On sait pas exactement sur quoi on va tomber. On sait pas quand on va dormir. Moi, je fais beaucoup de bivouac. Je pars avec des affaires de bivouac. Et chaque jour est une nouvelle aventure. Et au bout d'un moment, la vie est faite que de ça, de rouler et s'arrêter pour manger ou pour dormir et rouler, rouler, rouler. Ouais, et puis ce qu'il y a de génial, c'est justement de se dire
[00:08:35] « Oh bah tiens, j'ai pas envie de suivre la trace. » Et puis en fait, je vais prendre ce chemin-là , ce champ-là , et puis je vais pouvoir rouler avec quoi. Enfin, je vais pouvoir rouler sur ce chemin-là . Souvent, ça finit en désastre quand on fait ça, mais oui. Ouais, ouais. Non, non, oui. Et puis même les rencontres. On s'arrête. On avait prévu de rouler. On se dit « Oh, je vais rouler tout le temps. » Et puis il y a une rencontre. On s'arrête déjeuner. Finalement, au lieu de prendre un sandwich en un quart d'heure, on reste deux heures à parler avec quelqu'un.
[00:09:06] Et ouais, c'est la découverte du pays avec le vélo. Ouais. Puis enfin, c'est aussi hyper polyvalent, je trouve. Enfin… Le gravale. Ouais, parce qu'aujourd'hui, on peut se permettre de n'avoir qu'un vélo et en fait d'avoir une paire de roues routes ou juste de changer les pneus. Et à ce moment-là , on peut avoir un vélo avec lequel on peut faire et de la route et du gravel. Ouais. Voir pas changer les pneus comme font pas mal de graveleux
[00:09:35] et faire des sorties routes avec sa configuration gravel et prendre quand même beaucoup de plaisir. On perd quoi ? 4 km heure ? Quelques watts. Quelques watts, ouais. Quelques dizaines de watts. Ouais. Mais le plaisir de rouler sur la route est finalement le même qu'on soit avec des pneus de gravel ou en configuration route. Donc toi, c'est ça aujourd'hui dans lequel t'évolues ? C'est plutôt ta pratique de prédilection aujourd'hui ? Ouais. Je suis encore un peu de cyclo-sportive.
[00:10:03] Enfin, on va dire de pratique un peu routière. Mais c'est vrai que quand j'ai acheté mon gravel, j'ai pas redescendu du clou le VTT. Il est parti sur le bon coin, aller deux ans après, où j'ai dit, il prend trop la poussière. Non, ma pratique, elle est pleine nature et le gravel me permet de m'éclater. J'ai pas besoin de piloter comme tu peux le faire toi, mais j'ai pas ce besoin-là . J'ai plutôt besoin d'être en pleine nature. Ouais.
[00:10:33] Ok. Donc, liberté et tout. Comment t'es arrivé à la tête de Zephal ? Aujourd'hui, t'es président de l'entreprise. C'est quoi ton parcours ? Alors, je suis ingénieur de formation, ingénieur, grande école d'ingénieurs française. Je suis X-Télécom. J'ai commencé à travailler dans les nouvelles technos. Et puis, à un moment, j'avais fait le tour d'être chef de projet de logiciel. Et puis, j'ai fait un MBA pour faire autre chose.
[00:11:01] Et j'ai fini à la sortie de mon MBA à faire quelque chose que, gamin, je voulais pas faire, c'est-à -dire entrer dans la boîte familiale. Et en fait, je suis rentré en même temps que mon frère la même année, en 2006, dans un contexte qui était compliqué. Je pense qu'on l'a un peu pris comme un devoir familial aussi, puisque, on pourra retracer l'histoire de l'entreprise, mais les années 2000 ont été compliquées. Notre père a pris sa retraite en 2007.
[00:11:28] Et notre mère travaille aussi au commercial et a pris sa retraite quelques années après. Et en fait, ce qui, au départ, était peut-être un passage dans l'entreprise familiale, ça fait maintenant, aide-moi, 19 ans que je suis dans l'entreprise. J'y prends beaucoup de plaisir. L'ingénieur qui est en moi se dit que ça aurait peut-être été un peu plus drôle d'envoyer des fusées, mais le vélo déjà me passionne.
[00:11:57] Le sport me passionnait déjà avant de rentrer chez EFAL. Et puis, il y a cette aventure entrepreneuriale qui dure. Alors, même si parfois, c'est un poids sur les épaules de se dire que sixième génération, on n'espère pas être la dernière, en fait. C'est en même temps pas mal de plaisir. C'est une vraie entreprise qui a, enfin longtemps, qui depuis longtemps est à vocation mondiale sur un marché mondial.
[00:12:25] Et voilà , avec des vraies problématiques, des problématiques RH. Produire en France, c'est compliqué, mais c'est en même temps très gratifiant. Donc, voilà , j'y prends du plaisir. Même si ce n'est pas de la haute technologie, les produits qu'on fait, on essaye de faire des produits qui sont adaptés aux usages. Alors, dans notre raison d'être, on a inscrit en gras le mot sérénité. C'est-à -dire que, on se dit quels sont les...
[00:12:52] Et quand on développe des produits, quels sont les petits clous dans la chaussure, les épines dans le pied, qui font que le vélo, que le vélo, c'est... Finalement, il y a quand même des avantages. On peut se faire voler le vélo, c'est dangereux, on peut avoir des accidents, etc. Et quand on développe un produit, on se dit qu'est-ce qu'on peut faire pour apporter de la sérénité aux cyclistes ? Et on essaye de faire tous les usages du vélo. Donc, j'ai beaucoup de plaisir aussi à ...
[00:13:20] Quand on développe un produit plus urbain, même si ce n'est pas... Moi, ma pratique, j'habite à la campagne, et quand même, quand je vis un vélo, c'est sur des petites routes. Voilà . Que du vélo sportif, du vélo de compétiteurs, qui achètent quand même un peu moins d'accessoires, du VTT comme de la route, etc. J'ai l'impression que... Alors, j'ai pu me plonger dans l'historique de Zephal, mais bien, bien, bien avant. J'ai... Alors, j'aimerais évidemment que tu nous parles de l'histoire.
[00:13:50] Que tu nous parles de l'histoire de l'entreprise familiale et de comment est-ce qu'elle a contribué, on va dire, à sa manière, à l'évolution du vélo. Moi, ce que j'ai l'impression, c'est qu'il y a toujours eu un petit... pas des révolutions qui ont été amenées, mais plutôt des petites choses qui facilitaient la vie des utilisateurs de vélo.
[00:14:18] Et alors, justement, j'aimerais que tu nous parles de ça. J'aimerais que tu... Ouais, de Zephal. On peut parler de toute l'histoire du vélo en même temps parce que, finalement, c'est lié. Alors, j'ai peur de dire des bêtises sur l'histoire du vélo, mais en gros, les grosses dates, je les connais. Après, s'il y a des spécialistes qui nous écoutent, ils ne seront peut-être pas d'accord sur tout ce que je vais dire. Disclaimer sur les historiens du vélo. Ouais, coupez. Non, non, non, pas du tout. Mais les historiens du vélo, n'hésitez pas à nous dire
[00:14:46] ou corriger en commentaire si vous voyez des approximations qui méritent d'être corrigées. Voilà , on mettra en note de l'épisode si besoin. Et si tu as besoin de tes notes également pour les dates, surtout, tu n'hésites pas. Ouais, merci. Non, je vais en rester aux grosses dates. Comme ça, je dirais moins de bêtises. 1817, si je ne dis pas de bêtises, Karl von Dreiss, un Allemand, invente la Dresienne. Il appelait ça la laufs-machine.
[00:15:15] Donc, c'est un cadre en bois avec deux roues. Et puis, on s'assied dessus et on court. Voilà , la machine à courir qui a fait le bonheur de quelques enfants, même encore aujourd'hui, la Dresienne. D'ailleurs, enfin, aujourd'hui, la Dresienne, est-ce que ce n'est pas le meilleur moyen d'apprendre le vélo aux enfants ? Il y a deux écoles pour ça, oui. Il y a avec des pédales et des petits trous à l'arrière où il y a sans pédales mais sans petits trous et on apprend l'équilibre avant d'apprendre à pédaler.
[00:15:43] Parce que je pense que je ne suis pas seul dans ce cas-là , mais moi, j'ai appris à faire du vélo sans les roulettes à l'âge de six ans à peu près, cinq-six ans. Et je me souviens que j'étais un peu en sursis. Enfin, on est tous là . Et aujourd'hui, je vois des gamins qui ont deux ans et demi, trois ans, qui se débrouillent comme des chefs sur des Dresiennes. Je me dis, mais enfin, il n'y a pas photo, c'est ça qu'il faut faire. Oui. Oui. Après, le problème quand on te met les pédales,
[00:16:12] c'est que tu n'as plus de contact avec le sol. Oui. Donc, tu as aussi quand même une appréhension du gamin. Je suis passé par là avec mon gamin. OK. Mais oui, c'est une bonne école. C'est l'école de l'apprentissage de l'équilibre. Oui. Donc, 1817, la Dresienne. Allez. On contacte avec le sol jusqu'en gros, les années 1860. 1860. Alors, c'est un Parisien. Il y a plusieurs écoles pour l'invention de la pédale. Mais l'école qu'on aime bien, nous les Français,
[00:16:40] c'est dire que ça a été inventé par un Parisien qui est Pierre Michaud, qui dans les années 1860 s'est dit, bah tiens, sur la roue avant, je vais mettre une pédale pour entraîner le vélo. OK. Donc est né le vélocyped à la traction avant, les vélos type Michaud, qui sont des vélos unroulables, parce que tu appuies sur les pédales, donc tu appuies sur la roue avant à chaque tour. Donc t'es là avec tes mains à retenir au guidon, puisque t'as la direction qui veut suivre les pieds.
[00:17:10] Ouais. Et la roue qui touche les jambes. La roue qui peut toucher les jambes. Pour tourner, j'imagine, c'est pas évident ? Non, c'est pas évident pour tourner, c'est pas évident pour monter dessus, surtout qu'en même temps, comme en fait un tour de pédale égale un tour de roue, il n'y a pas de démultiplication. Ouais. Donc qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont engrandi la roue avant, pour qu'elle puisse te donner un bon braquet, jusqu'à faire le grand bille. Donc il fallait escalader... Oui, il y en a un ici. Il fallait escalader sur le vélo
[00:17:38] et le mettre en mouvement avant qu'il perde son équilibre. Ce qui fait d'ailleurs que pendant longtemps, enfin jusque dans les années 1900, il fallait un permis pour faire du vélo. Les premières voitures, tu roulais sans permis, mais par contre, les vélos, il fallait un permis. Et le surnom de ces vélocypèdes, les Anglais appelaient ça des bone breakers, des casseurs d'eau. Tu vois, avant l'invention de l'ADH, les vélos étaient déjà des casseurs d'eau.
[00:18:10] Donc les années 1860, oui, arrivent ces vélos un peu, quand même pas très faciles à utiliser et c'est aux alentours de... Là , j'ai peur de dire une bêtise, à Coventry, l'invention de la chaîne en fait, la transmission par chaîne, je dirais dans les années 1800... peut-être 1879. Et là apparaît donc ce qu'on appelle la bicyclette de sécurité, c'est-à -dire la bicyclette qu'on peut faire sans risquer de mourir parce qu'on est trop haut,
[00:18:40] on n'est pas équilibré et on n'est plus à pousser sur la roue avant et à devoir en même temps, avec les épaules, équilibrer cet effort-là . Une bicyclette de sécurité, c'est tout à fait relatif quand même. Bah par rapport à là où on venait, la safety bike portait bien son nom. Ok. Et c'est en même temps, c'est à cette époque-là aussi, à peu près dans les mêmes années que Dunlop invente le pneumatique à air. Ok, monsieur Dunlop. Monsieur Dunlop. Donc en fait, la bicyclette, elle est anglaise, la bicyclette moderne.
[00:19:09] Les frères Michelin, c'est... Je vais dire une bêtise. Ah oui, 1891, je crois qu'ils ont déposé un brevet sur les pneumatiques démontables. Voilà . Et c'est donc... C'est ça qui a donné naissance à la boîte puisque Etienne Sclavande, dont je te parlais tout à l'heure, lui, ses premiers produits, c'était de faire des valves pour pneumatiques et les pompes qui vont avec pour les gonfler.
[00:19:34] Donc toute l'interface et le gonflage de ces pneumatiques. Donc 1891 à peu près ? Non, la création de la boîte... Alors, on a des doutes entre 1880 et 1885. À 1885, c'est avéré, mais on a trace indirecte de l'existence de la société en 1880. Donc fin 19ème siècle en tout cas.
[00:20:02] Et en même temps, il y a une deuxième entreprise, les deux ont fusionné, qui était à peu près dans le même secteur, qui a fait un peu plus tard dans les années 10 et 20 des amortisseurs de voitures. Puisque en fait, toute cette industrie auto, moto, vélo, c'était une seule et même industrie. Le début du tourisme, les touring clubs, c'était pour le vélo, mais quand la voiture s'est développée, ça a été pour la moto et les voitures aussi. Donc nous, on était... Enfin, l'entreprise était dans ce secteur-là ,
[00:20:32] automoto, vélo, pendant... Déjà , oui, pendant quelques années, je dirais jusqu'à l'avant-deuxième guerre. Ok. Et donc toujours en apporteur de solutions, des petites solutions techniques... Ouais, on disait peut-être pas en recherche de la sérénité à l'époque, comme on dit aujourd'hui. Mais oui, alors... En fait, avec un gros savoir-faire de métalleux. Alors, on dépend de l'union de la métallurgie, nous. Et les métiers que savait faire l'entreprise,
[00:21:02] c'était du filage de l'aluminium, de l'emboutissage, du découpage. Donc, c'était né autour de ces valves de vélo, donc le tourneur sur métaux qui était une sclavande qui commençait à produire en série les valves sclavrandes qui après se sont... Enfin, ont été modifiées. Ils s'appellent maintenant les valves Presta, donc que tu connais forcément. Oui, bien sûr. Que les Américains appellent French valve. Donc, on est toujours très fiers de dire que ce que les Américains appellent French valve, ben c'est nos valves. C'est vos valves à vous, quoi.
[00:21:30] C'est les valves de Monsieur Sclavrande qui est devenu après... Enfin, l'affaire Morin, puis Poutré Morin, puis Zéphale aujourd'hui. Énorme. Ah ouais. Donc, ouais, vous avez pas changé le monde, mais vous avez mis votre petit grain de sel. Ah oui, oui. À l'époque, le vélo doit un petit peu à notre entreprise. Ouais. Si on poursuit un petit peu, d'autres petits grains de sel. Après les voitures... C'est plutôt la production de masse, on va dire.
