#67 - Yannis Pelé - Comment la puissance phénoménale du mental lui a permis de re-marcher
En Roue Libre Podcast 🚲16 mars 2025x
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#67 - Yannis Pelé - Comment la puissance phénoménale du mental lui a permis de re-marcher

Yannis Pelé est pilote professionnel, aventurier à VTT et réalisateur de films.


Il existe un dicton selon lequel notre deuxième vie commence quand on comprend qu’on en a qu’une.

Et dans le cas de Yannis, cette deuxième vie est arrivée un peu plus tôt que prévu, lorsqu’en ce mois de juillet 2016, alors âgé de 17 ans, il sort de la trace sur une course de descente, chute la têtre la première dans un talus, se fracture deux vertèbres et perd l’usage de ses jambes.


Le diagnostic des médecins est alors implacable: il est paraplégique et on lui conseille de se résoudre à passer le restant de ses jours sur un fauteuil roulant.


Mais c’était sans compter sur l’optimisme et la détermination de Yannis qui ne s’est jamais résolu à cette possibilité et qui a activé toute la puissance du mental pour trouver le moyen de remarcher.


Pendant cet échange, j’ai été profondément marqué par la détermination de Yannis et sa capacité à utiliser toutes les ressources dont le cerveau dispose et j’ai pris une grosse leçon de courage et de résilience.


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Un immense merci à toute l'équipe de Tous En Selle pour nous avoir donné la chance de réaliser cet épisode sur la magnifique scène du Grand Rex à Paris.

Pour suivre la tournée Tous En Selle et découvrir les films projetés pendant le festival, rendez-vous sur tousenselle.eu


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Pour suivre Yannis

youtube.com/ ⁨@yannis_pele⁩  

instagram.com/yannis_pele

beacons.ai/yannis_pele

Beyond Prognosis: https://linktr.ee/BeyondPrognosis


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Les chapitres de la vidéo

00:01 Teaser

01:01 Présentation En Roue Libre

01:47 Présentation Yannis

03:32 Le message de Yannis

08:41 Beyond Prognosis

09:12 L'histoire de Yannis et du vélo

13:09 Son rêve de gosse

13:59 Le mental?

14:40 l'accident

24:00 l'infime possibilité

25:01 La relation avec le handicap

25:40 Dylan Florit

30:46 la "routine" de Yannis

35:58 Guillaume Néry et Fabien Barel

41:11 des doutes?

50:40 Messages aux personnes en situation de handicap

51:42 les techniques que chacun peut utiliser

01:02:13 Le goût pour la vidéo

01:03:58 Ce qui l'inspire chez Kilian

01:11:31 Beyond Prognosis

01:14:20 Yannis, coach mental?

01:17:51 Le film World tour

01:18:24 Remerciements à l'équipe de Tous En Selle

01:22:36 La carrière de Yannis

01:23:43 Le Stand Up Enduro

01:26:18 L'impact des dons

01:27:44 Ses ambitions

01:29:02 Que lui souhaiter pour la suite

01:29:18 Un prochain invité?

01:33:23 Merci à Vous!

01:34:33 Outro

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[00:00:00] Après la coupe du monde de Léo Gang, j'étais comme un ouf, j'étais ultra motivé et j'étais à fond tu vois, à fond il n'y avait rien qui pouvait m'arrêter. Peut-être un poil trop à fond. J'avais fait l'attrage une première fois, c'était passé nickel, et deuxième fois j'arrive serein, je tire, et au moment où je tire je pars en avant et j'atterris en fait la tête dans le talus en face. Comme par réflexe tu vois je me mets debout, j'enlève mon casque et je mets les bras en l'air pour récupérer mon souffle tu vois, et petit à petit je sentais que mes jambes tombaient sur le côté sans que je puisse les retenir.

[00:00:26] Et je me suis réveillé en soins intensifs, avec des bips de partout branchés dans tous les sens. Il y a un premier docteur qui vient me voir, qui m'explique un peu ce qui s'est passé et qui me dit que je ne pouvais plus remarcher. Il m'explique en gros que j'ai eu, que je me suis fracturé des vertèbres, la mollipinière a été touchée et que je suis paralysé à 100% quoi, il n'y a plus rien qui se passe. Et de là bah tu te poses plein de questions, tu te demandes ce qui se passe, pourquoi moi, qu'est-ce qui m'arrive. Dès cet instant je ne peux pas l'accepter, je ne l'accepte pas et je me dis ok, maintenant c'est mon combat, c'est mon podium, je veux gagner et récupérer mes jambes et remonter sur mon vélo.

[00:00:54] A partir de ce moment là, j'avais que ça en tête. Bonjour et bienvenue dans Enroue Libre. Enroue Libre, c'est l'émission qui nourrit votre passion du vélo. Je suis convaincu que le vélo transforme des vies, c'est pourquoi j'invite à mon micro des invités inspirants, des athlètes, des champions, des entrepreneurs et des ingénieurs d'hier et d'aujourd'hui pour des échanges approfondis afin de faire grandir votre passion du vélo.

[00:01:20] Avec Enroue Libre, je travaille à rendre le vélo passionnant pour les pratiquants et avec Line, l'agence conseil spécialisée dans l'industrie du cycle que je dirige, j'aide les entreprises à y lancer des projets et à y prospérer. En faisant ça, mon intention est que le plus de monde possible découvre comment la passion du vélo peut changer des vies pour le meilleur et se mettre au vélo. Je suis Antoine Taillefer et vous êtes Enroue Libre.

[00:01:47] Yanis Pelé est pilote professionnel, aventurier à VTT et réalisateur de films. Il existe un dicton qui dit que notre deuxième vie commence quand on comprend qu'on n'en a qu'une. Et dans le cas de Yanis, cette deuxième vie est arrivée un peu plus tôt que prévu, lorsqu'en ce mois de juillet 2016, alors âgé de 17 ans, il sort de la trace sur une course de VTT de descente, chute la tête la première dans un talus, se fracture deux vertèbres et perd l'usage de ses jambes. Le diagnostic des médecins est alors implacable, il est paraplégique et on lui conseille de se résoudre à passer le restant de ses jours sur un fauteuil roulant.

[00:02:16] Mais c'était sans compter sur l'optimisme et la détermination de Yanis qui ne s'est jamais résolu à cette possibilité et qui a activé toute la puissance du mental pour trouver le moyen de remarcher. Pendant cet échange, j'ai été profondément marqué par la détermination de Yanis et sa capacité à utiliser toutes les ressources dont le cerveau dispose, et j'ai pris une grosse leçon de courage et de résilience, et il est fort possible que vous preniez vous aussi une belle leçon de vie.

[00:02:43] Dans cet épisode, attendez-vous à découvrir l'histoire terrifiante de la chute de Yanis, alors en pleine ascension vers les circuits de coupe du monde, comment il a défié le pronostic médical malgré tout ce que les médecins ont pu lui annoncer, son parcours stupéfiant pour remarcher et remonter sur le vélo, les techniques mentales qu'il a utilisées et que vous allez pouvoir appliquer au quotidien, son approche singulière du film d'aventure à vélo et comment il se distingue dans ses créations,

[00:03:07] tout savoir sur l'événement stand-up enduro qu'il organise pour aider les personnes victimes d'atteintes à la moelle épinière, à qui il veut redonner espoir, et bien plus encore. Et maintenant mesdames et messieurs, place à mon invité du jour, Yanis Pelé. Yanis, si tu devais faire passer un message,

[00:03:38] aux gens qui nous écoutent, ça serait quoi ? Profiter de la vie à fond. Vraiment. Tout simplement. Ça paraît simple et un peu bateau, mais c'est la vérité. Profiter du moment présent, croire en ses rêves, en ses projets, y aller à fond et peu importe ce qu'on peut te dire autour, y croire et y aller. On n'a qu'une vie et il faut la vivre pleinement. C'est vrai que c'est fou parce que c'est un message qu'on entend.

[00:04:03] Oui, mais c'est vraiment la vérité et on se rend compte d'autant plus quand on vit des moments difficiles. Et on se rend compte de la beauté de la vie. On a la chance d'être en bonne santé, debout, et de faire des choses qu'on aime avec des gens qu'on aime. Et je pense que c'est ça le principal. Qu'est-ce qui t'a donné le plus la conscience dans ces messages et dans ces vérités qu'on connaît tous,

[00:04:31] mais que toi, t'as intégré sûrement beaucoup plus que beaucoup d'entre nous ? C'est de voir des choses horribles à l'hôpital en fait. À l'hôpital, on voit des choses auxquelles on ne s'y attend pas et on se dit finalement que nous, ce n'est pas grand-chose et ça nous fait beaucoup relativiser sur la vie, sur ce qu'on a aussi nous comme blessure, dans mon cas quoi, dans mon cas où je me suis blessé.

[00:04:57] Donc je pense que c'est vraiment l'hôpital et les personnes que j'ai vues et rencontrées qui m'ont pris conscience en fait de l'importance de la vie et que il faut profiter à fond, pas se plaindre pour des broutilles et vivent pleinement. Qu'est-ce que t'as vu ? J'ai vu des tétrapégiques, j'ai vu des personnes amputées, j'ai vu des personnes opérées du cerveau, enfin j'ai vu des choses horribles, des choses où tu te dis les gars ils ont le sourire et ils ne se plaignent pas,

[00:05:24] ils sont à fond dans leurs objectifs et ils sont heureux quand même, tu vois. Et tu te dis toi t'es en bonne santé, moi c'était qu'une paralysie du bas, il y en a qui sont à 90% tu vois, et ils ont quand même le sourire et des jeunes, des plus vieux et il y a une entente entre tout le monde et c'est trop beau tu vois. Donc ouais ça fait vraiment relativiser. Pourtant on peut quand même considérer que de là d'où tu viens,

[00:05:54] et j'aimerais qu'on en parle un petit peu plus en détail, mais t'as quand même vécu un truc qui est un cauchemar pour beaucoup d'entre nous et ce que tu me dis c'est que finalement c'est pas si pire. Je le prends avec beaucoup de légèreté mon accident, je saurais pas dire pourquoi, mais je le prends avec beaucoup de légèreté et même durant toute ma phase de rééducation, j'ai pris vraiment comme une fracture du poignet tu vois, et pour moi ça allait récupérer comme une fracture classique.

[00:06:22] Et je pense que c'est aussi ça qui m'a aidé à me relever et à rester dans une good vibes et dans un optimisme tout au long de ma rééducation. Je me rendais peut-être pas compte en fait de la gravité de la blessure, j'avais 17 ans et demi, et j'ai jamais entendu parler de ce genre de blessure, et je pense que cette fois à cet âge là on se rend moins compte aussi de la gravité des choses tu vois. J'ai le sentiment que dans ce que tu me dis il y a cette espèce d'inconscience,

[00:06:51] qu'on peut tout savoir sur certains sujets, quand je vais faire du vélo et que je pars sur un truc qui est beaucoup plus gros que ce que j'imagine, ou une rando ou de l'escalade ou je sais pas, ou je me rends pas compte, bah j'y vais et puis en fait parfois même je préfère ignorer. Et toi finalement c'est cette ignorance de la gravité du truc qui fait que, en fait t'y as cru.

[00:07:20] Ouais c'est l'inconscience de la jeunesse aussi tu vois, ma mère en parle dans le film et elle me dit ouais, juste croire en ses rêves et peu importe ce qu'on peut te dire, c'est une inconscience de jeunesse de dire que tout est possible tu vois. Et d'aller où tu veux aller et... Ouais, après l'inconscience faut faire gaffe aussi tu vois, en montagne, faut pas être inconscient, faut tout calculer, faut pas prendre la légère ce genre de choses tu vois. Mais quand on est jeune on a une certaine inconscience,

[00:07:48] quand on fait la compétition, quand on est jeune aussi on ouvre en grand et on pense pas trop aux blessures. Donc ouais c'est quelque chose à prendre en compte, mais faut pas non plus être inconscient constamment, et encore moins en montagne ou à la mer ou dans des endroits qui sont à risque. Ils ignoraient que c'était impossible alors ils l'ont fait, ça te parle ? Ouais c'est ça ouais. C'est ça.

[00:08:11] Pour comprendre un peu donc ce qui t'est arrivé, j'aimerais qu'on revienne aussi un petit peu en arrière, enfin beaucoup en arrière sur ce qu'a représenté le vélo pour toi dans ton enfance, ton adolescence, par rapport à ton village, ton groupe d'amis. Donc pour ceux qui ont pas encore la REF, il y a donc un film qui s'appelle Beyond Prognosis,

[00:08:41] qu'on vous invite à aller voir, je sais pas si à la date de la sortie de l'épisode... Fin novembre. Et bien donc le documentaire sera sorti. Donc on vous invite à aller le voir si c'est pas déjà fait, et qui vous permettra de comprendre un petit peu ce dont on va parler. Est-ce que tu peux nous replacer un petit peu le contexte de ton enfance, la place du vélo dans ton village, ton groupe d'amis, tout ça ?

[00:09:10] Est-ce que tu peux nous faire le petit site historique ? Il faut savoir que je suis pas du tout issu d'une famille de sportifs, je suis pas né en montagne non plus, je suis né à Chartres, pas très loin d'ici. Et mes parents ont décidé de déménager quand j'avais 3 ans, pour aller dans le Mercantour, s'installer dans le Mercantour. Ils avaient des amis là-haut et donc c'est un endroit qui leur pésait vraiment. Donc on a déménagé dans le Mercantour à Saint-Alma-sur-Salvage, c'est un tout petit village près de Oron, on est 70 habitants. C'est perdu au fin fond d'une vallée et c'est un petit coin de paradis. Donc j'ai grandi là-haut, j'ai eu beaucoup de chance.

[00:09:39] On était un groupe d'amis incroyable de 20 potes hyper proches où on faisait les 400 coups ensemble. On est encore potes aujourd'hui, donc c'est vraiment une belle amitié tu vois. Et le vélo, c'est naturellement, on faisait tout en vélo en fait avec les potes. On faisait des cache-cache en vélo, on faisait des petites compétitions entre nous en vélo. On vivait sur un vélo tu vois. Et on avait un BMX, après on avait un petit lot de décathlon pourri, on avait vraiment eu toutes sortes de vélos. On se faisait des petits runs de la montagne en vélo, on se créait des pistes, tout ça.

[00:10:08] Donc j'ai vraiment grandi sur un vélo. Et pour l'anecdote, d'ailleurs mes parents, le premier vélo qu'ils m'ont offert, j'ai jamais eu de vélo avec des petites roulettes. Ils m'ont acheté directement un vélo normal. Et je le poussais dans le village, je le promenais dans le village, et un jour je suis monté dessus et je suis parti. Donc c'est un peu comme ça mes débuts sur un VTT. Et j'ai eu, c'était, je devais avoir peut-être 12 ans, où il y a eu une maxi avalanche qui s'est organisée à Oron. Je n'avais pas l'âge, je pouvais participer,

[00:10:36] mais on m'a surclassé pour que je puisse faire la course. Donc c'était ma première course de ma vie. J'ai kiffé, j'en pouvais plus, c'était un run de genre 40 minutes. Je suis arrivé en bas, je ne sortais plus mes doigts, plus mes mains, plus mes jambes. C'était un truc de ouf. Et de là, j'ai refait quelques courses enduro. Et en 2013, avec mon père, on est tombé sur une belle promotion dans un magasin de vélo où il y avait un DH à vendre. On est reparti avec et la machine était lancée.

[00:11:04] Le VTT, c'était évident là-bas, parce que le terrain s'y prêtait. Et parce que finalement, à l'époque, toujours, le VTT, c'est un petit peu le vélo avec lequel tu peux tout faire et que tu ne vas pas casser tout de suite. Tous les jeunes ont déjà fait du vélo dans leur vie. Mais moi, c'était quelque chose qui me plaisait vraiment. Il faut savoir aussi que j'ai fait mes études en sport-études montagne où on a touché plein de sports différents de l'escalade, du ski de rando, du trail, et tous les sports liés à la montagne.

[00:11:33] J'ai fait une saison aussi en club de ski alpin où je n'ai pas trop apprécié l'ambiance. Et de là, je me suis tourné plus vers le vélo. Et c'est en 2013, du coup, où je commande vraiment les compétitions en DH. J'étais une quiche, je n'avançais pas. Et j'ai très vite progressé pour atteindre 3 ans plus tard un niveau en Coupe du Monde. Donc en 3 ans ? J'ai commencé, je faisais genre des top 30, voire 40, ma première course en KD. Et 3 ans après, j'ai fait mes premières Coupes du Monde en junior.

[00:12:03] Et je pense que c'était la passion, une passion folle, une envie de progresser, une envie de rouler aussi. Et de rouler aussi avec plus fort que soi. J'ai essayé de suivre les meilleurs, d'analyser comment ils roulaient, leurs trajectoires, leurs comportements sur le vélo, etc. Et j'ai beaucoup appris juste en regardant les meilleurs roulés. Mes parents ont été énormément là pour moi. Tous les week-ends, on faisait des shuttles. J'étais aussi sur une bonne école, j'étais au club de l'USK NTT. Donc on y est pas mal. Il y a des gars qui roulent quand même pas trop mal au club. Donc voilà, tous les week-ends, on était sur le vélo.

[00:12:32] Et c'était juste du kiff entre potes, tu vois. Sans prise de tête. Et c'était vraiment des belles années, ouais. Alors, Coupe du Monde ? Coupe du Monde de descente en junior, c'est ça ? Ouais. Donc quand même un niveau sérieux, très sérieux en descente. Ou moi perso, je pourrais pas. Enfin, je pourrais pas rouler. Toi, tu te voyais où ?

[00:13:02] C'était quoi le parcours ? C'était quoi ton rêve en tant que gamin pilote ? Je pense en tant que passe-né, quand on est jeune, tous les jeunes rêvent d'être athlète pro, tu vois. Rêve de vivre du vélo, de faire une belle carrière en compétition. Moi c'était mon cas aussi, hein. Je rêvais d'une grosse carrière en compétition, de faire des Coupes du Monde dans un team et de vivre du vélo pleinement, tu vois. Et quand j'ai fait mes premières Coupes du Monde en 2016, c'était un premier pas vers ce rêve, tu vois.

[00:13:30] J'étais tellement heureux, j'étais une boule d'énergie, j'étais à 100%. Je me souviens que Melvin, après la Coupe du Monde de Léogang, j'étais comme un ouf. Et je suis arrivé en premier soix à tendre, j'étais ultra motivé et j'étais à fond, tu vois. À fond, il y avait rien qui pouvait m'arrêter. Peut-être un poil trop à fond, mais... Alors, est-ce que déjà à cette époque-là, tu avais ce côté mental ? Pas du tout.

[00:13:59] Le mental, à cette époque, on n'en parlait pas. Honnêtement, même les sportifs pro, du peu que je sache, on parlait pas de la force du mental. C'est pas un sujet qui était abordé. C'est un sujet qu'on a abordé il y a 3-4 ans, où il y a une majorité des sportifs de haut niveau qui ont un coach mental et qui l'utilisent dans leur pratique. Nous, à notre époque, en vrai, on n'en parlait pas beaucoup. Et j'étais juste à fond dans ce que je voulais mettre en place. J'étais à fond dans le vélo et c'était une passion. Et je vivais que pour ça, tu vois. Mais le mental, on n'en parlait pas.

[00:14:29] Et on n'en a jamais parlé avant l'accident. Donc l'accident, tu peux nous donner un peu le cadre, les circonstances, nous expliquer ce qui s'est passé ? Du coup, c'était en 2016, le 2 juillet. Je revenais tout juste de la Coupe du Monde de Léo Gang, où j'avais fait mon premier top-20 en Coupe du Monde. J'étais comme un ouf, j'étais trop content. Et du coup, c'était l'ouverture des Coupes de France à Cerchevalier. Une piste trop cool. Je me régalais sur la piste, des trop bonnes sensations.

[00:14:55] Et c'était un run avant la qualif, où je m'étais fait deux runs d'un trait en mode course pour un peu me mettre en condition. Il y avait une passerelle, où en fait, on arrivait en virage droit sur la passerelle, et il fallait sauter à gauche dans un goulet. Il y avait une trache qui consistait à tirer à l'entrée de la passerelle, directement dans le goulet, et ça vittait de prendre ce virage droit-gauche, qui faisait perdre un peu de temps. Mais c'était assez technique, il fallait arriver vraiment vite et sauter un peu en travers. Pas beaucoup de personnes le faisaient.

[00:15:22] Et il y avait aussi beaucoup de crash qui a eu lieu sur ce passage, notamment Marine. J'y pense, elle est tombée, je me souviens, avant ou après moi. Marine Cabion ? Ouais. Et donc j'avais fait la trache une première fois, c'était passé nickel. Et deuxième fois, j'arrive serein, je tire, et au moment où je tire, je pars en avant. Et j'atterris en fait la tête dans le talus en face. Et là, l'impact était énorme sur la tête. Je me souviens d'un impact horrible.

[00:15:51] Et en fait, je roule et en bas du goulet, j'ai une douleur énorme au niveau du dos. J'ai le souffle coupé. Mais comme par effet que je me mets debout, j'enlève mon casque, et je mets les bras en l'air pour récupérer mon souffle. Là, j'avais vraiment trop trop mal au dos. Du coup, je m'allonge par terre et j'avais les jambes qui étaient pliées. J'avais le père d'un pote qui me les tenait. Et petit à petit, je sentais que mes jambes tombaient sur le côté sans que je puisse les retenir. Et de là, tu te poses plein de questions. Tu te demandes ce qui se passe, pourquoi moi, qu'est-ce qui m'arrive.

[00:16:22] Et après, tout va super vite. T'as les pompiers qui arrivent, le PJHM qui arrive, ils te mettent sous morphine. Tout va super vite, tu vois. T'as pas le temps de trop réfléchir non plus. T'as tous tes potes qui viennent. Je me souviens qu'ils avaient aidé les pompiers à porter le brancard. Et après, t'es éliporté en hélico et t'es sous morphine et tu délires. Enfin, tu te rends pas compte de la chose. Et j'étais même contente. Je me souviens, je souriais. J'étais en putain, un premier tour d'hélico trop stylé. Et voilà. Donc, ça allait super vite.

[00:16:51] Et je sais pas encore pourquoi je suis parti en avant. C'est pas logique, en fait. Quand tu tires, t'as pas à partir en avant. Et apparemment, à l'entrée de la passerelle, ça se serait un peu creusé. Les graviers seraient un petit peu enlevés. Du coup, il y avait une espèce de mini marche, tu vois. C'est peut-être ça qui a fait que je sois parti en avant. Et après mon accident, ils ont mis des tapis. Ils ont un peu sécurisé la zone. Donc, c'était pas une zone faite pour faire du vélo. Ils ont un peu rafistolé le truc et c'était pas ouf comme endroit.

[00:17:18] Mais bon, on connaît les risques de notre sport et on l'accepte. Et c'est comme ça, tu vois. Ouais, disons que... C'est pas de leur faute, c'est de la faute de personne. C'était moi qui étais sur le vélo et c'est moi qui suis tombé. Et je remets là en cause personne, tu vois. C'est comme ça et on est conscients des risques qu'on prend. Et puis, c'est... C'est ok, tu vois. Ouais, c'est que t'aurais pu tomber presque à n'importe quel autre endroit. Ouais, juste à cet endroit un peu plus difficile que les autres qui étaient pas forcément adaptés au vélo. Mais bon, c'est comme on m'a dit, ouais, faut porter plainte et dada.

[00:17:47] Mais bon, c'est moi qui étais sur le vélo, tu vois. Donc, euh... La sensation de... Tu t'es levé, tu t'es rassis et progressivement tu sens tes jambes qui... Ouais, t'arrives plus à les tenir en fait. Tu sens tes jambes qui lâchent, tu vois, genre. Elles tombent sous le côté, t'arrives pas à les retenir. T'as beau faire tout ce que tu veux, elles tombent petit à petit... Et là, enfin, je sais pas, tu te dis quoi ?

[00:18:17] Tu te poses plein de questions. Déjà, pourquoi moi, tu vois ? Tu crois toujours que ça arrive aux autres ? Alors pourquoi il m'arrive ça maintenant ? Pourquoi alors que je suis en pleine ascension, je kiffe ce que je fais, je progresse et... Et pourquoi, tu vois ? Juste pourquoi des questionnements un peu flous et vagues et... Mais t'as pas tant de trop réfléchir non plus, tu sais, ça va tellement vite encore une fois. Les secours, ils arrivent super rapidement et ça, j'ai eu beaucoup de chance d'être pris en charge très rapidement, d'avoir été hélicopté directement à Grenoble, d'être opéré quelques heures après que j'ai eu l'accident. Ça, j'ai eu beaucoup de chance à ce niveau-là.

[00:18:47] Et ce qui était dur aussi, c'est de voir aussi les yeux des copains, tu vois, qui viennent te récupérer, qui te portent et tu leur parles, tu leur dis ouais, qu'est-ce qui m'arrive ? Aidez-moi, tu vois. Et ça, je me souviens vraiment des regards de Tanguy, de Théo qui étaient là, de... Ah, ça fait bizarre. Et puis eux sont le flou le plus total aussi, tu vois.

[00:19:10] J'imagine que les amis, les gens qui te regardent sur le brancard et à qui on a dit non mais ils sentent plus les jambes, ça doit être horrible. Ça doit être horrible, ouais. Je me mets à leur place, ça doit être horrible. En plus, il y avait des drapeaux rouges et apparemment, de ce qu'on m'a dit ensuite, il y a... Ouais, c'est Yannis qui disait à mes potes du club, à JP qui était aussi là, tu vois, qui était présent pendant le week-end comme sur toutes les courses. Ouais, c'est Yannis qui est tombé, on sait pas trop ce qu'il a, ils sentent plus ses jambes, etc. Ça va être horrible pour eux, tu vois. Ils me voient partir en hélico et ils sont dans le flou, tu vois.

[00:19:38] Je sais qu'ils avaient plus envie de rouler après, ils étaient en mode un peu au fond du trou, tu vois. Et le lendemain, ils ont roulé pour moi parce qu'ils pourront me donner de la force, tu vois. Je me souviens qu'ils ont mis des... Ça, on pourrait en parler après de tout le soutien que j'ai eu qui est énorme mais... Ça fait vraiment des émotions de parler de ça mais... Ils ont mis des scotches à Yannis Pelé sur leur t-shirt, sur leur maillot, ils ont fait les fameux stickers quelques semaines après. Et ouais, c'est une famille le vélo, hein. Mais ça, on pourrait rentrer dans les détails de tout ce qui a été mis en place au niveau du soutien qui est énorme. Mais du coup là pour...