[00:21:59] Le vélo au début était réservé, on va dire, à une clientèle un peu bourgeoise. C'était cher. Et puis, il fallait avoir des congés. Là , tu me vois venir. Les congés payés, c'est les années 1930. La production de séries, avec tout ce qui est lié au fordisme, c'est à peu près la même époque. Donc, on commence à avoir une production de masse dans les années 1930. Et c'est à peu près en même temps que l'entreprise a vraiment pris le virage vélo. Elle a abandonné les suspensions automobiles
[00:22:27] qui commençaient à plus être montées en aftermarket, mais à être embarquées en OIM, on dirait aujourd'hui. Ça a un peu changé le modèle économique de l'entreprise qui s'est vraiment concentré autour de deux choses. Le savoir-faire sur le métal, en faisant d'autres produits, notamment des seringues en aluminium filet. Et puis, tout le marché du vélo, la pompe, le calpier, la courroie, ça on pourra aussi en parler parce que c'est à l'origine aussi de la société avec des coureurs comme Eugène Christophe ou Octave Lapise.
[00:22:59] Et voilà , et la production de masse dans les années 1930. Et puis surtout, pendant la Deuxième Guerre, c'était un petit peu plus compliqué parce qu'il y a eu beaucoup d'usages de vélo. Mais en même temps, il y a eu beaucoup de réquisitions des Allemands sur les matières premières. Donc, la société a fait ce qu'elle a pu pour survivre. Et puis, c'est surtout après la Deuxième Guerre mondiale qu'on va dire, on a tout explosé dans le vélo. J'ai mon arrière-grand-père, donc le fils d'Edouard Charles Morin,
[00:23:28] qui, dès 1946, a monté un groupement d'industriels français dans le vélo qui s'appelait Frexa. J'ai avoir du mal à te retrouver. Enfin, EX, c'est pour export. Et donc, ils sont partis à quelques Maillard, Ruray, etc. conquérir les marchés à l'export. Ce qui est si bien que dans les années 70-80, l'entreprise faisait plus de 60% de son chiffre d'affaires à l'export. Aujourd'hui, c'est ce qu'on fait.
[00:23:57] Mais aujourd'hui, le monde est mondialisé. À l'époque, on avait, même chez des articles de presse, où on était une pépite, la petite PME qui travaillait beaucoup à l'export. Et notre premier marché était les USA dans les années 80. Qu'est-ce qui fait que... Enfin, pourquoi les USA, d'ailleurs ? Pourquoi spécifiquement les États-Unis ? Est-ce que c'était juste parce que le marché, enfin, le continent est plus... C'est un gros marché.
[00:24:26] C'est un très gros marché, oui, où on avait une place de choix. Alors, dans les pays historiques du vélo, t'as donc l'Allemagne, Angleterre et France. Mais assez rapidement aussi, les États-Unis étaient présents et ont aimé le vélo même, peut-être plus qu'aujourd'hui. Et quand je te disais la pédale, on pense qu'elle est française. Il y a une théorie qui dit que la pédale est américaine. On n'aura jamais le fin mot.
[00:24:55] Nous, on va continuer à penser qu'elle est française, mais c'est potentiellement en même temps que des Américains ont créé la pédale. Et puis après, il y a Taïwan. Taïwan a été historiquement... Je pense que ça date de la fin de la Deuxième Guerre, mais c'est l'électronique et le vélo taïwanais. Et puis maintenant, la Chine, bien sûr. Donc, les États-Unis ont eu un énorme marché et Zephal avec sa pompe double corps qui en a vendu des centaines de milliers là -bas.
[00:25:25] Et ça faisait vraiment... C'était notre produit phare, la pompe double corps pour les USA. Alors, j'ai vu passer des termes que je ne connaissais pas. Le terme de timbre, par exemple. Tu peux nous dire ce que c'est ? Un timbre ? Si, il y a des gens qui savent ce que c'est qu'un timbre. Oui, je suis sûr qu'il y a des gens qui savent. Mais moi, j'étais comme un idiot. Je suis allé sur Google et je me dis, c'est quoi un timbre vélo ? Un timbre, c'est ce qu'on appellerait aujourd'hui une sonnette.
[00:25:55] Oui, on était fabricant de timbres. D'ailleurs, un des preuves d'Etienne Sclavande, donc l'inventeur de la French Valve, ça a été, je crois que c'était 1890, donc vraiment au début de son affaire, un timbre à alimentation pneumatique. Donc finalement, au lieu de comprimer un ressort pour le faire sonner, on comprimait de l'air comme une fourche, un amortisseur aujourd'hui. Je ne sais pas. Ah oui, d'accord. Je connais juste le nom du brevet,
[00:26:23] mais je pense qu'il était poussé pour justement emmagasiner de l'énergie et qu'il était restitué par la pression de l'air au lieu d'être restitué par un ressort. Ok. Donc le timbre, c'est une sonnette. Qu'est-ce qui faisait que c'était nouveau ? Qu'est-ce qui faisait que l'entreprise s'est démarquée avec ça à l'époque ? Sur le... Sur les timbres. Sur les timbres ? Joker.
[00:26:51] Pourquoi l'entreprise s'est démarquée sur les timbres ? En fait, ma question, c'est plutôt de savoir... Aujourd'hui, c'est tellement présent. Aujourd'hui, tous les vélos qui sont vendus ont l'obligation d'avoir une sonnette dessus. Mais moi, je suis toujours intéressé par la genèse d'un produit ou d'un concept ou d'un usage. Et de me dire, mais en fait, à quel moment on s'est dit que ça, c'était une bonne idée ? Alors qu'aujourd'hui, on ne se pose même plus la question.
[00:27:20] Le vélo était dangereux à l'époque. C'est ce que je te disais sur les permis. Le grand danger des piétons, ce n'était pas les voitures, puisqu'il y en avait très peu. C'était les vélos. Donc, je pense que cet instrument de sécurité était quand même très intéressant à l'époque. Peut-être même encore plus avant la transmission par chaîne sur les grands billes qui étaient quand même très casse-gueule et qu'on n'arrêtait pas facilement que sur les bicyclettes de sécurité.
[00:27:47] Mais je n'ai pas les chiffres de vente de timbres de l'époque. Je j'avoue que c'est pour ça que j'ai du mal à répondre à ta question. Mais je conçois facilement que c'était un outil indispensable du vélo déjà à l'époque. Ça l'est toujours un peu. Il y a d'autres inventions qui ne sont pas forcément des inventions de l'entreprise familiale. Les chambres réhants, on en a parlé. La roue libre. La roue libre, oui.
[00:28:17] Quand même. Je crois que tout ça, c'est les années 1800. La roue libre et le dérailleur, d'ailleurs, c'est les années 1890. C'était vraiment une décennie faste pour le vélo. Mais alors, ce qui est amusant, c'est que l'un comme l'autre ont eu du mal à percer. On parle et certains de tes invités parfois parlent du temps qu'il faut pour percer sur certaines innovations. Mais c'est amusant comme le pignon fixe était considéré comme la façon naturelle de faire du vélo et la roue libre, un dévoiement de cette façon naturelle.
[00:28:48] Et donc, nous, on parlera peut-être aussi un petit peu du récit 1897, du challenge du Tourmagne. Mais à l'époque et jusque dans les années 1900-1910, les cyclistes roulaient en pignon fixe. Alors que la roue libre existait. Et jusqu'en 1934, je crois, le Tour de France roulait sans dérailleur. Donc en monovitesse. Alors avec une roue libre souvent, il y avait des tours de France où il y avait des étapes
[00:29:15] où c'était un pignon fixe et des étapes en roue libre. Mais jusqu'en 1934, il n'y avait pas de dérailleur. Donc, tu n'avais qu'une vitesse sur ton vélo pour une étape. Est-ce qu'on retournait la roue ? Non, il n'y avait pas un truc comme ça où on retournait la roue avec le… Oui, les vélos flip-flop, ça existe. Mais je crois que sur le Tour de France… Bonne question pour un spécialiste qui dira en commentaire. Allez. Je ne suis même pas sûr qu'on avait le droit au roue flip-flop. En fait, c'est le créateur du Tour de France, c'est Henri Desgranges, à partir de 1903,
[00:29:45] qui était un espèce d'ayatollah qui tenait le journal Loto, qui était le précurseur de l'équipe, et qui voulait que son épreuve soit la plus dure possible. Parce que c'est comme ça qu'on écrit les plus beaux récits dans sa feuille de choux. Et donc, le règlement était exprès un petit peu compliqué. Et tu n'avais pas le droit de changer de démultiplication pendant ton étape sur le Tour de France.
[00:30:14] Voilà , donc c'est resté jusque dans les années 30. Et comme je t'ai dit, les années 30, c'est aussi le développement du vélo loisir, enfin du vélo grand public, les congés payés, le fait que les gens… le faul, le vélo loisir, ça a contribué, je pense, pour l'équidam, contribué au développement du dérailleur, bien sûr. Qu'est-ce qu'on a d'autre ? Il y a les calpiers aussi. Calpiers, oui. Calpiers-Courrois. Alors en fait, ça c'est deux coureurs de l'époque.
[00:30:43] Donc tu as Eugène Christophe, le vieux gaulois. Tu connais l'histoire d'Eugène Christophe, non ? Tu vas m'en parler. Rapidement. Mais 1913, alors c'est un coureur des années 1900, 1910 et même 1920. Eugène Christophe, qui avait une grosse paire de moustache au début de sa carrière, donc c'est pour ça qu'il était surnommé le vieux gaulois. En 1913, sur le Tour de France, dont il n'est pas forcément favori,
[00:31:11] mais il est deuxième au classement général en attaquant la grosse étape des Pyrénées. Il arrive, et c'est un grimpeur, et il arrive au Tour Malais. Je pense qu'il est leader virtuel du Tour de France. Je dis peut-être une bêtise encore, je vais être repris. Mais le Tour de France lui semblait acquis. Et il casse sa fourche. Il casse sa fourche en commençant la descente après le Tour Malais.
[00:31:37] Il lui reste 10 km à faire, à pied, pour arriver à la forge de Sainte-Marie-de-Campon. Règlement d'Henri Desgranges, on n'a pas le droit d'assister un coureur. Donc la légende est autour de ça, c'est qu'il y avait même un commissaire de course qui le suivait pour vérifier qu'il n'avait aucune assistance. Donc il a dit au fergeron, pousse-toi. Et il a attaqué au marteau, il a retapé sa fourche et il est reparti quelques heures plus tard. Mais moyennant quoi, il a perdu le Tour de France.
[00:32:03] Donc Eugène Christophe est un peu le poulidor de l'époque parce qu'il n'a jamais gagné le Tour de France. C'est quand même le premier porteur du maillot jaune quand le maillot jaune a été créé en 1919. Et puis surtout, c'était un grand bricoleur et il a pris les calepiers qui existaient déjà et il en a fait... il les a modernisés, on va dire. Et il est allé voir M. Poutret, qui est à l'origine aussi de la société,
[00:32:27] qui est l'associé de M. Morin, pour licencier son nom, Christophe, à la société. Et donc on fait encore aujourd'hui des calepiers en acier chromé, des jolis calepiers que certains... pas nostalgiques, mais des gens qui aiment le vieux vélo, les beaux objets comme ça nous achètent encore. Le vintage. Ouais, le vintage.
[00:32:52] Donc on a ce calepier acier chromé Christophe qui fait référence à Eugène Christophe. Et dans l'histoire, il aurait dû gagner trois fois le Tour de France et trois fois, trois années différentes, il a cassé sa fourche. Donc c'était vraiment un maudit, mais il est rentré dans la légende comme ça. Et on a un autre... un autre coureur, on va dire un autre ambassadeur, c'est comme ça qu'on dirait aujourd'hui, qui est Octave Lapise, qui était un concurrent de Christophe.
[00:33:18] D'ailleurs, sur ce Tour 1913, ils se tiraient la bourre tous les deux. Et Octave Lapise, lui, c'était plutôt la courroie. Donc pareil, il a licencié son nom de marque à la société. On faisait des courroies Lapise. Aujourd'hui, on les appelle des courroies Christophe. Lapise est moins connu parce qu'il était aviateur pendant la Grande Guerre, et il est mort en 1917. Alors juste pour préciser, on parle de calepier, donc cette espèce de petit...
[00:33:46] Bah tiens, est-ce que tu peux nous décrire le calepier ? On va peut-être le mettre à l'image. Tu peux nous décrire le calepier versus la courroie ? Le calepier, ce que je veux, c'est la butée de pied. C'est ce qui va tenir ton pied en place, mais cette butée, elle est un peu souple. Donc à l'époque où il n'y avait pas les cales automatiques, où il fallait que... enfin c'est mieux si la chaussure reste très solidaire de la pédale. On vient resserrer le calepier avec une courroie et une boucle
[00:34:13] qu'on fabrique encore ici, là , derrière toi. Donc la courroie, c'est ce qui permettait de serrer le calepier autour de la chaussure. Voilà . Et ça, c'est Octave Lapise. Donc nos deux ambassadeurs des années 1910, Eugène Christophe et Octave Lapise. Voilà . Et donc des produits qui sont... enfin... Ouais, produits qui sont toujours à la gamme quoi. Oui. Alors, attention, la pédale automatique est arrivée dans les années 80.
[00:34:43] C'était une invention qui a fait beaucoup de mal à la société, je pense. Et je dis ça, moi je roule comme tout le monde en... avec des cales, enfin en pédale auto. Mais on avait deux produits phares, la société Zephal, qui était... enfin la société qui s'appelait Poutre et Morin, qui était la pompe à vélo et le calepier. Bon, le calepier, à partir des années 85, il s'est effondré d'un coup
[00:35:09] parce que la calauto a rapidement pris le pas avec... grâce à Bernard Hinault d'ailleurs. Un des premiers à la populariser, en tout cas dans les pelotons pro. Et la Rustine aussi. Ouais, alors... Rustine, c'est les établissements rustes. Ça n'a aucun rapport avec notre société. Mais depuis tout le temps, oui, on travaille autour du pneumatique quand même, avec la pompe, les valves et les kits de réparation.
[00:35:37] Ouais, bien sûr. Alors, pour rappeler, l'idée c'est de faire un parallèle entre l'histoire du vélo et puis l'histoire de la société. Quand je dis la Rustine, c'est un truc qui a un petit peu changé, qui a amené un petit peu de sérénité justement aux coureurs cyclistes et puis aux pratiquants qui, jusqu'ici, étaient obligés de changer leur boyau. Oui, oui, oui. Le boyau, il a encore quelques aficionados, comme les calepiers.
[00:36:08] Mais c'est vrai qu'on est passé du boyau au pneu à chambre à air et puis maintenant au pneu sans chambre à air. Et la chambre à air avait cet avantage d'être plus facilement réparable qu'un boyau. Il fallait découdre et recoudre à la fin. Donc, oui, on a été très tôt. Je ne sais plus si c'est avant la deuxième guerre. Je pense que oui, dans ces kits de réparation pour chambre à air.