[00:20:07] Du coup j'ai téléporté d'urgence à Grenoble où j'étais opéré dans la foulée. Donc là tu... Tu sors de l'élico, tu vois 10 personnes avec les blouses blanches qui arrivent en courant pour te récupérer. Ça fait vraiment bizarre. Ils t'amènent, tu passes les scanners, les IRM, etc. Ils te déshabillent et là après j'ai un cut, tu vois, je me souviens plus de rien. Et je me suis réveillé en soins intensifs. Avec des bips de partout, branchés dans tous les sens.

[00:20:37] Et là, ouais, tu te demandes un peu ce qui s'est passé, tu vois. Genre, t'as plus trop de souvenirs de... Tu sais pas trop... Enfin, tes derniers souvenirs c'est quand t'étais dans le... Dans le... dans l'IRM, tu vois. On a ce sarcophage blanc là. Et tu te réveilles là en soins intensifs, tout bipé avec des fils de partout. Et tu vois, ok, qu'est-ce qui se passe ? Et à ce moment-là, j'avais plus de sorti de son dans les jambes jusqu'au niveau du haut des abdos. Et... Et il y a un premier docteur qui vient me voir, qui m'annonce un peu...

[00:21:06] Enfin, qui m'explique un peu ce qui s'est passé. Et qui me dit que je pourrais plus remarcher. Donc là, c'est... C'est même pas... Peut-être que tu peux plus remarcher, c'est... C'est mort ? Il m'explique en gros que j'ai eu... Je me suis fracturé des vertèbres, la moelle épinaire a été touchée. Et... Et que je suis paralysé à 100% quoi. Y'a plus rien qui se passe. De là, moi je me mets... Enfin, dès cet instant, je me dis en tête, mais en fait c'est impossible.

[00:21:35] Je peux pas... Visualiser ma vie en feteur roulant, c'est inconcevable. Pour moi, c'est... C'est pas possible en fait. Genre ça peut pas... C'est impossible, je suis sportif, passionné de sport et de montagne. J'habite en montagne. Et c'était inconcevable d'imaginer une vie en feteur roulant. Donc dès cet instant, je peux pas l'accepter, je l'accepte pas. Et je me dis ok, maintenant c'est mon combat. Et... C'est mon podium. Et je veux gagner et récupérer mes jambes et remonter sur mon vélo. C'était... A partir de ce moment là, j'avais que ça en tête. Ensuite...

[00:22:04] Y'a le chirurgien qui... Je crois que c'était le lendemain. Qui annonce à mes parents plus en détails ce qu'il a mis en place. Ce qu'il a mis dans mon dos. L'opération que ça s'est bien passé, etc. Il annonce à mes parents que... Que je suis paraplégique. Et qu'il y a une très très infime chance que je puisse remarcher un jour. Et... Et le chirurgien vient me le dire aussi à mon tour. Il m'explique en fait que l'opération s'est très bien déroulée. C'était une opération de 3-4 heures je crois. Où il a installé une arthrodèse sur mon dos. Qui englobe 3 vertèbres au dessus seuls fracturés. Et 3 en dessous.

[00:22:34] Sachant que je me suis fracturé T7, T8 et T10 qui étaient touchés. Donc j'ai une bonne balaf comme ça dans le dos tu vois. Et une arthrodèse du coup c'est 2 tiges de titane accrochées avec des anneaux sur les vertèbres. Et du coup il m'explique un peu toute l'opération, comment ça s'est déroulé. Et là lui aussi, enfin moi je peux pas le croire tu vois. Quand il me dit que j'ai une très infime chose de remarcher, je me dis bah cette chance là, je vais aller à fond dedans tu vois. Je vais tout mettre en place et je vais à la fond dans ce champ, je peux pas passer à côté.

[00:23:03] C'est le combat de ma vie et je veux le réussir. Et après je me suis des souvenirs qui sont assez durs. Où je vois mes parents qui viennent me voir en soins intensifs un par un. Tu peux pas rentrer à plusieurs dans la chambre de soins intensifs. Ils viennent tous se t'habiller en blanc tu vois. Ca fait vraiment bizarre de voir ses parents comme ça. Et... C'est dur de les voir dans le mal. Et de leur faire du mal tu vois. Tu sens que tu leur fais du mal et toi tu y es pour rien. Enfin...

[00:23:31] Tu kiffes ta passion, ils te donnent tout pour toi et... Et tu les fais souffrir tu vois. Le... L'infime chance. C'est... C'est un truc... Enfin... Beaucoup... Auraient vu ça comme un verre à moitié vide. Et toi t'as vu le... L'infime possibilité que... Bah...

[00:24:00] Je me suis pas essayé d'autre choix en fait. Je voyais pas d'autre possibilité que de remarcher. Y'avait pas d'autre choix possible. Pour moi y'avait un seul choix c'était... Je vais remarcher, je vais remonter sur mon vélo. J'avais pas d'autre solution, d'autre issue possible. Donc à partir du moment là tu vois tu mets ton cerveau dans un mode ou en mode... Je vais récupérer et le cerveau met toute énergie possible dans mon corps pour récupérer tu vois. Et je pense rien que de le fait de se dire je suis sûr je vais récupérer dès cet instant précis et qu'il y a pas d'autre issue possible... Tu te mets dans un mood où ton corps est prêt à se battre tu vois.

[00:24:29] Alors que si... Tu acceptes ce que peuvent te dire les médecins... Et bah le cerveau il va pas se mettre dans le même mode tu vois. Et le corps humain il est euh... Il est euh... Comment dire ? Résilient ? Non ! Il est euh... Il faut toujours le pousser tu vois. Si tu mets pas des choses en place il est... Il va avoir du moins d'énergie possible. Et du coup faut vraiment le pousser constamment et... Et se mettre en capacité de... En mode guerrier tu vois.

[00:25:01] Est-ce que... Est-ce que avant ça t'avais déjà été confronté au handicap ? Pas du tout. Pas du tout. Franchement on... On se rend pas compte en fait de ce que c'est l'handicap. On t'en a pas beaucoup parlé. Et on voit des personnes qui sont en situation de handicap mais en... On se demande pas en fait ce qui s'est passé. Ce que c'est réellement tu vois. Donc j'y ai jamais été confronté. On m'en a jamais parlé. Et euh... Et je veux pas non plus y être confronté tu vois. Hum. Je te dis ça parce que...

[00:25:31] Pour y avoir été confronté euh... Indirectement. Euh... Et puis aussi avoir des... Des histoires comme celle de... Du fils de Bruno Floride. Qu'on salue d'ailleurs. Euh... Qui était euh... Skier freestyle. Et qui a eu un accident. Euh... Et qui aujourd'hui euh... Donne toute son énergie pour euh... Pour reprendre une vie euh... Normale avec euh... Notamment du stand-up, etc. Donc euh...

[00:26:01] Hum... Euh... C'est des gens... Enfin... Lui et comme d'autres qui... Qui n'ont pas eu la... La chance que t'as aujourd'hui de... De te... De pouvoir te tenir sur tes jambes. Euh... Je te dis ça parce que... Si peut-être si t'avais été confronté au handicap avant... Peut-être que l'espoir que t'as eu qui t'a porté et qui t'a guidé euh...

[00:26:29] Aurait peut-être pas été aussi euh... Présent, intense. Peut-être que t'aurais pu te décourager. Et dire oui mais en fait finalement la vie en fauteuil roulant... Bah bah y'en a qui la vivent et puis... Faire des choses incroyables aussi en fauteuil roulant hein. Ouais. Peut-être. Hum... Je pourrais pas te dire si ça aurait joué en... Si ça aurait apporté une différence dans mon état d'esprit à ce moment là. Mais euh... Mais c'est sûr que oui en fauteuil roulant c'est une vie quand même.

[00:26:57] Et c'est ce qu'a dit aussi le docteur mes parents que peu importe l'issue euh... Euh... La vie continue et que ça soit en fauteuil roulant ou sur ses deux jambes ou... Ou avec des béquilles. La vie continue il y a plein de belles choses à faire tu vois. Mais euh... Mais en fait euh... Pour moi c'était impossible et comme je l'ai dit et... Inconcevable et... Et je pouvais pas me l'imaginer c'était impossible tu vois. Et c'est pour ça aussi que j'ai pris je pense cet accident un peu à la légère.

[00:27:25] Je me suis dit en fait c'est pas grand chose c'est qu'une fracture et ça va revenir comme je me suis déjà fracturé le poignet, des doigts enfin... N'importe quel endroit du corps tu vois. Hum... Et je pense aussi que le fait d'avoir fait de la... D'être jeune déjà ça y joue tu vois. T'as un peu cet état d'esprit où... Où tu te lances sans trop réfléchir dans certaines choses, tu te rends pas compte de la gravité des choses. Et aussi le fait d'avoir fait de la compétition bah t'as cette euh... Cette force de se dépasser et d'aller au delà des capacités tu vois.

[00:27:54] Et cette rage de vaincre, cette rage de gagner. Peu importe ce qui peut t'arriver tu veux aller de l'avant et tu veux réussir tu vois. Hum... Et aussi cette euh... Le fait que je sois euh... Passionné et que j'habite en montagne et que tous mes potes ont fait de la montagne ensemble tu vois. Et j'étais tellement proche de mes potes que je pouvais pas me dire bah moi je vais pas pouvoir continuer à... A kiffer avec eux dans la montagne tu vois. En fait y a plein de facteurs qui étaient... Qui sont rentrés en jeu en... Qui m'ont mis dans cet état d'esprit où je... J'ai pas pu douter et que c'était inconcevable tu vois.

[00:28:25] Et puis j'ai aussi cette force je pense depuis tout jeune où quand j'ai une idée en tête je l'ai pas ailleurs. Et j'y vais à fond dedans tu vois. Ok. Hum... On te dit infime possibilité qu'est-ce qui se passe ensuite ? Du coup là je reste quelques jours en soins intensifs. Ensuite je suis euh... Transfère dans une chambre à l'hôpital de Grenoble. Et là j'avais mes proches avec moi. J'avais ma famille, mes parents, ma soeur, mes grands-parents, mes cousins tout ça qui étaient là.

[00:28:54] Je me souviens d'ailleurs dans la chambre... Quand j'ai transféré dans la chambre classique. Il y en était genre... C'était limité à 5 personnes dans la chambre. Nous on était genre 15. Ils avaient fait un pique-nique de la chambre et tout. C'était incroyable. J'étais tous là. C'était assez lunaire. Et même à un moment j'avais trop besoin de voir le soleil. Du coup ils m'ont débranché le lit. On est sortis en courant dans les couloirs pour aller sur la terrasse et prendre un peu de soleil. Il fallait vite remonter avant que le lisse dégonfle trop. Donc c'était incroyable.

[00:29:22] Et de là il y a Guillaume Neri et Fama Barrel qui m'ont téléphoné. Qui sont des amis depuis de longues dates. Et quand on les connaît, on connaît Fabien et sa force. Et Guillaume c'est pareil. Et du coup ils m'ont déjà une force énorme. Fabien quand il te parle il te fait soudler des montagnes. C'est un truc de ouf. Il est incroyable. On a pu voir ça. Et du coup ils m'ont expliqué qu'ils avaient utilisé le mental dans leurs carrières respectives.

[00:29:50] Par exemple Guillaume il m'a expliqué quelque chose qui était assez incroyable. Un jour il a eu, pour faire un record du monde je crois, il n'avait pas les bonnes conditions pour s'entraîner. Et il a visualisé toute sa plongée dans son lit le soir. Et il a fait de meilleures performances que s'il s'était entraîné réellement dans l'eau. Donc tu vois ils m'ont expliqué tous ces petits points. Qui m'ont fait me rendre compte qu'en fait le mental c'est une force incroyable. Il faut que j'utilise tu vois. Et qu'on peut faire des grandes choses avec ça. Du coup ils m'ont aidé à...

[00:30:20] Ils m'ont expliqué les routines qu'ils faisaient de leur côté. Ils m'ont aidé à en mettre une de mon... Pour moi tu vois elle adaptait à mon cas. Et... Et donc ça a été un énorme déclencheur qui a changé un peu le... Toute la suite tu vois. Leur appel elle était incroyable. Et ça m'a permis aussi de mettre en place cette routine que je me suis faite pendant... Plusieurs années. Trois fois par jour. Alors parle nous de cette routine. Cette routine elle consiste à...

[00:30:49] Dans un premier temps je me... Regardais une vidéo de vélo que j'avais fait avant l'accident. Pour me remettre en tête. Et les sensations que je pouvais avoir sur le vélo. J'avais aussi un petit passage où je marchais. Du coup c'était pour me visualiser aussi en train de marcher. Parce qu'en fait c'est ce qu'ils m'ont dit Fabien et Guillaume. Faut pas que le corps oublie ces sensations tu vois. Faut pas que le corps oublie le fait de marcher. Le dérouler du pas. Les sensations que tu as sous les pieds. Les sensations que tu as sous le vélo. Faut pas que le corps oublie tout ça. Donc voilà cette vidéo me permettra de me mettre...

[00:31:17] De me prendre conscience et me rappeler toutes ces sensations que j'avais avant l'accident. Ensuite je faisais une petite séance de respiration pour me mettre dans ma bulle. En essayant de ressentir mon corps dans sa globalité depuis mes orteils jusqu'à ma tête. Ressentir chacun des membres. Pour vraiment me mettre dans une bulle profonde tu vois. C'est hyper important d'être vraiment dans sa bulle et penser à rien d'autre. Alors excuse moi mais là quand tu te dis...