[00:36:35] Tu nous as dit la pompe, elle était là dès le départ. Mais est-ce qu'il y a eu un moment où la pompe Zephal a vraiment été beaucoup plus populaire ou vraiment Zephal a pris de l'avance sur la concurrence ? Je pense qu'on doit beaucoup sur le développement de cette pompe à cet effort commercial de mon bise aïeul, de Robert Morin.
[00:37:01] Je parlais de Frexa, ce groupement d'exportateurs français à l'assaut du monde pour vendre les technologies françaises sur les vélos. Et c'est ça qui l'a popularisé dans le monde entier, surtout aux États-Unis dont je te parlais. Donc, dès les années 60, 70, 80, après, on a pris le virage à l'époque du VTT, du Fluo, du Fund.
[00:37:24] Voilà . Et puis après, on a quand même été beaucoup concurrencés sur ce produit-là par toute la production asiatique. Si je comprends bien, ça vient d'un modèle de pompe ? Oui. Alors, comme je te disais, on avait une spécialité vraiment sur le traitement du métal et notamment le filage de l'aluminium.
[00:37:45] Donc, le filage de l'aluminium, c'est un procédé où tu viens d'un coup de poinçon déformer une pastille d'aluminium pour lui donner une forme que tu veux, enfin une forme d'éprouvette en gros. Et donc, il y a une gamme de pompes monoblocs, dont le corps était monoblocs en aluminium, pour lesquels il fallait trouver un nom.
[00:38:06] Et c'est dans les années 30 que nos prédécesseurs ont rassemblé Zephyr, Le Vent, L'Air et HAL pour l'aluminium. Donc, pour mettre en avant cette gamme de pompes en alu monoblocs, le nom Zephal est apparu. À quel moment et pourquoi est-ce que le nom Zephal est devenu le nom de la société ? Principalement, comme tu l'as dit un peu, parce que les pompes Zephal ont envahi le monde. Ça, c'est la raison pour laquelle la société a fini par s'appeler Zephal.
[00:38:36] Après, ça arrivait progressivement, fin des années 80, on s'appelait les établissements Poutre et Morin. Donc, M. Poutre et M. Morin avaient fusionné leurs établissements. Et à la fin des années 80, la société prend le nom commercial Christophe Zephal. Donc, Christophe pour les calpiers, Zephal pour les pompes.
[00:38:59] Et quelques années plus tard, en 1993, la raison sociale de la société change carrément pour s'appeler Société Anonyme Zephal. Voilà . Mais c'est l'histoire d'une marque qui devient tellement prédominante par rapport au portefeuille de produits qu'on se dit, c'est notre marque, tous nos produits vont être Zephal et on veut que tous nos produits soient aussi beaux, aussi performants que nos pompes Zephal.
[00:39:22] C'est comme à l'époque, Decathlon Cycle a dû faire le choix de changer de marque. Et ils ont choisi le nom de marque qui était le plus connu à travers le monde, qui était B-Twin. Et là , ça a fait évidemment, parce que le B-Twin était le vélo le plus vendu, mais ce n'était pas forcément le vélo le plus fashion,
[00:39:51] pour reprendre l'expression, de la gamme. Ah oui, ils mettent en avant d'autres marques. Decathlon, en fait, dans les années 90, moi qui suis un peu plus vieux que toi, ils faisaient leur MDD sous la marque Decathlon. Et en fait, ça ne marchait pas. Ça les tirait trop vers le bas. Et puis, ils ont décidé de développer leur marque passion et pour le cycle B-Twin. Mais toujours avec ce même écueil qu'ils font des produits abordables.
[00:40:21] Donc, quelque part, aller construire une image de marque premium, c'est plus compliqué pour eux. Ils ont relancé Van Riesel, enfin Tribant et Van Riesel. Ils ont gardé Van Riesel à la fin. Et oui, c'est sûr qu'il y a beaucoup à dire sur le marketing et les noms des marques. Nous, en ce qui nous concerne, on avait ce produit phare qui était la pompe Zephal et qui finalement s'est imposé à toute notre gamme de produits avec les ans. Puis, c'est plus sexy.
[00:40:50] C'est plus facile à communiquer. Ça marche bien, quoi. Oui, et puis, tu vois, quand on raconte la jeunesse du nom Zephyr Aluminium, ça suscite de l'intérêt. C'est 1930. Et là , la société était déjà ancienne. Donc, on a tout un historique qui est lié à ça. Est-ce que tu peux nous parler un peu du lieu dans lequel on est ? Là , on est à Jarjo, donc, que j'ai visité tout à l'heure. J'ai fait un tour. Mais il y a une histoire aussi dans ce lieu. J'aimerais que tu m'en prie.
[00:41:20] On va refaire un petit flashback même avant. Le vélo en France avait deux pôles principaux qui étaient Paris et Saint-Etienne. Nous, on est issus de la branche parisienne du vélo. Donc, M. Sclavande, il avait ses ateliers rue de la Chaussée d'Antin. Et la société, assez vite, s'était installée à Aubervilliers, à la Couronneuve. Ça y est, j'ai un trou.
[00:41:49] Dans le 93. Et arrivent les années 30. Dans les années 30, on va dire que les écarts salariaux entre Paris et la province commencent à se creuser sérieusement. En gros, la province est à Paris, ce que la Chine est à l'Europe aujourd'hui, à un vivier de main-d'œuvre moins cher.
[00:42:13] Donc, problème d'adéquation de prix, surtout qu'il y a la Grande Dépression qui est là depuis 1928. 1929, merci, pardon. Et donc, il y a un problème de marché. L'entreprise ne va pas très, très bien. Il y a un problème de prix. On est trop cher. Et le dernier problème, il est plutôt d'intérêt stratégico-militaire. C'est que la société, avec ses seringues dont je te parlais en alu-filé, avait un gros marché pour l'armée française.
[00:42:42] Et donc, était sous-traitant de l'armée française, notamment pour les seringues, mais aussi d'autres produits. Et a commencé à perdre des marchés, pas uniquement parce qu'elle était trop chère, mais aussi parce qu'il y avait des directives stratégiques qu'il fallait éviter de s'approvisionner qu'à Paris. Parce que ça présentait à risque si les Allemands revenaient de tout localiser au même endroit. Donc, la société a commencé à chercher à s'installer un peu plus loin de Paris. Et finalement, à chercher du côté de Blois.
[00:43:10] Et finalement, à trouver ici à Jarjot, qui quand tu regardes sur la carte, c'est le point le plus proche de Paris au sud de la Loire. Donc, il y avait peut-être le pari que les Allemands s'arrêteraient, si jamais ils revenaient, ils s'arrêteraient au nord de la Loire et qu'ils ne passeraient pas les ponts. Bon, ce n'est pas ça qui s'est passé. Mais en tout cas, la société a racheté un bâtiment qui est derrière moi, qui est l'ancienne féculerie de Jarjot,
[00:43:37] qu'on appelle la féculerie, mais qui en fait servait à faire des bouquets de fleurs, juste avant qu'on l'achète. Et encore avant d'être une féculerie, elle avait été construite par un écarisseur. Voilà , qui avait toute une histoire, qui a un bâtiment magnifique. Heureusement pour nous, qui n'est pas classé, ce qui nous évite d'avoir les architectes des bâtiments de France sur le dos. Et les visites chaque année, visites du patrimoine et tout.
[00:44:04] Non, mais alors ça, c'est un sujet qu'on a aussi, on pourra en parler, de faire visiter notre patrimoine. Et donc voilà , dans les années, en 1938, la société rachète la vieille féculerie. Je crois que l'activité de fleuriste était terminée. Donc c'était un bâtiment qui attendait à repreneur. Et tout de suite, on a commencé à construire. Arrive la Deuxième Guerre, ça a été plus compliqué.
[00:44:29] Et dès le sortir de la guerre, 1948, beaucoup de travaux d'extension. Et Frexa, comme je te dis, la conquête des marchés à l'export, fait que la société s'est assez vite agrandie. On est monté jusqu'à 250 personnes en tout. Alors sur les deux sites d'Aubervilliers et de Jargeau, aujourd'hui, on est une petite centaine.
[00:44:54] Donc là , on pourra parler aussi des déboires, du réveil de la Chine ou de la montée de l'Asie en puissance. Mais voilà , on reste une PME. On essaye de rester avec un modèle agile et d'essayer de développer notamment des produits qu'on industrialisera ici à Jargeau. Mais les années fastes, 1980, étaient encore plus fastes que ça.
[00:45:20] J'aimerais qu'on parle d'aujourd'hui, de ce que c'est Zephal aujourd'hui. Tu nous donnes un peu des ordres de grandeur, des chiffres, dans la mesure où tu peux en communiquer, pour qu'on comprenne un peu ce que ça représente, Zephal, aujourd'hui. Oui, alors un chiffre d'affaires entre 10 et 15 millions d'euros. Ça a beaucoup fait le yo-yo avec l'effet Covid, comme chez beaucoup d'autres fabricants. Un nombre de salariés, on est un petit peu moins de 100.
[00:45:51] Qu'est-ce que je peux dire, taux de comme chiffre ? Répartition, marché domestique et export, peut-être ? On fait 40%, peut-être un tout petit peu moins 40% en domestique. Donc les 60% restants, c'est de l'export. Comme je te disais, c'était déjà le cas il y a 40-50 ans. Sauf qu'il y a 40-50 ans, c'était exceptionnel.
[00:46:18] Maintenant, on est une entreprise dans sa mondialisation, avec quand même des challenges à l'export. C'est dur de vendre en Asie, même si on vend encore pas mal au Japon, par exemple, aux Philippines, en Australie, on vend. On est historiquement un exportateur et on se bat pour continuer à l'être. C'est quoi les plus gros marchés à l'export, justement ? C'est quand même nos pays voisins. Allemagne, Espagne.
[00:46:46] Alors, il n'est plus en Europe, mais UK aussi est un gros marché. Il n'est plus en Europe, il n'est plus dans l'Union. Mais ça, ça va être nos plus gros marchés d'export. Après, en grand export, on travaille bien au Canada. On est bien challengé aux États-Unis, mais on a toujours une présence là -bas. Une présence de marque, en tout cas. Et puis, on travaille en Amérique du Sud, où on est connu.
[00:47:15] J'ai toujours une interrogation sur le fait qu'on est assez fort dans les pays hispanophones, donc en Amérique latine et même en Espagne, où on est plus fort qu'en Italie, alors que ce n'est pas forcément un marché plus important. Voilà , j'attribue ça au nom de marque, à l'accent sur le E, qui nous donne une touche espagnole. Céphale. Céphale. Ou le responsable export qui a bien fait son boulot dans les pays.
[00:47:44] Et donc, tu dis Europe, pays voisin, Canada, États-Unis, Amérique du Sud. Est-ce que vous avez des implantations dans les autres pays, où vraiment tout est à Jarjo ? Non, tout est centralisé ici. On travaille avec des salariés qui sont des key account managers, et après des distributeurs, importateurs, distributeurs,
[00:48:12] dans certains pays parfois en multidistribution, c'est-à -dire avec deux ou trois grossistes, mais la plupart du temps avec un importateur. Et notre travail à nous, c'est d'aller vérifier l'alignement de notre importateur avec le nôtre. D'aller animer, voilà le mot que je cherchais, animer les efforts commerciaux et marketing de nos distributeurs. Vente en B2B ? Oui.
[00:48:40] Ah ben, B2B, déjà , les distributeurs, les importateurs, on est principalement B2B. Le B2C, on en parlera peut-être un petit peu, mais ça reste marginal. Après, on vend aussi en France aux détaillants. C'est-à -dire avec... Soit on passe par les réseaux de grossistes, avec les gros grossistes français, soit les magasins de vélos qui veulent travailler en direct avec nous peuvent aussi le faire. Ok. Et enfin, on travaille un tout petit peu le B2C.
[00:49:10] C'est-à -dire qu'on vend sur notre site web à nous, nos produits. Ok. Vous vendez quel type de produit, justement ? Tout. Ouais, tout ? Tout, ouais. Ouais. Ouais. Alors, on le fait en étant conscient que, de toute façon, nos accessoires de vélo, ils ont vocation à être vendus par d'autres aussi. C'est-à -dire, si tu veux la sacoche de bikepacking Zephal et que c'est que ça que tu veux, tu vas venir l'acheter chez nous. Mais la plupart des accessoires, tu as besoin soit du conseil,
[00:49:39] soit de dire de regrouper. Tu vas acheter tes accessoires quand tu vas t'acheter un vélo. Donc, tu vas le faire ça en magasin. Ou si tu te fais un panier sur un site web, tu vas l'acheter sur le web. Mais notre vocation, finalement, elle est de se rapprocher du consommateur. On a parlé un petit peu aussi d'ouvrir notre patrimoine. On a très envie de se rapprocher des cyclistes, notamment français, mais même des touristes de la Loire à vélo qui passent juste à côté de chez nous. Mais pour autant, on sait très bien que nos produits n'ont de sens
[00:50:08] que dans une offre de vélo plus complète, on n'est qu'un fabricant d'accessoires. Et donc, on ne va pas chercher à se distribuer en direct. Comment tu gères justement, comment tu arbitres les efforts qui sont fournis pour vendre en direct versus distributeurs et magasins, sachant qu'il faut équilibrer un petit peu tout ça et puis qu'il faut travailler main dans la main avec tes distributeurs ? Oui. Alors, la Combi2C, c'est le gros de notre budget de communication.
[00:50:39] On veut parler au consommateur. Après, il va aller acheter en B2B, enfin, il va acheter à un revendeur et plutôt qu'à nous en direct, on fera le même effort et même avec nos distributeurs. L'essentiel de l'effort de communication, c'est de parler au consommateur. Il y a un petit peu de ce qu'on appelle le trade marketing, donc d'animation, on va dire, de communication liée au professionnel. Je te dirais une bêtise,
[00:51:05] mais c'est vraiment minime par rapport au marketing consommateur. Et puis après, il y a de la présence salon, ça, je n'en parlais pas, mais ça, c'est plus des efforts B2B. Si on parle justement des produits maintenant, j'aimerais comprendre, que tu nous expliques, comment, au jour en nuit, vous réfléchissez l'offre produit ? Alors, tu nous as expliqué que l'idée, c'était d'apporter de la sérénité.
[00:51:32] Comment est-ce que tu convertis ça dans une offre produit et en regardant tous les produits que vous pouvez faire et que vous avez la capacité de faire ? Comment tu choisis les produits ? Alors déjà , c'est d'où viennent les idées, la première partie de la question. Il y a trois sources pour les idées. Les deux principales, c'est soit via notre réseau commercial,
[00:52:01] donc les clients qui sont quand même les plus à même de nous dire ce dont il y a besoin, et puis surtout les clients étrangers, en fait, puisqu'on a vocation, comme je t'ai dit, à être une marque exportatrice. Donc, il faut être à l'écoute des marchés qui ne sont pas les nôtres. Et là , nous, pratiquants, on n'a pas forcément la conscience, sans avoir le retour de nos clients, de ce qu'attend le cycliste finlandais, par exemple. Donc, ça, la remontée commerciale, c'est un.