[00:31:43] Tu te mets dans ta bulle et t'essayes de ressentir les sensations. Enfin concrètement qu'est-ce qui se passe au niveau des jambes ? Bah tu sais t'es allongé et t'essayes de ressentir le... Chaque membre, chaque orteil. Et en fait t'essayes de sentir de l'énergie qui part de tes pieds et qui monte dans tes membres en passant par chaque mur etc. Et tu essaies de ressentir en fait de l'énergie tu vois. Et du coup qu'est-ce qui se passe ? Bah là en fait...

[00:32:13] Là concrètement il se passe. Tu sens un peu... Enfin tu sens rien de spécial à ce moment là. Genre tu sens que tu te poses et que tu ressens un peu... Tu sais tu te... Tu te... Tu arrives à te situer dans l'espace ton corps tu vois. Et de ressentir chaque endroit de ton corps. Ca permet vraiment de se mettre dans une bulle. Et euh... Et suite à ça du coup j'avais une musique que j'écoutais pour chaque visu. Elle durait 10 minutes, c'était pile poil le timing de mes visus. Et en fait elle permet aussi de me... D'orchestrer ma... Mon travail.

[00:32:43] Je savais qu'à un moment de la musique le rythme s'accélérer c'était le moment où je me visualisais en train de courir tu vois. Donc je me mettais cette musique dans les oreilles. Ca permettait de me mettre encore plus dans ma bulle. J'entendais rien, aucun bruit extérieur. J'étais vraiment plongé dans ma bulle. Et de là je me visualisais du coup mon cerveau qui s'activait. Qui envoyait de l'énergie et du courant électrique dans ma moelle épinière. Tout en visualisant aussi comment il fait le cerveau et comment il fait la moelle épinière tu vois. Donc je visualisais mon cerveau qui s'activait, qui envoyait toute l'énergie dans ma moelle épinière.

[00:33:14] Et cette énergie et ces signes électriques qui descendaient dans ma moelle épinière. En passant par l'endroit qui a été impacté au niveau de la moelle épinière où je me suis fracturé les vertèbres. Alors à ce moment là j'ai des petits bonhommes tu vois qui reconstruisaient ma moelle épinière. Qui refaisait passer de l'influx tu vois. Et ensuite je me visualisais ce courant électrique qui continuait à descendre. Et qui s'envoyait dans tous mes jambes, par tous les petits nerfs qui s'envoyaient dans tous mes muscles de mes jambes.

[00:33:42] Ensuite je me visualisais mes muscles qui se contractaient, mes jambes qui bougeaient, mes orteils qui se pliaient etc. Et ensuite je me visualisais en train de faire du vélo, en train de courir, en train de marcher dans des endroits que je connaissais très bien et qui me tenaient à coeur. En essayant de ressentir les mêmes sensations que j'avais avant l'accident. Et pendant ces visus tu vois je sentais que j'avais des fourmis un peu dans les jambes tu vois.

[00:34:08] Je sentais des fourmis dans les jambes et quand j'avais cette sensation je me disais ok la visu elle marche bien, elle est bénéfique. Et c'est cool tu vois. Mais ça m'arrivait au début tu vois, j'avais un peu du mal au début de me mettre vraiment dans une bulle. J'avais des fois des idées un peu qui venaient par dessus ce process. Et petit à petit avec le temps je réussissais à me mettre vraiment dans une bulle et aucune idée pouvait venir bloquer le travail que je mettais en place tu vois.

[00:34:37] Et ça ça met un peu de temps à se mettre en place, il faut apprendre à utiliser son cerveau et à se visualiser tout ça quoi. C'est vraiment pas simple au début et c'est un apprentissage. C'est un entraînement. Ouais ouais. Comme pour la méditation, le principe c'est de laisser passer les pensées comme un nuage. Et puis ça passe, bon on s'y accroche pas quoi. C'est ça ouais, t'as des pensées qui passent tu laisses passer et tu te concentres vraiment sur où tu veux aller quoi.

[00:35:06] Et ça donc c'est Fabien et... J'ai oublié quelque chose d'un très important. Ouais vas-y. C'est le carnet aussi. Ouais le carnet à draps. Juste avant de me plonger dans mon cerveau donc après la partie respiration, j'écrivais une phrase sur un carnet qui me permettait d'incorporer cette phrase au plus profond de moi-même et d'y croire dur comme fer. Et cette phrase c'était j'ai confiance en la vie, j'ai confiance en moi, je suis une personne chanceuse avec une bonne étoile, je vais remarcher oui, je vais remarcher.

[00:35:34] Et le je vais remarcher oui, je vais remarcher, je me l'écrivais en gros avec des points d'exclamation en mode je vais remarcher c'est sûr tu vois. D'où elle vient cette phrase ? Cette phrase c'est Fabien qui me l'a conseillé. C'est Fabien qui me l'a conseillé et il m'a expliqué du coup c'était vraiment le fait d'écrire en fait ça permet de, en plus de se l'imaginer ça t'incorpore cette idée au plus profond de toi tu vois.

[00:35:57] Et ce qu'il y a, j'aimerais revenir sur le carnet juste un peu après mais le, donc Fabien Barrel et Guillaume Nery qui sont des champions hors normes, hors normes, extraordinaires et qui ont démontré dans leurs disciplines respectives la puissance du mental.

[00:36:22] Fabien, donc on en a parlé dans un précédent épisode et Guillaume que je connais un petit peu moins mais je peux imaginer que la plonge en apnée, tous les défis qu'il a pu se fixer et relever.

[00:36:42] Mais pour autant, comment appliquer des concepts, des idées que des immenses champions te donnent, te conseillent sans avoir évidemment la certitude ou l'idée que ça peut marcher.

[00:37:07] Parce que, en fait, aussi immense champion soit-il, l'expérience du handicap peut-être n'est pas aussi, enfin pas très importante ou que sais-je, enfin j'en sais rien. Mais comment est-ce que toi tu prends ça, c'est-à-dire Guillaume, Fabien te donnent tes conseils, ses techniques.

[00:37:30] Toi, tu te dis quoi ? Tu te dis ça va marcher ou c'est quoi ces histoires ou c'est quoi ta réaction par rapport à ça ? Moi, je me dis déjà qu'il faut que je prenne toutes les clés qui sont dans ma possession. Il faut que je mette tout ce qui est possible pour que je le mette en place pour mettre toutes les chances de mon côté de récupérer en fait. Donc, peu importe, tant que c'est positif et que ça peut m'aider, je le prendrai et je l'utiliserai. Et Fabien et Guillaume, c'est des champions énormes et ce n'est pas pour rien qu'ils sont à ce niveau-là.

[00:38:00] Et s'ils me parlent que le mental, ça les a aidés dans leur carrière, ce n'est pas pour rien. C'est qu'il a une vraie influence sur le corps humain et qu'avec le mental, on peut faire de grandes choses. Et ces deux champions aussi qui ont une force, juste en te parlant, qui est énorme. Tu ne peux pas mettre leur parole en question, tu ne peux qu'y croire. Et en fait, il n'y a pas d'autre solution. Ils te parlent, ils te font soulever des montagnes. Même Guillaume, il est incroyable. Donc pour moi, c'était juste...

[00:38:28] Je ne me suis même pas dit, est-ce que ça va marcher, est-ce que ça ne va pas marcher. Pour moi, ça allait marcher et c'était une clé à prendre hyper importante. Et je n'ai pas douté, je leur faisais full confiance. S'ils me disaient ça, ce n'était pas pour rien. Et au vu de ce qu'ils avaient réalisé dans leur carrière, je le prends. Je ne réfléchis pas à la possibilité que ça fonctionne ou que ça ne fonctionne pas. Pour moi, le cerveau a une capacité énorme et je vais y aller. Donc le carnet. Tu peux nous montrer ? Tu peux voir ?

[00:38:57] C'est un sacré souvenir, le carnet. Donc le carnet. Déjà, on voit sur la première page, regarde la première en dessous. Non, non, sur la... T'as vu ce que j'écris tout en haut ? Ça fait déjà six jours que je suis dans l'hôpital et j'ai hâte de sortir. On voit que c'est mal écrit. J'étais allongé, je n'arrivais pas à écrire. Six jours que je suis à l'hôpital et B, hâte de sortir. Je sens un peu mes jambes.

[00:39:29] Lors de la chute, au bout de dix minutes, je sentais toujours ma moelle épinière. Ça, c'est des questions que j'avais, que je faisais que je pose au docteur. Où exactement ma moelle a été touchée et comment ? J'avais besoin aussi d'avoir des infos détaillées de ma blessure et de comment fonctionnait mon cerveau et ma moelle épinière pour pouvoir me le visager derrière. Je suis allé voir des vidéos sur YouTube pour un peu où était situé.

[00:39:56] Parce que moi, je n'avais aucune idée de où était situé ma moelle épinière, à quoi ça servait. Je ne savais même pas ce que c'était une moelle épinière avant l'accident. Du coup, j'ai dû aller faire un peu des recherches sur Internet pour situer tout ça et me l'imaginer beaucoup plus facilement. cours d'anatomie en ligne. Voilà, c'est ça. Donc là, ensuite, on a... J'ai confiance en moi, j'ai confiance en la vie.

[00:40:23] Je suis une personne forte et chanceuse avec une belle étoile. Je vais remarcher, oui, je vais remarcher. Combien de fois tu l'as écrit, ça ? Tu peux compter, si tu veux, des centaines et des centaines de fois. Je l'écrivais trois fois par jour pendant plusieurs années. Et des carnets comme ça ? C'est le seul, oui. Je pense que j'écrivais vraiment de manière hyper assidue. Ça durait peut-être un an et demi où je faisais vraiment mes visus trois fois par jour

[00:40:53] de manière très assidue. Et tu vois, j'écrivais le « je vais remarcher » en majuscule avec des points d'exclamation en mode « je vais remarcher ». Est-ce qu'il y a des moments où tu as douté ? Je n'ai eu aucun moment de doute. J'étais comme un robot à l'hôpital.

[00:41:20] Pour moi, ma vie, toute la journée, je me répétais que j'allais remarcher. Et je me réveillais le matin, je vais remarcher. Je vais faire ma rééducation. Je reviens, je refais ma rééducation. Entre tout ça, je fais mes petites visues positives. Et en fait, tout tournait autour de ça. Je n'avais rien d'autre en tête que de remarcher et remonter sur le vélo. Donc, je n'ai pas eu un moment de doute. Et je suis resté hyper positif, optimiste avec le sourire. Et c'était juste pour moi un moment de ma vie, tu vois.

[00:41:52] Et ça allait le faire, tu vois. Pour moi, c'était sûr, j'allais remarcher. Donc, c'était juste une étape de ma vie à franchir pour repartir de plus belle sur le vélo. Tu as fait ça combien de temps ? Avant qu'il se passe quoi que ce soit. J'ai eu le premier mouvement, c'était un tournant d'orteil qui se contractait à peine. Et ça a paru au bout de trois semaines après l'accident, je crois.

[00:42:22] Du coup, ce processus mental, je l'ai mis en place peut-être même pas une semaine après l'accident, tu vois. Cinq, six jours peut-être. Et ensuite, j'ai été transféré à René-Sabran sur la presqu'île de Gien. C'est un centre de réduc pour les neurones notamment. C'est un cadre idyllique. Tu as une plage privée, tu es au milieu des pins, sur une presqu'île. Ça, ça y joue aussi, je pense, au mental, tu vois, au moral surtout. D'être dans un cadre de vacances. Le matin, tu te réveilles, tu ouvres les fenêtres de la chambre, tu as le bruit des cigales.

[00:42:51] C'est trop bien, tu vois. Ça fait trop plaisir. Donc j'ai eu beaucoup de chance d'ailleurs parce qu'à la base, ils n'avaient pas de place dans ce centre de réduc et je devais être transféré à Nice. Et en dernière minute, ils ont trouvé une place à René-Sabran. Du coup, j'ai pu être transféré là-bas. Et en plus, j'aurais dû arriver à Nice le jour des attentats sur la prom. Ce n'aurait pas été très joyeux. Donc j'ai transféré à René-Sabran. Et de là, j'ai commencé du coup cette rééducation. Donc ça a mis un peu de temps à se mettre en place parce que pendant le transfert dans l'ambulance,

[00:43:20] il y a une rougeur qui est apparue au niveau du synchrome qui m'a un peu embêtée pendant plusieurs jours. En fait, dès que j'étais prêt à être sur le fauteuil, ils pouvaient me transférer pendant une demi-heure sur le fauteuil. On faisait des tests. J'avais une rougeur qui apparaissait. Du coup, ils me remettaient au lit deux jours. On refaisait un test, aller une heure sur le fauteuil. Et tu vois, ça, c'était un peu long pour que je sois vraiment complètement libre avec le fauteuil. Donc je suis bien resté deux semaines à l'IT. J'ai perdu beaucoup de poids, etc. Mais en parallèle, du coup, je travaillais à fond autant mentalement que physiquement.

[00:43:49] Le cunier venait me voir tous les jours. J'essayais de forcer. Tu vois, dès qu'il me faisait des mouvements, j'essayais d'accompagner le mouvement pour contracter toutes ses jambes. Et aussi, c'est particulier l'association de paralysie. C'est comme si tu avais les jambes en suivi sous du sable. Tu sais, tu sens à l'intérieur que tu as l'impression que ça peut bouger, mais tu as un poids qui est sur tes jambes et qui les cloue au sol, tu vois, qui les cloue dans le lit et tu n'arrives pas à les bouger. C'est assez particulier comme sensation. C'est comme quand tu te mets les jambes sous du sable.

[00:44:21] Et donc voilà, trois semaines après l'accident, j'ai un tendon de l'orteil qui commence à apparaître. Et là, suite à ça, tous les jours, j'avais quelque chose de nouveau qui apparaissait. Après, c'était une mini contraction au niveau du quadriceps, à gauche. Et je me raccrochais en fait à ces mini progrès, tu vois, constants. qui allait que en s'améliorant ensuite. Quand tu vois ce petit bout de... Pour moi, c'est gagné. Je me dis, c'est bon, c'est gagné.

[00:44:48] L'énergie, elle revient et c'est comme un fil électrique. Tant que ce n'est pas coupé ou sectionné, il y a de l'espoir, tu vois. Il y a toujours de l'énergie qui pourra repasser. Et moi, ce n'était pas sectionné. J'ai la chance que ça soit juste un impact. Tu vois, mon épinère, elle a pris un coup. Il y a un hématome qui s'est formé au niveau de la moelle épinière, du coup, qui l'a compressé. Mais ce n'était pas sectionné. Du coup, il y a toujours de l'énergie qui peut passer. Et du coup, je me suis accroché à cet infime endroit où les informations pouvaient continuer à passer. Et quand j'ai eu cette mini contraction, j'étais comme un ouf.

[00:45:18] Je me souviens que je l'ai dit à mes parents. J'ai dit, regardez, je forçais tout ce que je pouvais. Et il y avait une mini contraction qui apparaissait. Et je me montrais à mes potes, à tout le monde. Et de là, je me raccrochais à ces petites choses. Et chaque jour, j'avais quelque chose. Le matin, je me réveillais. Hop, il y a ça qui est apparu. Il y a ça qui est apparu, tu vois. C'était trop bien. Et après, quand on a commencé à pouvoir aller sur la place, du coup, pendant trois semaines, un mois, j'étais seulement dans le lit. Je n'avais pas encore accès au plateau de rééducation. Et ensuite, j'ai pu accéder au plateau

[00:45:46] où du coup, on a pu travailler beaucoup plus sérieusement, tu vois. Changer un peu d'exercice. Et aussi le fait de pouvoir voir du monde, de sortir un peu de la chambre, ça fait du bien. Et du coup, j'avais une heure et demie ou deux heures de rééduc le matin. Ensuite, je revenais dans ma chambre. Et l'après-midi, je revais les exos que je faisais avec le kiné. Mes parents m'aidaient à les faire. Et le soir, je revais les exos encore tout seul dans mon coin. En fait, je ne m'arrêtais jamais. J'étais vraiment un robot. J'étais là pour marcher. Et j'avais rien d'autre à faire, tu vois.

[00:46:15] J'étais même en mode... Pas aller trop parler aux autres. Tu vois, le soir, je me souviens que tous les patients se rejouenaient devant l'hôpital pour discuter, jouer aux cartes, tout ça, pour un peu couper, tu vois. Et moi, j'étais vraiment en mode... Plateau de rééducation, chambre. Plateau de rééducation, chambre. Et j'étais là juste pour marcher. J'étais là pour me faire des amis, pas là pour quoi que ce soit, tu vois. J'avais qu'une seule idée dans la tête, c'était de remarcher. J'étais un vrai robot, vraiment.

[00:46:42] Quel enseignement a pu être tiré de, justement, cette blessure et du fait qu'aujourd'hui, tu puisses remarcher et même faire du vélo ? Tu me disais un petit peu avant que, du coup, effectivement, moi, l'épinière n'était pas sectionnée, donc elle était pincée. Et donc, techniquement, mécaniquement, est-ce qu'on a une meilleure compréhension de ce qui s'est passé

[00:47:12] et de l'évolution de la blessure ? Après, chacun était vraiment différent. Il y a la prise en charge qui est hyper importante aussi, tu vois, juste après l'accident. Il y a ton état d'esprit, il y a comment l'épinière a été touchée, à quel endroit aussi ça peut y jouer. Je sais qu'apparemment, moi, le milieu, c'était un peu le pire au milieu du dos. Mais bon, ça, c'est ce qu'on m'a dit. Donc, ça peut apprendre à la légère.

[00:47:33] Mais je ne sais pas si on peut apprendre de ce que j'ai mis en place. Oui, on peut apprendre que, du coup, le mental, il a une force énorme. Et tout ce que j'ai mis en place aussi en parallèle, il y a aussi l'aspect alimentaire qui est hyper important. Il y a vraiment trois grands piliers, tu vois. Il y a l'alimentaire, la rééducation physique et le mental. Pour moi, c'est trois grands piliers hyper importants dans ces moments-là. Change de sujet, mais mes parents, tu vois,

[00:48:01] ils ont arrêté le travail pour être à mes côtés. Ils ont loué une maison et ils me faisaient tous les repas à l'hôpital intégralement parce que depuis tout petit, en fait, mes parents, ils ont un jardin et j'ai grandi avec cette vision que la nourriture est hyper importante pour le corps humain. Et du coup, on l'a aussi mis en place dans mon accident. On voulait vraiment mettre toutes les chances de mon côté et rien laisser au hasard. Du coup, ils me préparaient tous mes repas avec des aliments bio, de qualité, sans sucre, sans gluten,

[00:48:30] pour mettre toutes les chances de mon côté. On s'est battu avec l'équipe médicale qui ne voulait pas forcément que je mange autre chose que leur repas parce que c'est normal, si tu as un problème, il faut qu'ils sachent d'où ça peut venir. Du coup, il faut qu'ils aient les mains sur l'ensemble des choses. Mais pour nous, c'était impossible que je mange un repas d'hôpital. Du coup, ils ont fini par voir qu'on était plus fou qu'eux et qu'on ne lâcherait pas.

[00:48:58] Et du coup, il y a trois grands piliers qui ont été hyper importants et le soutien aussi qui m'a porté. Ça, c'était incroyable. Et sans le soutien, je pense que ça aurait été aussi différent. Tu as reçu du soutien d'où ? De qui ? C'était un soutien immense. Déjà quelques jours après l'accident, quand mes potes du club sont venus me voir à l'hôpital à Grenoble, ils m'ont ramené mon téléphone. J'avais une vague de messages énorme. C'était un truc de ouf. J'ai des milliers de messages que j'ai reçus. En fait, tout le monde y croyait.

[00:49:27] Tout le monde était dans le même état d'esprit que moi. Ils me poussaient. J'étais sur un petit nuage. Mes parents, ma famille, qui ont été extrêmement là pour moi. J'en suis étonnement reconnaissant. Mes potes aussi à l'hôpital à René-Sabran. J'avais tous les jours quelqu'un qui venait me voir. Mes potes du vélo, les potes de mon village, les proches. J'avais tout le temps quelqu'un avec moi. C'était fou. Je me souviens même que Melvin, à l'hôpital, il m'a offert une paire de choses de vélo. Alors que rien ne pouvait croire que j'allais remonter en selle. À part moi, j'étais sûr.

[00:49:56] Du coup, c'est significatif. Tout le monde y croyait. Je pense que le fait que je sois à fond hyper positif et que je n'avais aucun doute, ça portait aussi mon entourage. Comment est-ce que des gens qui nous regardent et qui vivent le handicap peuvent s'inspirer de ton histoire, sachant que, comme tu le disais,

[00:50:26] tout le monde est différent. Chaque handicap, chaque blessure est différente. Qu'est-ce que toi, tu dirais aux gens qui ont jusqu'ici pas la chance que tu as de pouvoir te mettre debout ? Déjà que la vie continue et qu'il y a plein de belles choses à faire malgré qu'on soit en situation de handicap. Et on le voit qu'il y a au JO de Paris,

[00:50:54] récemment, c'est fou ce que font ces personnes. C'est exemplaire et c'est motivant. Du coup, pas aller de l'avant et continuer à croire en soi, à ses objectifs et vivre la vie à fond. Mais par contre, si c'est juste après une blessure, je pense que... Je ne dis pas que ce que j'ai mis en place, ça fonctionnera à 100%, mais c'est des clés à prendre en compte qui ne pourront t'apporter que du positif, que de bonnes choses et qui permettront aussi de ne rien regretter

[00:51:23] dans le futur. Dans ces moments-là, tu n'as que ça à faire à l'hôpital que de mettre toutes ces choses en place. Donc autant les mettre et au mieux, ça fonctionnera et au pire, ça t'aura appris beaucoup de choses, ça t'aura forgé un certain mental et t'aura rien à regretter. Si on passe sur le côté mental, plus particulièrement,

[00:51:52] qu'est-ce que les gens qui nous écoutent, eux, peuvent apprendre, retenir ou mettre en place des gens qui ne sont pas forcément en situation de handicap ? Qu'est-ce que moi, par exemple, je peux mettre en place ? Tu me conseillerais de mettre en place pour... Alors, je n'ai pas de problème en particulier, mais dans quel aspect de ma vie est-ce que tu penses qu'il faudrait

[00:52:22] que je fasse appel à une routine de prépa mentale ? Alors, on appelle ça prépa mentale, mais c'est des exercices mentaux ou des routines. Qu'est-ce que tu me conseillerais, moi, de faire chaque matin, tous les jours ? Je ne suis pas gauche mentale. Non, non, mais c'est... Toi, de ton expérience aujourd'hui, si... Avec ta connaissance de la puissance du mental, moi, qu'est-ce que...

[00:52:51] Qu'est-ce que, selon toi, il faudrait que je mette en place qui pourrait m'aider, selon toi ? Je n'ai pas de problème, encore une fois. Le mental, je pense que, déjà, il est utilisable, pas qu'après un accident, il est utilisable au quotidien, dans le milieu de l'entrepreneuriat, au quotidien, pour mettre en place des projets, pour se mettre dans un bon mindset aussi, d'être dans un mood positif, combattant, pour aller de l'avant. Maintenant, ce qu'on peut mettre en place,

[00:53:21] je ne pourrais pas te dire exactement, ça dépend de chaque personne, de ses objectifs, mais je pense que, déjà, c'est d'avoir un état d'esprit global qui est cool, qui soit positif, d'être en premier temps. Déjà, le fait d'être positif et de profiter de la vie et d'être à fond dans ce que tu veux entreprendre et croire en ses rêves, c'est déjà énorme. Tu te mets déjà dans un bon mood. Et après, les routines, tu peux te mettre en place une routine chaque matin de motivation

[00:53:47] pour bien réussir sa journée, par exemple, ou dans tes podcasts pour te mettre dans un mood pour éviter le stress et savoir où tu vas pour être un peu plus léger. Le fait de s'imaginer peut-être comment va se passer l'interview, de s'approprier un peu aussi les échanges avec ton invité, de prévoir ce qui va se passer si on veut

[00:54:17] et de se dire que ça va bien se passer, qu'il n'y a pas besoin d'avoir du stress et que tout va bien se passer. Tu te relâches, tu vois. Ok. Bon. Je vais réfléchir à ça, effectivement. Et puis je pense aussi c'est bien de relativiser et de se rendre compte de la chance qu'on a d'être en bonne santé, debout et tout simplement. C'est déjà énorme d'être heureux de vivre et heureux de ce qu'on a.

[00:54:48] Si on avance un petit peu, combien de temps ? C'est quoi la suite ? Donc là, tu sens tes orteils, tu commences à... Tu commences à avoir des sensations. À partir de ce moment-là, comme je te disais, j'ai quelque chose qui apparaît chaque jour. Au bout de trois mois et demi, je fais mes premiers pas entre les barres parallèles. C'est incroyable. Tu retrouves le monde debout, tu vois. C'était juste magique. Et de là, après, ça allait assez vite. Trois mois et demi, du coup, premier pas entre les barres parallèles. Après, tu commences à marcher avec un déambulateur,

[00:55:18] avec des béquilles, une seule béquille. Et là, j'étais comme un fou, tu vois, j'ai avec les béquilles. Je ne m'arrêtais pas, je ne faisais que marcher dans tout le parc. Le soir, je marchais autour du lit. Je me souviens un jour, j'avais des amis et je me suis mis debout devant eux, tu vois, pour leur montrer que que j'arrivais à être debout comme eux, tu vois. Et donc, au bout de six mois, je sors de René Sabran debout, sans béquilles.

[00:55:48] J'avais des béquilles, mais ils voulaient que je les utilise. Moi, je ne voulais pas les utiliser. En fait, j'ai toujours refusé quelconque aide. Je voulais être normal. Je me souviens aussi qu'on voulait m'apprendre la manière fauteuil roulant ou qu'on m'apportait certains objets pour m'aider au quotidien. J'ai toujours refusé tout ça, tu vois. J'étais en mode, l'apprentissage du fauteuil roulant ou quoi que ce soit, je n'avais pas besoin. Et moi, je suis ici pour marcher, pas pour apprendre à être autonome avec un fauteuil roulant, tu vois. Et je voulais juste être normal et avoir une aide, aucune aide parallèle, tu vois.