[00:52:30] Deuxièmement, c'est nos ingénieurs et marketeux en interne, et on recrute. Et forcément, travaillant là -dedans, on attire des gens qui aiment le vélo, qui pratiquent le vélo, qui savent que nous, on recherche à enlever les épines du pied dans le vélo, et qui, quand ils vont rouler, j'en fais partie, se disent finalement, qu'est-ce qu'on peut apporter pour apporter cette sérénité ? Voilà . Et puis, la troisième source, il nous arrive aussi d'avoir des inventeurs qui arrivent avec un projet, qui ont un produit. Là , on l'évalue,
[00:52:59] on se dit, il y a un potentiel, on y va, ou pas ? Moi, ce qui me marque dans les produits, enfin, dans certains produits que vous commercialisez, c'est le côté... Tiens, c'est bien pensé, quoi. Tiens, ils ont été bons. Ça, effectivement, c'est un produit qui est dans l'air du temps. On parlait tout à l'heure des... Avec Vincent, on parlait des protèges manivelles, par exemple,
[00:53:29] où quand les pédaliers en carbone ont commencé à arriver, qu'on a commencé à arrêter de vouloir casser des pédaliers en carbone parce qu'on les tapait sur des rochers, vous avez commencé à fabriquer ce type de petits produits, mais il y en a plein d'autres comme ça. Et en fait, on a l'impression que c'est parfois juste du bon sens, en fait. Du bon sens, c'est de l'observation. Oui. On essaye d'avoir... 90%, c'est du bon sens dans les produits. Quand on essaye d'être trop disruptif,
[00:54:01] parfois on va à l'encontre de son marché. Donc, il faut être intelligent, il faut être bons ingénieurs quand on développe des produits, mais il faut avoir le bon sens qui fait qu'on sort le produit au bon prix et sans fioriture parce que rajouter du poids, rajouter des éléments qui vont le rendre fragile, tout ça, c'est très facile en ayant des fausses bonnes idées. Donc oui, vraiment, le motto, c'est de se dire sérénité. On apporte de la sérénité,
[00:54:31] on n'apporte pas une usine à gaz sur le vélo. Comme je puis dit, protéger une manivelle, on protège aussi les cadres, on a toute une gamme de protections, soit de base, soit même les cadres au passage de câbles. Maintenant, ils sont de plus en plus à l'intérieur, mais les frottements sur les vélos, ça abîme les revêtements. Donc, on a une gamme qui adresse ce genre de soucis aussi. Et alors, comment, parce que formation ingénieur et puis même,
[00:54:59] tu as mis en place des process, et on m'en a parlé tout à l'heure, il y a quand même une liste d'étapes de validation entre l'idée, le marché, le marketing, les prix, etc. Est-ce que tu peux nous dire un petit peu par quel process passe une idée de produit ? On va dire, ok, super, tiens, il y a les e-bikes et maintenant, on veut avoir
[00:55:28] cette petite cordelette pour tracter les copains avec un e-bike. un produit comme ça, il est passé par quelles étapes ? De l'idée à la réalisation. Alors, on va dire que l'idée, il faut qu'elle reste assez, j'allais dire assez vague, mais assez générique pour que derrière, les équipes qui vont devoir la travailler quand on va passer en mode projet, qu'ils soient les équipes marketing ou R&D,
[00:55:57] aient un champ libre pour reformuler le problème. Donc, il y a une première étape, on va dire, qui est de la reformulation. Après la reformulation, on peut venir parfois même avec plusieurs pistes. Et puis, on n'aura pas le même produit que le brief initial. Il y a savoir sur toutes ces idées, laquelle est la bonne ou peut-être il n'y en a aucune en fait. Parce que là , il y a une étape qui est plus de la faisabilité où on va évaluer
[00:56:26] le prix de revient, avoir une idée de combien ça coûte de faire ce qu'on veut faire. Est-ce qu'il y a vraiment un marché pour ça ? Voilà . Et puis après, on va avoir des étapes un peu plus générales de développement d'un produit qui sont du dessin poussé, du dessin 3D exact. des calculs, de l'évaluation poussée de prix, de gamme de production ou de chiffrage
[00:56:56] quand c'est des choses qui vont être faites à l'extérieur. Et après, ça peut prendre encore quelques mois pour affiner le produit et le sortir. Le cycle de développement, généralement, ça prend combien de temps ? C'est variable. C'est variable d'une gamme à l'autre parce que ce n'est pas les mêmes process. Mais dans des cas favorables, 6 mois, dans des cas moyens, avec de l'industrialisation et des nouveaux process, ça peut prendre plusieurs années.
[00:57:26] Il faut avoir une vision un peu long terme. Si on maîtrise déjà les process, on est plutôt sur du 1 an, 1 à 2 ans. Mais quand on veut, et là , on est en train de travailler un nouveau métier dans l'usine qui est le décolletage qu'on ne maîtrise pas jusqu'à présent, là , il faut compter trois. Je suis en train de compter sur la mini-pompe qu'on est en train de développer. Les premières ébauches, on est déjà à 3 ans et on va la sortir
[00:57:56] un peu plus tard cette année. Ok. Alors, moi, il y a quelque chose qui m'a marqué ce matin quand j'ai fait la visite de l'usine, c'est le nombre de compétences en interne qu'il y a chez Zephal. On a vu des machines qui avaient plus d'âge et qui permettaient de faire des choses ici à Jarjo que, enfin, et sans elles, tu serais obligé de sous-traiter
[00:58:26] ou de demander à , je ne sais pas quel sous-traitant, ouais. Est-ce que tu peux nous parler un peu des challenges, justement, alors, des opportunités, mais aussi des challenges que représente le fait de produire ici à Jarjo. Donc, après, il y a des sujets liés au Made in France qui sont plus ou moins importants et prégnants, tu vois, mais déjà , est-ce que tu peux nous parler de pourquoi c'est important de produire ici,
[00:58:55] qu'est-ce que ça apporte comme bénéfice et qu'est-ce que ça apporte aussi comme challenge ? Alors, produire ici, nous, on l'a inscrit dans notre vision d'entreprise. La fierté de cet outil de maîtriser ce qu'on propose en fait comme produit, alors, un petit aparté quand même, sur notre chiffre d'affaires, 60% du chiffre d'affaires est produit ici. Donc, il y a quand même 40% sur lequel on reste, je vais dire, agile
[00:59:24] et notamment tout ce qui est bagagerie. Malheureusement, ça, c'est un métier qu'on n'a pas trouvé et qu'on ne trouve pas même en cherchant en France de pouvoir faire de la bagagerie de façon industrielle. J'en profite pour faire un petit appel à ceux qui t'écoutent, qui sont nombreux. On peut faire un appel. Mais aujourd'hui, la bagagerie, on l'a fait, alors, on a des partenaires chinois là -dessus avec qui on s'entend très bien et qui font un excellent boulot, mais ils sont à l'autre bout du monde. Donc, sur les 60%
[00:59:54] qu'on produit ici, la gestion des compétences en production, c'est un vrai casse-tête. On a, en fait, ce qui va nous caractériser comme outil de production, je t'ai dit, on est un petit peu moins de 100 sur site par rapport au faible nombre de personnes, le nombre de métiers qu'on doit, qu'on fait vivre ici, est très important. Il y a des métiers simples, entre guillemets simples,
[01:00:24] quelques spécialisations pour faire tourner quelques machines, des enrôts, du bobinage de fond de jante, c'est plus simple que de l'injection plastique, par exemple. Donc, on a des métiers plus complexes qui sont le travail des matières premières, donc la transformation du plastique, la transformation du métal. Je parlais du décolletage, un métier qui allie des compétences d'usinage sur lequel il n'y a plus trop de formation et puis de la programmation, enfin, des outils numériques.
[01:00:55] Voilà , oui, c'est un challenge. Je ne peux rien dire plus que confirmer ce que tu viens de dire. la gestion de la matrice de compétences, la gestion des compétences et des emplois est un vrai sujet chez nous. On a 70 personnes dans l'usine et quand tu regardes la matrice des compétences, les métiers, on en a une trentaine. Et après, il faut pouvoir doublonner les compétences parce que tu as
[01:01:25] un salarié qui est en vacances ou tu as un salarié qui tombe malade, qui démissionne du jour au lendemain, on ne peut pas se permettre de perdre un métier. Bien sûr. Moi, ce qui m'a vraiment marqué, c'est que j'ai vu aussi des pièces, des petites pièces, des petits trucs de rien du tout où tu te dis oui, mais ça, il pourrait très bien ne pas s'emmerder et faire produire en Chine. Justement, alors, pourquoi
[01:01:55] est-ce que pourquoi est-ce qu'il y a autant de choses qui sont produites ici, alors qu'effectivement, tu pourrais produire ailleurs ? Est-ce que c'est... C'est de l'entêtement ? Non. Oui, mais tu ne t'entêterais pas, pardon, mais tu ne t'entêterais pas s'il n'y avait pas une bonne raison pour le faire. Oui, puis le marché nous aurait déjà sanctionné il y a longtemps, on ne serait plus là . Non, il y a... je pense que ça a aussi la grosse intégration de Zephal qui fait que, finalement,
[01:02:24] à partir de granulés de plastique, de feuillards d'alu, on arrive à faire un produit, une pompe, par exemple, une pompe complète. Cette grosse intégration des différents métiers, je pense que ça nous a sauvés dans les années les plus dures qui sont les années 90-2000, là où, je peux citer des vieux noms de marques françaises qui ont coulé, quoi, qui se sont fait avoir par les Shimano et tous les consorts asiatiques parce que, parce que, finalement, ils perdaient leur marché parce qu'ils n'avaient plus la rentabilité
[01:02:53] et pas l'innovation aussi, mais plus la rentabilité, les sous-traitants, les sous-traitants dans l'industrie, c'est en même temps qu'ils disparaissaient. Nous, on était quand même moins à la merci des faillites de nos sous-traitants parce qu'on faisait plus de choses en interne. Après, c'est vrai qu'on fait beaucoup de petits produits qu'aujourd'hui, les Chinois savent faire avec un salaire horaire cinq fois moins élevé que le nôtre.
[01:03:23] Pourquoi on continue à vendre ? Déjà , il y a un effort marketing, c'est de promouvoir le made in France. Si on n'a pas envie demain d'être tous des chômeurs, cachetons des produits asiatiques, il y a des gens qui font confiance au made in France. On essaye toujours de rester dans les prix du marché. On va se positionner moyen haut de gamme, mais pas très haut de gamme. On n'est pas des artisans, on ne va pas se permettre
[01:03:53] une année de plus avoir de marché. Il y a quand même un sans-bouche à nourrir. Donc, on essaye de rester dans le marché, on a des objectifs de prix de revient et il nous arrive de ne pas sortir des beaux produits qui nous feraient envie parce que le commercial dit, voilà , moi, avec mon réseau actuel, commercial marketing, finalement, je ne peux pas faire des miracles. et on reste raisonnable sur cette gamme de prix. Voilà , après, on est proche de notre marché,
[01:04:22] donc ça nous aide. Et puis, enfin, si on avait tout délocalisé, il y aurait un autre risque. C'est que par rapport à , on se parlait de Decathlon, mais on peut parler de plein d'autres, mais même des marques de vélo. Ces gens-là qui ont développé des MDD d'accessoires, qu'est-ce qu'on apporterait ? On n'a pas leur réseau, on n'a pas la marque de vélo derrière, on n'a pas tous les magasins Decathlon. Donc, on serait une pure marque de distributeurs sans être un distributeur. On aurait peut-être fini racheté par un grand groupe, juste pour la valeur de la marque. Mais on n'aurait pas fait vivre cette belle histoire
[01:04:52] qui est aussi vieille que la fabrication des vélos. Ce que je trouve hyper intéressant, c'est que ce que tu nous expliques, c'est que le fait de produire ici t'apporte de la réactivité et de la capacité à répondre à des besoins, des usages hyper rapidement. ce qui a probablement sauvé l'entreprise dans les années difficiles. Ce qui vous a également permis pendant le Covid, si j'ai bien compris, de doubler le chiffre d'affaires, enfin quasi doubler le chiffre d'affaires,
[01:05:22] de passer de 11 à 19 millions d'euros de chiffre d'affaires. Est-ce que tu peux nous parler de ça justement ? L'époque Covid ? Ouais. 11 à 19,9 même. On a raté les 20 millions à pas grand-chose. C'était en 2021. Oui, alors c'est vrai que cette époque Covid, on s'en souvient tous un petit peu, je pense, ça avait complètement désorganisé le transport, notamment le transport maritime.
[01:05:53] Ou les containers avaient pris, il y avait plus de containers. Il était passé de 4 000 à 20 000 dollars le container. Exactement. Mais au-delà du prix, ça avait renchéri, il y a eu une inflation liée au Covid, c'est qu'on ne trouvait rien parce qu'il n'y avait plus de containers, on n'arrivait plus à charger. Pendant trois mois, le trafic s'est arrêté avec les différents confinements. Quand il a fallu reprendre, il y a eu un boom, spécialement dans le vélo, mais de toute l'économie, et il n'y avait plus de containers pour embarquer la marchandise. Donc nous, en produisant en France,
[01:06:23] c'était évidemment du pain béni, en tout cas pour les marchés proches de chez nous, on continuait à pouvoir produire et à pouvoir faire. Voilà , donc c'est ça qui nous a beaucoup boosté, la part du négoce, la part des produits qu'on fait, la part dans nos ventes des produits qu'on fait faire en Asie notamment, elle a complètement diminué parce que ce qui a explosé, c'était la production ici. Voilà , après je dis ça, mais on est fier d'être dans une économie mondialisée et d'être un exportateur. Donc, moi,
[01:06:53] je suis très content aussi de me battre sur les marchés export. mais le Covid a beaucoup boosté quand il y a eu cet attrait pour le vélo. On s'est retrouvé à vendre des produits à foison. D'ailleurs, on en a vendu trop et on le savait. Shimano le savait aussi, ils ont refusé d'ouvrir de nouvelles usines et ils ont très bien fait. Nous, on a embauché quand même pas mal, on a musclé nos moyens de production sans aller non plus
[01:07:22] investir des choses qu'on n'aurait pas investi de toute façon. et ça nous a permis de surperformer même notre marché qui était en plein essor à cette époque, les années 2020, 2021. Après, les accessoires de vélo, on a eu peut-être un petit peu... On est secondaire par rapport au marché du vélo, on va dire. Donc, le vélo, les vélos complets sont continués à se vendre jusque 2022,
[01:07:53] voire 2023. alors que nous, on a bien vu qu'à un moment, la chaîne de distribution, elle n'avait plus de place pour stocker, elle n'avait plus d'argent parce qu'ils commandaient comme des fous pour répondre à un besoin qui était finalement légèrement plus important que d'habitude, mais pas à la hauteur des commandes. Donc, les accessoires de vélo, plus rapidement, on s'est pris le contre-coup de tout ce qu'on avait vendu en trop et qui était stocké dans les réseaux de distribution. Mais, c'est reparti plus vite
[01:08:22] aussi que les vélos. Aujourd'hui, il y a encore des marques de vélo qui tirent la langue, qui parient sur 2026 ou 2027 pour le retour à la normale. Donc, c'est pour ça que tu me dis qu'on a peut-être un peu trop vendu. Oui. Ouais. Enfin, on n'a pas trop vendu si tu veux, mais les gens nous ont trop commandé. Tu ne vas pas refuser une vente non plus, mais clairement, quand tu te retrouves à doubler ta taille, même si tu sais que tu surperformes ton marché, le marché du vélo, il ne peut pas faire
[01:08:52] plus 60% comme ça. Ce qui s'est passé, c'est ce que les Anglais appellent le « bullwhip effect ». Donc, un petit coup de boost sur la demande, surtout avec une offre qui était diminuée par ce qu'on disait sur le fret maritime. Donc, les réseaux de distribution qui se retrouvent en rupture, les décideurs qui disent « si c'est ça, attends, il faut en acheter le plus possible parce qu'il faut conjurer cette rupture en se gavant de produits et en surcommandant ». Et ça,
[01:09:22] on l'a vu venir. Enfin, il ne faut pas être un stratège. Comme je te dis, Shimano a bien vu que ça ne servait à rien d'augmenter leur capacité de production de 40 ou de 50% parce que dans le long terme, ça ne suivrait pas. Voilà . Donc, on a bien profité, on a accepté de vendre ce que des acteurs surcommandaient tout en sachant qu'à un moment ou à un autre, il y aura un retour de bâton qu'on a eu. Non, mais c'est marrant parce que je me dis si demain,
[01:09:51] on avait la même situation, comment tu gérais ça ? Comment est-ce que tu penses que, alors, avec l'expérience évidemment qu'on a aujourd'hui, si une telle situation se représentait, comment est-ce que, selon toi, il faudrait gérer ? Comment est-ce que toi, tu gérais ça ? C'est compliqué. Garder la tête froide, je me dis que parfois, je me suis aussi un peu emballé. On a des, on a du stock, alors notamment, justement, la partie qui venait de l'Asie où on avait des gros délais,
[01:10:21] des ruptures d'approvisionnement, une grosse pression commerciale, c'est-à -dire, mais attends, on ne livre pas, on est en train de perdre des fortunes avec ce que, avec ce qu'on n'est pas capable de livrer. Il faut quand même garder la tête froide. Donc, je pense qu'on ne changerait pas beaucoup non plus parce qu'on ne s'est pas, on n'a pas mis en danger la société. Mais, il y a clairement un moment où ça a commencé à se retourner. Nous, on avait eu les signaux de notre partenaire américain qui nous avait dit, là , le marché, ça y est, il est dégueulasse.
[01:10:51] Et nous, on était au sommet de l'euphorie quand il nous a dit ça. C'était le moment de se dire, revoyons le carnet de commandes d'achats et commençons à couper dedans. Et ça, je n'ai peut-être pas suffisamment fait. Donc, si j'essaye de décortiquer un petit peu ça, de jouer à l'entrepreneur, mais en gros, il aurait fallu pas trop, trop recruter, produire à la capacité max
[01:11:21] des produits sur lesquels tu n'avais pas forcément besoin de trop acheter. Oui, je pense que ce qui nous a coûté le plus cher dans cette étape-là , c'est vraiment les produits de négoce. La production, ça va. On a recruté avec le solde naturel de départ à la retraite. Alors, on a dû faire du chômage partiel quand même. Donc, c'était les ACPE, si je me souviens bien, tout ce qui était fait pour aider notamment l'industrie automobile où ils n'avaient plus
[01:11:51] du tout de boulot. Mais, sur la partie production, on n'a pas fait de grosses conneries. Ça coûte plus cher sur la partie négoce parce que là , tu as des délais qui étaient devenus parfois un bateau entre la Chine et l'Europe. C'était, on va dire, c'était un mois, quoi, en gros. Les délais d'approvisionnement, ils sont passés d'un coup entre deux et six, huit mois. On ne pouvait plus réserver de place sur un porte-conteneur parce qu'on ne pouvait plus même avoir un conteneur dans lequel livrer. Donc,
[01:12:21] quand c'est comme ça, on ne dit pas, ce n'est pas un problème, on va anticiper du huit mois. On va donner... Et tu as des fournisseurs qui nous disaient, moi, je veux bien produire pour vous, mais je suis sous l'eau parce que j'ai trop de demandes. Il faut que vous vous engagiez sur douze mois et plus. Donc là , tu es en pleine euphorie, tu t'engages sur des trucs. Alors, on a essayé d'être prudent quand même quand on a fait ça. Mais c'est ça qui nous a coûté cher. Vive la production locale qui nous permet d'être plus réactifs et de ne pas s'enfoncer du stock et de manger sa trésorerie dans ces périodes-là .
[01:12:52] Donc, justement, si on revient au challenge, de la production locale versus les opportunités, vous avez la capacité de produire en local à répondre plus ou moins rapidement à des usages émergents. Donc, on parle du vélo-assistance électrique. Plus récemment, on parle du gravel, on parle du bikepacking sur lequel vous allez développer des gammes de produits adaptés assez rapidement. mais là -dessus, il y a quand même
[01:13:21] des produits qui, effectivement, pourraient être sourcés pour moins cher en Asie parce que la main-d'œuvre ici est nécessairement plus chère. Comment est-ce que vous évaluez justement ce que vous fabriquez ici versus ce que vous sous-traitez ou ce que vous importez ? Je crois qu'en fait, au-delà du problème de coup de main-d'œuvre, il y a le problème de savoir-faire.
[01:13:52] C'est ce que je te disais sur la bagagerie. Le problème, c'est pas... Alors peut-être que si on trouvait... Ou on trouverait... On pourrait trouver des artisans pour nous faire des sacoches de vélo qu'on achèterait 300 euros. Je te dis une bêtise, mais avec les marges des différents acteurs, on n'en vendrait aucune. Non, le problème, c'est qu'on a... Ouais, il y a des choses sur lesquelles il n'y a pas de savoir-faire. Il n'y a plus de savoir-faire en France. Quelque part, c'est très plaisant d'aller en Asie
[01:14:20] avec un projet parce qu'ils sont hyper disponibles. Ils ont... Tu vas voir n'importe quel acteur, il ne va pas maîtriser tous les process que tu lui demandes, mais il sait que dans un rayon de 20 kilomètres, il va trouver les acteurs qui vont l'aider à faire ton produit. Parfois, les Asiatiques en rajoutent un petit peu, te disent oui, oui, il n'y a pas de problème et tu verras les problèmes plus tard. Mais finalement, on essaye de faire des produits en France quand on peut les faire en France.
[01:14:51] Et c'est une question de savoir-faire, principalement. Ouais, c'est une question de savoir-faire. Tu prends la soudure avant qu'on aille refaire des cadres de vélos en alu en France. Ça se passait du temps. Les meilleurs soudeurs, les meilleurs même en qualité, ils sont asiatiques, ils sont chinois. Donc, moi, je ferais des... Enfin, Zephal ferait des vélos. En tout cas, sur des vélos en alu, on n'irait pas essayer de les faire en France. Puis,
[01:15:21] on a vu parfois des gens qui ont essayé, je parle de Angel, d'essayer de refaire des cadres en France. C'était cher, c'était pas bon. Ça a coulé la boîte. Donc, en fait, on va essayer de faire des produits en France. Ouais, je te dis, quand on peut les faire en France, parfois, on ne sera pas toujours au prix. Et dans ce cas-là , oui, on peut se dire, celui-là , tant pis, on va le faire en Asie.
[01:15:50] On travaille l'électronique, on a parlé de la pompe, mais maintenant, on a de plus en plus de demandes pour des gonfleurs électriques. J'en dis pas plus, mais on veut répondre à cette demande. On n'y arrivera pas, on n'y arrivera pas ici. Donc, là , pardon, mais on part d'un besoin exprimé par le marché qui te dit, nous, on veut des gonfleurs électriques. Toi, tu dis, bah ok, super, allons-y.
[01:16:20] Et tu regardes qu'est-ce qui se fait en termes d'offres, enfin, en termes d'offres de fournisseurs ou même de partenaires ici en France et en fait, tu observes qu'il n'y a rien. Oui. Sur l'électronique, je ne vais pas faire le tue, on pourrait trouver, mais on ferait des projets alambiqués. L'autre problème qu'on a, c'est qu'on a quand même encore un peu d'industrie en France, il ne faut pas être trop négatif, notamment l'industrie automobile, mais quand vous arrivez avec des petites séries, c'est compliqué. C'est compliqué,
[01:16:50] vous ne vous intéressez pas les gens, ils ne vous répondent pas. Un Chinois, tu lui montres un plan de produit, tu lui dis, je veux en avoir mille. Il est aux anges, il te répond oui. Donc, c'est ça aussi les challenges, c'est qu'on a une industrie qui est peut-être un peu moins flexible et un réseau industriel qui est plus dur à travailler sur des quantités intermédiaires. Quand tu vas avoir un nouveau produit, tu veux tester le marché, tu auras plus de répondants chez des faiseurs asiatiques que des faiseurs français.
[01:17:19] C'est pour ça que nous aussi, on maintient ici parce que ça nous permet d'avoir ce que justement on ne trouve pas chez d'autres partenaires français. Avec la position que tu as, j'imagine que tu as une vision assez d'ensemble peut-être de l'industrie française. J'imagine que tu observes un petit peu ce qui se passe autour de toi dans le vélo. C'est quoi ton sentiment aujourd'hui par rapport justement à la partie production,
[01:17:48] à la partie localisation ? C'est quoi les tendances que tu vois et comment tu perçois ça ? Moi, je vois quand même une recherche, alors je ne sais pas si je vais bien répondre à ta question, mais une recherche de procédés différents sur lesquels on peut être compétitif en France. Et là , je pense beaucoup au travail sur les matériaux. Alors, je vais parler de plastique qui n'est pas forcément toujours très en vogue, mais tu avais reçu
[01:18:18] Ultima. Oui. Ah voilà , on travaille, on va pouvoir faire un vélo technique avec des procédés, enfin, on va pouvoir, oui, faire de la technique avec des procédés qui vont demander moins de main d'oeuvre parce qu'on sait très bien qu'on est désavantagé quand on va travailler là -dessus. Ça, je vois ça comme un bel échappatoire et une belle façon de redévelopper une industrie là où on n'est pas compétitif. Et après, je pense que ce n'est pas la vision d'aujourd'hui qui va dire
[01:18:48] comment demain sera fait. Il y a tellement d'incertitudes gĂ©opolitiques, la Chine, TaĂŻwan, ce qui se passe Ă l'Est de l'Europe, que, enfin, ce qui se passe aux États-Unis, que finalement, demain, les cartes peuvent ĂŞtre battues très vite. C'est possible que demain, on ne puisse plus acheter des produits chinois. Ça va ĂŞtre compliquĂ©. Est-ce qu'on est prĂŞt ? On ne sera pas prĂŞt, mais l'homme est mallĂ©able, il s'adaptera. On fera peut-ĂŞtre un grand brou en arrière, mais en tout cas, nous, on sera lĂ
[01:19:16] pour faire vivre le vélo en France avec d'autres irréductibles que l'Oie. Qu'est-ce que, justement, ça dit, selon toi, de la dépendance qu'on a et on l'a vu pendant la période Covid, de la dépendance de la France versus Asie pour, en tout cas, l'industrie du vélo. Est-ce qu'on est, selon toi, trop dépendants ? Est-ce que tu penses qu'on est au juste milieu ? Est-ce que tu penses
[01:19:45] qu'on devrait relocaliser ? Le vélo, c'est que du vélo. Si demain, il y a une guerre mondiale et qu'on se dit, ben merde, on ne peut plus acheter de vélo en Chine, on aura d'autres soucis. Non, je... Oui, moi, évidemment que dans ma position, je vais dire qu'on devrait faire plus de Made in France. C'est ma position, c'est mon credo. On essaie justement de mettre en avant et si tu es là aujourd'hui aussi, c'est pour ça, c'est pour mettre en avant
[01:20:13] les efforts qu'on fait à faire travailler une industrie française, y compris dans le vélo où les Chinois savent tout faire déjà . Les Chinois, les Chinois taïwanais, enfin, les Japonais aussi. Donc, oui, j'ai envie de te dire ça. Maintenant, c'est du vélo. On fait ça par passion et par plaisir. Dans la pyramide de Maslow, les besoins essentiels humains de survie, ils n'ont pas besoin de vélo. Mais alors, évidemment, on se projette
[01:20:43] dans un contexte où tout va bien, où le vélo fait quand même partie de nos vies et où c'est évidemment essentiel de faire du vélo pour notre bien-être. est-ce que tu as l'impression que des démarches comme le plan vélo, par exemple, sont des démarches qui peuvent améliorer les choses ? Est-ce que c'est ça qui, à ton avis, peut aider les entreprises françaises à relocaliser ou en tout cas produire plus en France ? Oui.
[01:21:13] Alors, il faut que je fasse attention à ne pas répondre d'une façon politique. On ne veut pas faire de politique. Non, bien sûr, toute aide est bonne à prendre. Le plan vélo part d'une bonne idée et la France a été, avec les plans quinquennaux, si on parle de l'après-guerre, de Gaulle et compagnie, a réussi à développer une vraie industrie avec des plans ambitieux. Voilà , maintenant, je pense que on est dans un contexte concurrentiel
[01:21:43] où on part défavorisé, donc tout aide est bonne à prendre, mais on peut se poser des questions plus essentielles sur pourquoi l'industrie en France a diminué ces 40 dernières années au-delà du vélo. C'est quoi ta réponse à ça, toi ? Il y a beaucoup de réponses. C'est-à -dire qu'on accepte de jouer dans un jeu où on est perdant d'avance. Je pense qu'il y a des limites justement au libre-échange et à la mondialisation.