[00:56:18] Pas de semelle, rien du tout. Et du coup, je suis sorti au bout de six mois debout, sans béquilles. Je me souviens que mes parents, ils avaient ramené mon vélo, j'avais mon petit vélo rouge à l'époque. Et j'avais encore les béquilles et je montais sur mon vélo et je pédalais devant la maison. Ma mère a été en sueur, mais j'étais trop content de pouvoir être sur mon vélo, tu vois. Et suite à ça, j'ai enchaîné avec six mois de rééducation au CERS, à Saint-Raphaël. Ensuite, j'ai repris les études que j'avais prévues avant mon accident parce qu'il faut savoir

[00:56:48] que j'ai eu l'accident à 17 ans. J'ai fité mes 18 ans à l'hôpital. Du coup, je sortais du bac et j'avais un BTS qui était prévu. Ils ont gardé un BTS qui préparait aussi à être guide de montagne et puis, c'est un secouriste. Donc, ils m'ont gardé une place pour quand j'irais mieux. Du coup, un an après, je suis retourné faire mes études et là, je n'arrivais pas à lire et éduquer et étude. Les deux me prenaient trop de temps et du coup, j'ai fait le choix de me concentrer à 100% dans ma rééduc. Donc, j'ai arrêté le BTS, je suis rentré chez mes parents, je me suis fait une petite salle de muscu et là,

[00:57:17] j'ai eu le soutien de Melvin Ponce qui m'a accompagné pendant 3-4 ans qui me faisait des plannings d'entraînement et que je voyais une fois par semaine, il s'est creusé la tête pour travailler des choses hyper précises. Il a lu plein d'études, plein de livres et avec Melvin, on a énormément progressé. En un mois avec Melvin, j'ai plus progressé qu'en 6 mois au CERS. C'était incroyable parce qu'il a mis en place des choses hyper pointilleuses et ce dont j'avais vraiment besoin. Alors qu'au CERS, c'est très bien, c'est un très bon son de réduc pour un genou, une épaule,

[00:57:47] mais pour des blessures comme la mienne, neurologiques où on a besoin d'avoir quelqu'un qui te suit personnellement avec des exercices très précis, ce n'était pas suffisant. De faire des squats, de défendre, ce n'est pas suffisant. Il faut des choses beaucoup plus précises et on a découvert que l'excentrique, ça m'aidait beaucoup. On testait, il y a des choses qui marchaient mieux que d'autres et avec Melvin, on a travaillé ensemble pendant bien 3-4 ans et là, on a fait des pourrées énormes et Melvin, il était incroyable. Il se donnait à 100%. C'était fou.

[00:58:19] Et avec Melvin, c'est avec lui que j'ai commencé le vélo aussi. Du coup, l'histoire est belle. Lui, il en faisait déjà mais tous les shuttles à l'époque avec mon père et Melvin était présent et j'ai beaucoup progressé grâce à Melvin. Il était trop fort et je le suivais partout. Il était là à Léogand quand j'ai fait mon premier top 20. Il a crié comme un ouf en bas dans la raquette d'arrivée. Il était là aussi à Cerchevalier et le fait qu'il me soutienne ensuite après l'accident et qu'il mette autant d'énergie dans ma réduction,

[00:58:48] c'était fou. Comment tu remontes sur un vélo ? C'est quoi ? Je suis remonté au bout d'un an et demi sur mon vélo. D'abord, juste en pédalant parce que c'était un peu tôt avec le dos. Les médecins n'étaient pas chauds pour que je fasse vraiment du vélo parce qu'avec les secousses ce n'était pas conseillé. Du coup, au début, j'allais pédaler sur la route et petit à petit, au fur et à mesure des mois, j'avais le droit d'aller plus sur des sentiers, etc. Du coup, ça s'est vraiment fait

[00:59:17] de manière logique, sans brûler les étapes. Et en fait, ça s'est fait sans peur, sans crainte et vu que je n'ai pas brûlé des étapes, ça s'est fait assez normalement. Et la première sortie que j'ai faite en montagne, c'était à Rabion. C'était une belle sortie avec 1 500 positifs à la maison et je l'ai faite avec Melvin et c'était fou de retrouver les montagnes et de se ressentir libre. Libre d'être là-haut et c'est ce dont je rêvais quand j'étais dans mon lit d'hôpital.

[00:59:47] Donc au bout d'un an et demi, je suis rentré, j'étais à la maison et sur mon vélo. Cette sensation quand tu as fait ta première sortie, ça devait être fou. C'était fou. C'était magique. Tu es comme un gosse et tu retrouves des... Tes sensations, elles sont décuplées. Et puis en plus, ton état d'esprit, il a changé avec tous ces mois de rééducation. Tu changes ton état d'esprit et tu profites beaucoup plus du moment présent

[01:00:16] et tu es reconnaissant d'avoir la chance d'être à nouveau sur ton vélo et de pouvoir profiter des instants-là. Du coup, tu prends à fond chaque moment qui passe et c'est un kiff quotidien. D'être dans la montagne, de pouvoir être sur le vélo avec ses copains et d'avoir cette vue. C'était fou. C'était indescriptible. Remonter sur le vélo, c'est une chose. Mais refaire du VTT, c'en est une autre.

[01:00:42] Et je ne sais pas, comment tu te voyais ensuite dans ton évolution sur ta pratique du vélo ? Tu te voyais pouvoir faire quoi ? Je voulais refaire comme avant. Je voulais refaire du vélo comme avant, être dans mes montagnes et profiter comme avant. Non, les compétitions, je n'avais pas d'objectif par exemple de compétition.

[01:01:11] Ma vision du vélo, elle avait un peu évolué à ce niveau-là. J'ai refait quelques compétitions après l'accident pour retrouver les copains et un peu retrouver le chrono. Mais je me suis vite rendu compte que c'était plus ce que j'avais vraiment envie et ce qui me faisait vibrer. Donc, ce qui me faisait vraiment vibrer en fait, c'était d'être en montagne avec mon vélo et de profiter de cet endroit incroyable et d'être avec les copains et juste de kiffer le moment présent. Et puis le vélo, il t'ouvre à découvrir des espaces incroyables. Tu vois, dans des endroits

[01:01:41] où tu ne serais pas allé sans le vélo. Donc, ça a un peu changé ma vision du vélo et à ce moment-là, j'étais, depuis tout petit aussi, j'étais passionné par la vidéo. Du coup, je commençais un peu à faire des vidéos de mon côté. Mais les compétitions, ce n'est pas quelque chose qui m'animait profondément à ce moment-là. Et alors, justement, ton évolution par rapport à ta pratique du vélo, l'intérêt pour la vidéo, comment ça s'est manifesté ?

[01:02:11] Comment tu as évolué vers ça ? Du coup, depuis tout petit, j'ai toujours fait un peu des vidéos, tu vois, pour retrouver sur Zapix ou sur YouTube pour les anciens, des petites vidéos que je faisais. Et en fait, Pierre, un ami d'enfance, il a ouvert sa boîte de prod à Stétienne et il faisait la vidéo du coup lui aussi. on a fait un petit projet ensemble et ce projet-là m'a permis de partir au Chili avec Kylian Bron et de vivre en fait une aventure humaine énorme

[01:02:41] et de découvrir aussi l'envers du décor d'un projet comme peut faire Kylian, tu vois. Et ça m'a donné envie en fait de mettre à mon tour mes images les plus folles en lumière et c'est ça qui m'a vraiment donné envie de me lancer dans la vidéo à fond, quoi. C'est cette aventure au Chili avec Kylian. Et il m'a aussi beaucoup du coup appris comment ça fonctionnait, comment faire des belles images, des belles photos, comment aussi gérer avec les partenaires, envoyer des mails, tu vois, comment les écrire. Enfin, il m'a vraiment beaucoup aidé,

[01:03:11] il m'a ouvert plein de portes, il m'a aussi mis en lumière, il m'a fait rencontrer plein de personnes dans le milieu du vélo, c'est un petit milieu et dès que t'as des contacts tout est plus facile, tu vois. Donc voilà, c'est vraiment je pense ce voyage au Chili qui a été un peu l'élément déclencheur pour la suite parce qu'avant ça je faisais la vidéo vivre de ça, enfin j'avais toujours ça en tête, tu vois, ce rêve de vivre du vélo mais de quelle manière je ne savais pas encore trop et je pense que c'est cette aventure au Chili qui m'a fait ouvrir les yeux ce que j'avais envie de faire réellement, tu vois,

[01:03:39] et qui m'a remis en lumière cette passion que j'avais pour l'image, tu vois. On parlait avec Kylian et d'autres du côté inspiration, là j'ai vraiment l'impression qu'on est en plein dedans. Qu'est-ce qui t'inspire le plus chez Kylian justement ? Mais Kylian il est hyper inspirant parce que je pense déjà qu'il est partageur, il aime bien aider son entourage et ça c'est incroyable et il est avant-gardiste aussi dans ce qu'il fait,

[01:04:10] tous ses projets, c'est le premier, tu vois, avoir fait de tels projets, tout ce qu'il met en place en parallèle, je pense que ça rend quelqu'un d'avant-gardiste et il voit un peu en avance ce qu'on peut faire avec le vélo et les capacités aussi qu'il y a, le champ des possibles, il est énorme avec le vélo et je pense qu'il a encore plein de belles choses à faire. Donc Kylian, il est partageur, il a une vision très à lui de l'image et ce qu'il fait, c'est incroyable, ça fait rêver et c'est un exemple pour nous tous je pense. Il y a encore plus pour moi qui a fait ce voyage au Chili

[01:04:39] et c'était ma référence, tu vois, Kylian. Et pour tout ce qu'il m'a apporté, pour tout ce qu'il m'a aidé, j'en serai aussi tellement reconnaissant, tu vois, c'est incroyable. Alors justement, Kylian est une telle inspiration que parfois c'est difficile de faire, de sortir en quelque sorte de sa patte, de ce qu'il fait. Comment est-ce qu'on fait une vidéo de vélo

[01:05:09] sans faire du Kylian ? Je pense que mes premiers projets, c'était un peu du Kylian, tu vois, le projet de Marquantour, c'était un peu du Kylian. Même si je commençais à voir des choses un peu, à porter des choses un peu différentes, tu vois, j'ai fait un rappel avec le dos sur le dos, tu vois, c'était un peu des petits trucs qu'on a poussé avec Pierre par la suite. Mais je pense que ça vient naturellement déjà avec ce que tu as envie de raconter. Et avec Pierre, en fait, on bosse vraiment à deux sur les projets de manière générale. On écrit les histoires ensemble, on partage des idées, on est tout le temps en lien

[01:05:39] pour se partager des nouvelles idées, etc. Donc c'est vraiment un travail d'équipe. Et j'ai l'impression, on en a parlé récemment, qu'en fait, on a une idée de base et on crée le projet autour de cette idée de base, tu vois. Genre, par exemple, pour le projet Alpeyer, l'idée de base, c'était l'imaginaire. Donc on a écrit le projet autour de l'imaginaire et on a construit les spots aussi autour de ça. Pour le projet Chronos, c'était le temps, un voyage temporel. Donc on a aussi imaginé le projet et on l'a écrit autour de cette idée principale. Pareil pour Alltour

[01:06:08] où c'est le voyage, tu vois. Donc je pense que c'est un peu ça qui nous permet d'apporter notre patte, la manière aussi de filmer de Pierre et nos aspirations qui sont au-delà du monde du vélo. Tu vois, Pierre, il regarde beaucoup de vidéos de ski, de skate. Il y a aussi le cinéma quand même qui nous aide à même sans me faire des choses énormes. Et tu vois, genre le cinéma et la manière dont on peut filmer tout ça, c'est qu'on s'en inspire et on essaie petit à petit d'avoir vraiment notre patte à nous et Phil, le speaker, me dit qu'il sent maintenant qu'on a notre patte

[01:06:37] et il voit la différence par rapport à nos premiers projets. Donc ça fait plaisir. C'est vrai que c'est un exercice qui n'est pas simple parce que, surtout quand tu fais de la vidéo qui met en avant pas seulement un pilote mais plutôt des paysages, des destinations. Il y a des pilotes très stylés, Edgar Briole, Thomas Lemoyne

[01:07:06] qui ont sorti des édits récemment absolument incroyables. Donc c'est plus du niveau, du skills, des tricks, des images fabuleuses. Et donc toi et Kylian, effectivement, vous avez quand même ça en commun qui est de mettre en avant plutôt des paysages. Je ne me sens pas, je ne suis pas légitime dans le fait de faire des skills énormes comme l'Edgar ou quoi, tu vois, je n'ai pas ce niveau-là et moi, je suis OK avec ça, tu vois. Mais on essaie de partager des beaux messages avant tout aussi,

[01:07:36] des belles histoires, des messages qui sont forts et qui nous tiennent à cœur, d'emmener le vélo dans des directions auxquelles on ne s'y attend pas forcément avec des scènes un peu originales, scénarisées ou pas, tu vois, des séquences auxquelles on ne s'y attend pas et faire rêver les gens et leur donner envie de prendre le vélo et sortir en montagne, tu vois. Je pense que c'est aussi ça le principal. Il y a aussi, j'ai le sentiment le fait que bon, tu sors d'une blessure qui aurait pu te laisser à terre

[01:08:06] mais tu peux refaire du vélo aujourd'hui. Effectivement, je pense qu'on peut comprendre que tu n'as pas forcément envie de faire des exploits ou même de retomber. D'ailleurs, qu'est-ce qui se passe si tu tombes ? Maintenant, je roule avec prudence quand même, tu vois, je connais mes limites et je ne dépasse pas. Je ne roule jamais au-dessus de 70%, je pense, tu vois. Quand on shoot, il faut faire des beaux passages, il faut en mettre un peu, tu vois, mais du coup, je repère bien le terrain, je sais exactement où est-ce que je vais poser