[01:22:12] Tu veux me faire parler de politique, là ? Non, mais plutôt de commerce international et d'industrie parce qu'effectivement, là , on est dans un contexte dans lequel les États-Unis nous disent bon, en gros, on met 200% de taxes sur les produits français qui arrivent aux États-Unis. On est sur des 25% de taxes sur les produits canadiens. On est sur du je ne sais pas combien 100% de taxes sur les produits chinois qui arrivent aux États-Unis. Donc, on a effectivement du protectionnisme
[01:22:42] qui se met en place alors que bon, en fait, c'est pas forcément la meilleure solution dans tous les cas. Toi, tu nous dis que peut-être qu'un peu de protectionnisme ce serait pas si mal sans rentrer dans les détails. Peut-être que tu peux nous donner un aperçu de ton avis là -dessus. En fait, le protectionnisme, il existe déjà . Un vélo qui arrive de Chine, tu le sais, il y a une taxe anti-dumping en Europe,
[01:23:13] il prend déjà 50% de droits de douane. Ce qui est valable sur les vélos mais pas sur nos accessoires malheureusement. Enfin, malheureusement. Il y a la concurrence asiatique, nous on la prend de pleine face sans droits de douane. Oui, alors, les 200% de ce que font les Etats-Unis en ce moment, c'est un peu de l'esbrouf pour faire de la négociation géopolitique. Sachant que pour le moment c'est pas signé. c'est jouer au bras de fer,
[01:23:42] c'est comme ça qu'on récupère le canal de Panama, c'est la méthode Trump. je pense pas que faire de l'esbrouf soit ça qui aide à construire. Et puis, quand on investit dans l'industrie, on a besoin de perspectives à 10-15 ans. On peut pas avoir quelqu'un qui arrive et qui au bout de 3 mois a triplé les droits de douane sachant que ça durera peut-être pas parce que c'est juste un argument de négociation géopolitique.
[01:24:13] Maintenant, moi je trouve ça anormal que on est structurellement un déficit commercial dans la France. C'est pour ça que je te dis j'ai pas très envie de parler politique parce que c'est au-delà du vélo. Si on faisait du commerce avec un pays qui était plus fort que nous pour faire du vélo mais qu'on lui vendait des lave-linges en échange, je trouverais que le commerce mondial fonctionnerait très bien. Maintenant, le problème c'est que tous nos produits l'atelier du monde est en Chine.
[01:24:43] Tu me parlais de dépendance bah oui, on a une sacrée dépendance. on arrive encore à se nourrir je pense. Si demain il y avait des frontières on arriverait à se nourrir, à se défendre. On voit que c'est un petit peu compliqué l'armement mais on a encore une industrie et puis tout le reste on l'a vendu aux pays qui veulent bien produire. La Chine en premier lieu. Donc je pense qu'un petit peu de protectionnisme mais de façon intelligente ou un droit de douane uniforme sur l'ensemble
[01:25:12] des biens et services serait de nature à équilibrer le commerce et à faire en sorte que les gens travaillent ce qu'ils consomment ou consomment ce qu'ils ont apporté en travail. Est-ce que pour équilibrer un petit peu ça et pas mettre trop de protectionnisme on pourrait aussi favoriser aussi la production française valoriser des métiers parce que si on dit bon bah ok on va mettre des taxes c'est bien mais il faut aussi qu'il y ait une alternative il faut aussi
[01:25:42] qu'on ait des produits de qualité fabriqués localement qui soient commercialisés à un prix attractif pour compenser ça justement. Ah ouais non je suis d'accord avec toi je vais arrêter de ne pas avoir ce discours un peu pessimiste non non mais nous ça fait partie de nos efforts et ça fait partie d'une dynamique appelle ça la RSE parce que c'est l'acronyme en vogue en ce moment mais on peut pas enfin on appelle ça du marketing plutôt je préfère
[01:26:13] on peut pas se battre un petit peu parfois contre-courant pour faire pour produire ici tout ce que tu disais avant et ne pas avoir envie de le mettre en avant donc nous on travaille par exemple à ouvrir notre usine aux visites et là il y a plein d'enjeux il y a ces enjeux de consommateurs de consommateurs qui ont envie d'acheter du Made in France mais pour qui aujourd'hui s'ils achètent du produit Zephal c'est pas assez concret une fois qu'ils auront vu
[01:26:43] comment ça se produit ils le sauront ils le verront et ils pourront être fiers d'acheter du produit français il y a le fait de faire naître des vocations on a un autre problème en France contrairement même à d'autres pays à nos pays voisins c'est que l'industrie n'attire pas quand j'étais jeune collégien lycéen et toi aussi les métiers techniques c'était les voies de garage
[01:27:14] voilà donc ouvrir l'usine pour montrer ces métiers techniques j'aime beaucoup cette expression d'intelligence de la main montrer que l'intelligence de la main ouvre des belles perspectives qui est un bon mécano les gens se passionnent pour la mécanique sur leur vélo mais il a fallu qu'ils fassent des études de commerce d'ingénieur poussé où finalement ça manquait de concret je te rejoins
[01:27:44] pardon mais je te rejoins à 100% parce que moi j'ai fait par exemple une école de commerce et l'école de commerce c'était le truc le plus classique on va dire parce que je pouvais pas faire un jet parce que j'avais des sales notes en maths et c'est vrai que moi voie de garage la voie de technicien quelque chose que en gros mes parents me disaient mais attends
[01:28:13] tu vas voir comment tu vas finir tu vas faire voie de garage et maintenant quand je vois avec le recul que j'ai les machines que vous avez là le savoir-faire que vous avez ce que vous êtes capable de produire moi je m'éclate en fait quand je vois ça et plus largement j'ai eu l'occasion d'aller à l'école des arts et métiers à Bordeaux j'ai vu les machines sur lesquelles les étudiants se forment c'est incroyable c'est incroyable
[01:28:43] de voir tout le savoir-faire qu'on peut acquérir en école d'ingé si on a envie de créer des choses de ses mains et donc toi en fait ce que j'entends c'est que en ouvrant justement l'usine l'accès à l'usine tu valorises du coup les métiers et tu fais en sorte qu'il y ait des gens qui s'y intéressent c'est ça ? ouais ouais tu recrutes tes futurs collaborateurs comme on nous dit
[01:29:12] mais même si tu ne recrutes pas directement tu fais comprendre et il y a des choses qui sont très bien faites dans les stages de troisième maintenant où les jeunes vont comprendre ce qui se passe dans une entreprise mais c'est encore mieux s'ils comprennent ce qui se passe dans une usine parce que c'est quand même ou dans les champs mais voilà il faut qu'on arrête de faire tous du service des vidéos des trucs comme ça ouais je suis désolé désolé Tailleau non mais ouais
[01:29:42] on en a besoin en plus c'est cool en plus on apprend à faire des choses et à créer des objets donc venez chez Zephal bah ouais ouais mais ce que tu vois tu l'as vu ton dernier podcast avec Stéphane Guillaume c'est que finalement pour voilà ce gars là qui a fait un podcast génial qui est hyper technique là où il va plus s'éclater c'est en allant à Taïwan ouais
[01:30:11] et merde ouais ouais alors justement si on veut venir visiter le site à Jarjot comment ça se passe ? pour l'instant on n'a pas ouvert au Grand Public donc ça c'est un de nos projets c'est un projet qui nous coûte cher donc on on est en train de voir à quel horizon on va l'ouvrir mais mais oui ça nous ça nous intéresse à court moyen terme de de pouvoir recevoir des gens
[01:30:40] et faire visiter l'usine puis qui plus est comme je disais tout à l'heure il y a la Loire à vélo donc l'Euro Vélo 6 qui passe juste derrière l'usine qui passe sur l'alluvée de la Loire et qui surplombe l'usine c'est aussi l'occasion de rencontrer des clients parfois étrangers parce que sur la Loire à vélo il y a beaucoup d'étrangers et de leur montrer qu'on est là qu'on existe et et ce qu'on fait quoi et de faire finalement du marketing de la démarche commerciale la tue le marketing direct ok
[01:31:10] donc je pense qu'on a on a on a compris la partie enjeu de la production comment justement tu arrives Ă maintenir des prix contenus justement en ayant cette production cette production locale sans aller justement dans le haut de gamme comme tu le disais un petit peu tout Ă l'heure on a le je ne sais pas si
[01:31:40] je vais répondre directement mais c'est un vrai enjeu parce que finalement ce qui est le plus compliqué dans le contexte économique c'est pas tellement la différence de prix de main d'oeuvre c'est aussi l'hyper flexibilisation qu'on demande aux marques c'est on va dire la fast fashion à l'échelle du vélo mais aujourd'hui on ne peut pas voir un client distributeur
[01:32:09] et je ne les incrimine pas parce que c'est toute la toute la chaîne de valeur qui est comme ça sans qu'il s'attende à ce qu'on lui présente 10 nouveautés par an qui dit 10 nouveautés par an dit il faut refaire les produits parfois juste les refaire c'est-à -dire le concept il existe déjà mais on passe on passe du noir au blanc là je veux sur-simplifier un petit peu mais il y a d'autres formes il y a d'autres formes qui sont recherchées ces dernières années avant qu'on revienne à ce qu'on aimait avant et donc on a
[01:32:37] on a cette imposition d'être très souple pour pouvoir faire des rafraîchir des gammes de produits et ça ça va à l'encontre de quelque chose qui nous aiderait à être économiquement performants c'est l'automatisation donc il faut savoir automatiser mais pas trop mais pas trop parce que les produits la durée de vie d'un produit c'est quelques années 3 à 5 ans ce qui moi j'avais lu un rapport
[01:33:06] de conseil d'administration Ă l'Ă©poque de mon grand-père et qui Ă©crivait que la preuve du dynamisme de la sociĂ©tĂ© c'est qu'elle est capable de sortir un nouveau produit par an un nouveau produit un nouveau produit on met ça Ă l'Ă©chelle d'aujourd'hui je pense Ă mon frère qui n'est pas lĂ si je lui dis Ă la prochaine Eurobike qui auras un nouveau produit Ă prĂ©senter Ă tes clients il dit ah non lĂ tu m'envoies qu'Ă ce pipe lĂ
[01:33:37] donc oui le challenge il est de taille il est de c'est un travail de méthode quand on parle de production d'avoir les bons process tout en maintenant une grosse flexibilité parce que on ne veut pas investir un million d'euros dans une chaîne d'assemblage qui sera obsolète dans 5 ans il y a des engagements chez Zephal notamment environnementaux salariaux enfin j'en ai quelques-uns
[01:34:06] mais par exemple sur l'éco-conception des produits il y a beaucoup de plastique chez Zephal j'aimerais que tu nous expliques comment est-ce que on trouve le bon équilibre entre production ou production qui fait intervenir beaucoup de plastique et en même temps des engagements environnementaux comment est-ce qu'on trouve cet équilibre est-ce que on fait du bon plastique est-ce que le plastique
[01:34:36] est un choix est-ce que c'est enfin la question est un petit peu complexe et complète mais j'aimerais comprendre un petit peu comment est-ce qu'on combine justement l'utilisation de matériaux plastiques avec des engagements environnementaux alors pour moi c'est tout à fait compatible il y a du mauvais plastique alors le mauvais plastique c'est le plastique à usage unique c'est le petit emballage qui va finir
[01:35:06] soit dans la nature mais soit en décharge incinérée enfin c'est ça c'est absolument pas vertueux heureusement toutes les chaînes de distribution ont fait ont fait leur mue et là où encore nous il y a 10 ou 15 ans le produit fallait le vendre sous blister et ils ne te le référençaient pas si tu faisais pas un blister aujourd'hui ils ne vont pas te le référencer parce qu'il est en blister donc ça c'est du mauvais plastique et après il ne faut pas que ça cache
[01:35:35] le fait qu'il y a du bon plastique on parlait tout à l'heure de faire des cadres de vélo avec du plastique technique c'est en fait de la charge du carbone mais du carbone injectable donc du plastique très chargé en fibre et ça ça permet de trouver des solutions techniques parfois de gagner en poids nous on a notre porte bidon le Pulse L2 c'est un porte bidon ultra light donc il fait 18 grammes il est en plastique chargé avec une énorme charge de carbone
[01:36:05] mais finalement c'est un porte bidon carbone injecté on peut le produire en France il est hyper efficace il est à 20 euros honnêtement par rapport à d'autres porte bidon carbone il est moins cher et il est fait en France donc il y a du plastique qui permet de trouver des solutions qui est durable dans le temps voilà que ce soit plastique ou pas plastique si on veut faire de la RSO on veut faire des produits qui durent on veut faire des produits qui durent dans le temps
[01:36:34] on va les tester on va les torturer pas faire le produit quelqu'un va se dire tiens je vais l'acheter pour essayer et puis dans deux ans s'il ne marche pas c'est pas grave parce que je l'ai acheté à 15 euros je l'ai acheté à 40 donc il ne faut pas faire un faux procès au plastique ceci étant dit le métal est plein de vertu aussi ce n'est pas forcément toujours à RSE les mines de bauxite ça pose plein de problèmes de pollution pas en France mais dans les parties où il y a ces mines
[01:37:06] je pense que la vraie solution c'est de faire des produits qui durent parfois de recycler de remettre dans la chaîne de production les anciens produits donc là c'est là on a un enjeu sur nos matières plastiques aussi aller les sourcer en utilisant des plastiques qui ont déjà servi ça c'est un de nos projets sur les années qui viennent voilà mais et puis refaire refaire plus de métal alors comme je te disais tout à l'heure
[01:37:36] notre notre histoire elle est liée au métal Zephal à elle c'est l'aluminium on dépend de lui elle-même donc on est dans la métallurgie aujourd'hui on transforme en gros 12 fois plus de plastique que de métal donc ça n'a pas une fatalité à ça il y a plein d'endroits où le plastique est effectivement moins durable que le métal le plastique est moins bon aux UV donc un produit qui va rester à l'extérieur
[01:38:05] un corps de pompe en plastique pour parler de notre métier si ton vélo il reste un vieux vélo qui reste à l'extérieur tout le temps le plastique va cuire là où le métal ne cuira pas forcément donc je réponds un petit peu dans tous les sens mais globalement le plastique n'est pas l'ennemi de l'écologie il faut savoir l'utiliser avec raison et faire des produits durables et c'est possible et le métal a aussi plein d'avantages de légèreté
[01:38:34] des propriétés techniques qui font qu'il est intéressant à travailler et souvent plus cher donc il faut pouvoir vendre des produits plus chers pour vendre des produits plus vertueux aussi ce que j'ai compris aussi dans ce que Zephal mettait en place c'est également la réparabilité des produits et le fait qu'en fait si j'ai acheté une pompe il y a 25-30 ans en fait je vais encore pouvoir trouver des pièces ouais alors ça c'était quand je suis entré chez Zephal c'était un peu le sujet de fierté