[01:08:36] mes roues et j'essaie d'éviter la blessure au mieux. Autant pour moi que pour l'aspect pro, tu vois, je ne peux pas non plus me blesser parce que derrière, tu ne peux pas faire de projet et tu as les partenaires du coup, tu ne peux pas leur créer le contenu qu'il faut donc il faut faire attention à ce niveau-là. Mais au niveau de la chute, je me suis mis des gros crash où j'ai eu un peu d'effrayeur, une, deux, trois peut-être, mais quand même, j'essaie de l'éviter, tu vois, parce que je ne veux pas retomber là-dedans et voilà. Mais après, ça fait aussi partie du jeu. Il y a un an et demi, je me suis fracturé le col du fémur

[01:09:07] et ça fait partie du jeu, on l'accepte, on fait un sport à risque, on sait ce qu'on peut avoir et on l'accepte. De toute manière, on se relèvera dans tous les cas, c'est sûr. Et tu vois, la fracture du fémur, je ne me suis pas blessé suite à mon premier accident à part le fémur et j'ai eu un petit stress en mode, est-ce que mon corps est capable de récupérer autant qu'avant, tu vois. J'avais ça en tête et du coup, je me suis remis en place de cette routine mentale où je visualisais mon corps qui avait l'énergie

[01:09:37] dans mon fémur pour que l'os se régénère plus rapidement, etc. C'était le col du fémur, du coup, il ne fallait pas aussi que la tête fémorale se nécrose et les docteurs m'ont mis la pression avec ça. Du coup, je m'imaginais les vaisseaux sanguins qui se reconstituaient pour que toute l'alimentation se fasse comme il faut, tu vois. Et là, encore une fois, tu vois, je remontais ce vélo beaucoup plus rapidement que prévu. Les médecins, ils me prenaient pour un fou. J'étais au bout de quelques semaines sur mon vélo de route et sur mon VTT. Et donc, je me suis là, j'ai pris conscience en fait déjà, une fois de plus que le mental, il a une force énorme qui ça permet aussi

[01:10:06] de garder un bon mood et de garder en tête où tu veux aller et pas l'instant présent qu'il y a la blessure. En fait, ces moments de blessure, tu construis quelque chose, tu t'apprends sur toi-même, tu te crées une force et t'apprends sur le corps humain, tu vois. Et c'est utile, je pense aussi, les blessures dans la vie. Genre, ça t'apporte beaucoup de choses et ça te fait encore plus apprécier le moment sur le vélo après. Et je ne sais plus où je veux en venir, mais...

[01:10:35] on sent vraiment que tu apprécies justement faire du vélo aujourd'hui. Ça, c'est ma vie. C'est ma vie et je ne peux pas vivre sans, tu vois. C'est le vélo qui m'a fait grandir, c'est le vélo qui m'a sauvé sous-tend mon accident, je pense. C'était ça mon... Les passions, ça permet aussi de sauver, tu vois, d'avoir une vraie passion super forte. Ça te crée un état d'esprit hyper fort et tu ne veux pas passer à côté et tu veux absolument remonter en selle pour nous, mais tu vois, retrouver ton sport qui te tient à cœur, c'est tout ta vie,

[01:11:05] c'est ça qui t'anime, c'est ça qui te rend heureux, c'est ça qui... Et si on t'enlève cette passion, tu n'es pas plus personne, mais tu vois, tu as un vrai manque, tu vois. Donc, la passion, je pense, c'est hyper important. Si on parle un peu des films, donc, on a vu Beyond Prognosis qui était... Donc, dont on va mettre le lien dans la description et tout ça qu'on vous invite à aller voir. Moi, j'aurais aimé

[01:11:35] avoir ce film quand j'ai eu l'accident. Avoir un exemple concret de récupération, je pense que c'est hyper important, tu vois. Et comme ça, les gens qui vivent ce que j'ai pu vivre, ils peuvent s'y accrocher et se dire « Ok, il a fait, alors pourquoi pas moi ? » Tout est possible et je vais aussi mettre en place tout ce qu'il faut et ça peut marcher, tu vois. Du coup, j'ai vraiment voulu créer ce film pour ça, pour partager un message d'espoir sans dire que ce que j'ai mis en place, ça sera l'élément

[01:12:05] qui te fera récupérer à 100%, mais c'est juste des clés à prendre en compte et qui t'aideront dans tous les cas et c'est des images et une histoire que j'aurais aimé avoir quand j'ai eu l'accident, tu vois. Comment est-ce que tu diffuses ce message ? Au sein du film, je veux dire, ou de manière générale ? Non, plutôt à l'extérieur, c'est-à-dire potentiellement aux personnes qui pourraient être impactées. Est-ce que c'est quelque chose par exemple que tu donnes accès

[01:12:34] au film dans des hôpitaux, dans des services ? Est-ce que tu fais des projections ? Ce film, il a tourné un peu dans toute la France, dans des festivals où on rencontre plein de personnes et on sent vraiment qu'il y a un engouement énorme autour du film et je ne m'attendais vraiment pas que ça aide les personnes qui vivent un accident mais pas que, ça aide aussi les gens quotidiens dans leur vie, ça les fait réfléchir et on a des retours juste incroyables, c'est fou, franchement, je ne m'attendais pas et par une cible et un public qui va au-delà du monde du vélo, tu vois. Des gens qui n'ont rien à voir avec le vélo sont quand même touchés et impactés par le film

[01:13:04] parce que ça les fait réfléchir sur leur vie et c'est juste incroyable, c'est trop beau. Et aussi, je reçois beaucoup de messages sur les réseaux de personnes qui vivent des moments difficiles et du coup, ce film, ça peut aussi leur donner un message d'espoir comme quoi tout est possible et moi, je leur partage, j'ai échangé avec pas mal de personnes qui ont eu, par exemple, Léo La Suderie qui a eu un excellent motocross, récemment, il y a un petit jeune aussi qui est tombé et qui s'est fracturé des vertèbres et qui est paralysé. Du coup, je leur partage ce que j'ai pu mettre

[01:13:34] en place et ils le mettent en place et ça les aide, tu vois. En tout cas, c'est ce que j'ai, de part ce qu'ils me disent, c'est ce que j'ai l'impression et ça fait trop plaisir et du coup, ce film, moi, sera diffusé donc en festival ensuite sur des plateformes sur internet et j'aimerais aussi diffuser dans des centres de rééduc et dans des hôpitaux pour partager ce message et aussi partager surtout le pouvoir de la force du mental, tu vois, que le mental, il a une force incroyable et qu'il faut pas passer à côté. Ça, c'est indéniable.

[01:14:05] Justement, sur, tu parlais tout à l'heure que t'es pas coach mental mais est-ce que tu pourrais pas finalement ? Non, mais partager partager ça, des techniques, etc. Peut-être, mais déjà, je partage un peu ce que j'ai pu mettre en place et c'est déjà cool. Je sais pas si j'ai l'envie d'être coach mental, tu vois, mais partager déjà mon vécu, c'est trop bien de pouvoir aider ceux qui en ont le besoin, c'est incroyable. Mais c'est sûr que oui,

[01:14:34] avec ce que j'ai pu mettre en place, on a découvert des choses. D'ailleurs, j'y pense, mais on a rencontré des scientifiques pour le documentaire qui ont fait des études sur mon cerveau et qui se sont rendu compte en fait que j'avais mis en place deux sortes de process différents qui avaient permis d'activer beaucoup plus de cellules dans mon cerveau. C'était hyper intéressant et tu vois, ça je le savais pas. Moi, j'ai mis en place ce process à l'aide de Guillaume et Fabien de manière logique, mais en fait, ils se sont rendu compte qu'on a en fait

[01:15:03] la visue de mouvement. Donc pour réapprendre un mouvement, ça on sait que ça fonctionne et il y a des cas concrets qui le prouvent. Mais ensuite, j'ai mis aussi en place une visue de guérison qui consiste en fait à visualiser son corps qu'il récupère. Et ça, ils n'avaient aucune idée si ça avait un réel impact positif sur le corps ou pas. Et ils se sont rendu compte en fait, le fait d'imaginer ces deux process, ça décuplait les effets à la fin, tu vois. Et ils se sont rendu compte qu'en fait, il y avait beaucoup plus de cellules qui s'activaient dans mon cerveau

[01:15:32] et donc les effets à la fin sont beaucoup plus importants, tu vois. Et en fait, c'est logique parce que quand tu bouges ta jambe, l'énergie, l'information part de ton cerveau, elle passe dans ton corps, elle contracte le muscle et la finalité de l'info c'est le mouvement de ta jambe. Et si tu imagines que ce mouvement, tu loupes une partie du process. Du coup, c'est logique en fait de s'imaginer d'abord ton cerveau qui a moins l'énergie puis le mouvement de la jambe. Ce qui est marrant, c'est qu'effectivement, toi, t'as tellement intégré ça, enfin ça fait tellement

[01:16:02] partie de toi que finalement, c'est presque plus conscient. Et évidemment, la difficulté du cerveau, du système nerveux, c'est qu'en fait, tu peux pas véritablement l'expliquer, l'expliciter. On a peu de connaissances sur le cerveau. On est encore loin, je pense, de savoir des choses sur le cerveau. Il y en a encore beaucoup, beaucoup de choses à apprendre. Mais là, on le voit aujourd'hui, je trouve que le mental, c'est une vraie capacité. On le voit avec tous les sportifs de haut niveau, les Loïcs qui en parlent ouvertement,

[01:16:31] qui disent que ça leur a changé leur carrière quand même. Et tous les sportifs, en fait, en fait, en majorité, en menant un coach mental et ça permet de, ils sont tous au même niveau physique si on veut, mais ça permet de grappiller la petite chose qui va te manquer pour gagner. Et je pense qu'on est sur le bon chemin à ce niveau-là. Et aux US, je crois que dans les hôpitaux, ils mettent aussi en place cette, ils ont vraiment un aspect mental qui travaille avec les patients, ce qu'on n'a pas encore en France malheureusement. Parce qu'en France, on est plus dans des cases toutes faites

[01:17:01] où on te dit t'as le baisseur, du coup, la finalité sera ça. Et on manque encore, je pense, un peu d'ouverture d'esprit à ce niveau-là, tu vois. Et ce qui est compliqué aussi, c'est de passer au-delà de ce que peuvent se dire les médecins. Les médecins se protègent, c'est normal qu'ils ne te disent pas OK, tu vas remarcher. Ils se protègent parce que si tu ne remarches pas et que tu te retournes contre eux, ils sont un peu dans le... dans la merde, entre guillemets. mais tu vois, de passer au-delà des dires des médecins, ça qui est complexe et en fait, il faut croire en soi avant tout quoi.

[01:17:32] Et j'espère que ce film donnera envie à d'autres personnes de parler du mental et ouvrira des portes, tu vois. Ouais. Sur un côté un peu plus léger, World Tour, est-ce que tu peux nous... Qu'est-ce qu'on peut dire sur World Tour ? Pas grand-chose. Moi, je n'ai pas envie de... World Tour, c'est un tout nouveau projet qu'on a shooté. Ça fait quelques années qu'on travaille dessus. Donc, c'est un short film de 15 minutes

[01:18:01] et c'est un tour du monde à notre façon. Il sera diffusé ce soir au Grand Rex. Ça va être magnifique pour le festival Tous en Sele. Il a déjà été diffusé dans certains festivals et il sera disponible publiquement sur YouTube au printemps prochain. C'est une ode au voyage et c'est un peu un rêve qu'on a réalisé mais à notre façon. OK. J'en profite également pour effectivement si vous n'avez pas encore vu.

[01:18:31] Bon, on est au Grand Rex. On est sur la scène du Grand Rex. Bon, on est quand même un peu contents et ça, on le doit à l'équipe de Tous en Sele effectivement qui nous permet d'être ici. alors, on n'a pas de public avec nous mais on a la salle, on est sur la scène et c'est quand même un grand kiff que je partage avec Florent qui est là et puis Antoine aussi qui est un auditeur

[01:19:00] qui a répondu à un appel sur Insta et qui a dit moi je suis là, je peux venir filer un coup de main. Donc, j'en profite pour remercier Florent, Antoine et puis l'équipe de Tous en Sele de nous donner accès à ce lieu absolument incroyable et mythique pour enregistrer cet épisode. Donc, on va voir World Tour tout à l'heure. On va évidemment découvrir

[01:19:30] de quoi il s'agit. Est-ce que finalement ce n'est pas c'était pas ça ta vision d'une carrière dans le vélo ? C'est un peu différent peut-être de ce que tu imaginais mais finalement ce n'est pas plus mal. Finalement, ce n'est pas plus mal. Franchement, c'est même génial. Déjà, de vivre de sa passion c'est un rêve qui se réalise et c'est un rêve de gosse et j'en suis le plus heureux du monde et puis de

[01:20:01] pouvoir découvrir des endroits incroyables de mettre en image ses idées les plus folles avec des équipes qui sont trop cool. Je bosse avec des potes avant tout et c'est trop cool de partager ces moments inoubliables avec eux et on vit des expériences uniques. Donc franchement, j'adore. Et puis en plus, ça ouvre à faire des trop belles rencontres. Ce soir, comme toi, on commence à rencontrer comme ce soir, le monde qu'on va rencontrer et on partage des messages qui font plaisir. On donne des sourires aux gens et c'est juste trop bien. Donc en vrai,

[01:20:32] c'est trop cool et de toute façon, dans la vie, rien n'arrive par hasard et cet accident, je pense, n'est pas arrivé par hasard non plus. Il faut toujours en tirer du positif et merci, merci la vie et merci aux rencontres que j'ai pu faire et j'espère que c'est que le début. Ouais. Est-ce que... Est-ce que ça t'a appris des choses d'un point de vue, je ne sais pas, philosophique ? Évidemment, approche de vie,

[01:21:02] on a compris, mais est-ce que tu t'intéresses à d'autres choses qui sont peut-être un tout petit peu moins concrets, intelligibles, compréhensibles pour le commun des mortels ? Est-ce que... Les énergies, choses comme ça ? De bas, je ne suis pas trop là-dedans, tu vois, je suis assez terre-à-terre et l'astrologie, un petit peu, tu vois, j'aime bien, c'est marrant, mais non, je ne suis pas... Je suis assez terre-à-terre

[01:21:31] quand même comme personne, tu vois. Ouais. Je n'ai pas trop de... Ok. Pourtant, c'est vrai que quand même le mental, pour beaucoup, la visualisation, l'écriture... Pour moi, ce n'est pas quelque chose de, entre guillemets, perché, tu vois, c'est quand même ce qui se passe là-dedans, tu vois. Ouais. Donc, c'est concret, le cerveau, c'est concret et c'est le cerveau qui décide de ce qui se passe à l'intérieur, tu vois. Donc, pour moi, tu vois, c'est quelque chose de terre-à-terre

[01:22:00] et ce n'est pas être perché que de croire que le mental est utile et qu'il peut faire de grandes choses. Ok. Sur le côté carrière, aujourd'hui, tu vis de ta passion ? C'est ton métier à 100% ? Ouais. Ouais ? Carrément, ouais. Qu'est-ce qui te permet justement de vivre de ta passion ? C'est les films ?