[01:39:04] je ne m'y attendais pas trop on recevait souvent je te parlais des pompes la HPX la Zephal Plus des messages de clients américains qui étaient amoureux de leurs pompes achetées dans les années 80 mais le joint avait pas été lubrifié enfin le joint a commencé à craqueler de partout et il voulait un nouveau joint voilà nous on préfère vendre des produits que des joints et en plus les joints on finissait
[01:39:33] enfin on les envoyait on leur envoyait les joints parce que finalement c'est beau quelqu'un qui a ce rapport affectif avec sa pompe à vélo il faut quand même le faire et qui va tout prix la remettre en état c'est pas une question de dépenser 50 dollars pour en racheter une donc on les envoyait et et puis ça nous a je pense que ça m'a formaté aussi et puis nous tous à se dire que c'est bien d'entretenir ces produits
[01:40:03] c'est bien ce rapport affectif avec notre produit avec notre marque donc on a il y a 15 ans quand on a refait notre site web on a on a on a ouvert une boutique en ligne sur nos pièces détachées donc on vend nos pièces détachées partout dans le monde parce que le problème qu'on avait aussi c'est que le client américain qui dit je veux ce joint là nous on avait un grossiste américain on lui disait mais il y a de la demande pour ce joint j'ai encore eu trois emails le mois dernier on a rien à foutre il n'a pas envie de s'emmerder à vendre des joints de pompe enfin des pistons
[01:40:33] donc donc voilà on offrait la possibilité vraiment de de le vendre et finalement on vend pas mal de pièces détachées sur notre site internet depuis 15 ans qu'on l'a ouvert et voilà ça permet de faire vivre un produit dont un des composants est usé par le temps alors il y a une grosse activité aussi chez Zephal c'est la partie bidon ouais si on peut ouvrir un chapitre là dessus qu'est-ce que ça représente justement dans l'activité le chiffre d'affaires de Zephal
[01:41:02] la partie bidon et avec un petit focus aussi sur la partie bidon personnalisé ouais alors l'hydratation ce qu'on appelle nous l'hydratation parce que je mets les portes bidons dans la même famille l'hydratation n'est pas un métier historique de Zephal c'est dans les années 80 qu'on s'est intéressé à ça et ça représente aujourd'hui l'hydratation c'est ouais c'est sur nos six familles de produits c'est la plus grosse ça se tient
[01:41:32] ça se tient bien elle fait en gros entre 20 et 25% de notre chiffre d'affaires c'est un gros métier parce que finalement quand on fait du vélo on a besoin d'hydratation voilà on crève moins qu'avant donc on a peut-être moins besoin de pompe moins besoin d'embarquer du gonflage en plus on a son téléphone mobile si on a crevé et qu'on n'a pas de pompe avant on était bon pour marcher 20 km maintenant on est bon pour un coup de fil
[01:42:01] et se faire engueuler à la maison en rentrant donc l'hydratation est un besoin du cycliste et nous on a on a taillé une jolie part de marché sur ce marché là et particulièrement sur les bidons donc le bidon représente ouais représente plus d'un million de pièces vendues par an ce qui pour nous est le c'est pas forcément le plus cher mais le premier en volume des accessoires qu'on vend on vend beaucoup
[01:42:31] de bidons personnalisés effectivement on parlait là où sur toutes les autres gammes on essaye de mettre en avant la marque Zephal on vend du Zephal on fait du marketing de la marque Zephal sur le bidon c'est un petit peu différent un tiers seulement des bidons qu'on vend et sous marque Zephal donc deux tiers c'est du bidon personnalisé c'est l'ardéchoise qui veut donner un bidon à tous ses participants c'est la boutique de vélo qui va acheter 250 bidons et qui va
[01:43:00] quand tu lui fais acheter quand tu lui achètes un vélo qui va te mettre de bidon à sa marque donc avec son numéro de téléphone en cas de dépannage et son logo sur ton vélo et qui va t'offrir les bidons comme geste commercial c'est même des organisateurs c'est peut-être demain Antoine Taillefer qui voudra donner des bidons en récompense à ses followers les plus actifs donc c'est un joli objet qui est très utile
[01:43:29] quand on fait du vélo je pense que tu le sais on a besoin de s'hydrater dans le sport c'est une des causes d'ailleurs qu'on soutient aussi on reparlera de la RSE après mais l'hydratation c'est très important dans le sport donc on est content d'avoir cette offre là et alors d'ailleurs j'ai vu tout à l'heure en visitant l'usine que en fait le bidon c'est hyper technique quand même en termes de il faut que le matériau il se déforme suffisamment pour pouvoir
[01:43:59] être compressé pour faire sortir l'eau il faut qu'il soit suffisamment dur pour qu'en cas de chute il ne se casse pas enfin tu peux nous parler un peu des challenges techniques de développer le bidon parfait c'est vrai qu'on se pose on se pose tous les je dirais 5-6 ans ou tous les 5 ans la refonte de la matière première du bidon donc là on parle du corps du bidon tout ce que tu dis et il y a
[01:44:28] beaucoup de critères qui rentrent en jeu le premier c'est l'absence de perturbations organoleptiques alors j'ai parlé en français c'est que le bidon il ne pue pas il ne te met pas un sale goût dans l'eau que tu bois le deuxième comme tu l'as dit c'est la souplesse le troisième c'est qu'il ne casse pas le quatrième euh qu'est-ce que j'ai bactéries oui le côté hygiénique mais là pour le coup
[01:44:58] le plastique est souvent bon sauf si tu laisses traîner une eau sucrée euh non j'avais autre chose en tête oui le poids le poids est toujours important dans le vélo donc ton bidon reste léger et finalement trouver le compromis après je peux en rajouter que la marque qui est imprimée elle tienne bien avec le temps même si tu fais du VTT dans la boue et que ton porte-bidon est hyper abrasif que t'es une marque qui tienne le mieux le plus longtemps en tout cas possible euh
[01:45:27] donc oui c'est ça pour ça le choix de la matière et technique mais le comme je te disais tout à l'heure le plastique c'est quand même une belle industrie avec des des matières techniques qui répondent à des besoins euh sur lequel euh sans plastique bah on n'arrivait pas bien hein puis euh c'était des ou avant c'était des bidons qui étaient soit enfin plus lourds euh moins faciles à utiliser donc euh oui là il y a de la technicité après en soi le bidon c'est trois composants le corps du bidon le couvercle
[01:45:57] et puis l'obturateur là ce qu'on appelle le push-pull euh qui peut être plus ou moins complexe parce qu'on a des valves anti-retour pour pour éviter ou pour anti-gouttes plutôt pour éviter que le bidon goutte sur ton cadre de vélo même quand le même quand le l'obturateur est ouvert euh voilà et puis c'est un produit qu'on fait en grande quantité et sur lequel justement on peut se permettre d'investir aussi ce que je te disais sur des moyens d'assemblage modernes enfin modernes efficaces et chers pour parce qu'on va le rentabiliser
[01:46:26] sur des grosses quantités ouais il y a de la R&D un peu sur sur le bidon un petit peu ouais ouais ouais parce que dans les autres critères je t'ai pas dit euh il y a un truc qui est très énervant avec son bidon de vélo euh là c'est plus du dessin technique mais euh enfin euh c'est que il te reste une petite goutte à la fin et puis t'as beau presser la petite goutte elle reste dans le bidon quoi et à la fin tu t'arrêtes tu descends de vélo et tu t'ouvres ton couvercle pour boire le contenu donc du vécu ouais là il y a du il y a du boulot et puis nous on l'a dressé
[01:46:55] sur nos couvercles de bidon faire en sorte que qu'il n'y ait pas un volume mort qui puisse pas passer dans le dans la tétine euh voilà après il y a du il y a du design aussi parce que c'est un produit qu'on emmène sur son vélo on va mettre du pognon pour avoir un beau vélo si si on a un bidon qui ressemble à un truc des années 70 mal fini euh donc oui il y a un petit peu de R&D mais c'est c'est pas un objet très complexe non plus comme tu l'as dit
[01:47:25] c'est peut-être la matière du bidon qui elle-même est la plus complexe et là on travaille avec nos partenaires qui nous fournissent la matière ouais c'est quoi un bidon euh allez c'est quoi un bidon premium aujourd'hui euh à quoi ça ressemble enfin c'est alors c'est pas le segment où les produits sont les plus premium mais un bidon premium euh comme je te dis bon léger alors à tous les critères je t'ai déjà dit le ce truc de d'éviter d'avoir de l'eau qui traîne au fond
[01:47:55] euh et puis un bidon qui soit en fait c'est l'interface de buvage qui soit facile à facile à utiliser ce que je dis le push-pull quand il est ouvert l'obturateur qu'on puisse le remettre sans penser à le fermer pour autant il n'aille pas goûter sur ton cadre et foutre foutre de l'eau sucrée ou sur de dégueulasser ton vélo quoi euh donc c'est plutôt l'ergonomie de buvage qui va faire un peu de valeur au bidon ouais mais
[01:48:24] mais un bidon ça va ça va pas être au-delà de 20 euros quoi tu vas pas on a eu comme projet quand on parle du Made in France euh parce qu'on a quand même des des des fanas du bidon du bidon en acier du bidon en métallique on a vu d'ailleurs des bidons titanes chez Camelbak également euh donc ça peut monter au-delà de 20 euros mais euh
[01:48:53] tu vois sur les même sur les bidons acier aujourd'hui il n'y a que les chinois qui savent en faire on a essayé d'en faire faire un en France parce qu'on a quand même encore une industrie pour ça euh le bidon allait sortir en prix public à 80 euros Made in France et bidon en métal donc il y a il y a une demande pour ça bah 80 euros on a refermé le dossier on a dit on est on sera pas assez bon pour le vendre ouais même avec le meilleur marketing du monde bah ouais
[01:49:24] très honnêtement euh voilà ces bidons là euh t'as quelques industriels chinois qui s'y sont mis et puis avec des gros moyens en fait hein et ils ont tout le marché ça revient à notre question de tout à l'heure sur le sur le fait de la des certaines compétences qu'on a plus dans l'industrie qui sont compliquées à peut-être qu'un jour on les refra mais en attendant on est on est tellement en retard sur eux que bon chance euh tu me parlais de
[01:49:51] d'engagement environnementaux on a parlé un peu du plastique euh qu'est-ce que tu mets en place toi justement pour pour contribuer à réduire l'impact on va dire d'une entreprise comme Zephal sur l'environnement ou il peut y avoir environnement mais on a des sujets sociétaux etc euh alors sur l'environnement lui-même là on a fait euh l'année dernière un notre premier bilan carbone
[01:50:21] donc la comptabilisation des gaz à effet de serre que notre activité génère euh voilà avec un plan d'action qu'on va dérouler pour réduire ce réduire ce bilan là la première la ou la partie la plus impactante qu'on est en train de mettre en place ça va être un chauffage par géothermie donc là on a une grosse usine on a 14 000 m² ici de locaux c'est quand même assez conséquent et plutôt que brûler du gaz parfois russe euh enfin
[01:50:51] du gaz de ville on va euh on va chauffer en utilisant la ressource qui est sous nos pieds qui est euh qui est de l'eau à qui est de l'eau à 14 degrés et qui via une pompe à chaleur euh va nous faire que pour 4 kWh de chauffage et bien on va consommer 1 kWh d'électricité en plus bas carbone puisqu'on est en France euh voilà donc ça c'est un gros enfin un gros projet c'est un projet très cher pour nous euh mais qui va nous permettre
[01:51:21] sensiblement de de faire que les que les produits que vous achetez quand vous achetez du Zephal et bien ils coûtent moins cher à l'atmosphère euh voilà ça c'est c'est le travail autour de notre bilan carbone et et l'éco-conception parce qu'on en revient à ça on va chiffrer l'impact de l'éco-conception sur notre bilan carbone donc aujourd'hui je pourrais te donner ça parlera peut-être pas ça parlera aux connaisseurs ouais on a 4400 tonnes de CO2 sur notre activité de 2023
[01:51:51] voilà et pour bien faire il faut la réduire de quasiment 5% par an sur la durée quoi donc on va y arriver très vite avec la géothermie ça va nous faire un un joli une jolie baisse de notre bilan carbone et le reste on va on va il va falloir trimmer il va falloir faire des produits éco-conçus mieux isoler nos locaux aussi etc pour pour continuer à avoir des produits avec le moins d'impact environnemental possible et le plus de fun
[01:52:21] à utiliser sur le vélo ça c'est un point euh bah comme je te dis il y a des métiers où on se dit que le plastique on en a trop fait donc le décolletage de l'aluminium et du enfin le décolletage du métal de façon générale pour refaire des produits là où le plastique c'est pas forcément nécessaire c'est plus une solution de facilité parce que l'injection plastique c'est facile à faire euh donc ça ça c'est une autre
[01:52:50] une autre piste euh j'en oublie forcément mais c'est voilà c'est les pistes du moment en tout cas euh j'ai vu qu'il y avait d'autres engagements de l'entreprise notamment sur des des causes qui vous tiennent à coeur tu peux nous en parler un peu ouais alors je te parle quand je te parlais de l'hydratation je te parlais notamment du euh enfin j'avais en tête les risques cardiovasculaires il se trouve que nous chez ZEFAL euh notre responsable commercial France c'est
[01:53:19] les plus anciens de ton audience vous connaître c'était Marc Doyen euh qui était un gars enfin en tout cas ceux qui sont dans le dans le dans le dans le business euh un gars qui était très connu dans l'industrie en France euh et euh en mars 2008 euh une de ses premières sorties de l'année euh Array Cardiaque et il s'est pas relevé enfin voilà euh ça a été un choc pour l'entreprise et puis euh depuis on
[01:53:48] on organise chaque année une petite rando au vélo la prochaine aura lieu le 11 mai donc si vous êtes cycliste euh dans le coin ou même un petit peu plus loin vous pouvez venir le 11 mai faire la randonnée la marque Doyen et on fait ça grâce à la famille de Marc grâce à notamment un de ses fils en partenariat avec le club Coeur et Santé d'Orléans donc l'antenne locale de la Fédération Française de Cardiologie qui vise à faire de la prévention et même du
[01:54:18] comment dire de l'activité adaptée après les accidents cardiaques donc ils viennent faire de la prise de constante sensibiliser les les cyclistes sur le fait qu'il faut boire à vélo c'est important faut pas partir quand on est en surtention c'est ce qui arrive à Marc il est parti enfin c'est pas la surtention mais la semaine d'avant il avait une petite douleur thoracique il y avait un test à l'effort qui était prévu juste après et voilà donc de faire attention de faire attention
[01:54:47] aussi à son hygiène de vie donc c'est une cause qu'on soutient voilà on la soutient aussi un peu financièrement mais je pense que c'est plutôt c'est la fierté de faire une rando vélo qui a du sens où on est là nous notre truc c'est les problèmes cardiaques qui peuvent vous arriver les gestes les bons réflexes à avoir et ça permet de faire une rando ouais une rando qui a du sens ça c'est une des causes qu'on soutient on soutient d'autres causes
[01:55:16] tant qu'elles sont liées au vélo elles nous font elles nous font plaisir à soutenir on roule aussi avec la Nicolas Werner Challenge je ne sais pas si tu connais bien sûr donc Nicolas Werner qui est une enfin qui était une Allemande qui habitait à Paris et puis qui a à cause du papillomavirus est mort d'un cancer un cancer de l'utérus et donc cette grande cause qui est la lutte contre le papillomavirus le mari de Nicolas Werner
[01:55:47] a repris cette cause et a fait une randonnée annuelle où on lève des fonds et on est enfin on va faire un gros effort de vélo souvent pour lever des fonds donc on va vendre aux entreprises le fait que tous les kilomètres faits vont avoir apporté 3 euros à la fondation Nicolas Werner voilà pour la recherche contre le cancer donc ça fait partie des causes qu'on défend l'année dernière on a eu on a eu la chance d'avoir
[01:56:16] une randonnée spéciale sur les bacantes je ne sais pas si tu connais cet événement qui est très lié à la course à pied donc le mois d'octobre c'est octobre rose mais le mois de novembre c'est Movember la moustache et les cancers pour le coup masculins donc on a eu on a eu 5 copains qui sont liés à l'industrie du vélo qui sont partis de Paris pour aller à Aix-en-Provence donc à Paris où il y avait une course
[01:56:46] des bacantes Ă pied et Ă Aix-en-Provence le week-end d'après oĂą il y avait une autre course des bacantes Ă pied et entre temps ils ont fait toutes les Ă©tapes Ă vĂ©lo pour sensibiliser aussi sur le fait que il ne faut pas avoir honte Ă un moment en vieillissant d'avoir une prostate qui peut poser problème et qu'il faut se faire dĂ©pister et puis qu'on levĂ© des fonds aussi pour ce cancer lĂ donc on a organisĂ© aussi une randonnĂ©e vĂ©lo pour les bacantes le 11 novembre avec ces 5 cyclistes voilĂ
[01:57:15] donc si vous avez des causes à défendre alors on a un budget qui est limité mais en tout cas on aime bien on aime bien quand le vélo a du sens et on aime bien s'associer quand le vélo apporte ce genre de choses on donnera ton enfin les contacts éventuellement à ceux qui voudront te contacter te soumettre des dossiers après Vincent mon responsable comme il va me rappeler ses paroles la prochaine fois qu'il va me présenter le budget en disant bah c'est de ta faute bah ouais mais ouais non le vélo c'est un
[01:57:45] c'est un bel instrument moi j'aime enfin et puis on a parlé de l'histoire du vélo j'aime beaucoup c'est cet objet social finalement qui a émancipé pas mal de personnes parce que le vélo avant la voiture il a permis aux gens de se déplacer donc donc c'est un bel objet et c'est bien de ne pas le faire qu'en mode bourrin bourrin qui prend plaisir à vélo donc voilà quand on peut lier le vélo à des grandes causes je suis partant
[01:58:16] il nous reste quelques points avant de finir cet épisode un jeu concours qu'on organise avec Zephal pour vous qui nous regardez et qui nous écoutez nombreux de plus en plus nombreux on va faire gagner un lot on va faire gagner quelque chose est-ce que tu peux nous préciser ou nous repréciser les termes du jeu concours allez non plutôt le lot vas-y
[01:58:46] on va commencer avec ça le lot alors nous avons une pompe à pied qui est fabriquée en France qui s'appelle la FP60 qui est une pompe assez vertueuse je fais un peu long en 2008 on a on a arrêté notre chaîne de montage de pompe à pied parce qu'on n'en vendait plus ouais je crois que c'était 2008 et il s'est trouvé quelques années où toutes les pompes à pied qu'on faisait étaient importées de Chine ou Taïwan et on a quand même eu la volonté
[01:59:15] que ça ne dure pas trop longtemps donc en 2016 on a réindustrialisé une pompe à pied ici qui est notre FP60 avec une jolie poignée bois qui vient des forêts gérées éco-durablement enfin des forêts PEFC du Jura et qui est voilà qui est une pompe à pied made in France fabriquée à Jargeau dans le Loiret moi ce que je propose c'est d'en faire une et de la graver au nom de la personne qui gagnera la pompe sur la poignée il aura son prénom
[01:59:45] ou son pseudo son petit prénom ok ou même un logo s'il veut enfin il faut dans les limites techniques possibles très bien et alors qu'est-ce qu'il faut trouver comme information puisque on va faire la même chose que pour le le jeu concours avec Stéphane Guillaume de SR Sun Tour on va vous demander de commenter la vidéo sur Youtube et éventuellement sur Instagram et on ira chercher
[02:00:14] en fait la valeur qui se rapproche le plus de la valeur qu'on va vous demander de chercher quelle est l'information qu'il va falloir aller chercher ? Alors on a parlé des bidons personnalisés tu m'en as parlé tout à l'heure la question c'est combien de nouveaux décors de bidons personnalisés on a fait en 2024 ? Combien de nouveaux décors de bidons personnalisés Zephal a fait en 2024 ? Ok
[02:00:44] donc on a eu quelques infos avant voilà mais moi j'ai pas l'info donc voilà pour participer c'est très très simple donc vous commentez en bas vous commentez en commentaire dans la vidéo Youtube et sur Instagram vous vous abonnez à Instagram et à Youtube à Enroue Libre et celui qui se rapproche celui ou celle qui se rapproche le plus de la valeur gagnera la pompe avec son petit nom dessus très bien
[02:01:17] quelques questions pour finir deux questions si tu avais quelqu'un que tu voulais écouter dans un prochain épisode d'Enroue Libre ça serait qui ? Alors moi j'aimerais beaucoup entendre un organisateur de course longue distance parce que ça correspond aussi à ma pratique et je trouve qu'on fait vivre de belles aventures en longue distance d'ailleurs je ne sais pas parler mais j'organise avec des copains et avec la Puy-de-Zéphale
[02:01:46] un challenge longue distance à gravel qui s'appelle le challenge du Tourmagne donc j'en profite je me fais un petit peu de pub je ne réponds pas à ta question mais sur tourmagne.bike T-O-U-R-M-A-G-N-E .bike on peut rêver à faire une jolie traversée de la France par l'Auvergne entre Melun et Nîmes tout ça à gravel au rythme qu'on veut c'est pas une compétition pour le coup et on gagne un livre d'ailleurs que j'ai devant moi je ne sais pas si
[02:02:16] je peux le montrer rapidement Tu peux présenter vas-y Alors l'histoire de ce livre c'est 1897 pardon 1897 deux copains qui succombent à cette mode du vélo d'aventure enfin au début du vélo et qui décide qui arrive à se procurer chacun un vélo parce que c'était quand même un peu cher à l'époque mais il y en a un qui avait dessiné et notamment une affiche pour une marque de vélo les cycles Petit Pas à l'époque et qui avait dû être payé je pense en nature et puis un autre
[02:02:45] qui peut trouver un vélo et donc deux gars c'est fantasque un dessinateur un on va dire un plus un littéraire qui écrit le journal de bord et donc ils ont l'un écrit le journal de bord l'autre fait les croquis de toute leur descente de la France à travers l'Auvergne et et ça c'est resté dans une boîte en carton jusqu'à ce que mon père en 2020 trouve ça chez un bouquiniste et l'achète et me dise bah écoute
[02:03:14] j'aimerais bien quand même que Zephal moi j'ai un copain qui peut m'aider à faire l'édition mais que Zephal fasse une impression de ses bouquins pour donner à des clients alors oui pardon j'ai fait parce que à la base je m'ai dit nos clients ils parlent beaucoup anglais c'est un truc en français mais on a fait ça on a distribué 200 bouquins à des clients francophones et il m'en restait 200 parce qu'on en avait tiré beaucoup trop 400 et là l'idée est venue assez rapidement après de dire
[02:03:44] bah ça on va les donner parce que vendre des bouquins c'est pas notre métier et puis c'est pas drôle donc on va les donner mais en échange il faudra faire la même chose qu'ils ont fait c'est à dire partir de Melun et aller jusqu'à Nîmes à la pédale et de ça est née l'idée de faire ce challenge donc on propose une trace magnifique parce qu'on vit vraiment dans un super pays pour faire du vélo ça faut le redire et
[02:04:13] et tous ceux qui arrivent jusqu'à Nîmes en partant de Melun gagnent le bouquin plus quelques petits lots et phal mais surtout ils gagnent une semaine à faire à faire du super vélo donc voilà j'ai complètement oublié la question non non mais c'est t'inquiète donc on parlait d'organisateur d'événements en prochaine invitée en invitée que t'aimerais entendre dans un prochain épisode dans Olima et c'est là où tu me disais que tu organisais cet événement on mettra d'ailleurs tous les liens
[02:04:43] dans la description n'est-ce pas ça c'est mon boulot donc si tu devais entendre un organisateur d'événements ou un prochain invité ce serait qui ? alors il y a un événement que j'aime beaucoup Paris-Brest-Paris je ne l'ai pas fait mais je suis quand même allé au départ c'est un événement qu'il y a tous les 4 ans c'est un peu la mec du cyclotourisme c'est un événement qui date de 1891 donc
[02:05:13] qui est même un poil plus jeune que ma société mais qui est lié vraiment à l'histoire du cyclisme et et qui a cette particularité déjà de faire venir 8000 personnes qui sont prêtes à rouler 1200 km sans s'arrêter enfin sans s'arrêter en s'arrêtant un minimum de temps parce que il faut le faire en moins de 90 heures et c'est un peu une gageur quand même et qui fait venir des gens du monde entier
[02:05:42] donc ça aura lieu à nouveau en 2027 et je pense que fin août 2027 aller à Rambouillet c'est un espèce de grand je sais pas festival de rock sans drogue mais où il y a tant de cyclos ouais de cyclistes qui sont là avec des vélos parfois complètement incroyables des vélos couchés avec des géométries qu'on n'a jamais vu de tandem où les deux personnes sont couchées dos à dos enfin des choses des choses très amusantes et et
[02:06:12] qui fait rayonner la France dans le monde parce que je crois que c'est 75% des cyclistes qui viennent qui sont étrangers donc j'aimerais bien que quelqu'un comme par exemple Jean-Pierre Chardon qui est le porteur de projet du Paris-Brest-Paris vienne t'expliquer un peu ce qu'il en retourne ok voilà après il y a d'autres il y a d'autres organisateurs de belles épreuves il y a Axel Carillon qui organise les biking man qui sont enfin pareil j'ai pas fait
[02:06:41] mais à chaque fois il arrive à me faire rêver quoi enfin j'essaie de pas trop prendre l'avion mais mais si c'était ouais c'est ce que je vois qu'il organise ça me donne envie de le prendre c'est bon pour pour tes futurs invités c'est bon je suis prêt à t'écouter non non c'était à moi de poser une dernière question qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour la suite donc via Zephal ouais ou en général
[02:07:11] qu'on écrive qu'on continue à écrire l'histoire que que le vélo que le vélo ouais plaise de plus en plus de monde et et que et que nous on trouve une place qu'on continue à innover peut-être que demain des produits auxquels on n'a pas pensé mais qui qui vont s'inscrire dans les nouveaux usages du vélo moi ça me plairait d'accompagner ça j'ai là j'ai presque 50 ans j'ai encore quelques années
[02:07:40] à avoir des trucs et ouais si on peut changer ou accompagner du changement dans cette belle industrie je suis partant ça ouais ça me ça me paraît ouais une bonne vision euh à moi pour le pour le mot de la fin euh en arrivant euh je j'arrivais avec euh en tête l'idée
[02:08:09] qu'effectivement aujourd'hui on faisait on faisait quelque chose de simple chez Zephal et euh et je pense que cette simplicité c'est ce qui fait aussi la longévité de de Zephal j'ai l'impression c'est à dire que euh comme on se le disait chez Zephal on n'envoie pas des fusées dans l'espace mais on apporte depuis 140 ans des petites choses des petits trucs qui facilitent euh la vie des cyclistes
[02:08:39] qui euh qui la rendent ouais plus simple plus qui permettent de profiter peut-être un tout petit peu plus de de de la passion de notre environnement de de ouais de de de ce qu'on fait sur un vélo et et je trouve ça je trouve ça génial de constater qu'effectivement on fait ça ici en France à Jarjot euh que que oui on est encore on dépend encore un peu de enfin on dépend beaucoup de l'Asie mais que il y a beaucoup
[02:09:09] de choses qui sont faites ici et moi j'étais j'étais bluffé quand j'ai vu le nombre de petites pièces euh insignifiantes qui sont faites ici et euh et je trouve que c'est c'est hyper marquant parce que c'est discret euh c'est ça se voit pas et euh et je suis très content moi de l'avoir vu justement d'avoir vu de mes yeux toutes ces petites choses simples qu'on fait ici euh et euh et tous ces gens qui travaillent sur ces sur ces petites pièces euh
[02:09:39] ouais qu'on voit pas qui sont à l'intérieur des pompes qui sont qui sont dans les bidons qui sont à l'intérieur de ces petits composants et euh et moi je dois dire euh que je suis admiratif de ça je suis admiratif de voir que effectivement dans une dans cette période où on délocalise beaucoup de choses où c'est facile de produire en Asie euh bah on a à coeur de produire ici des choses pour faire vivre une économie locale et puis pour proposer des produits durables et euh et ouais
[02:10:09] moi j'avais un peu des étoiles dans les yeux quand je faisais cette visite avec avec Vincent tout à l'heure c'est que c'est que ouais quand on vient ici on découvre en fait toute cette richesse des métiers du savoir-faire euh et avec avec des produits qui sont qui méritent d'être un peu plus connus un peu plus visibles donc euh donc voilà donc merci pour m'avoir offert cette opportunité de découvrir aussi ce qu'était ce qu'était Zephal
[02:10:38] cette production tous ces produits et d'avoir euh ouais j'espère que d'autres gens pourront venir voir plus nombreux ce que vous faites ici et euh et j'espère qu'à mon niveau j'aurai permis de justement de de permettre au plus de monde euh au plus grand nombre de bah ouais de découvrir un peu l'histoire et le le savoir-faire de Zephal merci pour merci pour ce temps merci pour cet échange et
[02:11:07] et merci à vous qui nous avez écouté ou regardé et et voilà et d'ici le prochain épisode on vous dit à très bientôt et surtout kiffez très fort merci à bientôt au revoir salut
[02:11:51] merci pensez également à soutenir le travail d'Enroue Libre sur la plateforme Tipeee et en partageant cet épisode autour de vous et enfin pour accompagner vos projets dans le vélo avec des spécialistes et augmenter vos chances de succès faites appel à Line en réservant un appel avec moi directement sur agenceline.fr A-G-E-N-C-E-L-I-N-E .F-R vous venez d'écouter Enroue Libre l'émission qui nourrit votre passion du vélo et si c'est pas déjà le cas vous pouvez
[02:12:20] vous remettre à pédaler merci