[01:22:28] C'est d'autres choses, d'autres activités ? Tu peux nous parler un petit peu de ce que c'est la carrière de Yannis Pellet ? Il y a plusieurs choses. D'abord, les projets, les projets vidéo, les longs formats, les short films qui sont les principaux points de la saison, tu vois. Et ensuite, en fait, la base déjà, c'est d'être soutenu par des partenaires. J'ai des partenaires qui me font confiance avec qui j'ai établi des relations humaines

[01:22:58] très fortes. Je pense que c'est aussi la base d'avoir des partenaires en qui tu crois, des marques qui te plaisent avant tout et en qui tu as un bon relationnel, et à qui tu passes des bons moments, c'est trop bien. Et avec ces partenaires, en fait, je leur crée de l'image, du contenu sur les réseaux, du contenu qu'ils peuvent utiliser de leur côté. Je me dépasse avec eux sur certains événements. Je m'implique aussi dans le développement de produits et je crée aussi ces projets vidéo qui leur apportent de l'image et une vitrine

[01:23:29] sur différentes plateformes. Ok. Et en parallèle, du coup, on en parlera après, mais j'ai ma casquette d'organisateur d'événements. Justement, parlons-en. Est-ce que tu peux nous parler de cette casquette et de l'événement que tu organises ? Du coup, c'est le Stand-up Enduro VTT. C'est un événement caritatif où on reverse ensemble des fonds récoltés à la recherche en malle épinière. Donc, c'est un événement qui a lieu à Auron dans les autres maritimes chaque automne. Et l'idée, c'était vraiment

[01:23:56] de rassembler la grande famille du vélo pour une seule et même cause. Et cette cause qui me tient vraiment à cœur, c'est la recherche en malle épinière. Et donc, c'est un événement convivial où on se retrouve en fin de saison pour fêter cette fin de saison tous ensemble entre potes. Et l'idée, c'est vraiment que c'est un événement sur deux jours où le premier jour, il est destiné à la reconnaissance du tracé avec une mastarte et une soirée conviviale avec le foot truck, le concert, apéro, etc. où c'est juste

[01:24:26] des bons moments tous ensemble et le lendemain, du coup, il y a la course. Donc, c'est un événement que j'aimerais faire grandir encore dans le futur. J'aimerais bien ajouter un peu du trail aussi à l'événement. J'ai quelques idées et une course de DH. Je vais essayer de m'entourer pour tout ça. Mais c'est un bel événement et on a reversé, tu vois, en trois ans, 20 000 euros à l'association Nouros Gélens Marche qui œuvrent dans la recherche en malle épinière qui ont des résultats incroyables et qui ont besoin de notre soutien

[01:24:53] pour continuer leur chemin et intégrer leurs découvertes dans les centres de rééducation, dans les hôpitaux et continuer aussi leurs recherches qui sont incroyables. Ils ont réussi à faire remarcher des personnes qui sont paralysées quand même. Donc, c'est assez fou. Alors, soutien que vous, auditeurs dans Ronde Libre, vous pourrez apporter puisqu'on va mettre le lien dans la description de l'épisode et donc, vous pourrez soutenir l'assaut

[01:25:23] aussi à votre niveau. Donc, on vous invite à le faire. Quel, quel, justement, alors, j'avais la question de l'impact de ce que peut, de ce que peut avoir un événement comme le Stand-Up Enduro. Tu me dis que 20 000 euros, tu me dis que l'association, en tout cas, le centre de recherche arrive à faire remarcher des gens.

[01:25:54] On a l'impression que c'est une goutte d'eau dans un océan. Concrètement, comment les personnes qui donnent peuvent avoir l'impression que leur don est un impact ? Comment on se rend compte de ça ? Je pense que chaque goutte d'eau, ça peut remplir son importance. C'est tous ensemble qu'on peut faire des grandes choses. Donc,

[01:26:25] chaque petit soutien est hyper important. Et ils ont besoin de nous tous pour grandir et aller réussir leurs objectifs. Et il y a des vidéos sur Internet qui montrent les résultats de leurs recherches qui sont concrètes. Ils ont fait des essais cliniques en Chine il y a quelques années où ils ont fait remarcher des personnes en situation de handicap. Je ne vais pas entendre les détails mais en gros, ils injectent de la graisse activée au niveau de la moelle épinière qui permet de réactiver

[01:26:54] des cellules. Là, ils travaillent sur une autre forme de recherche avec de l'intraveineux je crois qui serait plus rapide à mettre en place. Mais ils ont des résultats concrets et ils sont accessibles aussi sur les réseaux. Ils communiquent sur ce qu'ils font sur Internet. Ils partagent toutes les avancées qu'ils font et si on veut en savoir plus sur leur sujet tout est en ligne sur leur site et ils partagent ouvertement tout ce qu'ils mettent en place. Et là, ça montre que c'est réel et que ce n'est pas du bullshit.

[01:27:25] Et qu'on peut leur faire confiance. On leur fait confiance et on mettra tous les liens dans la description de l'épisode évidemment. Fort de toute cette expérience aujourd'hui, qu'est-ce que tu te vois accomplir ? Grandir cet événement déjà pour pouvoir encore soutenir cette cause et apporter encore plus de possibilités dans leur recherche.

[01:27:55] J'ai plein de projets en tête. J'ai encore plein d'aventures à vivre. J'ai envie de partager encore plein de beaux messages, plein de belles histoires. Partager ce documentaire aussi au plus grand nombre qui je pense c'est sûr qui sera utile. La boîte de prod à le mot a travaillé énorme sur ce projet-là et c'est juste incroyable et je les remercie. Ils ont cru au projet et c'est fou. Donc continuez à faire tous ces projets, à rencontrer des belles personnes, à partager des beaux messages, à kiffer aussi, découvrir des beaux endroits

[01:28:22] et être heureux et partager tout ça avec des personnes qui me sont chères. Et puis j'aimerais aussi partager dans le futur mon expérience peut-être et tu vois partager peut-être des moments sur le vélo avec d'autres passionnés. On verra bien. Mais je ne me projette pas sur trop long terme. Je vis assez haut jour le jour et on verra ce qui nous réserve l'avenir. dans le premier temps pour réaliser tous les projets que j'ai en tête,

[01:28:52] faire grandir le stand-up, partager les projets qui sont en cours et on verra ce qui nous réserve l'avenir. Mais je pense qu'il sera beau, je ne doute pas. Tu m'as un peu coupé l'herbe sous le pied sur ce qu'on peut te souhaiter pour la suite. Mais bon, je pense que celle-là on l'a. À moins que tu aies envie de rajouter un truc mais c'est bon. Être heureux en mode santé et continuer à fond. Si tu devais écouter quelqu'un dans un prochain épisode d'Enroue Libre ?

[01:29:22] La fameuse question. La fameuse question. Tu as déjà rencontré beaucoup de monde, ce n'est pas simple. Oui, t'inquiète, il en reste. C'est vrai ? Oui. J'aimerais rendre un peu la jeunesse ou la nouvelle génération voir un peu leur... Je sais que ça a beaucoup changé comment ils fonctionnent et les mecs roule trop fort, ils sont trop forts sur un vélo à tous les niveaux. C'est assez fou. Je vois les deux frères à leur rang, c'est incroyable ce qu'ils réalisent. Ce serait cool de les entendre, je pense, voir un peu leur vision des choses. Et oui, j'aurais bien entendu un peu la nouvelle génération

[01:29:52] et un JP aussi. Je ne sais pas si c'était prévu mais un JP, ça me verrait bien parce qu'il a vécu des sacrés moments dans sa carrière, des sacrés blessures. C'est le père de Lolo, ce n'est pas rien non plus. On parle de Jean-Pierre Bruni. Oui. Et JP, le chef, on l'appelle comme ça au club. Je serais curieux de l'écouter. Ok. Même à Malvin, tu vois, parce qu'il a été sportif à haut niveau, il a roulé en Coupe du Monde, maintenant, il entraîne plein de jeunes qui roulent super vite. Je pense que ce serait intéressant aussi

[01:30:22] de l'entendre. Ok. Un mot pour la fin ? Profiter à fond de chaque moment et passer du coup en temps sur le vélo entre potes. Merci. Mon mot pour la fin, c'est également merci. Merci pour cette inspiration parce que

[01:30:53] moi, j'ai été blessé un peu des petits trucs. J'ai jamais été dans ta situation et j'espère. Je n'ai pas de bois autour de moi, mais... Le front, ça marche. Le front, ça marche. La peau de singe, comme on dit. Aujourd'hui, je sais qu'avec cet échange et cette expérience, je suis plus fort de quelque chose qui est l'espoir et la détermination qu'on peut y arriver. Jusqu'ici, c'est vrai que j'étais...

[01:31:24] Je me suis toujours dit que si je me retrouvais en fauteuil roulant, je sais que la vie serait cool quand même. J'ai vu des choses extraordinaires. J'ai vu des gens profiter de leur vie bien mieux que beaucoup d'entre nous parce qu'ils étaient en fauteuil et puis qu'ils ont appris cette leçon et aujourd'hui, cette leçon, tu me l'as donnée, tu nous l'as donnée et je me sens beaucoup plus riche aujourd'hui grâce à cette leçon et à cet échange. Donc, un grand merci pour ça.

[01:31:53] Et j'ai aussi le sentiment qu'il n'y a pas besoin de se retrouver en fauteuil roulant ou en situation de handicap pour utiliser toutes les ressources effectivement qu'on a. Ça peut être des situations de stress, ça peut être des situations d'anxiété ou juste croire en soi qui est quelque chose où personnellement, je n'y ai pas toujours cru.

[01:32:24] Et aujourd'hui, avec Enroulibre, avec ce qu'on fait ici dans une salle comme celle-ci, ça montre qu'il y a des trucs auxquels on peut croire. Mais effectivement, c'est aujourd'hui cette expérience que tu nous partages qui est qu'avec peu de choses, avec globalement ce qu'on a entre les deux oreilles, tous, tous autant qu'on est, en fait, on peut faire des choses incroyables. Et ça, c'est une leçon que je suis

[01:32:54] heureux à mon niveau avec Enroulibre, avec tout ce qu'on fait ici, de pouvoir la partager au plus grand nombre. et j'espère et j'espère qu'il y a du monde qui aura écouté et vu ce partage. Donc, voilà, un grand merci. Un grand merci à toi et merci aux auditeurs qui nous écoutent. Ça fait toujours plaisir. Et merci de nous accueillir au Vorex. C'est assez incroyable. Et voilà,

[01:33:24] je le dis. Merci. Merci à tous qui nous avez écouté ou regardé. Et encore un grand merci à l'équipe de Tous en Selle qui nous a permis de venir ici parce que c'est quand même un grand kiff. Ça a du sens avec ce qu'on crée. Voilà. Et à la date à laquelle sortira cet épisode, le festival Tous en Selle sera clos.

[01:33:54] Évidemment. Donc, nous sommes le 22 novembre 2024. Sous la neige. Sous la neige en région parisienne. Voilà. Mais pour l'année prochaine, bouquez ça dans vos agendas. Le festival Tous en Selle et également, il y aura une tournée dans toute la France. Et on vous mettra également toutes les infos dans la description de l'épisode. Merci Yanis. À très bientôt. Merci Antoine. C'était un plaisir. Un plaisir partagé. Et puis, vous qui nous écoutez

[01:34:23] ou nous regardez, on vous dit à très bientôt également. Et d'ici là, kiffez très fort. Salut. Ciao, ciao. Merci d'avoir regardé ou écouté cet épisode d'Enroue Libre. J'espère qu'il a répondu à vos attentes et qu'il vous a donné envie de passer plus de temps sur votre vélo. Si c'est le cas, je vous invite à rejoindre la communauté Enroue Libre en vous abonnant à la chaîne YouTube et au compte Instagram. Pensez également à soutenir le travail d'Enroue Libre sur la plateforme Tipeee et en partageant cet épisode autour de vous. Abonnez-vous également

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